Chapitre 66

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Christine avait absolument voulu maquiller Laurène. Cette dernière s’était laissée faire bien qu’elle n’en avait aucune envie. Cela faisait plaisir à sa mère donc elle pouvait bien subir ce moment si cette activité la rendait un peu heureuse. La jeune fille avait plus l’impression d’être un clown qu’autre chose mais ils fêtaient noël en petit commité donc elle pouvait accepter. Sa mère lui avait demandé si elle voulait cacher les cicatrices que l’on voyait ce soir mais la Liée avait refusé. Elle ne souhaitait pas avoir honte. De ce qu’elle ressemblait et de ce qu’elle avait vécu.

– Wow maman s’est pliée en quatre, lâcha Lucas en rentrant.

– Je crois qu’elle a encore un peu du mal de savoir que mon corps est meurtri, mais elle s’habituera. Ça ne s’enlèvera pas donc personne n’a trop le choix. Pas même moi.

– Tu es très belle comme tu es, affirma Luc appuyé contre l’embrasure de la porte les joues rosies. Ta mère est juste triste, on ne s’attend jamais à voir sa progéniture marquée aussi profondément physiquement et psychologiquement.

– J’ai essayé de la rassurer, mais bon, Lucas toi-même tu sais que c’est impossible avec elle. Je lui ai dit que c’était noël, qu’on allait quasiment tous passer un bon moment.

Ses deux frères ne répondirent rien sachant très bien qu’elle parlait d’Aaron, Valentine et Anna. Ils n’avaient pas encore eu de nouvelles. Tout le monde s’inquiétait pour eux mais malheureusement, il n’y avait rien à faire.

Soudain Laurène se tapa le front et prit son sac à dos où elle en sortit plusieurs cadeaux. Elle garda une enveloppe verte bien décorée dans le sac, Aaron ne serait pas là pour l’ouvrir de toutes manières. Les bras encombrés elle confia à Luc et Lucas les cadeaux qu’elle leur avait trouvés puis posa ceux de ses parents, Anna et Valentine sous le sapin avant de donner ceux à M. Gomez et Clara. Tous se retrouvèrent bien gênés par cette attention mais la jeune fille avait eu envie de faire plaisir aux autres à noël. Ça pouvait très bien être le dernier pour certains d’entre eux et elle espérait que tout se passe pour le mieux. Laurène s’installa entre ses frères en face de Clara qui se trouvait à côté de deux chaises vides.

– Si vous continuez de vous faire le pied juste à côté de moi, je vous jure, je prends vos cadeaux et ils seront aussi parfaits que les bûches pour nourrir le feu de la cheminée, déclara Laurène en leur lançant un regard noir.

– Laurène ! grommela Clara en s’assurant que son père n’est rien entendu.

En tout cas s’il avait entendu, il n’en laissa rien paraître, trop absorbé dans sa discussion avec Christine et Nicolas. Les quatre jeunes se mirent à discuter tous ensemble. Clara s’intéressait au formation des ennemis et posaient des questions. Luc, lui, demandait comme s’était déroulé leur enfance dans ce village si loin de la communauté des dragons. Laurène chérissait ce moment passé avec ses proches, se demandant qui serait là l’année prochaine et qui en serait pas là. Et si c’était elle qui n’était plus là ?

– Arrête de penser à cela, murmura Luc à son oreille profitant d’un moment d’échange entre Lucas et Clara.

– A quoi ?

– A la situation. Quand tu t’inquiètes ça se remarque dans tes yeux et tu fronces les sourcils.

– T’es flippant.

– C’est toi la plus observatrice de nous deux je te rappelle. Donc toi la plus flippante !

– J’espère qu’on s’en sortira, souffla Laurène en posant sa tête sur son épaule.

– J’espère aussi. Je n’ai pas vraiment envie de mourir alors que je viens juste de retrouver ma famille, mon père.

– Tu ne mourras pas. Je te l’interdis.

– Tu l’interdirais à tout le monde

– C’est un fait, mais cette interdiction compte pour toi surtout car si tu meures, papa serait détruit, Lucas aussi et moi aussi. Donc reste en vie, c’est mieux.

– C’est une menace ? rigola Luc en ébouriffant les cheveux de sa sœur.

– Je dirais plus un ordre, ou un conseil, prend le dans le sens que tu le souhaites. C’est juste que… je ne veux pas perdre mon grand-frère.

– Je ne veux pas perdre ma petite-sœur non plus !

