20 - Décision

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  Sarouh siffla de frustration, attirant le regard curieux des deux Genins qui l’entouraient. Appliquant scrupuleusement ce qu’Irumi lui avait enseigné, il essayait désespérément de matérialiser une image dans les airs, ne parvenant qu’à gaspiller Chakra et patience. Cela faisait des heures qu’il s’y employait sans succès et le jeune homme commençait à soupçonner sa mentor d’un voyage d’avoir omis d’importants éléments dans sa réussite.

  Le voyage dans le désert se passait pour l’instant sans encombre. Le sable était désormais régulièrement parsemé de végétation jaunâtre et de plateaux rocheux. La chaleur accablante et la fatigue liée à l’entraînement commençaient à venir à bout de sa concentration. Il décida d’en rester là pour le moment, sans abandonner l’idée de réussir avant la fin du temps imparti. Relevant la tête, il chercha Irumi du regard, la trouvant en tête de file, en contrebas sur un chemin sinueux et rocailleux qui permettait aux montures de conserver leur allure. La position étant défensivement mauvaise, des éclaireurs se situaient de chaque côté de la gorge pour prévenir tout problème ou embuscade. Certaines meutes qui habitaient le désert connaissaient bien le principe de coupe-gorge, les sous-estimer serait une terrible erreur que les shinobis aguerris de Gensou n’allaient définitivement pas commettre.

  Inspectant les alentours, il croisa le regard d’une jeune rousse qui semblait le surveiller alors qu’il s’engageait sur la descente de pierre. Il cligna des yeux et descendit précautionneusement d’une marche de pierre, avant de sursauter devant la Chuunin qui s’était matérialisée devant lui.

  • Tu devrais être plus attentif, lâcha-t-elle froidement.

  Aucune répartie ne vint au jeune Gensouard. Pourquoi avait-elle ressenti le besoin de le rejoindre en contrebas ? Cela ne semblait pas utile à son assignement.

  • Je suis curieuse. Quel est ton nom ?
  • Encore ? Vous ne voulez pas vous communiquez les informations un peu ?

  Sarouh ne savait pas d’où lui venait cette hardiesse mais son instinct le mettait en alerte et celui-ci se trompait malheureusement rarement. La petite jeune femme était significativement plus petite que lui. Rousse, les cheveux presque bordeau, une frange masquait ses yeux, alors qu’elle regardait tout sauf son interlocuteur. Un châle de voyage gris et ample masquait son équipement, un pantalon de cuir noir renforcé par des plaques visibles sur ses articulations finissait de dessiner la fine silhouette de son interlocutrice. Mais ce qui marquait réellement le Genin était la froideur de sa voix. Il était sûr de ne jamais lui avoir adressé la parole auparavant, mais une chose était certaine : elle le détestait ouvertement.

  • Je suis Saya. Dans la même équipe qu’Irumi et Hitaro, expliqua la nouvelle venue, masquant comme elle le pouvait son agacement.
  • Sarouh. Qu’est-ce que je peux pour toi ?
  • Pourquoi Irumi a passé la journée d’hier en ta compagnie ?
  • Demande-le-lui.

  Saya se pinça les lèvres, déjà à court de patience. Il était sûr que la féline jeune femme qui avait accompagné le Tsumyo la veille n’était pas du genre à justifier son comportement. Du peu qu’il en avait vu, il était sûr que si l’éclaireuse du trio tentait de récupérer l’information, Irumi l’enverrait balader ou détournerait la conversation d’une blague bien sentie. C’était désormais à Sarouh de ressentir de la curiosité pour la jeune rousse qui avançait à ses côtés.

  • Je vais t’aider un peu. C’est Hitaro qui lui a demandé je pense.
  • Et elle a accepté ?
  • Il semblerait. J’ai pas plus d’informations que ça.

  Son interlocutrice acquiesça mais maintenait une expression sceptique. Le Genin y vit une bonne opportunité d’essayer de mieux les comprendre toutes les deux. Prudemment, il posa une nouvelle question, en faisant en sorte de ne pas tomber sur le chemin escarpé.

  • Elle n’est pas du genre à parler à de nouvelles personnes ? Tu es inquiète pour elle ? Promis, je ne mords pas.

  Saya lui adressa finalement un regard froid. Pourtant le noisette de ses yeux, tâché de doré, était très lumineux mais son attitude polaire glaça l’adolescent jusqu’aux os. Elle garda le silence, lui apprenant d’une certaine manière ce qu’il voulait savoir. Ce n’était pas de l'inquiétude. Difficile de deviner quelle dynamique régnait entre eux, mais Sarouh était sûr qu’il comprendrait bien assez vite. L’éclaireuse brisa le silence abruptement

  • En cas de problème, fonce à la troisième voiture du convoi. Et ne pose pas de questions. Considère que ce sont des ordres.

