Chapitre 31 :

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Aaron était obligé de prendre des somnifères pour dormir correctement. Les Soigneurs lui conseillaient de lâcher la pédale et d’arrêter de se surcharger. Mais il ne pouvait pas tant que Laurène ne serait pas de retour parmi eux. Mais pour l’instant, c’était loin d’être le cas.


« Des nouvelles d’Ignisaqua ? »

« Non, Aaron. Je suis désolé, je n’arrive pas à le retrouver… »

« Ce n’est pas grave, tu fais ce que tu peux. »

« Je m’inquiète aussi pour mon ami. Laurène est vulnérable actuellement donc j’imagine que son état n’est pas au meilleur. »

« Ils ne peuvent pas la tuer… Non ? »

« Tu peux déjà être apaisé pour cela, elle est l’élue, cela ira. »

« Pas totalement. »

« Pourquoi tu te mets dans des états pareilles pour ça ? Ce n’est pas toi qui me disais qu’il ne fallait jamais s’attacher aux gens ? », l’interpella Aquaventus.

« Si. Si j’ai dit ça. Mais tu sais autant que moi ce que représente Laurène. »

« Alors pourquoi ne lui as-tu pas dit ? »


Son Lié ne se résolut pas à répondre. Il ne voulait pas vraiment admettre qu’il s’était comporté comme un idiot de première. Aaron se leva de son lit, cela faisait déjà un mois qu’ils étaient rentrés au campus. Un mois qu’il couvrait les parents des jumeaux sans pour autant les aider dans leurs manigances. Néanmoins, par acquis de conscience et aussi par curiosité, il comptait les rejoindre à leur réunion. Cet inconnu l’intriguait particulièrement.

La porte s’ouvrit mais il lâcha le couteau qu’il avait agrippé. Sara referma la porte derrière elle en fixant l’objet. Puis elle s’assit à ses côtés. La Dresseuse lui prit la main et lui caressa le bras. Il voulait retirer sa main mais il n’avait pas le courage de le faire directement. Il prenait ça comme un réconfort, sauf que ce n’était pas cette main là qu’il souhaitait tenir. Pas celle de Sara.

– Tu devrais prendre soin de ta santé, conseilla Sara inquiète. Regarde-toi ! Regarde tes cernes… Cela fait des mois que tu te rends mal. Tu devrais accepter les somnifères des Soigneurs.

– Cela fait des mois qu’on a aucune nouvelle de Laurène qui est entre les mains des ennemis.

– C’est l’élue, lâcha calmement Sara. Ils ne la tueront pas, et tu peux te rassurer sur ce point. Il n’y a aucune raison de se presser.

– Mais tu t’entends !? s’écria le Lié dégageant sa main en se levant. Tu crois qu’à partir du moment qu’une personne n’est pas morte, tout va bien, c’est le meilleur des mondes ? Tu oublies peut-être l’étendue des traumatismes qui reste à vie. Et si jamais je peux limiter le nombre de traumatisme de Laurène, il est évident que je le ferais ! Personne ne mérite d’être aussi tourmenté, encore moins Laurène !

Aaron se rendit compte qu’il s’était trop énervé lorsqu’il réalisa que son poing avait rencontré le mur. Il bougea cette dernière endolorie… heureusement, il n’avait rien de cassé ! Sara s’était levée et postée proche de la porte. Son regard reflétait toute la colère et la haine qu’elle ressentait ! Le jeune homme se sentit mal de la mettre dans cet état, mais il tenait à ce qu’elle comprenne qu’elle ne pouvait pas dire des choses pareilles sur Laurène. Pas devant lui !

– Tu l’as toujours aimé pas vrai ? Hein !? Tu savais très bien que tu l’aimais quand on s’est mis ensemble ! s’agaça Sara en s’avançant vers lui. Et pourtant tu es resté avec moi.