Luc passa une main dans les cheveux de sa sœur et cette dernière ferma les yeux. Non, il lui était hors-de-question de perdre son frère, pas maintenant qu’elle l’avait rencontré et qu’elle l’aimait.

Christine s’était occupée du plat et Nicolas qui avait toujours été assez doué en pâtisserie du dessert. Sébastien qui voulait absolument faire quelque chose avait donc préparé les entrées qui étaient délicieuses. Il avait fait un mélange sucré-salé tout bonnement divin aux papilles de Laurène. Mangue avec gambas et coquilles Saint-Jacques. Le jus de mangue qui sauçait le salé se révélait particulièrement bon. Tout le monde se régala. Christine apporta le plat de résistance : la fameuse poularde avec plusieurs condiments comme des haricots-vers, des patates vapeurs, des pommes duchesses. Il y en avait vraiment pour tous les goûts. Pendant qu’ils commençaient à manger, la sonnerie retentit dans la maison.

– J’y vais, annonça calmement Nicolas en se levant.

– Prend quelque chose pour te défendre, on ne sait jamais, s’inquiéta sa femme. Je viens avec toi.

– Chris, je gère, ne t’inquiète pas. Je ne doute pas des capacités des enfants, mais si jamais ça tourne mal, il vaut mieux plus d’adultes expérimentés avec eux.

Laurène proposa à son père de le suivre mais il lui assura que cela allait. Laurène serra un peu plus le couteau dans sa main lorsqu’elle entendit la porte d’entrée s’ouvrir, mais il n’y eut aucun bruit, aucun cri. Ce qui l’inquiéta encore plus.

– Seb ! Viens !

Son père ne paraissait pas vraiment inquiet dans sa voix comme si c’était le voisin qui venait demander de l’aide pour ouvrir un bocal. M. Gomez glissa tout de même un couteau dans sa poche sous la pression de Christine qui ne restait tout de même pas rassurée. Néanmoins, lorsqu’il partit dans le hall, il n’y eut pas plus de réactions. Les adolescents se regardèrent inquiets mais Christine leur intima de continuer à manger en se disant que cela ne devait pas être grand-chose. Laurène continua de guetter un quelconque mouvement, toujours le couteau dans les mains que Lucas tentait de retirer en lui disant d’arrêter car elle faisait peur et qu’elle ressemblait à une personne prête à tuer quelqu’un.

Laurène l’était. Elle ne laisserait pas une attaque déranger les fêtes de noël ! Ils entendirent des cris depuis l’entrée et une tête rousse puis brune débarquèrent. Hurlant à leur tour, Clara et Laurène bondirent de leur chaise pour tomber dans les bras de leurs amis. Lucas les rejoint bien vite, heureux de les voir saines et sauves. La jeune Liée s’arrête tout de même un moment pour observer ses amies : elles paraissaient reposées malgré tout, elles avaient quelques entailles qui cicatrisaient sur leurs bras mais elles ne semblaient pas gravement blessées.

– Nous avons pu passer quelques jours au campus, éluda Valentine qui attrapait déjà Anna pour l’enfermer dans ses bras. On a dû accompagner M. Gneiss qui était blessé et Dylan amputé de la jambe. On a bien proposé à Damien de nous rejoindre mais il voulait rester avec lui.

– M. Gneiss ? s’étonnèrent les deux Liés.

– Il fait partie de l’organisation.

– Quoi ?!

Les jumeaux se regardèrent interloqués. Christina avait déjà commencé à rajouter des chaises et des assiettes, aidés par Luc. Les deux jeunes filles prirent place et les adolescents s’installèrent à nouveau à la table même si Nicolas et Sébastien n’étaient pas encore revenus. Laurène, elle, resta immobile où elle se trouvait. Elle se tint le cœur péniblement, sa poitrine lui faisant mal. La jeune fille réprima ses larmes mais ne pouvait dissimuler l’inquiétude dans sa voix quand elle demanda à Valentine où se trouvait Aaron. Il y avait un sentiment de désespoir, pourquoi ne se trouvait-il pas là ? Il aurait dû être là ! Si les filles étaient revenues pour les fêtes, pourquoi pas Luc ?

– Il est à l’entrée avec le père de Clara, ne t’en fais pas, la rassura doucement Anna.

