Chapitre 5 - Partie 2 (/!\ scène explicite)
Mon sexe pulse encore quelques instants, vibrant autour de ses doigts. Lorsque ma respiration retrouve un rythme plus calme, il se retire lentement, avec une infinie précaution. Ses mains se posent délicatement sur mes hanches, comme s’il avait peur de me briser. Encore étourdie par la puissance de ce qu'il m’a fait ressentir, je referme mes bras sur moi, cherchant à me rassembler. Je me rapproche du carrelage pour profiter de sa fraîcheur.
Lorsque je me retourne, j’observe son corps. Un dieu grec. Tandis que je le dévore des yeux, mon ventre se contracte à nouveau, comme une indication que je ne suis pas encore rassasiée. Puis je croise son regard. Il semble triste, résigné. Et tout devient clair.
Ce n’était pas du rejet, c’était de la peur. Il me veut, mais il a mal parce qu’il s’est persuadé que moi je ne veux pas de lui. Et, comme toujours quand il souffre, il se renferme dans le silence, retranché derrière son masque.
Reste avec moi.
J’attrape sa nuque pour l’attirer à moi, pressant mes lèvres contre les siennes. Je le sens encore tendu, réticent, alors je mets tout le désir, toute la passion qu’il éveille en moi dans ce baiser, espérant briser ses résistances.
Je le romps la première et le regarde droit dans les yeux. La résignation est toujours là, tenace. Très bien, puisque les actes ne sont pas assez explicites, il est temps d’oser les mots.
- Est-ce que maintenant tu vas enfin me laisser te toucher ? je le taquine.
Ses yeux s’écarquillent de surprise et en un instant, ils retrouvent cette lueur malicieuse que j’aime tant. Il rit doucement en attrapant ma joue. Ses lèvres effleurent les miennes… Pas de précipitation, pas de brusquerie cette fois. C’est un baiser doux, lent, profond, dénué de toute hésitation ou de peur. La sincérité de l’instant m’emplit d’une joie indescriptible.
Entre deux baisers, il répond :
- Je ne sais pas… Je ne dirais pas non à une nouvelle dose de toi…
Un sourire se dessine sur ses lèvres tandis qu’il reprend notre baiser. Nous sommes enfin sur la même longueur d’onde. Je nous fais pivoter subtilement de sorte que nos places soient inversées. Littéralement dos au mur, Zed me regarde comme il ne m’a jamais regardée. Une douceur inhabituelle, un désir brut, mais aussi une forme de tendresse qui me surprend. Ce n’est pas seulement un regard de désir, c’est un regard de confiance retrouvée.
Je reporte mon attention sur son corps parfaitement sculpté. Je laisse mes mains glisser sur son torse suivant sinueux des gouttes d’eau sur sa peau comme une carte au trésor. Du bout des doigts, je dessine les contours fermes et souples de ses pectoraux, m’imprégnant de chaque relief.
Il est magnifique. Ses larges épaules dégagent une puissance naturelle, une force rassurante, qui me chamboule à chaque fois que je les regarde. Mais ses yeux… Ses grands yeux dorés m’ont toujours captivée. Comme un reflet de la lumière, douce et chaleureuse, qu’il garde cachée derrière son armure et dont il semble lui-même ignorer l’existence.
Alors que je prends enfin le temps de le détailler, mon regard se fixe sur un détail inattendu : lui aussi porte un tatouage. Juste là, à la naissance de sa hanche. Une flamme enroulée sur elle-même, à la fois simple et complexe. Je reste un instant fascinée avant que mes doigts ne suivent doucement les courbes de l’encre. Comme si, en le touchant, je pouvais en déchiffrer la signification.
Je tends un bras vers le gel douche et attrape un luffa : nous étions ici pour nous laver après tout. Zed ne me lâche pas des yeux, perçants et malicieux à la fois.
- Qu’est-ce que c’est ? Demande-t-il perplexe.
- C’est un luffa. Ça fait beaucoup beaucoup de mousse !
Son rire résonne dans l'espace confiné puis il fait mine de m’attirer à nouveau dans ses bras.