– Évidemment que je l’aimais déjà quand on s’est mis ensemble, grommela Aaron. Pourquoi penses-tu que je ne t’embrassais jamais ? Tu es une jolie fille. J’aurais très bien pu. Mais je me serai trahi.

– Tu es vraiment un connard ! Tu n’as pas le droit de jouer avec les gens !

– Parce que toi tu n’as pas joué avec moi peut-être ? rétorqua sévèrement Aaron. Tu savais très bien que je ne m’intéressais pas à toi, j’ai été clair et tu l’as compris. Si ça te dérangeais, tu n’avais qu’à me quitter. Puis… tu penses être toute blanche aussi ?!

Il se laissa un temps de pause car il tentait de contenir toute sa colère, en vain. Le Lié essayait de mettre en clair tout ce qui venait à son esprit. Il chercha le regard de la Dresseuse mais cette dernière fuyait.

– Tu n’es pas venu à ma rencontre pour mes beaux yeux. Tu savais pertinemment qui j’étais : Aaron Mackenzie, un des Liés le plus puissant.

– Le Lié le plus puissant, rectifia automatique son interlocutrice avant de se rendre compte de sa gaffe.

– Voilà ! N’oses pas me dire le contraire ! Tu es surtout venu par intérêt ! Tu n’en as jamais rien eu à faire de moi ! Jamais !

– Ce n’est pas vrai, plaida faiblement Sara. Oui, oui, c’est vrai, je suis venue car tu es puissant. Je me suis dit que ça m’aiderait à monter plus facile l’échelle sociale. Je me suis dit que je ferai partie des personnes les plus prestigieuses si je restais avec toi, si on se mariait plus tard… mais j’ai vraiment développé des sentiments envers toi. Et… je pensais que je pouvais te changer comme je souhaite que tu sois. Je pensais pouvoir te faire m’aimer.

Aaron laissa échapper un rire nerveux avant de s’éloigner de la Dresseuse.

– On ne peut pas changer les sentiments des autres et les forcer à faire ou devenir ce qu’on souhaite. On ne peut pas changer les autres.

– J’ai appris cette leçon ces dernières semaine.

Sara ne voulait pas rester plus longtemps. Aaron se retrouva donc seul, dans sa chambre, à se préparer. Ce soir, il rejoindrait les parents de Laurène et il ferait tout pour découvrir ce satané espion qui avait engendré la destruction du campus, des morts et le kidnapping de Laurène. Il ne pensait qu’à cela. On toqua à sa porte et Clara débarqua.

– Joyce m’a laissé entrer, expliqua-t-elle en voyant le visage d’Aaron. La sécurité fonctionne toujours, même si tu n’as pas besoin de ça !

Clara s’étala sur le lit de son ami en soupirant. Aaron balaya rapidement la question qui lui brûlait les lèvres : oui, tout était fini avec Sara, et il s’en sentait même mieux, libéré. Cela fit sourire la jeune Dresseuse qui se ferait un plaisir de le rapporter à Anna et Valentine.

– Comment tu te sens ? lui demanda Aaron. Tu tiens le coup ?

– C’est horrible d’imaginer Laurène avec ces connards… j’ai envie de faire tout ce qu’on lui a promis mais ma priorité c’est de la ramener. J’ai tellement peur pour elle…

– Moi aussi, souffla Aaron en se tortillant les mains. Je ne sais pas dans quel état elle est, mais elle ne va sûrement pas bien et il n’y a personne pour la soutenir. J’ai peur de la retrouver brisée, parce que je sais qu’elle est forte, vraiment, mais on a tous nos limites.

– Pourquoi es-tu sorti avec Sara ?

– Pardon ?

– Pas à moi s’il-te-plaît, ni avec les autres d’ailleurs. On pense tous que Laurène et toi vous étiez aveugles et qu’ils allaient falloir vous pousser. Quand tu es revenu avec Sara, cela l’a désarçonnée, Lucas nous l’a dit. Et on n’a pas compris non plus… Aaron, je te connais, et Laurène est ma meilleure amie. Ce n’est pas pour être méchante, mais je ne veux pas qu’elle souffre à cause de tes comportements.