Il ne fallut pas plus longtemps à Laurène pour se retourner et se diriger vers l’entrée. Le vent froid provenant de la porte d’entrée la fit frissonner néanmoins elle se força à avancer malgré ses dents qui avaient envie de claquer. M. Gomez parlait à l’extérieur pendant que M. Maguy attendait patiemment appuyé contre l’encadrement de la porte. Ce dernier tourna légèrement la tête et fit un léger sourire à Laurène avant de taper sur l’épaule du Dresseur.

– Je vous laisse, souffla-t-il à Aaron.

Le jeune homme n’avait pas aperçu Laurène qui se tenait trop en retrait. Elle n’apparut lorsque les deux adultes s’éloignèrent suffisamment. Aaron ne réussit qu’à entrouvrir la bouche à la vue de sa petite-amie. Elle resplendissait à ses yeux dans sa robe, évidemment qu’elle resplendissait toujours à ses yeux, mais c’était différent cette nuit-là. La Liée finit par se jeter dans les bras de so copain.

– Joyeux noël, mon cœur, murmura-t-il à son oreille en la serrant plus fort contre lui.

– Tu m’as tellement manqué, répondit-elle d’une voix cassée. Je ne pensais pas que tu serais là pour noël.

– J’aime faire des surprises, déclara-t-il en faisant un clin d’œil avant de sécher les larmes de la jeune fille. Ton mascara a un peu coulé, mais t’es encore plus magnifique que d’habitude.

– N’importe quoi idiot, souffla-t-elle avant de l’embrasser les mains sur ses joues.

Aaron enroula son bras autour d’elle pour l’attirer à lui. Cela faisait trop longtemps qu’il ne l’avait pas vu, et cela avait été plus dur dans un sens que leur première séparation car il savait qu’elle l’attendait de pieds fermes et qu’elle serait là. Il n’avait pas envie de se détacher, de rentrer voir tout le monde même s’il les aimait beaucoup aussi, il voulait juste rester là, Laurène dans ses bras et profiter de cet instant. Juste eux deux. Seulement eux deux.

– Vous venez ? Le plat va refroidir sinon.

Laurène prit la main d’Aaron et le tira avec elle. Clara fut la première à se précipiter vers Aaron. Ce dernier était heureux de retrouver celle qu’il considérait un peu comme sa meilleure amie. Lucas l’enlaça aussi, content de revoir celui qu’il avait tant admiré à son arrivé au campus. Puis il serra gentiment la main de Luc. Aucun des deux ne se voyaient se serrer dans les bras. Tout le monde s’installa définitivement autour de la table et le repas put reprendre son cours.

Valentine, Anna et Aaron racontèrent ce qui s’était passé durant leur périple. Laurène broya la main d’Aaron quand elle entendit le passage à l’hôtel. La jeune fille redoutait les crises qu’Aaron pouvaient avoir, et si la surcharge de partage le tuait ? Un baiser dans son cou l’empêcha de trop s’inquiéter.

Laurène fut surprise et heureuse de voir que cela ne semblait pas si tendu que cela entre lui et ses parents. Elle savait qu’il avait eu du mal avec eux au début car il les voyait comme les personnes en qui elle basculait toute la faute, mais son retour avait du calmer ses hardeurs. Néanmoins l’adolescente devait admettre qu’elle avait été particulièrement touchée de savoir qu’il avait pris son partie alors même qu’elle n’était pas présente. Néanmoins le retour d’Aaron la faisait irrémédiablement penser à la prophétie et son retour ne devait pas être un hasard, lui même le savait. Mais avant de se concentrer sur la suite, elle voulait profiter des fêtes avec lui et tout ses proches.

Le repas se passa très bien, très conviviale, peut-être même trop. Le dessert, une bûche au chocolat en roulé était très réussi et aussi très bon. La bonne humeur réchauffait tout le monde et rassurait tout le monde à cette époque. Les invités partirent vers une heure du matin, même si M. Gomez resta plus longtemps puisque Clara restait dormir et qu’il restait très ami avec le couple Maguy. Laurène prit la main d’Aaron pour l’entraîner dans sa chambre.

– Deux minutes jeune fille, l’interpella son père. On est d’accord qu’il ne dort pas dans ta chambre ce soir ?

– Papa ! s’indigna la jeune fille. Je ne suis peut-être pas majeur mais je suis responsable. Fais-moi confiance ! Puis pourquoi Lucas il aurait le droit et pas moi ?

– Elle n’a pas tort, soutient Lucas. Surtout que tu aurais très bien pu forcer Aaron à rester dans sa chambre dans le campus.

