Chapitre 52 :

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Les deux rejoignirent leurs amis, installés sur le canapé de la salle commune, devant la télévision. Si Lucas s’installa au côté de Clara, Laurène resta un moment à les regarder là, regrouper, à se détendre. Ils ne faisaient pas ça avant quand elle était là, et cette habitude la déstabilisa plus qu’autre chose. Oui, elle avait réellement pris un autre train qu’eux, elle n’avait plus assez de repère ici. Malgré tout la Liée sourit en les voyant plus joyeux, mais elle préféra s’éloigner, retourner dans le salon calmement. L’adolescente s’effondra sur le canapé. Elle frappa contre un coussin puis releva la tête quand on toqua.

– Comment tu te sens ? demanda Aaron en refermant la porte derrière lui. Tu n’es pas restée avec nous…

– Oui ça va, fit Laurène en haussant les épaules. C’est juste que c’est bizarre. Vous avez pris vos propres habitudes, vous avez fait votre propre quotidien sans moi, ce qui est normal. Mais je sais pas trop où me mettre, comment me frayer une place…

– Lau, certes, physiquement tu n’étais pas là, mais on pensait à toi tout le temps. On passait nos journées à chercher comment te libérer, on passait nos journées à avoir peur pour toi. Ça va aller, tu n’as pas à t’en faire.

– Merci, souffla-t-elle.

– Allez, viens !

Aaron avait bien remarqué que son amie évitait tout contact physique direct. Alors il saisit doucement son bras pour toucher le tissu et il la tira avec lui, avec les autres. L’adolescente s’installa entre son frère et Aaron. La jeune fille comprenait qu’elle ne pouvait pas s’enfermer longtemps dans la solitude. Ça ne fonctionnerait pas et ses amis ne la laisseraient pas faire, heureusement.

Laurène passa dire bonne nuit à Luc avant de dormir. Ce dernier avait été placé dans les chambres des quartiers des adultes pour éviter que les autres Dresseurs ne s’en prennent à lui. Sébastien Gomez la guida jusqu’à sa chambre. Elle toqua avant d’ouvrir la porte. Luc se trouvait allongé sur son lit, fixant le plafond. Le jeune homme se redressa un peu pendant que la jeune fille s’installa à ses côtés.

– Tu penses au test, commenta Laurène d’une voix douce.

– Et si… et si c’était vrai ? Et si la réponse était positive au final ?

– Est-ce que ce serait grave ?

Luc hocha la tête, séchant les larmes qui venaient de s’échapper. Il ne parvenait même pas à regarder Laurène.

– Non. Non, bien sûr que non. Mais… j’ai peur d’espérer pour rien, prononça Luc, sa voix se cassant à la fin de sa phrase. J’ai peur que le résultat annonce qu’au final ton père n’est pas le mien. Je… je devrais encore chercher puis…

Luc ne termina pas sa phrase. Laurène se mordit la lèvre, passant sa main dans le dos du jeune homme, traçant énergiquement des lignes le long du dos du jeune homme.

– J’espère vraiment que ce soit vrai et pas un faux espoir, murmura Luc. Tes parents sont gentils avec moi, Lucas ne doit pas être si méchant, puis toi… tu es la seule personne dans ce monde qui me comprend. Que tu sois ma demi-sœur… je ne sais pas, ça expliquerait peut-être pourquoi. Fin, voilà quoi.

– Ouais toi aussi tu ferais un demi-frère cool, clarifia Laurène en rigolant. Quand j’ai entendu mon père, ça m’a paru comme une évidence tu sais. Écoute, qu’on soit frère et sœur ou non, je resterais toujours là pour toi, OK ? Je ne te lâche pas.

Luc hocha la tête, les yeux brillants avant de baisser la tête. Laurène s’approcha pour le serrer dans ses bras. L’espace d’un instant, elle pensa à ne pas parler de ce dont elle voulait discuter avec Luc. Mais il lui était nécessaire pour elle d’aborder le sujet.

– Aurais-tu eu l’occasion de discuter avec… ton dragon ?

– Pas vraiment, mais tu auras pu remarquer qu’il ne m’a pas accompagné jusqu’ici.

– Mon dragon représente sûrement la Mère, soupira la jeune fille en se massant les tempes. Alors ça signifie que le tien doit représenter l’Imposteur.

– Je sais.

– Que comptes-tu faire ?

– Comment ça ?

– Je ne te force pas à faire quoique ce soit. Mais il va falloir te décider quoi faire avec ton dragon…

– Je ne peux pas continuer à être de paire avec un dragon qui veut plonger l’humanité dans l’esclavage, affirma Luc en regardant Laurène droit dans les yeux. Je ne peux pas l’accepter. Puis… je n’ai jamais été proche de mon dragon. Il a toujours été très distant. Je peux t’assurer, si c’est ça qui t’inquiète, que jamais je ne le suivrais dans ses machinations.