– C’était mon but… qu’elle s’éloigne de moi. Mais je n’arrivais pas à la laisser partir. Ce n’était pas tolérable, j’avais besoin qu’elle soit là, avec moi.

– Mais pourquoi t’es-tu acharné à essayer de la repousser ? Vous n’êtes pas toxique ! C’est tout le contraire, elle a réussi à t’ouvrir aux autres. Alors pourquoi refuser cela ?

– Laurène ne le sait pas, mais tu le sais toi, que je suis une des trois personnes importantes de la prophétie.

– Et alors ? Je ne comprends pas Aaron, où est le problème ?

– Mes choix, les choix que je fais impactent sur la vie, sur le futur commun, sur des millions de personnes comme ceux de Laurène. Et son départ… j’ai compris que je ne supporterais pas de la voir blessée ou morte. Donc à un moment, je devrais choisir entre le monde et elle. Et… et… je sais que je ne pourrais pas choisir le monde. Je ne pourrais pas choisir les autres !

– Eh bien, lâcha Clara en lui prenant la main. Je suis contente d’entendre que le gars que ma meilleure amie refuse de se dire qu’elle l’aime, soit amoureux d’elle à ce point-là. Je comprend mieux ton comportement, mais je pense que tu as pu remarquer que cela n’a servis à rien de nier et de refouler.

– Oui…

– Tu sauras quoi faire lorsqu’elle reviendra alors, lança Clara en se levant. Tu me diras comment s’est passé avec le mec des parents de Laurène, là ?

– Bien évidemment, et il va falloir que j’y aille.

– Bon courage !

– À toi aussi.

Clara sortit de la chambre de son ami. Alors qu’elle allait sortir du couloir des garçons, on l’entraîna dans une chambre au thème orange. Clara ferma les yeux, prise de panique sachant très bien qu’il s’agissait de la couleur préférée de Lucas. C’était son heure ! Ce moment-là allait forcément arrivé tôt au tard, l’adolescente n’avait que repousser l’échéance. Sauf qu’elle ne voulait pas se confronter à ça, pas maintenant, pas sans Laurène qui pouvait la soutenir et faire la médiatrice entre eux. Sauf qu’elle n’était pas là et que Lucas avait profité de sa visite chez Aaron pour l’attendre et obtenir des explications qu’elle ne souhaitait pas lui donner.

– J’ai quasiment tout contrôle du partage, annonça doucement Lucas. Donc pas la peine de flipper, même si je sais que cela t’a mené la vie dure un moment. J’en suis désolé.

– Ce n’est pas de ta faute, je le sais… je… c’est juste que ce n’était pas forcément évident d’éviter certaines de ces catastrophes.

– Pardon. Vraiment, je ne voulais pas t’embêter.

– Tu… pourquoi ? Pourquoi ça ne visait que moi à chaque fois ?

– Je ne sais pas.

Lucas mentait. Il n’avait même pas daigner la regarder dans les yeux. Clara aurait voulu hurler pour lui demander pourquoi il ne disait rien. Cependant elle se ravisa. L’état de son ami lui brisait le cœur. Lucas n’allait pas bien depuis le kidnapping de Laurène. La jeune fille réprima son envie de le serrer dans les bras, elle ne devait pas faire ça. Clara s’assit sur le lit de Lucas en face de la porte.

– Tu crois… tu crois que Laurène va bien ? demanda le Lié, sa voix se cassant légèrement.

– Ça dépend quelle réponse tu veux obtenir.

– Une réponse honnête.

– J’aimerais qu’elle aille bien, murmura Clara en sachant ses larmes. Mon père ne m’a jamais vraiment raconté ce qu’il a vécu quand il était emprisonné. Mais je sens qu’il porte toujours ce fardeau sur ses épaules. J’ai peur. J’ai peur pour elle.

