11 - Mises au point

14 minutes de lecture

  La nuit était bien engagée et recouvrait d’un silence de plomb la demeure Mizu .Chiraku était bien trop fatigué pour s’émerveiller des riches ornements à peine visibles à la lueur des bougies, alors qu’il parcourait les couloirs démesurés. Il s’étira la nuque, se préparant à un autre moment désagréable. Sa vie n’en était plus qu’une longue succession depuis bien trop longtemps. Chiraku tapa à la porte.

  • Entre.

  La voix de Setsuya donnait le ton. Froide et autoritaire. Membre éminent de la famille, sa convocation tardive n’appelait rien de bon. L’adolescent tenta de se détendre en rentrant. Au moins savait-il à quoi s’attendre. Les derniers événements avaient secoué le clan et il se doutait de la raison de sa présence.

  • Bonsoir Setsu’. On fait des heures supp’ ?

  La tentative d’humour fut immédiatement balayée par l’expression renfrognée du trentenaire. Droit comme un i, la bouche dissimulée derrière ses doigts, son regard tel des lances. Chiraku le connaissait bien et savait qu’il n’arriverait pas à percer l’armure du membre le plus psychorigide du clan, mais il était trop habitué à son propre rôle pour en sortir.

  • Tu sais pourquoi tu es là ?
  • J’imagine que j’ai réussi à fâcher quelqu’un dans les dirigeants de notre illustre famille. Mabuya peut-être ?
  • Non. Tu as réussi à faire la quasi unanimité cette fois, félicitations.

  Un poids glacé se logea dans l’estomac du Genin. Les événements prenaient déjà un tournant qu’il n’attendait pas, plaisants en rien. Il réussit à garder sa composition.

  • Et lequel de mes exploits me vaut cet honneur ?

  Ne pas se montrer impacté et sourire. Les mains derrière la tête, bientôt. La gestuelle était rodée depuis le temps. Mais son oncle éloigné voyait clair dans son jeu, cela ne contribuait qu’à l’agacer.

  • Je me le demande bien. Même pas une petite idée ?

  Au fond, Chiraku aurait préféré qu’il aille droit au but et le dispute frontalement, mais ses piques empreintes de sarcasmes devaient être une manière de se venger de son attitude désinvolte. Setsuya enchaîna, face au silence de l’adolescent :

  • Allons, c’est facile pourtant. Ta contre-performance au tournoi, l’échec à ta dernière mission, le fait que tu nous aies isolé dans Gensou alors que nous tentons tout ce qui est en notre pouvoir pour faire bloc uni… Dois-je continuer ?

  Le jeune Mizu dû mobiliser toute sa bonne volonté pour ne pas s’énerver immédiatement. Il reprit d’une voix égale, faisant un pas de plus dans la pièce pour toiser le responsable assis, le jugeant avec froideur.

  • Ma contre-performance ? Finaliste du tournoi à peine sorti de l’Académie sonne tout sauf comme un échec.
  • Un Mizu a perdu face à un Uchiwa devant un large public. Aucune manière de déformer cette vérité ne semblera honorable aux dignitaires.

  Les honorables dignitaires savent sûrement où se mettre leur remarque, ne pût s’empêcher de penser Chiraku. Il ne pensait pas être déstabilisé si vite dans l’échange.

  • Si vos standards ont tous ce degré de réalisme, je vois sans mal pourquoi vous êtes déçus. M’en voulez pas si je ne présente aucune excuses.
  • Chiraku, as-tu la moindre idée de ce qu’il se passe ? De la pression qui pèse sur le clan ?
  • Cette pression est supposée me rendre magiquement meilleur ?

  Son sourire s’était effacé. Setsuya l'agaçait officiellement. Qu’est-ce qu’il y pouvait ?

  • La Banshee n’a pas été gérée. Tu ne nous as pas informé de son existence. Asori est dans une position délicate depuis sa confrontation avec le Maboroshi. Tu n’as pas de réels soutiens, ton équipe s’est délitée, tu n’as même plus de contacts avec le Tsumyo, que tu n’as pas su encadrer à Chikara.
  • Vous êtes conscients qu’aucun de ces faits n’est de ma responsabilité ?
  • Et toi, tu l’es que l’on t’imputera tout de même tout cela ? Qu’est-ce que tu auras à dire pour ta défense ? Que tu as fait de ton mieux ? Que les autres membres du clan sont responsables ?