– Je ne doute pas de toi.

Laurène savait qu’elle devait accorder sa confiance à Luc pour qu’il commence à se sentir à sa place. Les autres seraient là pour se méfier, elle serait là pour le soutenir.

– Pourquoi ? Tu aurais tout de même pu suivre ton dragon… il… aurait pu faire de toi l’humain supérieur parmi tous les humains.

– Je ne veux pas de cette place. Puis… je me dispute peut-être beaucoup avec Aaron, mais il a tenu personnellement à m’expliquer ce que le voyant a dit. Il pensait que je devais avoir toutes les connaissances et le choix de faire ce que je veux. Plutôt chic de sa part.

– Aaron n’est pas méchant. Il avait surtout peur pour moi. Il ne te connaissait pas et tu fais parti de ceux qui m’ont kidnappé donc forcément…

– Oui, je sais. Écoute, ce que je veux dire, c’est que je comprends ce que certaines parties de la prophétie dit. Et les fondateurs des Lignés n’ont pas fait des choses très bonnes vis à vis des humains. Et j’ai surtout pensé qu’on était des humains. Et l’Imposteur est contre les humains.

– Donc en tant qu’humain tu es contre l’Imposteur.

– Oui. Puis c’est plus personnel. Tu avais raison quand tu disais que je n’avais personne dans ce camp. C’était le cas. Ce camp n’a jamais fait quelque chose de bien non plus. Et heureusement tu as été là pour me le pointer du doigt, même si cela a mené à passer de mauvais quart d’heure.

– Laurène chevalière de garçon en détresse toujours présente !

– Idiote.

– Non ça c’est toi.

Laurène souffla avant d’aller dormir, en espérant que sa nuit serait tranquille. Elle éteignit sa lumière et se glissa sous la couverture. Et évidemment cela n’alla pas. Laurène rêva encore de la petite fille qui la regardait avant qu’elle la tue. Elle rêva encore de ceux qu’elle avait dû blesser pour sauver la vie de Clara. Elle hurla en rêvant du couteau qui s’enfonçait partout dans son corps, de la vie qui s’écoulait d’elle à chaque fois qu’ils tentaient de lui soutirer des informations.

Elle se rendit compte qu’elle ne hurlait pas que dans son rêve lorsque la lumière l’éblouit. C’est lorsqu’Aaron la prit dans ses bras en prenant soin de ne pas toucher sa peau, qu’elle se rendit compte qu’elle était tout transpirante, qu’elle venait de pleurer aussi. La jeune fille toussa en même temps. Puis elle se mise à pleurer dans les bras d’Aaron. Tout doucement, respiration après respiration , elle se calma lentement. Laurène s’en était déjà rendue compte, mais seule la présence du jeune homme l’apaisait vraiment. Rien d’autres ne fonctionnaient face à ses démons.

– Laurène ! s’écria Lucas accompagné de Clara.

– Qu’est-ce que tu fais ici Clara ? demanda Aaron avant de grimacer. Ne répondez pas, je ne veux pas savoir, en faites.

Les deux adolescents virèrent au cramoisie pendant que Laurène séchait ses joues. Elle expliqua que ça faisait longtemps qu’elle dormait peu et très mal. Aaron le savait déjà, mais elle aurait voulu ne pas inquiéter son frère et sa meilleure amie. Elle leur assura donc que tout allait bien et les supplia d’aller se coucher, enfin, retourner vaquer à leur occupation dont elle n’avait pas besoin de savoir la nature exacte. Elle sentit Aaron lui remettre les mèches de cheveux en arrière avant de se lever. Un sentiment de panique déferla en Laurène, non. Non ! Elle intercepta sa main et s’efforça à la tenir malgré le malaise qui s’emparait d’elle. Heureusement, Aaron la lâcha et se retourna vers elle. Il n’allait pas s’en aller.

– Reste, murmura-t-elle honteuse, presque en pleurant. J’ai besoin de toi. Il n’y a que lorsque tu es là que je dors bien.

– Je… j’ai jamais dormi avec quelqu’un, lâcha Aaron rougissant.

– Oh… oh, répéta Laurène aussi étonnée que gênée, pensant directement à Sara. Si ça te dérange ce n’est pas grave, t’inquiète. Je suppose que je parviendrais tout de même à dormir quelques heures.

– Non mais si je te permets de te sentir mieux et de dormir, c’est OK.

– Merci.

– Je t’en prie, Lau, c’est normal.

