Chapitre 30 - Partie 4 (/!\ Scène explicite)
Je sens à peine quand il bouge. J’entends un soupir, perçois un souffle plus proche, puis il se place entre mes jambes, son torse contre le mien, nu, brûlant, affamé. C’est seulement quand sa peau touche la mienne, que je réalise : sa chemise a disparu. Ou plutôt, il en reste des lambeaux, quelque part, avec le pantalon dont il s’est séparé.
Son souffle me frôle, ses mains se referment sur mes poignets et les amène en douceur au-dessus de ma tête, pour mieux me maîtriser. Je souris, mon impertinence frappant toujours à la porte.
- J’ai failli attendre, je râle.
Ma voix vacille, mais je le dis quand même, parce que c’est plus fort que moi : j’ai besoin de tirer sur la corde, de pousser le jeu jusqu’au bout. Il penche la tête, caresse mon nez avec le sien, dans ce geste tendre qui me fait fondre. Son regard, en revanche, envoie des étincelles dans mon ventre. Plus de doute, plus de distance, plus de retenue : il a franchi cette barrière mentale qu’il s’imposait.
Il est sublime, plus beau et sauvage que jamais, la mâchoire serrée, les yeux dilatés. Un dieu en colère.
- Tu préfères continuer à attendre ?
L’avertissement sonne comme une invitation et comme une menace. Un frisson me traverse à l’idée de ce qu’il pourrait faire si je décidais de me rebeller à nouveau.
Sa façon de faire durer l’attente, de me laisser haletante, suspendue à chaque caresse, chaque souffle, est une véritable torture. Mais quand il accepte de me libérer, c’est un feu qui dévore tout sur son passage.
Mon corps le réclame, tout entier, mais une autre part de moi — celle qui n’offre que des redditions temporaires — hésite encore, accroche son regard, teste, pèse le pour et le contre.
Il sourit et tranche le premier :
- Heureusement pour toi, c’est moi qui décide. Et je décide de te prendre maintenant.
Je sens son sexe dur contre le mien, prêt, gonflé, vibrant, et tout mon corps s’ouvre encore, se tend vers lui, l’appelle en silence. Mais il prend son temps. Il s’enfonce en moi dans ce qui me paraît être une éternité tant je le veux tout entier, tout de suite. Je veux qu’il m’arrache le souffle, qu’il me dévaste, qu’il me comble à m’en faire hurler.
Cette lenteur-là est délibérée, calculée. Ses mâchoires se crispent, puis ses lèvres s’entrouvrent, son souffle déraille à peine et je vois combien il lutte, lui aussi, pour maintenir ce tempo calme et profond, attisant tous les points les plus sensibles en moi. Les yeux rivés aux siens, mon bassin cherche à le rejoindre, à accélérer, à voler un peu de rythme, mais il garde le contrôle, raffermit sa prise sur mes poignets.
- Tu m’as chauffé, provoqué, Maud. Tu savais à quoi tu t’exposais, non ?
Chaque poussée est un frisson incendiaire qui roule le long de ma colonne et se loge tout au creux de mon ventre. Je n’ai plus de prise sur rien, ni sur mon souffle, ni sur mes gémissements, ni même sur ma langue qu’il vient happer. Je l’accueille haletante, affamée, comme si embrasser Zed maintenant, le sentir contre ma bouche, c’était encore une façon de le garder à l’intérieur, de le serrer plus fort, de ne plus jamais le laisser sortir.
Je sens son torse brûlant contre mes seins, son bassin qui me plaque contre le canapé, et mon corps le reconnaît, le veut, l’exige. Mon ventre est une fournaise, mes reins un précipice. Je l’entoure de mes jambes, l’emprisonne, le supplie sans un mot de me combler plus, encore, plus vite, plus fort — mais il garde le cap, il me fait languir avec une précision cruelle, tendre et souveraine, et cette maîtrise me fait presque pleurer de désir.
Je parviens à dégager une main, je la glisse dans ses cheveux en fermant les yeux. J’ai besoin de le toucher, de sentir ses mèches chaudes et désordonnées entre mes doigts, d’agripper quelque chose de réel pendant que tout tangue autour de moi.
A travers mes gémissements, j’entends deux claquements de langue. Sans effort, sans violence, il saisit mon poignet et le remonte au-dessus de ma tête. Cette autorité naturelle, teintée d’un amusement tranquille, me fait chavirer.
Et puis cette phrase, murmurée contre ma joue, dans un souffle de fer et de velours, enfonce le clou :
- Sois sage… Et regarde-moi.