– Moi aussi…

Étrangement, ça lui faisait du bien de parler de sa meilleure amie. Surtout qu’elle souhaitait éviter un sujet bien particulier. Néanmoins, Lucas n’était pas vraiment de cet avis-là. Depuis des semaines, tout s’embrouillait dans sa tête. Il avait besoin de réponses ! Le jeune homme approcha doucement et s’agenouilla, une main se posant sur le genou de Clara.

– Il faut qu’on parle.

Clara ne voulait pas parler. Elle ne voulait pas parler. La jeune fille sentait les larmes lui piquer la gorge. La Dresseuse ne pouvait pas, ne voulait pas avoir cette discussion compliquée.

– Clara… s’il-te-plaît, ne rends pas les choses difficiles !

– Je ne rends pas les choses difficiles !

– Alors pourquoi ?! Pourquoi tu m’ignores ? s’emporta à son tour Lucas.

Sauf que la jeune fille ne répondit pas. Elle secoua la tête, cachant son visage, les larmes aux yeux. Il se sentit blessé du manque de confiance de la jeune fille. Elle faisait partie des personnes en qui il tenait le plus, il lui confierait sa vie les yeux fermés. Mais… apparemment ce n’était pas son cas, enfin, c’est ce qui semblait à Lucas.

Le jeune homme tendit son bras, sa main touchant la joue de l’adolescente. Il pivota doucement le visage de son amie et sécha ses larmes. Il détestait la voir pleurer. Il n’avait jamais supporté la voir mal. Clara aurait voulu qu’il retire sa main. Il paraissait si sérieux et elle ne l’avait jamais vu aussi sérieux que… la dernière fois qu’ils s’étaient disputés au collège. Plus rien avait été pareille depuis. La main de Lucas lui faisait remonter des souvenirs, des sentiments qu’elle tentait de refouler depuis des mois. Clara se sentait faillir.

– S’il-te-plaît, cette situation est en train de me rendre fou, murmura Lucas. Je ne sais pas quoi penser et ma sœur n’est pas là pour éclairer ma lanterne. J’ai essayé de comprendre, mais je n’y arrive pas. Clara…

– Non… je…

– Clara ! s’agaça Lucas en retirant sa main. Est-ce que tu sais au moins pourquoi cette situation me porte autant à cœur ?! Hein ?!

L’adolescente ne répondit pas, car au fond, elle avait peur de la réponse. Elle la redoutait, comme si ça pouvait détruire sa vie comme la reconstruire. Clara aurait tellement voulu que Laurène soit là avec elle. Elle aurait tellement voulu faire la lâche et se cacher derrière sa meilleure amie.

– Clara, tu es mon pilier. Tu as été là dans les pires moments de ma vie. Tu sais des choses que ni mes parents, ni Laurène ne savent. Alors tu vois, j’ai besoin de savoir, pourquoi la personne la plus importante dans ma vie m’ignore.

– Ce n’est pas moi, murmura Clara alors qu’une larme roulait sur sa joue.

– Pardon ?

– Ce n’est pas moi la personne la plus importante de ta vie. Ce n’est pas moi à qui tu penses quand tu souris, que tu te lèves le matin, que tu t’endors le soir, tout le temps.

Lucas ne put que laisser échapper un rire nerveux. Il avait aimé Joyce, vraiment. Mais il y avait quelque chose avec Clara. Depuis toujours. Le jeune homme comprit que ça allait être compliqué, mais il savait aussi que ça en valait la peine. Vraiment.

– Pourquoi tu t’éloignes alors ?

– Tu le sais.

– Non. Je ne le sais pas.