– Ce n’est pas pareil qu’ici.

– Papa, tu sais bien que Laurène dort mal sans Aaron, tempéra Luc.

– C’est son doudou. Oh oui ! Je vais t’appeler comme ça maintenant ! Doudou !

– Tu rêves, marmonna le jeune homme implorant Clara du regard de raisonner son copain. Lu’ ne fait pas ça.

– Bon… Doudou peut rester dans la chambre mais compter sur moi pour vérifier si vous ne faites pas de bêtises, d’accord ?

– Tu me laisses tuer ton frère ? souffla Aaron déjà agacé par ce surnom.

– Plus tard, promis, assura la jeune fille en l’entraînant avec lui. Merci papa t’es le meilleur ! On ne fera pas de bêtises !

Elle lui fit un clin d’œil et monta avec Aaron dans sa chambre. Avant qu’elle n’ait pu chercher le cadeau, il l’attira à elle pour la serrer dans ses bras. Laurène sentait vraiment qu’elle lui avait beaucoup manqué, et d’un côté cela lui faisait du bien de s’en rendre compte, qu’elle n’était pas seule non plus. Un jour, sa mère lui avait dit que l’amour sonnait comme une évidence, mais cela n’avait pas été le cas au début avec Aaron ! Cependant, la Liée savait désormais qu’il ne s’agissait que de lui. Après tout ce qu’ils avaient traversé, partagé, qui d’autre que lui ? Si sa mère avait su immédiatement qu’elle était amoureuse, Laurène non, mais l’avoir découvert avait été sa plus grande source d’espoir dans le pire moment de sa vie.

– J’ai un cadeau pour toi, chuchota-t-elle blottie dans les bras d’Aaron.

– Je n’en ai pas, regretta Aaron avant de s’écarter.

– Ce n’est pas grave puis c’est un peu de ma faute ! Si je n’avais pas récupéré le poignard avant le duel, j’aurais eu un cadeau. Je n’ai pas besoin de cadeaux pour savoir que tu m’aimes même si ça fait toujours plaisir, évidemment que tu n’as pas eu le temps, je comprends. Mais moi si !

Et elle en était plutôt fière malgré qu’elle avait peur qu’il ne lui plaise pas. Laurène n’avait jamais été très créative pour les cadeaux, donc elle s’était creusée la tête pour tout le monde même si celui-là lui avait paru comme une évidence, mais… oui, la Liée avait vraiment peur de la réaction d’Aaron car ce n’était pas forcément un cadeau banal, cependant elle ne fit pas marche arrière et lui tendit l’enveloppe verte qu’il saisit intrigué.

– Une enveloppe avec ma couleur préférée, ça commence bien, commenta le jeune homme en ouvrant délicatement.

– Ce n’est pas le plus important.

– Sans blague, ironisa Aaron. Je pensais que c’était l’enveloppe le cadeau.

– Très drôle ! Peut-être qu’au final j’aurais du la laisser vide, elle t’aurait fait autant plaisir.

– Arrête de paniquer juste pour un cadeau, la rassura le brun.

– Je ne panique pas.

– Mensonge. Sinon je ne serais pas capable de sentir toute cette angoisse, et tu ne serais pas en train de marcher en surplace. Viens, assis-toi sur le lit et calme-toi.

Laurène n’eut pas vraiment d’autre choix que d’obéir. Elle scruta les réactions d’Aaron qui lisait attentivement le papier et regardait les images sans bien comprendre.

– Une maison ? Depuis quand tu as les moyens de m’offrir une maison ?

– Ce… techniquement parlant, c’est ma maison, balbutia Laurène. Enfin bientôt.

– Quoi ? s’étonna Aaron. OK, mais quel est le rapport avec moi et comment tu as une maison gigantesque pour toi ?

– Je viens d’une famille puissante de Dresseur, ce n’est pas si étonnant, commença Laurène le visage cramoisie alors que le jeune homme s’assit à ses côtés. Mes grands-parents possédaient cette maison et comptaient la donner à mon père, mais puisqu’ils sont brouillés, ils l’ont vendu au Ministère pour qu’elle leur serve à stocker certaines informations où accueillir des invités politiques.

– Quel est le rapport avec toi et en plus avec moi ?

– Comme tu le sais peut-être, à la fin de la prophétie, les élus auront le droit à certains cadeaux donnés par le Ministère. Comme ce bien appartenait à mes grands-parents, le premier ministre m’a dit qu’il ferait partie des cadeaux que je recevrais, ça signifiequ’à mes dix-huit et après la guerre, si je suis toujours vivante, elle m’appartiendra.

