Elles se sont installées à partir des années 20, de 2020 exactement. Juste après la première pandémie mondiale.
Les Panuries sont le mélange anxiogène des pannes et des pénuries. Elles se succèdent à répétition. Comme des boulets de canons dans la gueule des terriens.
Puis les cyberattaques ont frappé plusieurs fois par jour sur tous les fronts, états, systèmes de santé, banques mondiales.
L’organisation des pays n’a pas tardé à s’effondrer comme un soufflé au fromage. Dans les années 60, 2060 exactement.
À ce moment là du chaos, les dieux désabusés et les anges tous paumés se sont réunis sur le mont fondant pour prendre une décision.
- Il faut redonner Espoir à ces petits humains, tonna le Dieu Tonnerre-et-page-de-pluie
- J’avais bien dit que je ne voulais plus en entendre parler, siffla un Dieu asthmatique sur un nuage déchiré.
Dianesse arriva en scooter des airs. Elle adorait tester les expériences humaines.
- Oh, désolée de te clamer ça, Bronchiste, mais ce sont les humains qui n’entendent plus parler d’espérance. Ta pandémie machin-truc, celle que t’as balancée pendant des années et les Panuries qui ont suivies les ont essorés comme des chaussettes trouées. Plus une goutte d’idéal dans leurs cerveaux à moitié grillés.
- Ah d’accord, et je suis responsable aussi des températures extrêmes, peut-être ? Ils sont assez idiots pour se détruire tout seuls, comme des grands, des presque-dieux.
- Peut-être, Bronchiste, peut-être. Mais bon, trêve de chamailleries céleste. Et si on leur balançait une mythologie pour les réinitialiser ?
- Ouais, une mytho, une mytho ! couina Neufzilopichli en dérapant sur un flocon de plume. Mes arrières-grands me disaient toujours que l’eau précieuse devait couler.
- Les humaines se nettoient le visage à l’Eau Précieuse, précisa Adolescentina en descendant d’une corde de rêve.
- Ce n’est pas la même eau Tina, celle-ci c’est le liquide sangueux qui inondent leur corps. Et je propose un grand sacrificium pour que les terriens continuent d’exister.
Dianesse soupira
- C’est toujours pareil avec vous les dieux, vous ne pensez qu’à la guerre, qu’à la douleur, qu’à la destruction. Vous partez d’une bonne idée et vlan, vous faites tout foirer à chaque fois. Vous parliez d’ Espoir mon cher Tonnerre et ça finit en Sacrifice mon cher Neufzilopichli. Allez je me tire. Moi je m’en lave les ailes de vos idées délavées, je retourne sur Vénus.
Les humains entendirent une pétrolette divine déchirée l’astrale cielopée toute salopée par les trainées de foudre cosmico-polluo-stratosphérique…Puis plus rien.
Ils ont bien cru pendant une fraction de milli-seconde que la lumière pouvait à nouveau percer leurs ténèbres puis plus rien…