  Sans prendre le temps de lui expliquer, Saya disparut de son champ de vision, sa visite de courtoisie restant inexpliquée. Sarouh médita un moment ses paroles, incrédule. Il cessa d’analyser la situation, espérant qu’elle s’explique d'elle-même. Il avait une nouvelle arcane d’illusionniste à maîtriser et pas le temps de s’attarder sur ces trois Chuunins qui se sentaient étrangement concernés par son existence. Même les deux Genins qui traînaient derrière lui avaient fini par relever l’attention que l’équipe lui donnait. Ichiri et Akari, facilement éliminés du tournoi au premier tour, si la mémoire du jeune homme ne lui faisait pas défaut. Il sentait leurs regards interrogatifs à chaque intervention d'Irumi ou d'Hitaro. Sur le principe, le Tsumyo s'en foutait, mais cela lui donnait l'impression tenace d'être surveillé. Voir en danger.

  Il balaya ces sentiments inopportuns en secouant la tête, prêt à se relancer à une autre session d'entraînement à l'illusion de projection. L'exercice était délicat, maintenir la marche sur le sol rocailleux en s'y essayant rajoutait une forme de difficulté malvenue dans le temps qui lui était imparti. Le blond qui veillait sur lui le premier jour du voyage lui avait conseillé de ne plus penser à Cacaunoy et la seule façon qu'il avait trouvé de respecter ce conseil avait été le petit défi d'Irumi.

  Sarouh sentait qu'il n'était plus loin de la vérité. Quelque chose le bloquait. Empiriquement, il ne saisissait pas la différence entre la projection et la dissimulation. Il avait essayé différents équilibres avec son Chakra mais parvenait toujours au même résultat. Il ne lui restait plus qu'une dizaine d'heures avant que la féline Chuunin ne vienne aux nouvelles. Échouer n'était pas acceptable.

  Il s’acharna ainsi plusieurs heures, faisant fi de son entourage. Avec méthode, il élimina une par une les raisons d’échecs potentielles. Le soleil s’épuisa même avant lui. C’est donc un Gensouard fulminant qui s’assit au campement en fin de journée. Il leur restait deux bonnes heures de marche ensuite, cette halte servait essentiellement à rafraîchir les animaux et à les désaltérer. Si les dodos pouvaient courir pendant des jours parfois sans s’arrêter, les chevaux de traits ne partageaient pas leur incroyable endurance.

  S’il avait compris ce qui ne changeait rien, le Tsumyo n’arrivait toujours pas à sentir le principe et cela le frustrait énormément. C’était la première fois qu’il se sentait aussi idiot depuis l’Académie. Épuisé par la chaleur et par son entraînement, il se faisait lentement à l’idée que son pari serait sûrement perdu. Ses yeux émeraudes perdus dans le vague, il ne vit pas Hitaro poser une main bienveillante sur son épaule, le tirant de ses pensées moroses tournées vers l’exercice impossible.

  • Salut p’tit gars, commença-t-il en prenant place à côté de lui. Te bile pas trop pour Irumi. C’est pas la première fois qu’elle demande un truc impossible.
  • Elle t’en a parlé ?

  Une lueur s’était ravivée dans le regard de Sarouh en entendant le nom de la kunoichi. En son for intérieur, le Chuunin était toujours aussi impressionné de l’effet que la jeune femme arrivait à produire sur les gens. Et force était de constater que l’adolescent était sensible à son aura, tel un papillon de nuit à une flamme vive. Il soupira lentement.

  • Non, mais c’est un membre de mon équipe depuis quelques années. Je commence à la connaître.
  • Comment c’est, de travailler avec ?
  • Éprouvant ! éclata de rire Hitaro en se penchant en arrière.

  Il sentit le regard insistant de Sarouh mais ne répondit pas plus. Après tout, l’attirance qu’exercait Irumi sur lui était bienvenue pour le moment, nul besoin de la remettre en question. Sentant que seul le silence lui répondrait, le Tsuymo essaya autre chose.

  • Et Saya ? C’est à cause de toi qu’elle est venue me voir ?
  • Oui et non. Disons que Saya est très attentive à ce qui se passe autour d’Irumi, précisa le Chuunin. L’intérêt que cette dernière t’a porté a éveillé son attention. C’est habituel, fais pas attention.
  • Elle ne semblait pas ravie, marmonna Sarouh en se relevant.
  • Elle ne l’est jamais. Où vas-tu ?