Aaron s’assit à ses côtés, il avait du mal à se détacher des autres cicatrices sur le corps de Laurène qu’il voyait pour la première fois. Sur ses jambes, dans son dos. Il sentit une douleur dans son cœur en les observant. Une envie irrépressible de la protéger monta en lui, tout le temps, pour toujours. Laurène suivait son regard mais finit par fixer ses yeux, il y avait quelque chose d’inhabituelle.

– Tu portes des lentilles, murmura-t-elle.

– Quoi ?

– Tes yeux. Tu portes des lentilles bleues pour qu’on ne voit pas que ton œil droit est bleue et le gauche gris.

– Ouais l’hétérochromatie. Les gens se moquaient de moi donc j’en ai eu marre. Je me suis dis qu’en mettant des lentilles pour homogénéisés, je n’aurais plus de remarques.

– Ils sont cons. Ils sont magnifiques tes yeux. Je n’ai jamais vu des yeux aussi beaux, confirma Laurène.

– Peut-être…

– Si je te dis qu’ils sont magnifiques, c’est qu’ils sont magnifiques.

Cela fit rire Aaron. Laurène fixa sa main, elle aurait tant voulu entrelaça ses doigts avec les siens. La jeue fille aurait voulu avoir le courage de le faire mais elle se rappela de tout se dégoût violent qu’elle avait ressenti. Puis elle releva la tête vers lui, les yeux brillants de larmes.

– Je suis désolée, sanglota-t-elle.

– Laurène…

– Je suis désolée, hoqueta-t-elle. Je… j’aimerais pouvoir te prendre la main. J’aimerais vraiment te prendre la main. J’aimerais vraiment pouvoir te toucher. Je voudrais… je ne peux pas… je suis désolée.

Alors que la Liée se mit à pleurer, le jeune homme passa son bras autour des épaules de la jeune fille. Cette dernière laissa tomber la tête sur l’épaule du jeune homme. Les doigts du jeune homme frôlaient presque son crâne mais malgré tout, cette sensation était agréable.

– Tu n’as pas à t’excuser. Tu as vécu des moments difficiles, je le comprends. J’attendrais le temps qu’il faut Laurène. Le temps qu’il te faut, même si ça signifie attendre à jamais.

Les joues de la jeune fille s’empourprèrent. Peut-être devait-elle saisir cette perche. Elle ne voulait pas faire attendre Aaron, pas dans ce sens-là. Ce n’était pas parce qu’elle subissait les répercutions de sa torture qu’il n’avait pas le droit de savoir tout ce qu’il représentait pour elle… mais en même temps, l’adolescente se sentit timide de se dévoiler autant, pourtant ce fut elle qui avait longtemps prôner l’honnêteté entre les deux.

– Je, commença Laurène la voix enrouée. Tu as dis que tu n’avais jamais dormi avec quelqu’un. Mais avec Sarah, tu n’as jamais dormi avec elle ?

– Non, nous ne dormions pas ensemble, soupira Aaron en fermant les yeux. Je n’ai jamais été amoureux de Sarah. Jamais. Donc dormir avec elle, non je ne pouvais. Même l’embrasser… ça me coûtait, je me sentais mal à chaque fois. Elle a juste été un moyen pour contrôler ma peur… j’ai fait un choix vraiment stupide, que je regrette beaucoup, affirma-t-il en la regardant dans les yeux.

– Peur de quoi ? souffla Laurène qui relevait sa tête pour lui parler en face. Enfin, si tu te sentais mal, tu aurais pu m’en parler tu sais ! J’aurais été là pour toi.

– Je ne pouvais pas… j’avais peur de ce que je ressentais pour toi Laurène. J’ai jamais ressenti quelque chose d’aussi fort pour quelqu’un. Quelque chose de réel. Tu as brisé la barrière que je m’étais créée pour ne pas m’attacher aux gens Et maintenant, commença-t-il avec une fermeté qui étonna son amie. Juste voir tes cicatrices me rend malade. Parce que je ne veux plus jamais que quelque puisse te faire du mal à nouveau.

Sa voix se casse à la fin alors que ses yeux brillaient de larmes. Laurène se sentit fébrile, heureuse aussi et ne savait pas quoi dire. Elle avait la bouche clouée et la jeune fille avait aussi consciente que l’émotion qui la prenait à l’instant l’empêcherait de former des phrases cohérentes ! L’adolescente fixa la main d’Aaron qu’elle saisit doucement avant de lutter contre cette sensation de malaise, néanmoins son camarade retira sa main après une légère caresse du pouce pour la rassurer. Évidemment qu’il ne lui en tenait pas rigueur.