  Le jeune Mizu prit le temps de réfléchir, abasourdi. Il était effaré de voir la manipulation honteuse des faits que lui présentait son oncle. Pourtant, il avait toujours été de son côté jusque là. Mais puisqu’il voulait la guerre, il l’aurait. Chiraku reprit, venimeux et plus glacial que les hivers Gensouards :

  • Oui, Setsuya, ils le sont. Ne pas participer au Tournoi, ou seulement en tant qu'organisateurs nous aurait protégé de la honte. Présenter la Banshee comme une catastrophe prévenue par nos soins nous met en lumière. Étouffer le conflit entre Asori et le Kage était une réponse bien supérieure, plutôt que de la mettre au pilori.

  Il rencontra le regard fatigué du Juunin. Il comprit que tous ces reproches lui tombaient sur les épaules. Mais il n'eut aucune compassion. Setsuya n’avait pas le droit de l’accuser. Et la liste ne s’arrêtait pas là.

  • Vous voulez me mettre la mort de Satsuki sur le dos aussi, tant que vous y êtes ? Quand il a fallu me former, je n’ai pas souvenir d’un quelconque soutien et maintenant qu’il faut un responsable, je suis soudainement pressenti à gagner un tournoi auquel je n’étais même pas censé participer !

  L’ironie de la situation était venue à bout de sa patience et Chiraku avait terminé ses reproches en criant presque. Setsuya laissa un silence retomber pour apaiser les esprits. Avec un air las, il reprit. 

  • Ta position est tendue, Chiraku. Les événements du Tournoi ont empiré une situation déjà compliquée.Les exigeances du clan ne sont pas uniquement retombées sur tes épaules.

  Le prodige de la famille souffla et prit les arêtes de son nez avec son index et son pouce. Il se devait de reprendre son calme.

  • De quoi parle-t-on exactement ? C’est mon appartenance à l’équipe Asori qui est problématique ?
  • Si seulement ce n’était que ça, balaya le trentenaire d’un geste de la main. Non, tu es désigné comme héritier du clan par le Conseil.

  Décidément, le Genin allait de surprise en surprise. Et aucune n’était agréable.

  • Il faut savoir, protesta-t-il faiblement.
  • J’essaie de te protéger, continua Setsuya en l’ignorant. Tu auras à répondre de tout ça, sans jamais admettre la faiblesse ni le manque de préparation des Mizu.
  • Ils ne pouvaient pas y penser deux minutes avant de me coller tout ça sur le dos ?
  • Ne fais pas l’enfant.

  Il retint un autre accès de colère et se détendit en expirant doucement. Au moins, l’absurdité des reproches s’était paré de sens. Cela lui suffit pour reprendre son masque d'impassibilité souriante. Il aperçut les mouvements nerveux de la main de son mentor.

  • L’arrêt de la clope est toujours aussi dur ?
  • M’en parle pas. L’irréprochabilité du clan me sort par les yeux, à moi aussi.

  Chiraku hocha la tête, acceptant la familiarité de son oncle. Plusieurs questions lui brûlaient les lèvres, mais il fit preuve de patience, alors que Setsuya se massait les yeux, baissant le front vers son pupitre. Ses longs cheveux noirs tombaient en cascade dans un rideau protecteur entre lui et le Genin qui lui causait tant de soucis.

  • Pourquoi ta dernière mission s’est-elle soldée par un échec ? demanda calmement le Juunin, levant la tête vers lui après une longue minute de silence.
  • La version officielle ?
  • La réelle.

  Le Genin soupira. Il s’en serait bien passé. Il prit une profonde inspiration avant de répondre lentement, pesant ses mots.

  • C’était une mission de routine, sur le principe, ça aurait dû être simple…
  • Je t’invite à garder cette information pour toi, si l’on t’interroge à nouveau, fut-il abruptement interrompu. Nul besoin de faire étalage de ton incompétence. Continue.
  • Cac’ revenait d’une longue convalescence. Elle était supposée aller mieux. Le Maboroshi, Kane, qui nous a rejoint refusait de se servir de ses compétences. Une histoire de méditation et de communion à lui-même, une connerie dans ce goût.
  • Qu’est-ce que tu veux dire ?
  • Honnêtement, je n’ai rien compris à son explication, et sur le coup, je m’en foutais.
  • De la même manière…
  • Je sais, le coupa Chiraku. Je passerai ce détail sous silence.

