95.4

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Je porte à hauteur de mon regard son œil de métal. Derrière l’iris, plus vrai que nature, se cachent une chambre à prismes et une pompe lacrymale disproportionnée, trop imposante pour le peu qu’Awa s’autorisait à pleurer. On se méprendrait face à son nerf optique, tressage biomécanique des plus sophistiqués, si les grumeaux blancs du nibilium ne ruisselaient le long des fibres. Je l’arrache à son orbite, entrevois dans la cavité les reflets cristallins de la machine, puis glisse le globe dans mon bustier, pressé contre le nœud qui se retient de battre.

Ma peine refoulée, scellée dans le donjon le mieux gardé de mon cœur, je récupère le parapluie laissé tantôt à l’entrée de la chambre d’Awashima. Jusqu’où Hazel avait-elle lu en moi, et s’imaginait-elle que l’ombrelle, toute létale fût-elle, me serait d’aucun secours contre un robot ?

Encore un peu de patience, Zelos… Maintenant l’arme démantelée, il ne me reste qu’à punir l’assassin – le vrai, celui qui pressa la gâchette d’une main lourde de rancœur, qui crut pouvoir faire de moi l’outil de son expérience, mon véritable ennemi. Une fois sa menace dissipée, je t’offrirai tous mes secrets, dévouerai ma vie à t’aimer, au moins autant que j’ai haï.


Pour qui ne la connaît pas, la maison des Hirata a tout d’un vrai labyrinthe, me soutint jadis Awashima d’un air rieur. Au contraire, elle répond en fait à une logique précise, à un plan étudié. Tout est articulé en fonction du cœur. Ce jour-là, elle prit même la peine de me guider jusqu’à sa chambre, puis de celle-ci à l’atelier. Savait-elle alors, cette fois où elle insista pour me convier chez elle, qu’elle traçait mon circuit d’évasion ? Prévoyait-elle déjà de renoncer à la vie, à cette âme à peine germée ? Connaissant sa logique calculatrice, je n’ai pas l’once d’un doute…

Je répète seule les pas que nous fîmes ensemble autrefois. Une pièce après l’autre, je cherche le mur lambda où elle me dévoila l’entrée du passage secret.

L’étroit couloir, seule voie jusqu’à sa chambre, débouche sur deux autres pièces : un bureau aussi vide que l’humanité de ce cher Monsieur Hirata et ce que je devine être la chambre de Koma. Je passe au crible les cloisons de la première, l'empreinte oculaire d’Awashima brandie devant chaque pan de lambris que j’espère déverrouiller. Je ne m’attarde pas sur la seconde, convaincue que son léger désordre – un coin de lit mal bordé, une pile de manga sur le point de chanceler, ou encore ce vieux livre qui fait office de cale sous la table de travail – en comparaison de l’ordre strict du reste de la maison, aurait dû me marquer.

Au détour d’un patio lumineux, aux murs recouverts de filtres végétaux, se découpe une ouverture circulaire, familière. Je me souviens que l’on y trouve une salle d’eau, aussi insoupçonnable que son bassin sous-plancher. Était-ce ici ? Face à l’incertitude, je présente l’œil d’Awashima aux quatre côtés de la pièce, sans plus de résultat que dans le bureau.

Chaque échec offre une chance à Noburu de m’échapper, lui dont les yeux-caméras ne perdent pas une miette de mes pérégrinations. Je le sais, je n’ai pas une minute à perdre. Il me faut vite rallier la pièce suivante, sonder chaque mur et découvrir cette porte invisible avant que l’ennemi lui-même n’en sorte.

À l’instant, pourtant, où je fais volte-face pour quitter la salle de bain, le sol se dérobe sous mes pas. L’eau du bassin m’avale sec. Tandis que, du bout des mains, j’essaye de me hisser sur les dalles glissants, le jacuzzi me repousse dans un puissant jet d’eau. La température monte, la pièce devenue sauna. Les bulles claquent et me noient.