- Hein hein ! je fais en secouant la tête. Chacun son tour. Laisse-toi faire.
Je joue les maîtresses mais je ne suis pas aussi assurée que je le voudrais. Intimidée, excitée, légèrement nerveuse, la proximité de son corps ne m’a jamais fait autant d’effet.
A ma grande surprise, Zed obéit sans protester, referme les yeux et s’appuie contre le mur. Je fais mousser le gel entre les mailles du luffa avant de le passer sur son corps. Je le découvre petit à petit, tendrement, chaque geste mêlant désir et contemplation. J’en ai rêvé pendant des années. Je savoure la fermeté de ses muscles, la douceur de sa peau, et j’ai du mal à croire qu’il soit réellement là, sous mes mains.
D'une main, je trace des longs sillons mousseux sur sa peau. De l’autre, mes doigts suivent le chemin de ses poils sur son torse, effleurant son ventre, descendant lentement jusqu’à son nombril. Je parcours son corps avec une lenteur calculée, le savonnant, l’explorant. Je palpe ses bras, ses épaules, ses abdos. J’ose même m’aventurer sur ses cuisses, me délectant de chaque contact.
Je dois reconnaître que je m’amuse beaucoup à le recouvrir de mousse. Je joue avec lui, à la fois tentatrice et malicieuse. J’approche parfois mes doigts de son entrejambe, frôlant presque son sexe, mais je ne le touche jamais vraiment
Ce n'est pas l'envie qui manque, loin de là. Non, c’est l’idée que l’attente rend chaque frôlement plus brûlant, plus insupportable. A chaque fois que j’effleure son sexe, je sens sa respiration se suspendre. Mon côté primitif adore l’avoir sous mon emprise.
Lorsque son corps est couvert de mousse, je laisse tomber le luffa et récupère le gel douche.
Un petit truc que j’ai appris en cours de route : l'ajout d’un peu de lubrifiant rend toujours les choses plus agréables. Dans ma situation, je fais avec ce que j’ai sous la main : le gel douche. Mais ça joint l'utile à l’agréable.
J’en dépose une noisette dans le creux de ma main et me love contre l’homme de tous mes fantasmes.
Il ouvre les yeux et penche la tête vers moi.
- Et maintenant ? me dit-il en souriant.
- Maintenant, je vais vraiment pouvoir jouer, je réplique en refermant ma main sur son sexe.
Il émet un son rauque, à la limite du grognement, une réponse de pur plaisir qui fait vibrer l'air entre nous. Ses yeux se ferment, mais son corps tremble légèrement sous mes mains alors qu’il pose son front sur le mien.
Je fais glisser ma main sur lui, alternant entre des mouvements lents et amples et des pressions plus intenses à la base. À chaque va-et-vient, je resserre légèrement ma prise quand j’arrive à son gland, savourant sa chaleur, sa texture, la manière dont il réagit sous mes doigts.
Tout à coup, il se saisit d’une de mes fesses et me tire contre lui sans pour autant m’interrompre. Son nez vient se nicher dans mon cou, et je sens sa main pétrir mon corps, ses gestes suivant instinctivement le rythme de mes caresses.
Je ne peux pas voir son visage, nos corps étant étroitement collés, mais je l’entends. Il tente de contrôler ses réactions, comme je le faisais lorsqu’il m’explorait. Les sons qu’il émet sont plus rauques, sauvages. Une vibration brute, animale et foutrement excitante.
Je continue mes mouvements, mes doigts explorant chaque centimètre de lui, mais un autre désir monte en moi, plus pressant, plus difficile à ignorer. Me dressant sur la pointe des pieds, je laisse mes lèvres effleurer son oreille :
- Zed… je chuchote. Je voudrais… je veux…
Les mots restent bloqués dans ma gorge. Je sais qu’il me veut. Je le sens dans la tension de ses muscles, dans la force de sa poigne, dans les soupirs qu’il tente d’étouffer. Et pourtant, une crainte me retient. Une peur sourde d’aller plus loin, de franchir une limite qu’il n’est peut-être pas encore prêt à dépasser.