  Une lueur d’approbation mêlée d’une touche d’agacement passa dans le regard du trentenaire. Le petit comprenait vite, mais qu’est-ce qu’il pouvait se montrer pénible. D’un geste de la main, il l’enjoignit à continuer.

  • La vérité est que ma partenaire ne maîtrisait plus son Chakra. L’autre refusait de se rendre utile, et j’ai fini par me retrouver coincé entre Cacaunoy paniquée, à moitié en train d’halluciner et la meute de bestioles à éradiquer. Un pas de travers et nous aurions tous été blessés, alors j’ai décidé de mettre l’équipe en sécurité.
  • C’était un peu sévère, pour un simple problème de gestion du Chakra.
  • Quand la démone lui parle, elle perd les pédales, et on ne peut plus rien faire de son énergie spirituelle. Si je comprends bien, la peur qu’elle ressent alors alimente l’hallucination. Quand elle ne s’effondre pas purement et simplement.
  • Et à ce moment, tu t’es retrouvé avec deux boulets accrochés aux pieds. Je comprends. Nous reparlerons de l’intégration de ton nouveau camarade. Garde-le à l'œil. Tu ne peux pas lui coller toute la responsabilité non plus, mais si tu peux la détourner un peu de toi, ça sera déjà bien.

  Setsuya considéra les propos de son neveu quelques secondes, avant de se lever et de s’allumer une cigarette au balcon, n’en tenant plus.

  • Alors, on ne respecte pas ses engagements ? demanda Chiraku, goguenard.
  • Parce que tu comptes me vendre peut-être ?
  • Peut-être, à moins que tu ne fasses un petit quelque chose pour moi.

  La fausse tentative d’extorsion fit rire de bon coeur le loyal Juunin. Il inspira profondément sa cigarette et souffla.

  • Tu es sûr de vouloir rester dans l’équipe de Marwais ?
  • Absolument certain.

  Ils s’affrontèrent du regard. Chiraku y avait tenu et cette décision avait jeté l’opprobre sur lui. Se débarrasser d’elle lui simplifierait considérablement la vie, et par extension, celle de tout le clan. Mais il était borné. l’adolescent avait prétendu que s’ils pouvaient canaliser son pouvoir, alors tous en seraient renforcés. Quand les dignitaires avaient montré des signes de désaccord, Asori et lui avaient fait front commun. C’était littéralement du chantage de la part de l’héritier à venir des Mizu. Mais contre ce caprice, il avait perdu toute latitude. Au fond, Setsuya le plaignait.

  • Tu le regretteras, souffla-t-il. Est-ce que tu as un autre vice dont je devrais être au courant ?
  • Rien à signaler, mon capitaine.
  • Tu es sûr, insista-t-il, mettant fin au peu. C’est important, je ne pourrais pas te protéger sinon.
  • Rien à avouer pour le moment.

  Il ne cilla pas. Ses tourments le regardaient, et il n’avait pas l’intention de partager. Le regard de Setsuya se perdit au loin, le balcon de la demeure Mizu permettant de contempler les fameux bassins supérieurs de la Cascade, avant de relancer la conversation d’un ton absent :

  • Dois-je déduire que le traitement de ton amie n’avance pas ?
  • Kurimi refuse de se prononcer. Mais honnêtement, ça semble mal parti.

  Il masqua la détresse qui l’envahissait. Toutes les tentatives pour museler le démon échouaient. La maîtresse des sceaux refusait de lui dire pourquoi et Asori le tenait loin de l’enquête. Il y avait quelque chose de complètement irréaliste à l’oeuvre et le fatalisme manquait d’avaler le cœur du Mizu de la même manière que le démon rongeait l’esprit de Cacaunoy. Mais il devait être fort pour deux. Setsuya reprit avec une rare douceur, percevant ses troubles :

  • Chiraku, tu dois comprendre quelque chose. Quoi qu’il arrive, ce n’est pas ta faute.
  • Ironique, vu tout ce que tu as dit jusqu’à présent.
  • T’apprendre à te défendre ne m’empêche pas de te rappeler que tu n’as rien fait de mal. Tu as bien assez de combat à mener pour t’en ajouter des illusoires.

