Maïa et Daniel

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— Si tu ne dégages pas d’ici avec ta saloperie de clébard, je le tue !

Le cri me réveilla brusquement d’un sommeil sans rêves. La veille, je m’étais couchée certaine de ne pas m’endormir, mais la fatigue et le stress m’avaient fait plonger sans même que je ne m’en rende compte. La pluie avait cessé durant la nuit et le soleil frappait le mur au-dessus de mon lit. Je jetais mes couvertures sur le côté et me précipitais à la fenêtre pour voir ce qui se passait. Mon grand-père se tenait debout près d’un muret de pierres qui séparait son jardin d’un chemin étroit et très pentu qui longeait son terrain. Un jeune homme attachait une laisse au collier de son berger allemand qui aboyait furieusement.

— Du calme Pépé, s’exclama le propriétaire du chien. Il n’est pas méchant. Il est jeune et ne pense qu’à s’amuser. Pas la peine de vous énerver comme ça !

— Fous le camp de là où je vous fais goûter de ma bêche à tous les deux !

Mon grand-père grondait d’une façon terrifiante. Il menaçait le pauvre garçon en agitant l’outil au bout de son bras. Tétanisé, Simon se tenait debout derrière lui les mains crispées sur une chaise

— C’est bon ! Ça va ! Vieux facho lança le garçon entre ses dents avant de disparaitre dans la pente.

— Petit con ! répliqua mon grand-père. Et que je ne revoie plus ton chien dans mon jardin ou je le crève.

J’entendis des pas précipités, des voix de femmes et le Vieux entraina Simon sous la tonnelle. Je restais un instant interdite, le nez collé sur la vitre. Mon cœur battait violemment dans ma poitrine alors qu’un doigt glacé glissait entre mes omoplates. Je n’avais pas dû attendre longtemps pour voir la véritable personnalité de mon grand-père. Certes, il avait été le grand amour de mamie Thérèse, mais je ne devais pas oublier que, même si c’était arrivé pendant la guerre, il avait déjà tué un homme de sang-froid.

Plus tard, je descendis dans la cuisine. Une odeur de café et de pain frais m’accueillit et je me rendis compte que j’avais faim. Judith était en train de servir une tasse fumante à un homme installé à la grande table. Il avait des cheveux très blancs et paraissait maigre malgré de larges épaules. Il me fit un grand sourire et se leva pour m’inviter à le rejoindre. Son visage plus jeune que le laissait supposer la couleur de sa chevelure était agréable. Il avait une poignée de main ferme et souple. Il me regardait directement et ne me faisait pas de manières forcées. En lui serrant la main, je vis son col blanc et une croix en argent à son revers.

— Bonjour, Maïa, me lança Judith. Tu te souviens d’Étienne ?

Ma grand-mère ne parlait jamais d’Étienne et cela me convenait parfaitement. Je n’étais pas intéressée par la religion.

— Tu ne te souviens pas de moi, n’est-ce pas ? dit-il d’une voix chaleureuse. Je t’ai serrée dans mes bras quand tu n’étais qu’un bébé.

Je ne répondis pas et acceptais de m’asseoir sur la chaise qu’il me proposait. Judith lui lança un regard furtif et je ressentis un plaisir sournois de voir que ma politique du silence jetait le trouble dans son esprit. Mais, le père Étienne ne se laissa pas impressionner.

— J’aurais voulu être là pour t’accueillir hier soir avec les autres membres de ta famille, mais malheureusement j’étais retenu chez un de mes paroissiens.

Il parlait tout en tartinant de beurre une large tranche de pain. Judith restait un peu à l’écart. Je la soupçonnais de compter sur la jovialité de son ami pour rompre la glace avec moi.

— La gourmandise est un autre de mes péchés, continua-t-il en me faisant un clin d’œil. Ce pain est une pure merveille. Je le préfère cent fois à un gâteau.

Il me tendit la tartine beurrée qu’il agita sous mon nez.