Le fantôme d’Ofelia, dans ma baignoire de Whistlestorm, fait pâle figure, à présent que la domotique de cette maison intelligente tente de me réduire en bouillon.

Transis par les brûlures, mes doigts manquent plusieurs fois de s'agripper au rebord. Une bouffée d’air dérobée à la faveur d’un changement de programme, et je tends encore le bras. C’est alors que le sol se referme sur le bassin, prêt à me trancher en deux si je ne m’extraie pas à tant.

Mon ongle rippe contre une marbrure.

Ma maudite paume glisse une fois de plus.

Le carrelage coulissant fuse à l’assaut de ma gorge.

Je plonge, en dernier recours ; cogne le parapluie qui a coulé avec moi. Je l’empoigne sans réfléchir, tourne l’embout contre la dalle, appuie sur le bouton. La balle fuse et perce la chape avant que, d’un coup de coude, je ne me fraie un chemin vers l’air libre, à travers les bris d’albâtre. Je m’accroche à toute prise qui me passe sous la main, qu’importe si je m’entaille, si je verse mon flot de rouge dans le bain à remous, puis le long de la pièce. À bout de nerfs, j’enfonce la porte de la salle de bain d’un nouveau coup de feu.

Je boue. Ma peau fume et s’effrite, mordue par la chaleur, mais c’est ma rage qui brûle le plus. Je braque mon regard sur la caméra du patio.

— Tu veux jouer, enfoiré ? J’habite un manoir hanté. Si tu crois me faire peur…


Avant qu’un autre de ses pièges ne me surprenne, je me précipite dans ce que je devine être la cuisine, à la somme d’équipements encastrés que l’on dénombre dans les cloisons.

L’une de ces cachettes dissimulait-elle le passage secret ? Mes souvenirs me font défaut, enlisés comme je l’étais dans le poison d’Hazel.

Réfléchis, Luna… Réfléchis… Si Papa Hirata s’est fait un devoir de me tuer, il ne quittera pour rien au monde son poste de contrôle. Toutefois, ce que j’ai gagné en temps, je l’ai perdu en sûreté. Chaque enceinte de son labyrinthe peut dégainer à mon insu l’un de ses pièges mortels.

À peine ai-je franchi le seuil de la cuisine qu’une volée de couteaux me fuse au visage. Je décroche juste à temps l’attache du parapluie. Une chance qu’il s’ouvre en grand, les lames aussitôt empalées dans son épais tissu.

Sans me laisser une seconde de répit, le placard dans mon dos referme sur moi comme une immense mâchoire. En guise de crocs, un batteur lance ses deux fouets à l’assaut de mon crâne, ses hélices entortillent mes cheveux à m’arracher le cuir.

Il n’y a que l’instinct de survie qui crie plus fort que moi.

Je saisis l’un des couteaux à même le tranchant et me sabre la crinière. La liberté ne dure pas même le temps de reprendre mon souffle, car un grondement menaçant attire mon attention vers le coin de la pièce. Avant que j’aie pu esquisser le moindre pas en arrière, une langue de feu jaillit et m’embrase la figure.

Je roule au sol. Souffle coupé, j’étouffe les flammes dans mes dentelles. La douleur suinte en d’épaisses coulées, du haut de mon front jusqu’à mes clavicules. À mesure que mon visage fond, ma vue aussi se brouille. Je soulève le parapluie pour parer au second brasier. Sitôt la toile réduite en cendres, les lames de boucher pleuvent sur moi. Leurs dents de scie m’égratinent puis s’échouent à côté. La plus petite tombe raide, droit au-dessus de ma pupille. Je tourne vivement la tête et la reçois en pleine joue.

La piqûre du métal décuple l’ardeur de l’enfer sur ma peau. Je ne sens plus mon corps, l’univers alentour n’est guère plus qu’un vortex d’affliction qui m’aspire, me dépèce et me régurgite, tourment à l’état brut.

