Chapitre 21 – Celui que je choisis d’aimer

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Adrien entra dans le bureau de la directrice médicale sans frapper.

Il avait sa blouse, son badge, ses papiers en main. Mais dans ses yeux, ce n’était pas un médecin qui se tenait là.

C’était un homme prêt à se battre.

Elle releva la tête, surprise :

— Dr Kabeya ? Vous n’aviez pas de rendez-vous.

— Non. Mais je n’ai plus le temps d’attendre qu’on me donne la parole.

Je viens la prendre.

Elle croisa les bras.

— Nous savons déjà pour vous et l’interne. Ce n’est pas acceptable. Vous connaissez notre politique.

— Je ne suis pas là pour supplier. Ni pour cacher.

Je suis là pour dire ceci : je suis amoureux.

Un silence lourd s’installa dans la pièce.

Il continua, plus ferme :

— Oui, je suis un homme. Oui, il est mon interne.

Mais jamais je ne l’ai utilisé, manipulé, forcé. Ce que nous vivons est réciproque, discret, et n’a jamais interféré avec le travail.

La directrice resta froide.

— Même si vos intentions étaient “pures”, les apparences ne le sont pas.

On parle d’éthique. D’image.

Adrien s’approcha d’un pas. Lentement.

— Alors parlons image. L’image de ce jeune homme qu’on détruit pour une photo volée.

L’image d’un hôpital qui prêche l’amour du prochain, mais jette aux chiens ceux qui ne rentrent pas dans la case.

Il posa calmement sa lettre de démission sur le bureau.

— Voici ma démission.

La directrice sursauta.

— Vous quittez votre poste ?

— Je quitte le mensonge.

J’ai trop longtemps fait semblant d’être ce qu’on attendait. Marié, conforme, silencieux.

Aujourd’hui, je suis amoureux. Et je n’ai pas honte.

Il tourna les talons, puis s’arrêta une dernière fois :

— Ce n’est pas Jonathan qui me met en danger. C’est votre hypocrisie.

Et il sortit.

Dans le couloir, je l’attendais. J’avais tout entendu.

— Tu as vraiment démissionné ?

Adrien hocha la tête.

— J’ai perdu une blouse. Mais j’ai gagné mon cœur.

Je m’approchai, les yeux brillants.

— Et moi, je viens de tomber encore plus amoureux de toi.

Note de l’auteur :

Ce chapitre montre l’affranchissement de personnages pris dans les codes de la société, ceux qui choisissent d’aimer sans réserve et sans honte. Leurs choix sont leur force, et le courage est de ne jamais se cacher derrière ce que la société attend de nous.

— La Voix Qui Écrit

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