– Parce que c’est dur, commença Clara d’une voix tremblante. De te voir avec Joyce. Ça fait des années que je suis amoureuse de toi et… je comprends bien que tu ne seras jamais heureux avec moi. Joyce ne correspond parfai…

– Arrête, la coupa Lucas en s’éloignant. Je sais ce que tu es en train de faire, et ça ne marchera pas Clara. Je vais parler à Joyce. C’est une grande fille, mature qui plus est, et qui comprendra parfaitement !

– Non. Non, ne fait pas ça ! s’écria Clara en se levant. Ce n’est pas juste pour elle. On ne peut pas… ça a été un désastre quand on a essayé la dernière fois.

– Mais on a changé ! On a mûri, grandi. Je ne le suis plus… je n’ai plus de problème. Tu le sais ça.

– Tu as failli te suicider…

– Mais ce n’était pas de ta faute ! Tu sais bien que justement, tu as été la seule personne à m’empêcher de le faire ! Et je vais mieux, Clara. Ne joue pas ta décision sur cela. Je peux parler à Joyce, non : je vais parler à Joyce.

– Tu as toujours été heureux avec elle. Je ne veux pas te gâcher, cela, tu le mérites.

– Clara…

– Puis, je ne supporterais pas de te perdre une seconde fois. Pas une seconde fois…

– Oh Clara, soupira Lucas. Quand est-ce que tu vas laisser les gens t’aimer vraiment ? Quand est-ce que tu vas prendre conscience que tu le mérites ?

Lucas avait touché un peu trop juste. La jeune fille reculait et sortit au trombe de la chambre alors que l’adolescent criait son nom. Il se retrouva à se taper la tête contre le mur en jurant. Même si ça allait être difficile, il était bien déterminé à ce que tout aille pour le mieux cette fois.

– Laisse lui du temps, conseilla Aaron. Surtout parle à Joyce. Elle ne mérite pas ça.

– C’est-ce que je comptais faire. Cela va aller, toi ? Tu te sens prêt pour accompagner mes parents ?!

– Il le faut, répondit Aaron en ébouriffant les cheveux de son ami. Allez courage. Vraiment, tu as fait le plus dur.

– Fais attention à toi ! lui cria son ami.

– Promis !

Le Lié sortit du couloir et il salua Joyce qui se reposait dans le salon, puis il sortit du quartier. Il croisa le regard de Clara qui tenait la chandelle entre Anna et Valentine. La jeune fille semblait totalement bouleversée. Ni Anna, ni Valentine ne savaient vraiment comment l’aider.

Il sortit du bâtiment. Il gagna l’infirmerie à la recherche de Christine Maguy. Il la retrouva à l’écart des autres Soigneurs. Elle parlait avec M. Gomez, sans avoir le courage de le regarder. Aaron comprit qu’il y avait dû se passer quelque chose un jour ; il n’avait jamais vu M. Gomez aussi peu confiant et hésitant. Cela ne le regardait pas, cependant cela le touchait de voir le Dresseur dans cet état-là. L’adolescent attendit que son protecteur parte, puis il abandonna sa cachette.

– Vous vous sentez bien ? se renseigna Aaron.

– Oui… oui merci. Viens, nous allons rejoindre mon mari.

Elle mentait, Aaron le remarquait bien et c’était étrange car d’une certaine manière, il trouva qu’elle ressemblait à Clara dans son attitude de nier les choses. Pourtant ce n’était pas sa fille…

Aaron n’avait jamais vu les entrepôts et il plaignait les personnes qui devaient s’y rendre. Ils devaient monter l’escalier menant au haut de la falaise. Puis, après un quart d’heure, de marche, ils atteignirent un bâtiment à proximité d’une route déserte. L’endroit au premier abord paraissait peu fréquenté et peu sûr. Par réflexe, Aaron glissa ses mains près de ses poignards, toujours sur ses gardes. Il aperçut M. Maguy devant le bâtiment avec tous ses couteaux accrochés à son pantalon. Tout le monde prenait visiblement ses précautions. Nicolas prit la main de sa femme et Aaron pénétra dans l’entrepôt en premier. Pour une fois, il n’y faisait pas obscure. Le trio inspecta séparément les lieux pour s’assurer qu’il n’y avait personne, puis ils se rejoignirent au centre du bâtiment.

