Chapitre 16 – Une prière sans bruit
Je suis entré dans la petite chapelle de l’hôpital.
Un lieu discret, presque vide, où l’encens flottait encore dans l’air comme une mémoire persistante.
Il y avait là une statue du Christ, les bras ouverts. Et une Bible, posée sur un lutrin de bois usé.
Je me suis assis au dernier rang.
Je suis resté longtemps sans parler. Je ne savais pas comment commencer.
Puis, d’un souffle à peine audible :
— Seigneur… est-ce que Tu m’écoutes encore ?
Je n’attendais pas de voix dans le silence.
Je voulais juste ne pas me sentir abandonné.
— J’ai grandi avec Toi. J’ai chanté pour Toi. J’ai cru en Toi, plus qu’en moi-même.
Mais aujourd’hui… je ne sais plus qui je suis à Tes yeux.
Les larmes coulaient sans bruit.
— Ils disent que je suis impur. Perverti. Abandonné. Mais je ne T’ai jamais quitté.
Même quand j’ai aimé un homme. Je T’ai aimé aussi. En même temps. Avec la même force.
J’ai baissé la tête.
— Si Tu es vraiment amour… alors dis-moi que je n’ai pas tout perdu.
Dis-moi que je peux T’aimer… sans me haïr.
À cet instant, il n’y eut ni miracle, ni réponse divine.
Mais quelque chose s’est brisé doucement en moi : la peur, la honte, le poison de la culpabilité.
Et dans ce vide nouveau… une paix étrange.
Je me suis levé, le cœur encore lourd, mais l’âme moins tordue.
Sur le lutrin, la Bible était ouverte à ce verset :
“Je t’ai appelé par ton nom : tu es à moi.”
(Ésaïe 43:1)
J’ai souri doucement.
Ce n’était pas une approbation. Ce n’était pas une solution.
Mais c’était une main tendue.
Note de l’auteur :
Ce chapitre n’est pas une réponse, mais une prière.
Il raconte l’intimité d’une foi qui cherche, qui doute, mais qui aime encore.
Il ne juge personne. Il ne cherche pas à convaincre.
Il donne une voix à ceux qui, parfois, prient dans la solitude et le silence.
Merci de lire avec le cœur ouvert, même si le chemin vous semble différent.
Merci de respecter ce récit, comme on respecte une prière chuchotée dans l’ombre.
— La Voix Qui Écrit
Annotations