Pendant ce temps-là, dans la partie basse de la ville une traque s’organisait. Le chef des nains regarda la position de la lune et d'après celle-ci il devrait être autour de minuit, heure parfaite pour une chasse aux pas-nous/pas-nous. Si l’heure était parfaite, la nuit l’était aussi : une nuit de pleine lune, rousse qui plus est. La meilleure nuit de l’année, je vous le dis. Toute sa tribut était là. Et bien-sûr, comme toujours celui qu'on surnommait grincheux (jamais content, toujours méchant) qui venait s’encanailler l’accompagnait. Ce nain était l’ex-futur ennemi public numéro un et cette présence sulfureuse grisait son chef.

Je me permets d’ouvrir ici une parenthèse : Mais un pas-nous/pas-nous, c’est quoi ? Et bien c’est très simple, pour une fois que ça l’est dans cette bonne vieille ville on ne va pas s’en priver : un pas-nous/pas-nous n’est ni plus, ni moins qu’un personne n'appartenant à aucune famille. Et dernièrement avec tous ces attentats et tous ces pillages, certaines familles avaient tendance à disparaître. Une nouvelle race de pas-nous/pas-nous était apparue beaucoup moins farouche. En effet, un pas-nous/pas-nous sauvage est beaucoup plus méfiant et craintif. Là c’est tout juste s’ils ne viennent pas vous manger dans la main, obligé de leur mettre un bon coup de pied au cul pour qu’ils se bougent. Que dis-je, c’est pire, dernièrement un était même accouru vers moi, un certain tireur (mais si celui dont la spécialité est de tirer dans les coins) je crois, un cauchemar... Heureusement qu’ils ont un avantage, ils se revendent comme des petits pains aux autres familles. Ouah, le fric que je m’étais fait avec lui, je ne pensais pas que le Clan avait encore du flouze : ils avaient vraiment dû racler les fonds de tiroirs.

Et toujours pas de pas-nous/pas-nous... Et puis, miracle : le chef des nains vit dans le lointain Le couple de pas-nous/pas-nous par excellence. Celui que tout bon chasseur rêve d’attraper, la vente du pseudo-tireur allait être ridicule à côté. Vous n’avez toujours pas deviné ? Il s’agit du célèbre couple constitué du tigre et du serpent dont l’un fait croire qu’il est boiteux et l’autre n’inspire pas confiance, c’est évident, m’enfin ! Et il les avait vus. Il n’y a aucun doute cette nuit allait être le couronnement de la gloire du club des sept nains. Il cru avoir eu des visions mais d’autres membres de sa famille les avaient aussi aperçus. La chasse pouvait commencer.

Mais rapidement, il se perdit. Ah ces foutues marécages ! Quand je dis perdu, c’est vraiment perdu. Avec ce brouillard à couper au couteau, il avait des circonstances atténuantes. Impossible de se repérer dans cette purée le pois ! Remarque, il n’avait jamais eu un grand sens de l’orientation : il suffisait de lui bander les yeux et de le mettre dans une pièce ronde, de le faire tourner trois fois sur lui-même puis de lui retirer le bandeau et lui dire qu’il y a trente deniers dans un coin. Et bien, vous me croirez ou non, infoutu de retrouver les dites pièces d'argent.