Chapitre 5 - Partie 1 (/!\ scène explicite)

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En trois quarts d’heure, la salle est totalement prête. Nous ne nous sommes pas décrochés un mot depuis que nous avons quitté la réserve. Je n’ai jamais autant haï le silence. Mon corps crie de frustration et mon cœur de détresse. En mon fort intérieur, je décide que s’il ne m’a pas parlé, véritablement parlé, d’ici deux heures, je tenterai une approche, et peu importe les conséquences.

Je m’accroche à cette résolution comme à une bouée déjà percée quand sa voix me tire de mes réflexions.

  • Bon, et bah c’est pas mal ça, Cédric. On va pouvoir reprendre la route.

Il est clair qu’il ne s’adresse pas à moi mais j’espère être incluse dans le voyage de retour… En revenant du placard à balais, il attrape ses clés de voiture sur le bar et se dirige vers la porte, sans prêter attention à moi. Seul. Son indifférence croissante me fait l’effet d’une gifle et je sens tout mon sang quitter mon visage.

En ouvrant la porte, Zed semble se rappeler que j’existe et me lance :

  • Tu viens ?

Pas un regard, pas un mouvement dans ma direction. Je le rejoins sans entrain et nous montons en voiture. Le trajet est silencieux et la tension entre nous s’épaissit. Je n’ose pas parler. Ses traits fermés, ses poings crispés sur le volant m’indiquent qu’il est ailleurs. Je donnerais tout pour savoir ce qui l’a mis dans cet état, ce qui l’a fait changer d’avis. Mais je ne peux pas le forcer à me parler. Je dois attendre le bon moment. Enfonçant mes poings dans mes côtes, je tourne la tête vers la fenêtre. Les paysages qui défilent et le bruit monotone du moteur sont une distraction bienvenue.

Lorsque nous arrivons chez mes beaux-parents, je constate que leur voiture n’est pas là. Nous allons encore être seuls. Je n’arrive pas à déterminer si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle.

A peine entré, je le vois se ruer vers sa chambre avant d’en flanquer la porte. J’entends ensuite de la musique filtrer à travers la porte.

Ok, message reçu.

Ce n’est toujours pas le bon moment. Résignée, je vais dans la chambre de Nate récupérer mes affaires afin de me préparer pour la soirée.

Dans la salle de bain, j’ouvre le robinet de la douche et laisse l’eau chauffer tandis que je brosse mes cheveux. La buée envahit peu à peu le miroir, masquant mon reflet. Je me déshabille, pressée de sentir l’eau chaude sur ma peau effacer le gouffre qui m’habite.

Je viens de retirer mes sous-vêtements lorsque la porte de la salle de bain s’ouvre brusquement. Dans la panique j’attrape la première serviette qui vient : le sèche-main. Je me retourne et, bien sûr, je tombe nez à nez avec Zed, figé dans l’embrasure.

Et merde…

Le ridicule de ma tentative ne m’échappe pas : le tissu dissimule à peine ce qu’il devrait cacher. Je le vois dans les yeux affamés de Zed. Je me sens rougir. Il lorgne sur mon corps avant de revenir sur mon visage. La colère se mêle à la convoitise dans son regard.

Mon cœur bat à tout rompre à cause de la gêne, mais je refuse de montrer la moindre faiblesse. Ma voix est ferme, presque insolente quand je lui dis :

  • Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, je suis nue là… Je pense que je suis en droit de demander réparation. Fous-toi à poil. Au moins on sera sur un pied d’égalité.

Zed lâche la poignée de la salle de bain. Sa mâchoire se contracte tandis qu’il inspire profondément. Il ferme les yeux et se pince l’arête du nez.

  • Maud…, soupire-t-il. Toi et moi, dans une maison vide, nus dans la même pièce ?

Sa question semble autant destinée à lui qu’à moi. La porte de la salle de bain est toujours ouverte. Je laisse délibérément tomber ma serviette et sans lui laisser le temps de réagir, je referme la porte derrière nous. Je me pose ensuite devant lui. Si sa lutte intérieure est évidente, je suis bien décidée à le mettre face à ses contradictions.

  • Zed…, je murmure en me rapprochant davantage. Toi et moi, dans une maison vide, nus dans la même pièce.

Je reprends sciemment ses mots, avec une intention claire, assumée. Là où il voyait un avertissement, j’y vois une opportunité.

Ma phrase n’a cependant pas l’effet escompté. Il se passe une main dans les cheveux avant de me regarder.

  • Bordel, Maud…, lâche-t-il.

Il détourne à nouveau le regard et laisse tomber ses bras.

Mes joues rougissent un peu plus. D’embarras mais aussi d’énervement. Il ne peut pas continuer à être comme ça avec moi. A un moment il me veut, celui d’après il me rejette…

Je saisis son menton pour le forcer à me regarder.

Rejette-moi ou pas, mais tu ne fuiras pas.

Je me mets sur la pointe des pieds pour être à sa hauteur.

C’est ta dernière chance pour faire marche arrière…

Je ne sais pas vraiment à qui s’adresse cette pensée. A lui ou à moi ? Je ne me laisse pas y réfléchir davantage. Je presse mes lèvres sur les siennes.

