Chapitre 20 – La voix qui ne juge pas

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Je suis resté longtemps dans la cour.

Le monde autour de moi continuait de tourner:

les infirmiers passaient, les chariots roulaient, les appels résonnaient.

Mais moi, j’étais figé.

Adrien était monté affronter ses supérieurs.

On s’était quittés sans un mot, mais avec un regard qui valait mille serments.

Tiens bon. Je reviens.

Alors j’ai attendu. Immobile. Brûlé de l’intérieur.

J’avais coupé mon téléphone. Plus de réseau. Plus de bruit.

Je voulais juste le silence. Le vrai. Celui qui ne juge pas.

Et pourtant, au milieu de ce calme apparent, une voix a brisé le vide.

— Jonathan.

Je me suis retourné.

Et j’ai eu l’impression que le sol se dérobait.

— Maman ?

Elle était là.

Debout devant moi.

Robe froissée, foulard mal noué, regard troublé… mais pas dur.

Pas cassé. Pas accusateur.

Juste… plein.

— On m’a envoyé la photo, a-t-elle dit doucement.

Et avec elle, les murmures. Les messages. L’église. La famille.

Tout le monde parle.

Je me suis levé, comme un enfant pris en faute.

— Je suis désolé…

Mais elle a levé la main.

— Non. Cette fois, c’est moi qui dois parler.

Elle s’est approchée.

Elle m’a effleuré l’épaule, comme pour s’assurer que j’étais bien réel.

Et elle a parlé, avec une voix que je ne lui connaissais pas.

— J’ai prié toute la nuit.

J’ai pleuré. Hurlé même. Je me suis sentie trahie, humiliée…

Et puis je t’ai revu. Petit garçon, tenant ta Bible comme un trésor.

Toi qui n’as jamais cessé de croire, même quand tu doutais.

Elle a posé sa main sur son cœur.

— Tu m’as aimé, respecté, soutenu.

Tu n’as jamais tourné le dos à Dieu.

Alors comment pourrais-je croire, moi, que Dieu t’a tourné le dos ?

Je n’ai pas pu retenir le sanglot.

Un cri du ventre. Un soulèvement de tout ce que je retenais depuis trop longtemps.

Elle m’a pris dans ses bras.

— On peut tous te juger. Te rejeter.

Mais moi, je suis ta mère.

Et même si je ne comprends pas tout… je t’aime.

Je te choisis, encore et toujours.

On est restés là, enlacés au milieu des passants.

Certains chuchotaient. D’autres détournaient le regard.

Elle, la mère pieuse.

Moi, le fils exposé.

Mais ensemble, on formait une prière vivante.

Une prière que ni les psaumes, ni les dogmes, ni les lois humaines ne pouvaient effacer.

Note de l’auteur :

Ce chapitre est un souffle. Une réponse que beaucoup espèrent, mais que peu reçoivent.

C’est le visage d’un amour qui dépasse l’incompréhension, d’une foi qui choisit d’aimer même dans le trouble.

Merci de lire avec le cœur. Merci de respecter ces silences habités.

La Voix Qui Écrit

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