Ne reste qu’un sursaut de l’âme pour me garder en vie. Sur l’autre plan du monde, le double d’Hazel m’appelle vers la sortie. Quand bien même je saurais où elle se trouve, je ne fuirai pas cette maison sans en avoir exorcisé la terrible malédiction.

— Tu te défends bien, Noburu, craché-je dans une bave vermeil. Profite. Tu riras moins quand je te tiendrai dans le viseur…

Mes menaces me renforcent. Est-ce pour cela que Faustine en profère à tout va ? Pour se convaincre d’être invincible ?

Je rampe hors de la cuisine juste avant que le four n’y répande son haleine caniculaire. Les jambes engourdies, je me redresse à genoux et reconnais le divan blanc cassé de ce petit salon.

Je voudrais croire qu’il n’existe ici aucune arme connectée que le maître des lieux puisse brandir contre moi. C’est sans compter sur le cliquetis, puis le vent frais qui entame de panser mes lésions. Je lève les yeux au plafond, sur les pales du ventilateur. Leur tournoiement s’accélère. La pièce bascule, de la brise printanière à un parfum de tempête et je pressens, trop tard, quelle nouvelle torture m’a réservée mon bourreau.

Lancées à pleine vitesse, les rames d’acier se détachent du plafond. Je me jette en avant, l’œil d’Awashima tendu vers le mur le plus proche. La lourde hélice m’écrase les jambes dans un craquement qui n’a d'égal que la radiation, aiguë, qui se diffuse jusqu’à mes reins.

Je me dégage, gangrénée par le désespoir d’une bête sauvage, et tant pis s’il me faut m’arracher un muscle. Néanmoins la maison de l’effroi m’alerte d’un nouveau craquement. En même temps qu’au-dessus de moi l’écran géant penche dangereusement, prêt à m’aplatir pour de bon, un passage se découpe dans le coin de la pièce, là où j’ai laissé traîner l’iris mort d’Awashima. C’est sous une pluie de verre et de microcircuits que je roule dans l’ouverture.

J’ai beau souffrir le martyr, j’ai beau saigner par tous les pores, j’ai beau serrer les dents à m’en briser l’émail, j’avance sur mes deux jambes, sur mes fractures cuisantes, mes membres transpercés, ma chair calcinée. J’avance vers le démiurge aux commandes de ce massacre. J’avance, une envie de meurtre démange ma canne bulgare.


L’ennemi flotte au milieu de l’atelier, à portée de balle. Avachi en apesanteur dans son couffin électronique, sans doute n’aurait-il pas le temps d’esquiver. Alors pourquoi prendrais-je celui de lui poser des questions ?

Je pointe le tape-terre vers son buste bedonnant, vise à travers le cimetière des baleines, mon cœur aussi noir que toute cette poussière de carbone.

— Crève, imposteur.

Un doigt combat l’ulcère pour presser le bouton. Mes paupières s’agglutinent contre mes yeux douloureux. Vais-je sortir d’ici vivante ? Et si non, cette némésis acharnée en aura-t-elle valu la peine ? Mes sœurs veilleront sur Hazel, sans doute aura-t-elle senti qu’une autre menace les guette. Protégées par l’héritière Orsbalt et sa collection de poisons, qu’auraient-elles encore à redouter du mystérieux Théo ?


Je pars l’esprit tranquille.


Sur l’autre plan du monde, la tourbe a laissé place à un lac sans vague, comme l’impeccable miroir d’eau face auquel Awashima affichait la plus calme des fiertés. Un pas après l’autre, je sème sur ces eaux plates des roses aux ronds pourtours, spirales éphémères dont les rides s’évanouissent au large sitôt qu’elles ont fleuri.

Un rire gras, tel un vent mauvais, ébranle mes flots intérieurs.