Ses lèvres sont chaudes. Douces. C’est tellement atypique pour un homme. Le goût de ses lèvres… C’est bon mais trop peu. J’ai déjà goûté plus et j’en veux plus. Doucement, j’entrouvre nos lèvres, je glisse ma langue dans sa bouche et laisse retomber ma main sur sa poitrine.

Je ressens son conflit intérieur à la manière erratique dont sa langue danse avec la mienne. Au fait qu’il garde les bras le long de son corps plutôt que sur le mien.

C’est une hésitation qui ne dure qu’une fraction de seconde. Il resserre soudain ses bras autour de moi, m’y emprisonnant totalement.

Lorsque sa main se referme sur mes fesses, je ne peux pas m’empêcher de gémir dans sa bouche. C’est la première fois qu’il me touche de cette façon, à cet endroit. Mes fesses doivent être à son goût car je l’entends grogner à nouveau. Je crois que c’est un son que je vais aimer autant que lui aime m’entendre.

  • Tu es tellement douce, me murmure-t-il.

Je veux le sentir sous mes doigts. Je n’en ai pas eu l’occasion dans la réserve. Et l’aperçu que j’ai eu ce matin est loin d’être suffisant. Je glisse mes mains sous son t-shirt. Je sens les poils partant de son nombril et j’essaie de les suivre. Je veux lui enlever son t-shirt, mais collés comme nous le sommes, ça va être difficile. Nos corps respectifs me bloquent le passage.

Il vient à mon aide en reculant jusqu’à la porte et en le retirant pour moi. A peine le tissu a-t-il touché le sol qu’il agrippe mes fesses pour me ramener à lui.

Mes tétons sont durs et dressés. Je les sens frotter contre sa peau.

Oh mon dieu…

Je remonte au niveau de son cou pour l’embrasser. Je laisse mes mains découvrir son corps pour la première fois. Il n’est ni couvert de poils, ni imberbe. Juste parfait.

Lorsque ses mains remontent le long de ma colonne vertébrale, c’est comme si un courant électrique me parcourait.

  • Zed, je gémis en enfouissant mon nez dans son cou.

Je veux lui faire plaisir. Autant si ce n’est davantage que lui m’en a donné et continue de m’en donner. Je laisse mes mains s’aventurer vers le bas de son ventre.

  • Laisse-moi te toucher, je le supplie.

Mon cœur cogne fort dans ma poitrine, et mes mains tremblent presque sous la pression. Je me débats un instant avec l’ouverture de son pantalon. Il saisit mon menton d'une main ferme, comme je l’ai fait plus tôt. Un éclair d’incertitude me traverse : mes mots l’ont-il refroidi ? Est-ce que j’ai dit quelque chose que je n’aurais pas dû ? L’intensité de son regard me pétrifie. La faim dévorante dans son regard balaye mes craintes : il me veut.

Oh…

Avant que je ne puisse réagir, il m’embrasse de nouveau avec une telle fougue que mes yeux se ferment sous l’avalanche d’émotions. Il se débarrasse de ses vêtements avec une rapidité presque animale, comme si ses gestes étaient plus rapides que ses pensées. Je veux seulement le sentir, le toucher. Alors que je tends les mains vers son sexe, il attrape mes bras et les enroule autour de son cou. Ses mains se glissent sous mes fesses, et, avec une facilité déconcertante, il me hisse dans ses bras, refermant mes jambes autour de lui. J’essaie de ne pas penser à sa verge, si proche de mon propre sexe. Tout mon corps se contracte. Il se met en marche et je le serre davantage.

Je sens à l’eau chaude qui ruisselle sur ma peau que nous sommes entrés dans la douche. Il met fin à notre baiser et colle mon dos au carrelage. La différence de température m’envoie une onde de plaisir dans tout le corps. Chaud et froid. Encore et toujours.

Zed fixe mon corps plaqué contre le sien. La chaleur de sa peau se confond avec celle de l’eau, et la vapeur accentue son odeur, m’enveloppant dans une brume sensuelle. Je suis à fleur de peau, chaque frémissement me faisant perdre un peu plus pied. J’ai la tête qui tourne. Doucement, Zed commence à me faire glisser contre lui, m’attirant encore plus près. Je sens son sexe effleurer l’entrée du mien.

Oh mon dieu.

Je laisse échapper un cri, et ma tête bascule en arrière, submergée par la sensation. J’ai envie de lui, chaque fibre de mon corps le désire. Ce serait tellement facile de le laisser se glisser en moi. Mais avant… je veux plus. Je veux le toucher, le faire grimper. Je voudrais sentir ma main glisser sur lui, ma langue effleurer sa peau…

J’en suis là de mes pensées quand je sens son bras se déplacer, soutenant tout mon poids sur un seul côté. Il m’appuie encore plus fort contre le mur, et, avec une maîtrise parfaite, il glisse une main entre nous, maintenant son sexe contre lui alors qu’il termine de me poser au sol.