- Tout ce que tu veux, me répond-il entre deux râles. Qu’est-ce que tu veux ?
Je marque un temps d’arrêt, aussi bien dans mes gestes que dans mes pensées, pesant le pour et le contre. Zed semble sentir ma confusion, car il tourne la tête vers moi, ses yeux cherchant les miens. Je le veux dans ma bouche. On dit que beaucoup de femmes n’aiment pas ça, mais pour moi, c’est tout l’inverse. C’est une zone si douce, si chaude, si intime. Je vois cette caresse comme un donc absolu où son plaisir évident n’en est que plus beau. Je le sonde du regard, tentant de trouver une manière claire, sans ambiguïté, de lui dire ce que je veux. Les mots dansent sur le bout de ma langue, hésitant entre crudité et pudeur.
- Dis-le avec des mots, murmure-t-il.
Sa voix est une caresse à elle seule.
« Je veux te sucer » me paraît trop brusque, presque cassant dans l’intimité de ce moment. Alors je choisis une approche plus douce, plus suggestive.
- Je veux… te goûter…
Je comprends que mes mots sont trop subtils lorsqu’il se penche pour m’embrasser. Je le stoppe doucement et reprend :
- Non, je veux dire… T’imagines même pas comme j’aime le goût de tes lèvres. Mais… justement, je connais déjà ce goût.
Il lève un sourcil, intrigué et je sens que je m’enfonce. Il faut que je trouve une manière plus directe de lui faire comprendre.
- Enfin… C’est pas vraiment cette partie de toi que j’avais en tête… je conclus en le regardant d’un air entendu.
La surprise que je lis dans ses yeux est telle que je baisse le regard, incroyablement gênée. Il passe un doigt sous mon menton pour relever ma tête, ses yeux mi-étonnés, mi-amusés. Il m'embrasse tendrement avant de chuchoter :
- Est-ce que tu penses sincèrement que je pourrais te dire non ?
Ses yeux pétillent de malice, d'espoir, mais surtout de désir.
Oh mon dieu, j’ai juste trop envie de lui !
Je secoue la tête.
- Alors arrête de te prendre la tête pour rien. Fais ce qui te fait envie, conclut-il en déposant un dernier baiser sur mes lèvres.
Sous son regard bienveillant, je fais basculer la douche en mode pommeau et commence à le rincer intégralement. Je frotte sa peau là où la mousse s’est accrochée, laissant un baiser à chaque endroit devenu luisant sous l'eau. Puis, je m’approche avec une lenteur calculée de son entrejambe.
Tout en le caressant, je prends soin de rincer abondamment cette zone avant de rebasculer la douche en italienne. L’eau me tombe sur le dos en cascade, et je descend lentement devant lui, mes yeux soutenant les siens, jusqu’à ce que je sois accroupie entre ses jambes. Le carrelage est dur sous mes genoux, mais l’inconfort disparaît face à la proximité de son corps. Même s’il a été gâté par la nature, il n'a pas des proportions à m’en décrocher la mâchoire et c’est parfait.
Maintenant que je suis face à son sexe, je n'ose pas relever les yeux. Si je découvre qu’il me regarde encore, j’en perdrai toute mon assurance. Je prends son sexe dans une main, reprenant un rythme de va et vient sur lui.
Lorsque je l'entends retenir un soupir de plaisir, je pose son gland sur mes lèvres.
- N’hésite pas à me dire si tu veux quelque chose en particulier, lui dis-je.
- Ne t'en…
Je le prends soudain en bouche, transformant la fin de sa phrase en gémissement.
Ma main serrée autour de lui monte et descend sur son sexe en parfaite synchronisation avec ma bouche. J'aspire doucement sa verge, explorant chaque repli de sa peau, et découvre enfin son goût. Salé, comme je m’y attendais, mais avec une touche plus douce, presque sucrée. Je laisse ma langue caresser, masser son gland sans cesser d’aller et venir sur lui.
Sa respiration est de plus en plus saccadée et ses gémissements me poussent à m'activer davantage.