– C’était tellement intense quand je m’en suis rendu compte, que j’ai paniqué, avoua-t-il avec un léger sourire. J’avais peur que les choses se passent mal parce qu’on faisait partie de la prophétie. Je me disais qu’en m’éloignant on ne ferait pas de bêtise plus tard. Puis quand tu t’es fait kidnapper j’ai compris que nier mes sentiments ne changerait rien. Que je ne pouvais pas lutter contre ça, et qu’au final je ne voulais pas lutter non plus.

– Tu ne voulais pas lutter ? croassa Laurène.

– Je ne peux plus, veux plus dissimuler ce que je ressens. Je veux que tu saches que j’ai besoin de toi, que je te suivrais n’importe où et dans quoi que tu fasses, que même si j’avais été blessé et mourant je serai quand même aller te récupérer ! Je ne peux plus te perdre à nouveau.

Laurène rencontra le regard brillant de son ami. La Liée ne savait pas pourquoi elle avait l’impression que son cœur pouvait sortir de son corps à tout moment, mais elle savait ce dont elle avait envie, ce qu’elle voulait faire. Pourtant elle se sentait tirailler : elle voulait l’embrasser mais angoissait à l’idée de devoir le toucher. Elle se sentit impuissante. Puis une sensation de douce chaleur l’apaisa.

« Ça va bien se passer. Tu surpasseras ça à un moment, Aaron le sait. Profite de l’instant. », lui conseilla Ignisaqua.

Laurène voulait vraiment l’embrasser. Elle s’efforça à lever son bras lourd pour coller délicatement sa main sur la joue du jeune homme. C’était compliqué d’ignorer l’envie de s’éloigner, surtout quand elle se mélangeait avec l’envie de se rapprocher encore plus. La peur et le réconfort se livraient une bataille en elle.

La Liée sentait qu’il se retenait presque de respirer, comme si elle le tenait en apnée. Elle s’approcha, de plus en plus proche, et elle l’embrassa. Ce baiser était novice, mais tendre et rempli d’émotion. Lorsque leurs lèvres se détachèrent, la jeune fille en profita pour retirer sa main directement. Aaron jouait avec ses cheveux, entortillant ses doigts entre les mèches.

– J’aimerais tellement pouvoir t’offrir plus, murmura la jeune fille en pleurant.

– Ce n’est pas grave, affirma Aaron sur un ton si doux qu’elle s’effondra dans ses bras. Avec le temps ça passera. Tu es forte, tu es une guerrière, une survivante. J’ai confiance en toi. Je sais que tu finiras par surpasser ce… cette sensation.

– Quand tu es parti au ministère, juste en m’embrassant sur la joue ça m’a déstabilisé, révéla la jeune fille en se détachant. Je me suis dis « mince c’est Aaron, à part pour des coups de poings il n’est pas tactile ». Pendant des semaines je tentai de trouver des raisons, ce moment me hantait tous les jours et je pensais à toi tous les jours. Et quand tu as débarqué avec Sarah… oui clairement j’étais jalouse mais je ne comprenais pas.

– Je suis désolé, souffla le jeune homme. Je… je ne voulais pas te blesser.

– Je n’étais pas vraiment blessée, le rassura-t-elle. Juste un peu triste. C’est quand je me suis retrouvée seule, seule enfermée, en sang… la seule chose qui me donnait l’espoir, c’était toi. Tu étais ma lumière dans ces moments obscures. J ne pouvais pas croire que tu ne viendrais pas me chercher. Et c’est là que j’ai compris que j’étais amoureuse de toi. Et que ça ne changerait pas.

– Jamais je ne t’abandonnerai, tu le sais ça ?

– Oui je le sais, sinon, je ne serai pas là aujourd’hui.

Aaron tendait la main pour caresser la joue de Laurène avant de se raviser. Néanmoins il osa déposer un baiser sur le front de Laurène puis cette dernière s’effondra sur son oreiller. Elle ne pouvait se débarrasser de la fatigue mais aussi de la peur montante. Oui, dormir lui faisait peur désormais, on marchait sur la tête ! Elle roula pour être un peu plus proche d’Aaron et s’arrêtant en se cognant contre son torse. Sa main dans ses cheveux, son souffle contre son front, son cœur au battement régulier. Elle en aurait sûrement rêvé si seulement ses traumatismes n’envahissaient pas son esprit constamment.

– Si t’arrives pas à dormir, tu peux retourner dans ta chambre tu sais.

– Je n’irai nulle part, rétorqua Aaron. Tant que tu ne t’endors pas, je n’irai nulle part.

Laurène répondit par un flot inaudible de phrases marmonnées qui ressemblait plus à des « mmmh » qu’autre chose. Ce fut la première à s’endormir avant qu’Aaron se détende. Il la regarda se reposer plus paisiblement, espérant un jour qu’elle puisse avoir une vie normale. Si quelqu’un le méritait, c’était bien elle et il comptait bien se battre pour.

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