J’aperçois sa verge pour la première fois. Elle m’attire comme une fleur attire une abeille. Je n’ai toujours pas pu le toucher et ce besoin monte, aussi palpable que celui entre mes cuisses. Mes mains vont toutes seules vers lui, mais il les attrape et les place au-dessus de ma tête. Exactement comme dans le lit ce matin. J’adore sa façon de me prendre comme ça.

Il est plus loin de moi que tout à l’heure. Je tente de le ramener à moi en passant une jambe autour de lui, mais il me bloque. D’un mouvement assuré, il me retourne et me pousse contre le carrelage, ses hanches se pressant contre moi.

Oh merde…

La surprise et le plaisir de la sensation de son érection contre la raie de mes fesses m’achève. Il écarte les cheveux qui couvrent mon dos, dévoilant ma nuque et je frissonne en le sentant effleurer le tatouage qui y est gravé. Ses doigts suivent les courbes de l’encre sur ma peau, et ma respiration s'accélère. Je pose mon front contre le carrelage : j’ai peur de défaillir. Tous mes sens sont exacerbés.

De plus en plus audacieux, ses doigts quittent ma peau, vite remplacés par sa langue. Ses caresses m’entraînent dans un vertige où plus rien n’existe, si ce n’est lui. Lorsqu’il atteint le creux de mon cou, je me cambre involontairement et un cri s’échappe de ma bouche.

Il se colle encore plus à moi, glissant son nez dans mon cou. Il libère mes poignets, mais je garde instinctivement les mains sur le carrelage. Ses bras m’enlacent et il ne quitte plus ce point sensible dans mon cou. Il me suçote, va même jusqu’à me mordiller. En parallèle, une de ses mains retourne explorer mes seins tandis que l’autre descend lentement vers mes cuisses.

Oh… Mon… Dieu…

Mon cœur manque un battement lorsqu’il glisse prudemment ses doigts entre mes jambes pour les écarter. Ses caresses sur mon cou et ma poitrine ne faiblissent pas, m’engloutissant sous un déluge de sensations. Lorsqu’il pose enfin sa main sur mon pubis, je ne suis plus qu’une poupée désarticulée, offerte entre ses bras. Son doigt s’aventure entre mes grandes lèvres. Une vague brûlante me traverse, comme si j’avais de la lave dans les veines. Je me cambre, ma tête basculant contre son épaule. Il ralentit ses baisers, mais reste niché contre mon cou, sa respiration chaude caressant ma peau.

Dans cette position, je sens encore plus distinctement son sexe dur contre mes fesses. Ses doigts atteignent mon clitoris, le capturant avec une maîtrise déconcertante. Tandis qu’il le fait rouler sous ses doigts, je me frotte contre lui, oscillant entre une tentative désespérée d’échapper à tant de plaisir et au besoin viscéral du contact de sa peau.

C’est bon… Presque trop bon.

Il délaisse mes seins et guide sa deuxième main vers mon sexe en feu. Il me presse plus fort contre lui, ses caresses titillant sans cesse mon point le plus sensible, tandis que sa main descend encore. Ses doigts effleurent l’entrée de mon vagin, frôlant mes petites lèvres. Il est aussi doux à cet endroit qu’il est brutal avec mon clitoris. Avec une lenteur extrême, délibérée, il insère un doigt en moi.

Oh… Oui… Oh… Mon dieu… Oui…

Il continue de faire tourner ses doigts sur mon clitoris, puis il se retire lentement de mon intimité avant de recommencer, avec une pression parfaite, régulière. Je n’arrive plus à penser et je plaque une main sur ma bouche pour atténuer les cris que je pousse.

Je l’entends gronder contre mon cou. Il cesse tout mouvement, retire brusquement ses doigts de mon sexe et prend ma main pour la replacer fermement contre le carrelage.

  • Ne couvre pas ta voix, me dit-il d’une voix rauque.

J’adore ce ton autoritaire, la manière dont il me domine sans détour. Ses doigts retrouvent leur place entre mes cuisses : l’un reprend son va-et-vient sur mon clitoris, tandis que l’autre pénètre de nouveau mon intimité. La chaleur dans mon ventre augmente. Je pince mes lèvres dans un effort désespéré pour étouffer mes cris, tout en respectant la règle qu’il m’impose.

  • Je veux t’entendre, souffle-t-il à mon oreille en m’enfonçant un deuxième doigt.

J’ai de plus en plus de mal à me contenir. Il accélère, ses doigts me prenant plus profondément, plus fort. Je perds le contrôle. Je ne suis plus que plaisir.

Continue… Comme ça…

Le temps n’existe plus. Le monde n’existe plus. La pression entre mes cuisses devient insoutenable, prête à éclater.

C’est bon… Oh… Zed… Zed…

Il faut croire que je prononce ces mots car il me répond.

  • Oui ?
  • Je… Je vais…

OH… MON… DIEU !

  • Vas-y, m’intime-t-il. Lâche tout.

C’est mon déclencheur. L’orgasme me terrasse, me coupant presque le souffle et j’explose en hurlant son nom. Il continue de me prendre, de me toucher, prolongeant mon plaisir jusqu’à ce que je m’effondre dans ses bras.

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