Aaron n’aimait pas les ‘‘si’’, surtout quand il concernait la vie de Laurène. Toutes leurs vies étaient en suspens, mais il ne supportait pas que Laurène soit si résignée quant à la possibilité de mourir. Laurène ne se leurrait pas, elle connaissait tous les danger, elle savait que l’Imposteur demandait à Luc de la tuer et soudain elle avait peur de devoir en parler à Aaron. La jeune fille pouvait déjà imaginer une réaction virulente. Mais elle secoua la tête : ce n’était pas encore le moment d’y penser ! Laurène n’avait pas encore finir d’offrir son cadeau à Aaron.

– Et heu, ce papier en gros, c’est pour dire que quand je l’aurais, toi aussi tu seras propriétaire. Avec moi, genre, tous les deux quoi…

Aaron laissa le message se frayer lentement dans sa tête, ayant un peu trop d’informations à traiter et trier pour comprendre ce que voulait dire Laurène.

– Je… c’était pas une bonne idée, c’est ça ? C’est pas grave je…

– C’est une très bonne idée. Vivre avec toi ? Comment peux-tu sérieusement penser que je ne le veuille pas ? répondit Aaron après l’avoir embrassé. En plus la maison semble vraiment magnifique.

– Elle l’est ! Bon, elle n’est pas très proche du campus, puisqu’elle borde le Pacifique, mais on est assez fort pour survivre à des trajets désormais.

– Attend, elle est littéralement près de l’océan ?

– Bah, je te rappelle qu’on a des dragons d’eau, donc c’est bien pour eux qu’il y ait une source proche. Enfin, je crois que c’est mieux sinon les campus ne seraient pas tous au bord de l’eau… je crois.

– Tu sais que tu es géniale toi, murmura le Lié en la prenant dans ses bras. J’espère qu’on pourra habiter cette maison un jour, vraiment.

Laurène espérait aussi. Elle voulait que tout se finisse et pouvoir vivre tranquillement au côté de son copain. Ils s’embrassèrent et alors qu’ils se détachèrent, quelqu’un toqua à la porte. Luc entra doucement, s’assurant qu’il n’interrompait rien.

– On devrait lui en parler, déclara-t-il simplement.

– De quoi ? rétorqua Aaron étonné.

Laurène soupira. Elle referma la porte derrière eux. Si le couple s’assit sur le lit de a jeune fille, Luc préféra rester debout. Aaron caressait la main de Laurène en attendant que le frère et la sœur se mettent d’accord.

– L’Imposteur m’a demandé de tuer Laurène pour prouver ma loyauté, annonça Luc.

– Quoi !? Mais tu ne vas pas le faire !

– Bien sûr que non je ne vais pas le faire ! Je ne tuerai pas ma sœur.

– Mais il attend quelque chose de toi. Il ne peut pas te tuer mais il y aura sûrement des représailles si tu ne lui obéis pas… que compte-t-il faire ?

– La guerre. Il a dit qu’il attaquerait plus tôt. Puis… il essaye de me convaincre.

– De quoi ?

Luc resta silencieux. Il ne voulait pas être l’humain suprême de l’Imposteur. Il ne voulait pas régner sur tous les humains et aider la dictature du dragon. Il voulait juste finir accepter par tout le monde. Que plus personne ne lui fasse de reproche. Il ne comptait pas abandonner sa nouvelle famille. Il ne supporterait pas d’être séparer de son père ! Mais Luc refusait de se confier. Peut-être aurait-il pu s’il n’y avait que Laurène, mais pas Aaron.

– On va prévenir tout le monde, on va avoir besoin d’aide, dit soudain Laurène en se levant.

L’adolescente tremblait de peur. Sa vie se jouait mais malheureusement elle avait bien conscience que ce n’était pas que ça.

« C’est suicidaire, Laurène. Si ça se passe mal, tout pourrait mal tourner. », la prévint la Mère.

« Je sais. Mais c’est exactement le moment de prendre des risques. C’est à moi de les prendre maintenant. »

Et la Liée ne reviendrait même pas sur sa décision. Luc lui avait dit qu’il ne voyait pas de solutions pour se sortir de là mais Laurène n’en voyait qu’une seule.

– J’ai un plan, assura-t-elle. Risqué. Mais j’ai un plan.

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