  Le Genin fit non de la tête. Il voulait juste un moment seul pour récupérer ses ressources spirituelles. Quoi que lui voulait Hitaro, il semblait l’avoir obtenu et il s’allongea un peu plus dans le sable, allant jusqu’à fermer les yeux. La pause était pourtant bientôt finie. Il se plongea dans sa méditation en s’éloignant un peu. Il se rassit, dissimulé par l’ombre d’un rocher, quelques mètres plus loin. Faisant le vide dans sa tête, il se réfugia dans son palais mental, demeure céleste qui lui permettait de s'asseoir devant un lac d’une infinie majesté, baignant dans une lumière automnale sereine. L’énergie spirituelle refluait lentement dans ses tenketsus, équivalent spirituel des artères. Si méditer ne permettait pas de récupérer une énergie illimitée, cela suffisait pour réorganiser les réserves actuelles et fluidifier la régénération. Cela nécessitait une concentration quasi-parfaite.

  Tellement parfaite qu’il n’entendit pas le grattement sous ses pieds. Il ne sentit pas la terre se désagréger, ni la soudaine tension dans l’air.

  • Attention !

  Le Genin ouvrit les yeux, brutalement ramené à la réalité. Ses réflexes aiguisés de shinobis ne lui permettaient pas d’éviter le dard qui fonçait à toute vitesse vers lui, seulement à quelques centimètres de son visage. Au ralenti, le long membre écailleux signait son arrêt de mort. L’état de stress dans lequel il venait de plonger ne lui permit pourtant pas de percevoir la petite rousse qui le poussa sur le côté, tranchant sans peine la queue du monstre qui sortait du sable.

  • Scorpions ! hurla-t-elle, alors que d’autres bruits de combat éclataient autour du campement.

  D’une voix à peine audible, masquée par le chaos des affrontements qui éclataient, elle ajouta :

  • Troisième voiture, maintenant.

  Et elle fonça vers la créature sifflante et blessée. C’était un gigantesque scorpion qui semblait sortir du sable. Sauf que celui-ci sortait tout droit des enfers. La chitine noire de l’insecte gargantuesque cachait des poches de venin qui suintaient le long de ses membres. Ses trois queues battaient furieusement l’air derrière lui, signe d’une extrême douleur. Le monstre faisait bien deux mètres de long pour un de large. Le membre amputé ne retirait rien à la sensation de danger qu’il évoquait. Sans hésitation, Saya fondit sur sa cible. Le rôle de prédateur et de proie venaient d’être échangés.

  A toute allure, l’éclair rouge esquiva une première attaque, le dard de la créature s’enfonçant dans le sable alors que la jeune femme sanctionnait son erreur pour la deuxième fois d’un perte d’un membre, découpant sans même s’arrêter. La stridulation du scorpion redoubla d’intensité avant de se tarir, les deux lames courtes de Saya enfoncés à travers la chitine épaisse qui protégeait le cerveau du scorpion. L’éclaireuse sauta du cadavre de l’insecte et fondit en direction du campement sur sa prochaine cible.

  Aucun mouvement superflus. La créature était morte dans le même mouvement qu’elle était apparue. Sans efforts visibles, sans prise de risque. Sarouh sentit le regard courroucé de sa sauveuse alors qu’elle passait devant lui. Le Genin se rappela immédiatement de son ordre et fonça à travers le campement en direction de la troisième voiture. Aussi rapidement qu’il le pouvait, l’aspirant se jeta vers la tête du campement. Autour de lui, le chaos. Une multitude de ces insectes sortaient du sable, s’attaquant aux cibles qu’elles pensaient le plus faciles. Les chevaux et les civils furent donc visés, protégés de justesse par les réflexes hallucinants des Chuunins mis en garde par Saya.

  Sarouh réalisa que s’il s’était un peu plus éloigné, il n’aurait pas eu la chance d’être sauvé par l’éclaireuse. La réalisation insidieuse fut remise à plus tard, alors qu’il atteignait la troisième voiture. En contrebas de la dune, il n’y avait personne. Ni civils, ni scorpions, ni shinobis. Seulement un cheval nerveux et attaché. Le Tsumyo sortit son kunaï. Le silence dans lequel il venait soudain de basculer était teinté d’un surnaturel inquiétant. Pas à pas, ses sens aiguisés en alerte, il descendit vers le convoi. C’est là qu’il entendit un petit gémissement venant de la caravane. La voix était définitivement féminine.

  • Cacaunoy ? réalisa-t-il lentement. Cac’ !

  La voix étouffée sembla lui répondre, alors qu’il courait vers son objectif toute prudence oubliée. Le Genin arriva à la caravane et tenta d’y entrer par l’arrière. Il s’en vit incapable, son corps comme repoussé par magnétisme. Le mieux que pouvait faire Sarouh était de s’asseoir contre le bois.

