Chapitre 17 – L’amour n’a pas de blouse blanche

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Quand je suis sorti de la chapelle, Adrien était là.

Assis sur un banc de pierre, les coudes sur les genoux, les yeux perdus dans le jardin intérieur.

Il semblait ailleurs, comme s’il cherchait des réponses au milieu des branches.

Je me suis arrêté à quelques pas.

Je l’ai regardé longtemps.

Ce n’était plus le chef de service sûr de lui que j’avais connu.

C’était un homme. Juste un homme, sans rôle à jouer.

Il a levé les yeux vers moi.

— Tu priais ?

— Oui.

— Tu as trouvé une réponse ?

— Non. Mais j’ai arrêté de poser les mauvaises questions.

Il a souri, un sourire un peu triste, un peu lucide.

Puis il a tapoté le banc à côté de lui.

Je me suis assis.

Le silence entre nous n’était pas lourd.

C’était un silence qui comprenait. Un silence qui permettait de respirer.

— J’ai peur, a-t-il murmuré.

— Moi aussi.

Il a baissé les yeux.

— J’ai passé des années à être ce qu’on attendait de moi. Marié, père, chef…

Et aujourd’hui, à presque quarante ans, je tombe amoureux d’un interne.

Ça ne ressemble à rien de ce que j’avais prévu.

Je l’ai regardé.

— Et pourtant, c’est réel. Ce n’est pas une erreur. C’est une vérité.

Il m’a fixé, intensément.

— Tu ne m’en veux pas ? De t’avoir entraîné là-dedans ?

— Ce n’est pas toi qui m’as tiré. C’est moi qui suis tombé. Volontairement.

Et je ne regrette pas.

Il a sorti une petite chaîne de sa poche. Une croix discrète pendait au bout.

— Je l’ai gardée, même après mon divorce.

Je ne suis plus certain de croire comme avant. Mais je crois encore en certaines choses.

Pas en tout ce qu’on nous a appris. Mais… peut-être en nous.

J’ai pris la croix entre mes doigts.

Elle était simple. Fragile, presque. Comme nous deux.

— Tu crois en nous ?

— Je crois qu’avec toi, je me sens vivant.

Je l’ai regardé, bouleversé.

— Moi… je me sens libre.

Et cette liberté-là, je ne veux plus la perdre.

Note de l’auteur :

Ce chapitre continue l’exploration des liens complexes entre les personnages, mais ici, dans l’intimité de leur conversation, il n’y a ni jugement ni réponse facile. Il y a une acceptation mutuelle de la fragilité, de la recherche d’identité, et de la quête de vérité dans un amour qui n’est ni parfait ni conventionnel. Merci à vous, lecteurs, d’accepter cette exploration silencieuse de la foi, de l’amour et de l’acceptation.

— La Voix Qui Écrit

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