Impossible…


Mes cils luttent dans la mélasse de sang pâteux et de chairs tuméfiées. J’ouvre un œil en grand, ma vue diluée sous le voile de l’agonie. J’entrevois le tape-terre, toujours pointé vers le couffin. J’entends tousser son rire. Son buste bedonnant est toujours là, intact. Enfonçant de plus belle le bouton du parapluie, mon doigt rejoue la brûlure infligée par les bulles.

J’aime cette douleur plus que tout au monde, voilà ce que je me répète pour tâcher de m’en convaincre.

Mais j’ai beau appuyer encore et de plus belle, rien ne se passe. N’y aurait-il eu que deux munitions dans le chargeur d’Hazel ? Non. Le canon s’est enrayé.

Si seulement Roxane était là… avec ce don, elle aurait pu… Si seulement je n’avais pas agi seule, tout ce temps, dans le secret le plus profond… Non. Si je nage parmi les immortels, si le vice tout ce temps a épargné mon enveloppe et nourri mon vampire, si moi seule puis échapper au jugement divin, alors il est de mon devoir de pécher pour autrui.

Résolue à combattre le mal par le mal, je déploie mes ailes et mes dents de mutant. Mes oreilles, ma queue et ce nez disgracieux. Cette chair-là ne souffre pas. Ni les lames, ni le feu, ni le verre brisé n’ont su gicler sur elle.

— J’ai dit : « Crève, imposteur ! »

Je m’élève à tire-d’aile, plus haut que le faux démiurge, Créateur sans scrupule. Noburu me contemple sans me voir. Ses yeux à lui ne sont plus rien qu’un décorum. J’exibe pour ses innombrables appareils mon monstre, bien consciente que le sien n’a rien à lui envier.

Son corps impotent est aussi nécrosé que son âme, son cœur n’est plus rien qu’un substrat au rabais. Ses ongles manœuvrent, pataux, dans les mano-patchs que je m’empresse d’arracher. Et une fois donné ce premier coup de griffes, plus rien ne peut contenir ma fureur.

Des intraveineuses aux respirateurs, en passant par ses poches de nibilium, je fauche tout ce qui perpétue encore ses rêves d’éternité.

« J’en construirai une autre ! grince sa voix de synthèse. Je l’abreuverai des mêmes souvenirs et on me donnera bien une nouvelle Laura… »

À son poignet, serré comme un garrot, je reconnais le porte-mémoire, tel que me l’a dépeint le tunnel d’Awashima. Je tire si fort dessus que le couffin vacille ; si fort que l’attache se brise et que le bracelet se fracasse à terre, éparpillé en mille éclats. Un sourire se dessine, pourtant, derrière l’essaim de kystes sous lequel s’est dissoute son humanité. Le blanc s’écoule de ses yeux, de sa gueule ouverte et même par le nombril.

« ERREUR SYSTÈME. Attention, niveau de nibilium critique. »

Son blanc se pare de rose. L’humanité réprimée reflue dans ses derniers tremblements. Puis sa carcasse, plus avachie que jamais, glisse tout au fond du couffin laqué. Seule la retient la sangle, sans quoi elle chuterait, de même que le porte-mémoire.

Ma salive a le goût de la rouille, lorsque je ravale tout ce qu’il me reste de clémence afin d'exécuter le dernier vœu d’Awashima. Je fends la sangle d’une griffe assurée. De son piédestal, dégringole celui qui se croyait demi-dieu, et avec lui ses idéaux, répandus comme ses organes dans une froide éruption.

Tout en regagnant le sol, j’expire cent fois ce crime, à la recherche, entre deux souffles, de ce qu’il demeure de sensible en moi. En vérité, je suis absolument la même. J’aime, espère et peine avec la même ardeur.

« Réinitialisation de l’administrateur dans 120… 119… 118… »

Sa voix empruntée résonne jusqu’après son trépas. Je détourne les yeux de la scène d’horreur. Awashima m’avait pourtant prévenue : il est presque immortel. Si Noburu est mort, son spectre virtuel hante toujours son domaine.

Je tressaillis sur place, combattant les blessures qui tentent chacune leur tour de refaire surface.