— Le boulanger du village, Sauveur, est un magicien. Il prend un peu d’eau, de la farine et de la levure et il fait un instant de bonheur. Je ne suis pas étonné que Notre Seigneur ait choisi le pain pour partager avec ses fidèles, il n’y a rien de mieux pour se sentir heureux.

Le pain sentait bon et j’étais affamée. Je pris la tartine en le remerciant de la tête. Judith se décrispa un peu lorsque j’acceptais le café qu’elle me proposa. Le père Étienne continua son monologue avec la même gaîté.

— Lorsque j’avais ton âge, je ne pouvais pas parler sans avoir pris mon petit déjeuner. Je dois dire que si le temps a adouci mon caractère quelque peu, je suis toujours de bien meilleure humeur après avoir mangé.

Il parlait sur un ton si enjoué et naturel que je me surpris à l’écouter et à lui rendre son sourire. Bientôt, la porte du vestibule s’ouvrit et des voix joyeuses résonnèrent dans la grande salle vide du restaurant. Valentine entra dans la cuisine portant un panier qui débordait de verdure. Un homme de taille moyenne et un peu rond la suivait. Il ôta sa casquette en entrant dans la pièce et salua poliment Judith. Il semblait un peu intimidé par sa prestance. Pourtant, à la façon qu’il eut de prendre une tasse sur une étagère et de se servir du café, je compris qu’il était lui aussi un familier des lieux.

— Claude, s’exclama Valentine. Voici ma petite-nièce, Maïa. Maïa , voici Claude, mon mari.

Je saluais le nouvel arrivant d’un signe de la tête et il me répondit d’un Bonjour rocailleux à moitié mangé par sa moustache. En buvant un peu de café, je me demandais combien de maris Valentine avait eus.

— Regardez ce que j’ai ramassé ce matin dans le jardin, s’exclama Valentine en brandissant quelques carottes encore humides. Les premières de la saison !

Ils s’extasièrent un instant sur la taille, la couleur et le parfum des légumes, chacun vantant telle ou telle méthode personnelle pour faire pousser les plus beaux radis, les salades les plus vertes et autres aliments colorés pour lesquels je n’avais pas beaucoup d’appétit. Je me demandais où pouvait être le Vieux. Il devait avoir honte de son comportement du matin et n’osait pas m’affronter.

— Où est Simon ? demanda Claude en se tournant vers Judith. Valentine m’a raconté l’incident de ce matin et je…

Un coup de carotte sur sa main interrompit sa question et un silence embarrassé s’installa dans la cuisine. Valentine fusilla son mari du regard et le pauvre homme s’excusa silencieusement. Ils échangèrent à nouveau des coups d’œil discrets en me désignant.

— Il se repose, dit simplement Judith. Jean est resté avec lui.

Ils se lancèrent des regards interrogateurs en évitant le mien. Visiblement, l’incident du matin avait dû perturber Simon. Mon grand-père avait dû effrayer le pauvre homme avec ses cris et ses intimidations. Depuis combien d’années le Vieux lui faisait-il peur ainsi ?

— Je vais lui parler, proposa le père Étienne. Je prendrai le relais de Jean.

Le prêtre se leva et posa sa tasse dans l’évier.

— À tout à l’heure. Judith, je mange ici à midi. Le père Antoine a appelé. Je n’ai pas besoin de monter à Font-Romeu aujourd’hui.

— Très bien. J’ai ramassé quelques framboises ce matin. Je pourrais faire une tarte.

— Oh ! Ne lui dis pas ça Judith, rigola Claude en aidant Valentine à disposer les légumes sur un journal étalé sur la table. Ce vieux renard se détourne de sa vie d’ascèse très facilement.

— La dinde qui se moque du poulet, répliqua le curé en tapotant affectueusement le ventre rond de son ami. Une petite diète ne te ferait pas de mal.

— Il faut bien qu’il y ait de pauvres pécheurs dans ce monde pour justifier ton petit boulot tranquille.

— Je remercie le Seigneur chaque jour, mon ami, grâce à toi, mon petit boulot est tout sauf tranquille.

— Puisque tu y es, tu ne peux pas lui demander à Lui là-haut, s’il ne peut pas faire quelque chose pour mes tomates ? La saison ne commence pas très bien.

