Mon téléphone sonne, une, deux, trois fois. J’appuie sur l’écran pour éteindre mon réveil et me rendormir.

Au bout d’un moment, j’ouvre les yeux d’un coup net et saute du lit.

- Quelle heure est-il ? criais-je

- 07h30 ! Je vais être en retard !

Je cours vers mon armoire sans prendre le temps de faire mon lit. J’ouvris en grand celle-ci et y sortis des vêtements au hasard. J’enfile à toute vitesse une chemise, un tailleur et un pantalon élégant beige, puis, je fonce dans la salle de bain pour me débarbouiller.

- Ma tête, mon dieu. J’ai l’air épuisé.

Ce n’est pas faux, je suis épuisé. J’ai du mal à dormir en ce moment avec tout ce qui se passe autour de chez moi.

Je sors ma trousse à maquillage. Un coup d’anticerne et de mascara et je suis déjà un peu plus sortable.

Je ne prends même pas le temps de prendre mon petit-déjeuner. J’emporte une pomme et enfile rapidement mes talons.

Je sors de chez moi vérifiant deux fois que ma porte est bien fermée à clé et j’allume ma voiture. Une vieille voiture, basique, mais efficace.

J’arrive au travail tout pile à l’heure. Je prends un café au distributeur et monte les marches en direction de mon bureau.

- Tout pile à l’heure. Me dit ma patronne en souriant.

- Oui, lui répondis-je en lui rendant son sourire.

Ma patronne s’appelle Sonia et elle est très gentille avec moi. Elle ne me crie que rarement dessus et me propose souvent des clients sympas.

Je m’installe dans mon bureau et regarde mes dossiers.

Aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec Madame LOUISE. Elle a commis le meurtre de son mari violant.

Je suis dans mes pensées quand soudain je suis interrompu par une collègue Anna, qui me dit que je vais avoir un nouveau client. Un jeune homme de 18 ans qui a tué l’entièreté de sa famille d’accueil. Au même moment, ma patronne me dit qu’elle reprend le cas de Madame LOUISE. Elle m’explique que c’est devenu trop compliqué et qu’elle s’en chargera.

Je suis surprise et demande le nom de cet homme.

- M. MILLONE Victor. Me répondit ma patronne, qui me regarde au coin de la porte.

Elle repart dans son bureau. Tandis que j’ouvre mon navigateur de recherche pour taper son nom et trouver des informations sur lui.

Un jeune homme de dix-huit ans, blanc, avec des cheveux bruns bouclés, et qui fait 1m80, …

Il a eu plusieurs familles d’accueil et a tué la dernière. Dans l’article que j’ai trouvé cet homme dit avoir été maltraité par ses parents d’accueil.

- Oh mon dieu ! C’est affreux ! Criais-je tout bas.

Ma collègue me regarde du coin de l’œil, me jugeant à moitié. Je n’y prête pas attention et reprends ma lecture.

Apparemment, il aurait mis le feu à la maison, puis il aurait pris la voiture de la famille pour quitter la ville. Il aurait également laissé toutes ses affaires.

Cependant, la police a trouvé toutes les preuves nécessaires qui accusent M. MILLONE. Des empreintes de doigts sur certaines armes et un cheveu laissé sur la scène de crime…

Il a vite été retrouvé et aujourd’hui je me retrouve à devoir défendre son crime. J’aimerais en savoir plus mais je ne trouve aucune information supplémentaire. Son cas me rend nerveuse. Je ne sais pas quand est-ce que je pourrais le rencontrer pour qu’il m’explique sa situation de lui-même, mais je suis pressé.

Son cas est resté dans ma tête toute la journée. Je veux en savoir plus.

Je me dirige vers ma voiture pour rentrer chez moi quand j’aperçois un petit chaton blanc et gris au bord de la route. Je m’arrête pour le caresser et remarque qu’il est blessé. Je regarde autour de moi, je ne vois personne, et il n’a pas de collier. En effet, ce chaton est seul… Je le prends doucement dans mes bras, récupère un plaid que j’ai trouvé dans ma voiture et l’enroule à l’intérieur pour le réchauffer. Je le dépose sur le siège avant et démarre le véhicule. J’arrive devant l’appartement et récupère le chaton dans mes bras. Je monte les marches rapidement, ouvre ma porte d’entrée et dépose l’animal sur la table du salon. Je récupère des petits bandages et du désinfectant dans un tiroir. J’examine sa patte, et en effet, il s’est griffé… Je prends un petit coton rond, mets du désinfectant dessus et nettoie doucement la plaie. Il ne bouge pas et se laisse faire. Je recouvre sa patte d’un bandage, puis le porte dans mes bras.

- Pauvre petit chat… qui a pu te laisser seul dans la rue…

Le chaton miaule et me lèche la main.

- Tu as faim ? Dis-je calmement.

Je cherche quelque chose à lui donner et je finis par trouver une petite boîte de saumon. Je mets quelques morceaux dans une assiette et lui pose par terre. Le chaton commence à manger.

- Qu’est-ce que tu es mignon. Je vais devoir te trouver un prénom.

Je réfléchis un moment et me lève d’un coup net.

- Je sais ! Je vais t’appeler « Étoile » ! Tu es ma petite étoile.

C’est un mal, mais ce prénom est trop mignon.

Je prends Étoile avec moi et le dépose sur un plaid proche de mon lit. Je me démaquille et finis par m’assoupir.

Le lendemain, j’ai prévenu ma patronne que j’allais arriver en retard. Je dois emmener ce chaton chez le vétérinaire. Heureusement, la vétérinaire m’a dit qu’il n’avait rien de grave et que sa griffe commençait déjà à cicatriser. Sur le retour, j’achète des gamelles, des jouets, un panier assez mignon ainsi que des croquettes. Je redépose Étoile à la maison et je cours au travail.

En arrivant, je dis bonjour à tout le monde et je vais dans mon bureau. Je sors le dossier de M. MILLONE et fouille dans les documents.

Je trouve le numéro de téléphone à contacter. Celui de la prison de Madrid.

Je prends le téléphone fixe et compose le numéro écrit sur le post-it laissé par ma patronne.

Un représentant de la prison me donne rendez-vous demain à 10 h 00 pour pouvoir parler avec mon client.