  La sincère compassion le prit par surprise. Il eut soudain envie de pleurer, mais se retint. Son oncle le laissa reprendre contenance en silence, avant de reprendre :

  • Et le dernier sujet qui nous réunit ce soir…
  • Enfin, ironisa l’adolescent, immédiatement fusillé du regard par son oncle.
  • Doucement sur l’impertinence. Je peux encore considérablement te compliquer la vie.

  Chiraku constata le sérieux de Setsuya et se reprit. La parenthèse était finie et il était totalement de retour dans son rôle de pilier du clan, obligeant son neveu à faire de même.

  • Pour le Tsumyo, c’est quoi l’histoire ?
  • Vous ne la connaissez pas déjà ?
  • Je veux ton rapport.

  L’adolescent masqua sa surprise et raconta les détails. L’ordre de l’aveugle de remettre Sarouh de force dans l’arène, la situation avec Hisoka et les réactions incompréhensibles de son camarade. Il débita d’une voix blanche, incapable de masquer sa tristesse. Il éluda la gifle qu’il lui avait mise, mais la culpabilité n’en était pas moins présente.

  • Tu as agi sur ordre de l’Hykao, on ne pourra pas vraiment te le reprocher, mais tu aurais fait quoi, si tu avais la possibilité de décider ?
  • Je ne vois pas ce que ça apportait à Gensou d’amener un traumatisé dans l’arène. Arranger la poule en mettant immédiatement le Masamune à la place de gagnant arrangeait tout le monde. C’était une décision prise à la va-vite mais idiote. La fierté ne doit pas être un prétexte à la bêtise.

  Setsuya hocha la tête, d’accord pour une fois. Chiraku se félicita intérieurement du sérieux de sa réponse, dénué du mépris qu’il ressentait envers les organisateurs et particulièrement l’aveugle.

  • Et comment tu t’es retrouvé à affronter Kezashi ? Je t’en supplie, ne me dis pas que c’est par vengeance.
  • Je suis tombé sur Evaline Sabayaku et Shiro Yuushi par pur hasard, en train de se battre contre l’aveugle. Il avait une soif de sang inextinguible, en plus de largement dépasser le niveau de Chuunin. Je me suis naturellement rangé aux côtés des forces de police, mais je n’ai pas eu plus de détails sur cette affaire.

  La splendide jeune femme lui avait demandé d’en dire le moins possible et il comptait bien s’y tenir. Après tout, la situation complète était un guêpier dont il se passait bien. Dire qu’il n’avait pris aucun plaisir à envoyer ses jutsus les plus puissants sur l’aveugle était un mensonge éhonté. Setsuya le considéra un instant, dubitatif. Le trentenaire ne croyait pas une seconde à son comportement exemplaire ni au hasard. Les mains croisées devant lui, il reprit :

  • Tu as bien dit Sabayaku ?
  • Promis, je ne ferai pas de bêtise.
  • J’en doute fort. Merci pour ton rapport. Tu peux disposer.

  Son oncle décida de ne pas pousser son interrogatoire, sans raison valable de le faire. Chiraku lui en fut reconnaissant. Enfin congédié d’un geste de main, le jeune Mizu se dirigea vers la sortie, épuisé par la confrontation avec son aîné. Alors qu’il pensait être au bout de ses surprises, il croisa son frère.

  • J’en déduis que vous avez terminé, fit ce dernier en ouvrant la porte en grand.
  • Presque. Une dernière chose, jeune homme. Tant que Kane sera dans votre équipe, tu seras examiné tous les soirs pour détecter l’influence d’un éventuel genjutsu.
  • Vous n’êtes pas sérieux ?
  • Je crains bien que si. A ton tour, Hiraku. Comment ça a pu aussi mal se passer ?

  Chiraku sortit, trop atterré pour porter attention à la réunion qui suivait. La paranoïa des Mizu n’avait aucune limite dès que les Maboroshi étaient évoqués. La grande prudence clanique les avait sûrement sauvé plusieurs fois, mais sa pression n’en demeurait pas moins insoutenable. Son frère en était l’exemple parfait. Le simple fait que le conseil considère le benjamin comme un potentiel héritier montrait que l’aîné était désavoué. Il n’avait pas le talent d’orateur ni les aptitudes requises. C’était un excellent shinobi : insuffisant pour le clan Mizu. Chaque année qui passait, le gouffre qui les éloignait grandissait. L’année dernière encore, Hiraku l’aidait avec la manipulation du Chakra. Désormais, c’est tout juste s’il lui adressait la parole. En fermant la porte derrière lui, le Genin décida d’aller voir sa partenaire. La perspective de son lit vide et froid, à peine éclairé par la lune pâle et insensible, lui semblait insupportable. Le cerveau en ébullition, ses émotions en pagaille et le corps épuisé le suppliaient de se reposer.