— Je n’ai pas souvent l’occasion de lui parler de questions de jardinage, mais s’il n’est pas trop occupé à soulager la misère des hommes, je ne manquerai pas de Lui soumettre ton grave problème.

— C’est bien lui qui a créé le jardin d’éden, non ? C’est bien la preuve qu’il s’intéresse aux fruits et aux légumes.

— Je ne pense pas qu’il l’entendait de cette façon. Mais, viens donc à l’église dimanche, nous pourrons reprendre cette passionnante conversation théologique.

— Ne t’inquiète pas Étienne, je ne suis pas désespéré à ce point !

Adéu-siau ! salua le curé satisfait lui aussi de ce petit échange avec son ami qui ressemblait plus à un rituel qu’à une querelle. Adéu malcreeint ! ajouta-t-il à l’attention de Claude qui riait franchement.

Adéu pharisien !

Le père Étienne sortit de la pièce par une porte qui devait conduire à la chambre où dormait Simon.

— Il faut que tu arrêtes de blasphémer sous mon toit, Claude ! le sermonna gentiment Judith. Sinon, je ne te laisserai plus entrer dans ma cuisine.

— Étienne sait très bien que Claude le taquine, lui rappela Valentine en épluchant les carottes.

— Ce n’est pas une raison pour dire des insanités ici. Je tiens à ce que notre maison garde une certaine moralité.

— Une moralité ? grommela Valentine en jetant une carotte dans la bassine d’eau que Judith posa devant elle. Tu ne vas pas nous faire une leçon de vertu, quand même ?

— Avant que tu ne répondes, Judith, je vous souhaite le bon jour. Et, dit Claude en se tournant vers moi. Je vais faire une tour avant que cela ne tourne mal !
Adéu Claude, le saluèrent les deux sœurs d’une même voix.

Je profitais de la sortie de Claude pour m’en aller aussi. Je me levais brusquement, posai ma tasse dans l’évier à côté de celle du curé, puis je m’éclipsai vers la porte du vestibule. Les deux sœurs me regardèrent sortir, désemparées par mon silence. Je pouvais les entendre chuchoter alors que je traversais la salle du restaurant.

— Bravo Judith. Parler de moralité quand on a une adolescente à la maison, ce n’est pas malin. Déjà qu’elle se trouve coincée ici avec de vieux croutons.

— Ça va ! Valentine. J’ai compris. Si tu crois que c’est facile. Nous n’avons pas eu d’enfant dans cette maison depuis si longtemps.

— Je sais. Je sais. Tu crois que sa grand-mère lui a monté la tête ?

— Je me le demande, Valentine. Parce que pour le moment, elle n’a pas l’air très heureux d’être ici.

Je ne voulais pas en entendre davantage. J’avais envie de changer d’air. Celui de cette maison pesait sur mon estomac. J’avais envie de vomir.

Je ne savais pas où aller et je cherchais un endroit isolé, à l’abri des regards. Je traversais la rue pour m’installer à une table en bois dans le pré clôturé en face de la pension. Je sortis de mon sac mon carnet à dessin et un crayon. J’avais besoin de me vider la tête. Je plaçais une cassette dans mon baladeur. Chez ma mère, je laissais toujours en évidence celles de Jean-Jacques Goldman ou de Téléphone sur mon bureau pour que Luna ne se pose pas de questions. Mais, lorsque je dessinais, il me fallait quelque chose de plus intemporel aux intonations plus classiques. Cette fois, j’avais choisi Norma de Bellini. Je traçais mes traits instinctivement, portée par la voix de Maria Calas. Je pensais encore à ma grand-mère. Elle était la seule personne en qui j’avais toujours eu confiance. Elle n’était pas tendre, mais elle s’était dévouée pour moi. C’était aussi une femme de devoir. Elle se considérait comme la gardienne du temple. Si sa famille ne valait pas grand-chose, elle devait absolument garder sa dignité et dissimuler ses problèmes pour ne pas perdre la face devant les autres. Elle pensait aussi que ma passion du dessin était un enfantillage qui me passerait. Elle avait raison sans doute, mais je dessinais plus par nécessité que par plaisir.

