L'océan Lidenbrock

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En virant vers l’entrée, je dérangeais une sèche qui s’enfuit dans un nuage d’encre noire. Je réduisis ma vitesse, et pénétrais dans la caverne, attentif aux détails des parois. Des éclats de roches luisaient quand ils croisaient le chemin de mes projecteurs. Heureusement, le passage me permettait d’avancer et ne rétrécissait pas.

— Nautilus, ici PC contrôle. Attention, ton rythme augmente. N’accélère pas, préserve donc ta batterie.

— PC, ici Nautilus. Ce doit être le courant, je ne pense pas avoir touché à quoi que ce soit.

— Très bien. Sois prudent, Tom. Ta vitesse s’accroit. Si cela continue, tu vas rebrousser chemin.

— Reçu, donne-moi encore cinq minutes…

Soudain, je sentis que je ne maitrisais plus du tout mon submersible. Je fus aspiré dans ce tunnel, comme dans un siphon. Le Nautilus accélèrerait toujours. Je distinguais à peine l’extérieur autour des bulles qui virevolte devant mon hublot géant. Ma radio crachotait un bruit inaudible, ressemblant à « crrrr ». Une lueur lointaine apparut au loin dans mon champ de vision. Elle s’approchait de moi de plus en plus vite, grossissant à vue d’œil.

Dans une immense gerbe d’eau, mon engin refit surface. Je regardais au travers de ma vitre panoramique. Je voyais une plage avec de grands arbres évoquant des champignons à deux-cents mètres de moi. Des éclairs zébraient un ciel menaçant. De larges creux agitaient l’océan où je flottais comme un bouchon.

La voix inquiète de Vittorio résonna brusquement dans l’habitacle.

— « Tom, tu m’entends ? Tom ?

— Tout va bien, Vittorio. C’est bon. Tu me repères sur ton radar ?

— Absolument pas, je ne sais pas où tu te situes. Tes caméras sont toujours branchées ? Je n’ai rien sur mes écrans, que de la neige.

— Oui, tout semble fonctionner.

— Ce n’est pas grave, ta batterie est comment ?

— 70 %, elle n’a pas beaucoup baissé. »

Je commençais à lui décrire l’endroit où je me trouvais. En m’entendant parler, j’eus l’impression que cet univers m’était familier. Le continent Lidenbrock. « Voyage au centre de la Terre. » Incroyable. Autant pour les périples sous-marins ou lunaires, il avait tout imaginé, mais dans ce cas ce n’était pas possible. Il était venu là. Jules Verne n’a pu brosser un tableau aussi précis de cet endroit sans l’avoir vu.

— Vittorio, tu te rends compte ? Il est arrivé jusqu’ici !

— Mais qui ?

— Jules Verne évidemment. C’est exactement le paysage décrit dans son livre Voyage au centre de la Terre.

— Tu plaisantes ?

— Non pas du tout. Maintenant, comment vais-je pouvoir m’échapper d’ici ?

C’est à ce moment que la créature sortit de l’eau en attrapant le Nautilus dans sa gueule immense.

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