  Fonçant à travers le Village, habitué à ses tours de garde et aux routines de Gensou, il fut vite devant la demeure temporaire de Cacaunoy. Éloignée de son père jusqu’à sa guérison, elle était désormais domiciliée proche du Quartier Général. Une façon de réagir vite en cas d’urgence, tout en complexifiant sa fuite. Son amie assumait autant le rôle d’arme que de captive. Chiraku entendit un hurlement strident de l’extérieur. Il tombait mal. Le Mizu attendit dehors que l’épisode de souffrance se calme, supportant les cris de sa camarade comme autant de lames enfoncées dans son coeur. Puis ce fut les pleurs. Quand le silence était revenu depuis plusieurs minutes, il tapa à la porte.

  • Tu peux rentrer, Chi’. fit la voix étouffée derrière le mur.
  • Tu t’attendais à me voir ? demanda-t-il doucement en s’exécutant lentement, comme pour ne pas la faire fuir.
  • Peut-être. Qu’est-ce que tu veux ?

  Le Mizu désirait juste la prendre dans ses bras. Il inspira profondément et se para de son meilleur sourire avant de lui répondre :

  • Rien de spécial. Je n’arrivais pas à dormir et me suis dit que tu aurais peut-être besoin de compagnie.
  • C’est le moins qu’on puisse dire.
  • Elle te fait encore souffrir ?

  Il lui dissimulait parfois l’entendre pleurer pour l’aider à surmonter sa honte. Cacaunoy releva des yeux rouges et gonflés vers lui, un sourire triste aux lèvres avant de cracher d’un ton acide :

  • Cela ne se voit pas ?
  • A peine, ébloui comme je le suis par ta grande beauté.

  Cela prit l’épéiste par surprise qui rigola sincèrement, réchauffant le cœur du Mizu. La jeune femme était forte. A l’extérieur, elle arrivait à maintenir l’illusion. Mais son partenaire voyait les fissures dans le masque s’agrandir encore et toujours. Cela ne faisait que renforcer sa résolution.

  • Tu tiens le coup ?
  • Pas vraiment. C’était particulièrement dur ce soir. Asori m’a dit de tenir encore un peu. J’espère qu’elle a un plan.

  Elle planta ses yeux rouges dans le sol, abattue alors que ses longs cheveux bruns la protégeait. Chiraku n’essayait plus de comprendre ce qui se passait dans la tête de la Juunin depuis un moment. Une chose était sûre, c’est qu’elle n’avait pas abandonné et peu de choses pouvaient lui résister. Cette certitude était le seul pilier qu’avaient les adolescents, auquel ils se cramponnaient de toutes leurs forces.

  • Tu te souviens de notre serment ? lui demanda Cac’ pour la énième fois.
  • Oui. Nous traverserons ça ensemble.

  Elle le prit dans ses bras, avant de l’inviter à s’allonger sur le sofa. Elle resta collée à lui, son odeur mentholée perturbant le jeune homme autant que la chaleur de son contact. Les câlins se rapprochaient de plus en plus. Cela soulageait la jeune femme qui trouvait parfois le sommeil. Chiraku y perdait le sien en échange.

  • Merci Chi’, murmura Cacaunoy d’une voix étouffée, blottie contre lui. D’être là pour moi.
  • Toujours.

  Sans un autre mot, il lui caressa ses cheveux en la serrant contre lui. Pour autant, ça ne serait jamais lui qu’elle choisirait. Il tut son amertume. Tout ce qui comptait, c’est qu’il serait là, tout en remplissant ses devoirs. Apaisée par sa présence autant qu’épuisée par sa crise, la jeune femme s’endormit toute habillée contre lui, et il ne tarda pas à la rejoindre. Chiraku n'avait besoin que d'un peu de temps pour répondre à leurs attentes. Bientôt, il serait assez fort pour les soutenir tous.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire dtnoftheworld ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0