La voix de la Calas donnait corps à la prière de la déesse à la Lune. Elle souffrait avec la femme trahie et délaissée par l’homme qu’elle aimait. Elle vibrait pour cet amour qui avait voulu braver tous les interdits et pour cet homme qui avait su conquérir son cœur pour mieux le détruire. Mais, chez Bellini, Norma et Pollione mouraient ensemble sur le même bucher alors que ma grand-mère n’était plus là avec moi. Je laissais mes mains courir sur le papier. Bientôt, j’avais fait une esquisse de mon grand-père tel que je l’avais aperçu la veille à la lumière des bougies. J’avais plutôt bien réussi à retrouver les traits durs des contours de son visage, sa mâchoire carrée et le regard voilé par l’ombre d’une déchirure. Il pouvait être celui dont me parlait ma grand-mère, mais il ne correspondait pas du tout à l’homme qui hurlait dans le jardin ce matin-là. J’ajoutais à son bras un brassard arborant une croix gammée.

— Woua, dit une voix derrière moi. Qu’est-ce que tu dessines bien !

Je sursautais violemment et fermais le carnet d’un geste brusque. Je me tournais si rapidement que le garçon surpris recula. Il devait avoir mon âge. Il était grand et mince. Sur des cheveux noirs bouclés qu’il portait un peu long, il avait une casquette militaire kaki. Il avait un simple polo sur un pantalon en toile avec des poches sur le côté et des baskets noir aux pieds. De grandes lunettes de soleil lui cachaient la moitié du visage et lui donnaient un air crâneur. Il faisait sauter dans sa main un rubiks’ cube dont toutes les faces étaient unies.

— Je sais qui tu es. Tu es la fille de Luna, la petite fille de Jean, la petite nièce de Judith et la petite nièce de Valentine. Je t’ai vu sortir de la pension. Je t’ai suivie et ça fait un moment que j’attendais que tu aies fini. Je ne voulais pas te déranger. C’est drôlement beau de te voir dessiner.

Je n’avais pas l’intention de lui répondre et je lui tournais le dos. Il fit le tour de la table et s’accroupit sur le banc en face de moi. Il avait l’air d’un oiseau qui s’était trompé de branche.

— Je m’appelle Daniel Boniquet. J’habite la maison à côté de la pension. Celle de l’autre côté du chemin, pas celle du côté de la cour. Ça, c’est la maison de madame Mulcio. Mon père est le boulanger Sauveur Boniquet. Il a la boulangerie dans la petite rue à côté du bureau de tabac. J’ai reconnu le portrait de ton grand-père. Il est tellement bien fait que j’ai cru qu’il allait m’engueuler, comme le jour où je suis tombé du toit parce que je voulais attraper le ballon que j’avais gagné à la foire et que Monsieur Éric plus-malin–que – tout-le-monde avait lancé pour me faire piquer une crise, parce que mes crises le font beaucoup rire. Il pense sûrement que de faire crier un idiot, ça le rend plus intelligent, mais c’est l’intelligent qui se fait passer pour un idiot qui rend idiot celui qui se croit intelligent.

J’essayais d’ignorer Daniel en augmentant le volume de mon baladeur, mais je ne savais pas encore qu’il lui en fallait plus que cela pour l’arrêter de parler.

— J’aime la musique moi aussi. J’aime toutes les musiques. Maman dit qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Elle a souvent raison, sauf pour Éric qui ne peut pas cacher que c’est un idiot. Toi, tu écoutes Bellini et pourtant tu voudrais me faire croire que tu écoutes de la variété.

Je le regardais intriguée maintenant et j’enlevais mes écouteurs. La musique bourdonnait sur la table entre nous.

— Je connais bien ce passage de Norma. C’est un opéra en deux actes de Vincenzo Bellini, joué la première fois en 1831 à la Scala de Milan. Casta diva est un de mes préférés. Tu devrais aussi écouter la version de La Caballé. Elle vaut largement celle de Maria Calas et je ne dis pas cela parce que je suis Catalan.

