Chapitre 27 - Partie 4 (/!\ Scène explicite)

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Ses mains viennent encadrer mon visage, me ramènent à lui. Mon front touche le sien, je l’agrippe à la nuque, je plante mon regard dans le sien, mes ongles dans sa peau, dans ses reins, dans tout ce que je peux saisir. Je bouge sous lui, sans gêne, à la recherche de plus, de tout — plus de pression, plus de lui, plus de ce lien brûlant qui nous tisse l’un à l’autre.

Je respire fort, pour bloquer les gémissements et les cris qui menacent d’envahir ma gorge. Il ralentit, frustré par ma retenue, se penche vers mon oreille, sa voix râpeuse susurre :

  • Tu veux que j’arrête ?

C’est une mise en garde, je le sais, mais je n’arrive pas à lâcher prise. Je fais “non” de la tête, incapable de formuler une phrase, même pour lui dire de continuer.

  • Tu sais ce que moi je veux, chuchote-t-il contre ma peau. Laisse-toi aller.

Il ne veut pas juste voir mon plaisir, il veut l’entendre.

Mais, si quelqu’un venait…

  • Il n’y a personne pour t’entendre à part moi, reprend-il, comme s’il lisait dans mes yeux.

Ses mots me percutent, me dénudent plus que ses gestes, ses baisers qu’il dissémine sur toute peau à sa portée. Je m’agrippe à la nappe sous nous, comme si elle pouvait m’empêcher de me dissoudre. Mon dos se cambre, mes seins s’offrent à lui, à ses yeux, à ses mains, mais ma voix reste bloquée. Son regard m’attrape, plus intense, plus exigeant.

  • Dis-moi ce que tu ressens, réclame-t-il en accélérant ses va et vient.

Encore une fois, c’est ce qu’il ne dit pas que j’entends à travers ses mots : il a besoin de savoir que je suis connectée à lui, pas juste à ce qu’il me fait physiquement. Sa manière de me parler m’enflamme, pousse mon excitation plus haut, mon plaisir monte sans compromis. J’essaie de répondre, mais les mots se brisent, parce que ce que je ressens dépasse la parole.

Il insiste, doucement, sa demande comme une caresse dans l’air.

  • Tu aimes que je te prenne comme ça ?

Ma bouche reste close, mais à l’intérieur, je hurle. Un cri silencieux m’éventre, me laboure, me supplie de sortir. Et je l’écrase. Encore. Je ferme les yeux et me serre contre lui, les muscles qui se contractent autour de lui trahissent ma réponse, un oui sourd et profond. Je sens son râle, un murmure rauque qui résonne en moi.

  • Regarde-moi, Maud.

J’ouvre à peine les paupières, cherchant ses yeux dans ce brouillard de plaisir, et je le vois, solide, présent, ancré en moi.

  • Réponds-moi.

Ses yeux, bruns et or, intenses, fébriles ont raison de moi. Ma gorge se serre une dernière fois et un souffle cassé se fraie un chemin hors de moi, trahissant tout ce que je retiens.

  • Oui… c’est… si bon…

Il sourit dans un râle, et s’enfonce en moi avec une douceur maîtrisée, comme s’il voulait inscrire chaque centimètre dans ma mémoire. Mes parois se tendent, se contractent pour le retenir, et je sens mon ventre se tordre.

Je perds pieds, mon corps se crispe, je gémis, suffoque, comme si tout l’air que je retenais menaçait de sortir d’un coup.

Il murmure encore des paroles douces et crues qui me font chavirer. Tout s’efface autour de moi, se dissout dans ses mots, dans ses gestes, dans ce rythme lent et profond qu’il imprime entre mes cuisses. Chaque syllabe qu’il souffle contre ma peau embrase un peu plus mes nerfs, chaque poussée me fait perdre un fragment de moi. Il parle, et ses mots m’enveloppent, m’entraînent, me construisent une tension si précise, si fine, que je me tends à la moindre intonation. Mon corps le supplie sans que je le décide : mes hanches cherchent les siennes, mes cuisses se resserrent, mon souffle se brise. Et quand il me parle de son propre plaisir, je perds définitivement tout contrôle.

Je l’entends à peine me demander :

  • Qu’est-ce que tu veux, Maud ?

Les mots me quittent sans passer par ma tête :

  • Toi… Je.. te veux… toi !

Il répond à ça d’un grognement, comme si ces mots lui brûlaient la poitrine et la gorge, et il redouble d’intensité, avec la même douceur féroce.

  • C’est tout ?

Je ne sais pas. Je ne sais plus. Ni où je suis. Ni qui je suis. Rien qu’une flamme brûlante sous lui. Je n’ai plus de volonté propre, plus de voix, plus rien. Je ne sens plus mes doigts dans son dos, je n’entends plus nos corps qui claquent l’un contre l’autre.

  • Oui… Je ne veux que toi…

Cette vérité nue, le fait qu’il soit si… tendre dans son désir, me font perdre toute raison.

Il n’y aura toujours que toi.

Je le serre contre moi, comme pour l’empêcher de s’échapper, comme si en l’enlaçant je pouvais arrêter le temps ou le chaos. Je ne sais plus comment il bouge. Je ne sais plus si je respire. Tout ce que je sens, c’est lui. Ses bras autour de moi, sa bouche qui glisse dans mon cou, sa peau brûlante, son sexe qui pulse au creux de mon ventre et son doigt qui trouve exactement ce point de plaisir ultime. Et qu’il manie à la perfection.

  • Zed… Zed…

C’est trop… Si tu fais ça…

  • Je… vais jouir…

C’est incontrôlable. Mon ventre se tend, mon sexe se contracte si fort que j’en ai presque mal. Il est là, en moi, autour de moi, et tout s’effondre d’un coup. Mon cri me déchire la poitrine, me traverse sans retenue, brut, primitif.

L’orgasme le plus fulgurant que j’ai jamais vécu me cueille, profond, absolu. J’ai l’impression que ça n’en finit pas, que chaque vague en appelle une autre, et qu’il est là pour les accueillir toutes, sans jamais me lâcher. Je sens ses bras qui m’enlacent plus fort, ses gémissements au creux de mon oreille, ses secousses qui répondent aux miennes jusqu’à ce qu’il vienne aussi.

Je reste là, suspendue, dans ce corps qui semble flotter, encore traversée par des secousses lentes qui n’en finissent pas, comme si l’orgasme refusait de me quitter.

Je sens Zed toujours en moi, profond, immobile, sa peau ruisselante, son souffle court. Son poids sur mon ventre me tient, m’ancre, m’empêche de me dissoudre complètement - et c’est peut-être ça qui me ramène à la réalité, ce calme brûlant après la tempête. Notre silence.

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