Je lève les yeux vers les siens. Ses pupilles dorées me traversent, me capturent. Chaque fibre de mon corps s’embrase sous son toucher. Tout en lui me parle un langage que je comprends avec la peau, avec le ventre, avec l’âme : sa force, son calme apparent, son plaisir sous-jacent, cette flamme brûlante au fond de lui qui n’attend que mon abandon pour exploser.
Sa main passe sous ma cuisse, l’écarte encore, m’ouvre davantage à lui, comme s’il voulait toujours plus de moi. Il me possède sans brutalité, sans précipitation, mais avec une intensité vertigineuse, comme si chaque mouvement était un engagement, une offrande, une conquête. Il n’y a plus rien d’extérieur. Le monde entier se résume à cet homme, à ses hanches qui frappent les miennes, à ses yeux qui me tiennent prisonnière et me délivrent tout à la fois.
Quand je bascule la tête en arrière, il fond dans mon cou et tout se brouille. Il me goûte comme s’il cherchait à me boire, à m’aspirer. Sa bouche me vole des gémissements, des soupirs que je ne contrôle plus.
Chaque coup de langue, chaque succion me vrille les reins. Mon corps se cambre, se tend malgré moi. Les sensations sont trop intenses, sans jamais être assez pour autant. Des cris, des suppliques et des provocations tonnent sous mon crâne, mais aucun mot ne trouve le chemin de mes lèvres. Juste cette chaleur dévorante, ce chaos doux et violent à l’intérieur de moi.
Sa voix, basse et presque moqueuse, se glisse à mon oreille, tout contre ma peau devenue hypersensible.
- Tu abandonnes déjà ?
Mon insolence vacille, mais tient encore bon. Dans un souffle, un murmure, je réponds :
- Tu rêves…
Mais ce n’est qu’une question de temps avant que je ne puisse même plus réfléchir. Je le sais. Lui aussi. Il se retire, d’un coup. Je couine de frustration, mais déjà, il me retourne, m’empoigne, soulève mes hanches, me place comme il le veut, sûr de lui. Il me prend à nouveau, d’un seul coup, jusqu’au bout, si loin que je perds pied.
Son bassin cogne contre le mien, ses doigts raniment l’incendie entre mes cuisses. Les sons qui s’échappent de moi ne me ressemblent plus : halètements, gémissements rauques… Le plaisir monte, immense, brûlant, me plie en deux de l’intérieur, m’arrachant des spasmes incontrôlables. Mon corps ne sait plus comment tenir. Mes ongles s’enfoncent dans le canapé, je me débats contre la jouissance qui enfle, déferle, devient presque douloureuse à force d’être contenue.
Je sens ses râles résonner contre mon dos, ses reins claquer contre mes fesses, son corps vibrer du même feu que le mien. Il se repaît de mes frissons, de mes soupirs, de mes secousses. Il m’entraîne là où lui seul sait aller. Je veux qu’il ne s’arrête jamais.
Mais soudain, il ralentit. Une plainte désespérée naît au creux de ma gorge. Je cherche ses yeux par-dessus mon épaule, incapable de dissimuler la supplique dans mon regard, ni dans ma voix. Il m’observe, me scrute, me lit comme une carte.
- Qu’est-ce que tu veux ? gronde-t-il.
Jouir !
Mon coeur cogne trop fort, mon sexe pulse, mon souffle se brise à chaque va-et-vient.
- Dis-le, ordonne-t-il.
Il sait ce que je veux, mais il ne me l’accordera qu’en échange de ma capitulation. Il veut cette autre victoire, celle que je lui refuse encore. Sa main accélère d’un coup, m’arrachant un cri brisé et je me rends.
- Jouir ! Fais-moi jouir !
Il grogne, comme si ce simple aveu valait toutes les déclarations du monde. Il reprend, sa main ne me quitte plus, son sexe m’emplit à m’en couper le souffle. Il me pilonne avec une précision sauvage. Je me cambre, me tends, m’ouvre tout entière. Chaque poussée est un éclair, chaque friction me fait convulser. Tout m’échappe. Je n’ai plus d’air. Plus de nom. Je ne suis que chair en fusion. Et quand je viens, c’est un cri déchiré, une vague furieuse, le monde qui se renverse.
Je l’entends gémir derrière moi, ses doigts s’ancrent à mes hanches, son corps s’enfonce jusqu’au fond. Il jouit en moi dans un râle qui me fait frissonner de la tête aux pieds. On reste ainsi, collés, haletants, liés par les spasmes, la chaleur entêtante. Il continue à bouger, juste pour prolonger le plaisir, le lien.
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