  • Te fatigue pas. S’il était possible de passer ça, je serais dehors, renifla son amie coincée à l’intérieur.
  • Tu pleures ?

  Le Tsumyo en oublia tous ses doutes. Le visage en larmes de son amie lui revint et toute son anxiété, toute la peur qu’il s’était préparé à ressentir refluèrent. Ne resta que l’envie de briser cette foutue barrière pour protéger son équipière de ses bras.

  • Ça va aller, l’attaque est déjà plus ou moins contenue, ne t’en fais pas. Ça va bien se passer.
  • L’attaque ? Je pensais qu’on m’avait abandonnée dans le désert. C’était sûrement une bien meilleure décision.

  Le ton de l’épéiste était d’une amertume infinie. Sarouh s’en voulut immédiatement de s’être laissé absorbé par ses émotions négatives. Chiraku avait bien essayé de lui dire que c’était elle qui souffrait. Comme un idiot, il avait laissé ses pensées prendre le dessus sur lui, au lieu d’être là pour elle.

  • Ne dis pas ça. On te laisserait jamais tomber.
  • Et pourquoi pas ? Alors que je suis cet espèce de démon ?
  • Je suis sûr que le Village trouvera une solution.
  • Et s’il n’en a pas ?

  Appuyé le dos contre le bois de l’étalage, le Genin souffla doucement avant de répondre déterminé :

  • Alors c’est nous qui la trouverons.

  Ce fut à Cacaunoy de ne pas trouver les mots. Le Tsumyo était sûr qu’elle pleurait en silence, malgré la toile qui le séparait d’elle. Le silence retomba sur eux quelques secondes, avant que la voix de l'adolescente ne s'élève à nouveau, plaintive :

  • Pourquoi tu ferais ça pour moi ? Je peux même pas te promettre que ça ne se reproduira jamais. Même là, malgré les sceaux, il m’arrive de l’entendre. Je n’ai pas fermé l’oeil depuis trois jours, parce que quand je m’endors, elle est là et je…

  Elle ne put finir sa phrase, en proie à la douleur, la peur et la tourmente. Ce que Sarouh n’avait pas pu tolérer une seule seconde attendait la jeune Marwais toutes les nuits.

  • Parce qu’on est une équipe. Je ne te laisserai jamais tomber. Ce n’est pas toi. On a mis cette chose en toi, on peut la retirer.

  C’en fut trop pour elle. La jeune femme éclata en sanglots étouffés, elle aussi assise contre la toile du fond.

  • Je suis tellement désolée, je te jure, jamais j’aurais voulu te faire de mal. Me laisse pas, j’ai besoin de vous, supplia-t-elle, presque hystérique.
  • Je comprends. Tu n’y es pour rien. Je suis là, ça va aller…

  Après ça, plusieurs minutes passèrent, l’adolescente bredouillant des excuses pleines de larmes, le Tsumyo y répondant d’une voix aussi chaleureuse qu’il le pouvait. Il réalisait peu à peu le poids de ses propres paroles et il se répétait qu’il serait à la hauteur. Il devait l’être. Le silence finit par s’abattre sur eux. L’illusionniste appela par deux fois l’épéiste qui restait muette. Soudain inquiet, il déploya son aura à travers l’étalage pour y trouver son amie endormie, roulée en boule contre la toile du fond, son chakra s’écoulant paisiblement en volutes pourpres et bleue nuit.

  Sarouh expira paisiblement pour la première fois depuis ce qui lui sembla être une éternité. Une fatigue quasi-surnaturelle lui tomba sur les épaules. C’était bien elle. Il trouverait une solution. Son apaisement fut de courte durée. Un cri strident, qui n’avait rien à voir avec celui d’un scorpion retentit, suivit du hurlement de douleur d’un homme. Hitaro ?

  Sarouh fonça vers le bruit qu’il localisait par delà dune à l’ouest. Il en avait presque oublié l’attaque, le silence de la troisième voiture l’avait apaisé et la vue de Saya tranchant tout ennemi avec facilité avait fini de le rassurer. Comment est-ce que ça avait pu mal tourner ?

  Au sommet du sable, il fut face à une vue d’horreur. Un long serpent écailleux dôté d’une paire d’ailes et de serres d’aigles, cloué au sol par Irumi ses saïs en travers de la gorge. Des arcs électriques bleus tout autour de la jeune femme, elle arborait un grand sourire, son visage recouvert de sang. A côté de la jeune femme, Hitaro se roulait dans le sol en criant de souffrance, le bras fumant.

  • Qu’est-ce que c’est que cette merde ? murmura Sarouh face au chaos.

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