Je le fixais stupéfaite. Il disait tout cela sur un ton neutre et sans aucune volonté apparente de m’en mettre plein la vue.

— Tu te demandes sûrement comment je sais cela. Ma mère m’a offert une encyclopédie en dix volumes. C’est ma lecture préférée. Je le dis à toi parce que tu es mon amie, mais cela doit rester un secret entre nous. J’aime bien que les idiots pensent que je suis intelligent quelque part au fond de moi. Un peu comme si j’étais une baleine et que je m’étais avalé, comme un Jonas avec un dictionnaire. Je suis bien caché dans mon ventre, hein ?

Il sourit largement en me montrant une rangée de dents parfaitement alignées. Je ne savais pas ce qu’il me voulait, mais je n’avais aucune envie de le savoir. Ce garçon avait visiblement un problème et je ne voulais pas passer ma journée à écouter son verbiage sans queue ni tête. Je rangeais mes affaires dans mon sac. Une femme sortit de la maison voisine de la pension et l’appela avec de grands gestes. Un vent léger laissait sous sa caresse des effluves de cuisine qui sentait l’oignon et les aromates.

— C’est ma mère, Élise, qui m’appelle. C’est l’heure de manger. Toi aussi tu vas aller manger parce que ta grand-tante Judith, elle aime que l’on mange à midi.

Je me levais et l’ignorais en passant devant lui. Il me suivit sur le chemin et m’attrapa par le bras. J’essayais de le repousser, mais ses doigts me tenaient fermement. Il me mettait mal à l’aise et me faisait un peu peur, mais je ne voulais surtout pas qu’il s’en aperçoive

— Derrière nous, il y a le mas. C’est beau n’est-ce pas ? Je t’y amènerai cet après-midi. Tu verras. C’est un bon endroit pour faire des dessins. J’en connais plein d’autres. Je connais le village comme ma poche. Sauf qu’il n’y a pas de chewing-gum dans ma poche, mais il y en a au bureau de tabac.

Je tirais mon bras en arrière et il me lâcha sans cesser de sourire.

— Tu n’avais pas fait attention, hein ? Tu devrais apprendre à mieux regarder autour de toi. Moi, je peux t’aider. Je suis très sensible des yeux, mais je vois mieux que beaucoup de gens. Un peu comme Superman.

J’avais envie de partir en courant et de le planter là. Pourtant, il y avait quelque chose de désarmant dans son sourire et sans trop savoir pourquoi, une voix au fond de moi me disait qu’il ne me ferait pas de mal. J’essayais de maintenir une allure sereine.

— Il faut que tu me dises ton prénom, maintenant. Je t’ai dit un de mes secrets. Tu dois me dire le tien. Je sais bien pourquoi tu ne parles pas. Tu ne parles pas parce que tu penses trop. C’est un peu comme moi. Je parle trop parce que je ne pense pas. Tu ne risques rien avec moi, tu sais. Je sais garder un secret. Je n’ai jamais rien dit à personne pour l’encyclopédie, mais je te l’ai dit à toi. J’ai confiance. Tu dois avoir confiance. Je dis beaucoup de bêtises, mais je ne parle à personne. Alors, c’est quoi ton prénom ?

— Maïa, dis-je simplement surprise par le son de ma voix.

— Maya y grec comme la petite abeille ou Maïa i tréma comme la déesse du mois de mai.
— Maïa i tréma, dis-je en soupirant.

— Je le savais ! s’exclama-t-il en battant des mains et en dansant devant moi. Maïa i tréma, tu es une divinité ! Tu es un petit oiseau ! Tu es un être à part comme moi. On se ressemble, mais à l’envers. Génial !

Il traversa la rue en courant, s’engouffra dans la petite porte qui conduisait chez lui et puis comme s’il avait oublié quelque chose, il ressortit la tête. Il me fit son grand sourire et me salua en agitant sa casquette.

— À tout à l’heure Maïa i tréma, lança-t-il avant de disparaitre à nouveau. Je viendrais te chercher après manger pour t’apprendre à voir, à voir même dans le noir !

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