— Je dois trouver… le Centre. J’aurai besoin…

Non sans trébucher, je titube jusqu’au milieu de la pièce. Alors que le décompte infernal de tous les ordinateurs préfigurent l'avènement d’un clone pré-programmé aux commandes de la maison, je me traîne, un spasme après l’autre, jusqu’à une sorte de stèle dressée au cœur de l’atelier. Sur le dessus, il n’y a cependant aucune console ni poste de contrôle. Seule une platine sculptée : le bas-relief parfait d’un œil clos, jusqu’aux stries des paupières, à la douceur des cils, au reflet d’une larme qui semble poindre à son coin.

Tandis que je m’accroche à la borne, bataillant pour garder l’équilibre, mon esprit, lui, divague. Il m’échappe, rappelé sans cesse sur mes eaux monotones. Mon âme retrouve mon corps dans un nouveau soubresaut. Je retiens de justesse mon buste, emporté en avant, tout comme ma paume meurtrie, par le mouvement de la paupière, dès lors soulevée à la manière d’un vulgaire couvercle. Sous elle, la sculpture de l’iris vert déroute. Cet œil unique, immobile, porte en lui toutes les expresions d’Awashima ; de son tendre toisement à sa tristesse contenue. Mon esprit prend la fuite, incapable de soutenir ce regard fantôme. Je dois revenir à moi. Je vais à reculons sur mes flots intérieurs, gagne le rivage pour prévenir ma noyade. Chaque fois, j’ouvre les yeux avec un peu plus d’effort, un peu plus de brouillard.

De mon corset, j’ôte le globe nibilignolent, le présente à la stèle qui n’y réagit pas. Awashima se serait-elle jouée de moi, en fin de compte ? Un rire nerveux m’esquinte la gorge, et je ris de plus belle à l’idée que cet œil figé soit plus émotif qu’elle. C’est là que l’évidence me frappe.


Ne pleure pas. Une seule larme, et ce lac pourrait bien inonder l’atelier.


Et dire que je l’ai crue capable de plaisanter ! À son habitude, elle était on ne peut plus sérieuse.

En même temps que les pièces du puzzle s’imbriquent et que mes prophéties prennent sens, je dépose son œil de métal sur son double sculptural.

« 10… 9… 8… »

De mon ongle de strige, je perce le pochon de sa pompe lacrymale. Dès que les larmes d’Awa ont empli la sculpture, une retenue cède en surplomb et, comme elle l’avait prédit, l’étang s’effondre sur l’atelier.


Mes eaux m’emportent, plus profonde que d’ordinaire. Le néant a un goût de vase, celle qui tapissait le fond de ce parfait bassin. Loués soit ses travers, son manque de tact et son humour machinal. Louées soient nos amours, plus tortueuses et impures que nos destins planifiés. Peut-être les plans n’existent-ils que pour tomber à l’eau, dynamités par la pulsion.


— Loony… Tiens bon, Sweetheart.

La voix d’Hazel a l’attrait d’un bonbon. Un avant-goût de Paradis.

— Oui, c’est ça, elle recrache. Porte-la jusqu’à l’auto-fiacre.

Des bras inconnus me soulèvent, plus robustes que ceux de Mindy, presque aussi rigides que les membres d’Awashima.

— 64 Donkey Street, activer le mode urgence.

Chaque pavé de Red Hill imprime son cahot à mes vertèbres. C’est Hazel qui me porte, dans ces bras fébriles qui ont tiré trop de cadavres, jusqu’à l’intérieur d’une maison animée.

— Jeri ! Je t’en supplie… sauve-la.

— Je peux stopper l'hémorragie, mais elle ne retrouvera jamais…

— Tout de suite, Jeringa !

Mon corps ne répond plus. Il se contente d’ouïr tout ce qui se trame, de subir de loin les ressacs du monde physique. Je l’attends désormais sur mes eaux, là où elle seule peut me rejoindre.

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