Je sens sa main près de ma tête, tremblante, hésitante. Je me surprends moi-même lorsque je saisis sa main pour la poser dans mes cheveux, m’abandonnant à lui comme jamais je ne l’ai fait auparavant. Cette sensation nouvelle me rend encore plus audacieuse, plus avide de son plaisir.
- T'es sûre ? Ça… te gêne… pas ? Demande-t-il haletant.
Je détends ma gorge et le laisse s’enfoncer plus profondément.
Ça te va comme réponse ?
- Oh... Oh whaou ! Râle-t-il comme s'il m’avait entendu.
Je sens ses mains trembler dans mes cheveux et ça me galvanise. J'adore savoir qu’il peine à cacher à quel point il aime ce que je lui fais. Sa main se resserre dans mes cheveux et il me tient plus fermement.
Je sens ses hanches frémir, se soulever imperceptiblement contre ma bouche, et chaque mouvement devient une invitation, un appel à aller plus loin. Je veux lui donner autant de plaisir que possible. Je veux qu’il prenne autant de plaisir que possible. Je déplace ma main libre sur ses fesses, lui offrant la possibilité de bouger à sa guise.
Je ne relâche pas ma poigne et continue de le masturber en le suçant. Progressivement, ses allées et venues dans ma bouche se font plus amples et plus profondes. Plus fortes aussi. Je sens sa main se crisper de plus en plus dans mes cheveux.
- Maud… souffle-t-il. Si tu ne veux pas… que je finisse dans ta bouche… gémit-il.
Ses mots flottent dans l’air, mais je ne ralentis pas. Rien ne m’arrêtera. J’ai dit que je voulais goûter chaque parcelle de lui, et je le ferai. Je maintiens la cadence sur son membre, tant avec ma main qu’avec ma bouche. Mes doigts et ma langue dansent avec une précision impatiente sur sa verge, exaltée par l’imminence de son extase.
Je m’autorise à lever les yeux vers lui. Son regard croise le mien. A peine une seconde. Il rejette la tête en arrière dans un grondement, tout en libérant sa semence dans ma gorge. Je continue de caresser son sexe, profitant des dernières secousses de son orgasme. Je savoure la chaleur de son liquide qui s’écoule en moi. C’est un goût salé, mais tellement intime.
En me redressant, je recueille un peu d’eau dans mes mains pour me rincer la bouche. La dernière chose que je veux c’est le rebuter en l’embrassant tout de suite après l’avoir avalé. Lorsque le goût de sel a disparu, je relève la tête vers lui. Les étincelles dans ses yeux sont authentiques. C’est mon Zed devant moi. Sans masque. Nu dans tous les sens du terme.
Magnifique.
Je voudrais figer cet instant, comme une photographie que rien ne pourrait altérer. Juste lui et moi. Ici. Maintenant.
Je glisse mes doigts sur sa joue. Je ne me lasse pas de le toucher. A chaque contact, je sens des milliards de petites décharges électriques me parcourir. Il est la parfaite fusion de tous les hommes que j’ai aimés, de près ou de loin, de tout ce qui m’a un jour émue ou troublée.
Tout en lui est magnifique. Ses ombres, ses lumières, ses victoires et ses failles… Tout ce qui fait de lui ce qu’il est, dans toute sa complexité, est mon centre de gravité. Rien ne pourra changer ça. Cette vérité vibre en moi comme une onde de choc violente et indiscutable.
J’aime Nate. Notre relation était évidente et nous avons construit notre amour au fil du temps. Mon attirance pour Zed a été immédiate. Il m’a envoûtée depuis le premier jour. Prétendre le contraire serait me mentir à moi-même. Je l’ai su au premier regard. J’ai reconnu quelque chose en lui dès que je l’ai vu.
- Ça va ? s’enquiert-il.
- Tout va bien, ne t’en fais pas, je le rassure en l’étreignant.
- Tant mieux, ma chérie.
Mon cœur manque encore un battement, des papillons s’envolent dans tout mon corps. Jamais il n’avait dit ces mots. Je me sens fondre, à la fois émotionnellement et physiquement. Cet homme met mes hormones à rude épreuve.
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