– Vous êtes prêts ? demanda Christine.

Les deux hommes hochèrent la tête.

– Hey ! Montrez-vous ! On sait que vous êtes là.

La voix du père des jumeaux raisonna dans la salle. Ils durent attendre de longues minutes avant que l’inconnu daigne apparaître. Toujours camouflé, il s’avança. Aaron tentait de glaner des informations pour l’identifier mais il n’aurait même pas su dire son sexe. Il s’arrêta à seulement deux mètres d’eux.

– Vous avez donc réussi à rallier un Lié… je dois dire que vos capacités m’épatent.

– Je ne suis pas ici pour vous aider. Si je peux vous démasquer, je le ferai avec plaisir, déclara franchement Aaron. Mais mon objectif principal est de libérer Laurène, et vous pouvez m’aider. Je suis là pour cela. Je prends toutes les opportunités qu’on peut m’offrir.

– Pas folle la guêpe, commenta la voix modifiée. Désolé de te dire que tu ne me démasqueras pas. Sauf si tu envisages de rejoindre notre organisation… cependant, j’ai des informations qui vous sont intéressantes. Mais d’abord, où en sont vos recherches ?

– On a avancé. Bientôt, nous aurons les déplacements que l’on vous communiquera, répondit Nicolas.

– Parfait… je pense que vous l’avez mérité ces informations.

– Info de quoi ? demanda quelqu’un derrière eux.

Lucas accompagné de Clara débarquèrent derrière eux, ce qui ne sembla pas plaire à l’ennemi qu’il y ait encore plus de personne au courant. La jeune fille semblait s’être ressaisie, pourtant Aaron voyait bien que ça lui coûtait de l’énergie.

– Mais qu’est-ce que vous faites-là ? s’affola Aaron. On était censé débriefer après !

– Car ils sont au courant ?! s’écrièrent les trois adultes.

– Bien sûr qu’on l’est, assura Lucas ignorant les mines déconfites de ses parents. Nous avons un rôle à jouer dans la prophétie, je vous rappelle !

– On s’est rendu compte qu’on avait des lignes de prophéties personnelles en commun, éclaira Clara. Et on pensait tous les deux que cela aurait un quelconque impact sur la grande prophétie. On ne sait pas vraiment le rapport mais on aimerait savoir toutes les informations.

– Si seulement on pouvait parler à ton père ! soupira Christine las de devoir mentir à Sébastien et d’en plus mettre en danger sa propre fille.

– Vous ne le pouvez pas. Et donc… c’est quoi ces nouvelles importantes ? Est-ce que Laurène va bien ?

– Elle n’est ni dans le coma, ni grièvement blessée, pour le moment.

– Ne nous faites pas croire que vous ne lui avez rien fait, grommela Lucas.

– Je vous le répète encore une fois : je ne fais partie d’aucun camp. Et non effectivement, vos ennemis l’on torturé et même manqué de la tuer.

Aaron serra les poings en assimilant ça, tout retourné. Son inquiétude et son envie de la libérer redoubla encore plus. Il la voyait elle, la Laurène qu’il connaissait, en sang, en souffrance, en danger. Et cela lui était affreusement insupportable. Ce n’était pas possible.

– Donc c’était votre information utile ? cracha Aaron. Savoir qu’elle souffre et que je ne…

– Non. J’y viens. Dans quelques semaines, elle sortira. Elle sera surveillée, mais pas enfermée. Alors si vous attaquez au bon moment, cela sera plus simple pour la sortir du village.

– Et quand est-ce qu’elle sort ?

– Là, je dirais quand j’aurais mes informations.

– Au moins, commença Aaron en lançant un regard à ses deux amis. On va pouvoir préparer une attaque. Et on ne leur laissera aucune chance.

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