Chapitre 73

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Anna ne comptait plus le nombre de fois que quelqu’un avait essayé de la faire sortir de leur chambre. La rouquine portait un t-shirt trop grand pour elle, un de Valentine. Elle s’imprégnait de son odeur qu’elle ne ressentirait plus jamais et elle pleura à l’idée qu’elle disparaisse un jour. Anna tenait un peluche en forme d’ourse contre sa poitrine. Elle le lui avait offert quelques jours après qu’elles se soient mis ensemble. Valentine dormait toujours avec, même lorsqu’elles avaient commencé à dormir dans le même lit.

La jeune fille s’effondra sur le côté droit du lit. C’était le côté de Valentine. Elles avaient trouvé leur côté avec facilité. Anna plongea sa tête contre l’oreiller, l’odeur de sa copine se dissipait. Bientôt, il ne resterait rien à part des souvenirs. Juste des souvenirs, des images, sa voix résonnant dans sa tête. Anna se mit à pleurer lorsque le rire de Valentine atteignit ses oreilles.

Ce n’était pas juste. La Persévérante n’avait pas le droit de l’abandonner comme ça ! Elles s’étaient promises tant de chose ! Tant de chose ! Anna caressa la bague que Valentine lui avait offert qu’elle mettait à son annulaire gauche. La rouquine portait celle que Valentine possédait à une chaîne à son coup.

La porte s’ouvrit doucement. Anna ne la remarqua même pas. Une main effleura son dos et elle se redressa doucement. Clara ne parvenait pas à soutenir le regard emplit de tristesse de son amie. Elle ne l’avait jamais vu dans un état pareil, la jeune fille avait peur que la Soigneuse finisse par faire une bêtise.

– Viens, Anna, dit doucement la blonde. Tu ne peux pas te terrer ici. Il faut sortir un peu. Il faut que tu manges.

– Laurène ne c’est pas encore réveillé ? Il ne reste que nous deux…

– Elle ne s’est pas réveillée mais ça ne veut pas dire qu’elle ne se réveillera pas au bout d’un moment. Laurène est forte et…

– Valentine n’est pas faible ! s’écria Anna.

– Je n’ai pas dit que le contraire. Évidemment que Val était forte…

– Elle est parfaite. Valentine est la plus belle personne que je connaisse.

Clara n’insista pas. Si elle continuait à en parler, Anna s’énerverait qu’elle parle de leur amie au passé. Anna ne serait jamais réellement prête à parler de Valentine au passé. Elle ne pouvait pas parler au passé de la personne qu’elle avait toujours aimé et imaginé un futur avec. La Dresseuse se contenta juste de lui prendre la main et de l’entraîner avec douceur hors de sa chambre.

***

On avait interdit l’entrée à l’infirmerie de Christine. Ses collègues en avaient plus qu’assez de la voir au chevet de sa fille encore inconsciente. Ça avait été très difficile de la sortir de là et il avait dû faire appel à M. Gomez. Lucas n’était pas mieux, alors le Dresseur s’occupa de soutenir sa vielle amie. L’adulte avait d’abord tenté de lui parler. Christine l’écoutait toujours mais pour une fois dans sa vie, il avait l’impression que non. Il lui prit la main, une autre appuyant dans son dos pour la faire avancer. Sébastien la posa doucement sur une table extérieure avant de lui apporter un café. Christine fixait sa tasse fumante.

– J’ai l’impression que rien ne se passe comme prévu depuis le jours où on s’est fait kidnappé par les ennemis, prononça-t-elle doucement. J’ai eu l’impression de faire les bons choix, pendant un moment j’ai cru que l’on vivrait tranquillement !

Elle secoua la tête de dépit. Sa sœur était morte depuis bien longtemps, son mari venait de décéder… il ne lui restait plus que ses deux enfants, et ce n’était pas de ce futur qu’elle avait voulu. Christine aurait voulu que tout le monde soit là. Sébastien lui serra la main pour la réconforter.

– Tu as fait les meilleurs choix pour t’épargner une vie difficile. Tout le monde aurait fait exactement la même chose à ta place.

– Non, j’aurais dû être plus courageuse, j’aurais dû me battre ! Nico m’aurait aidé…

– Il t’ aidé.

– Ce n’est pas de ça que je te parlais, murmura Christine en relevant la tête. On s’est aidé mutuellement à la mort de Clothilde…

– Mais ?

– Il m’aurait aidé à te parler, avoua la Soigneuse. Peut-être que tes souvenirs seraient revenus plus tôt si je m’étais battue pour rester à tes côtés !

– On ne saura jamais et ce n’est plus important désormais, assura Sébastien en fermant les yeux.

Il aurait bien voulu l’attirer vers lui comme ils avaient l’habitude de le faire plus jeunes, néanmoins tant de chose avait changé. Tout deux avaient besoin de temps, pour ne pas avoir l’impression de trahir Nicolas, même si c’est ce qu’il aurait voulu pour eux au final.

– Je ne t’abandonnerai plus, promit le Dresseur. Peut-être que les dieux nous ont donné une chance après toutes ces années, peut-être qu’ils ont eu pitié de nous. Je changerais beaucoup de choses si je le pouvais mais ce n’est pas le cas…

– Ce n’est pas grave. On a le reste de notre vie devant nous sans être menacée maintenant, termina Christine.

Les deux adultes grimpèrent pour s’asseoir au bord de la falaise. Cette vieille habitude restait persistante, quand ils sortaient de leur quartier durant la nuit pour s’y retrouver. Christine releva la tête vers le ciel étoilé pensant à son mari. La mère des jumeaux n’aurait pu rêvé mieux comme père de ses enfants, comme mari. Et elle espérait qu’il soit parti soulagé.

***

Lorsqu’Aaron ouvrit les yeux, il reconnut directement l’infirmerie du campus. Sa tête le lança directement dès qu’il se redressa lentement. Il ferma les yeux illuminés par la lumière avant de poser les pieds au sol en grognant. Il tira le rideau à ses côtés, certain qu’elle serait dans le lit à côté. Il se tira un tabouret et attrapa la main la plus proche de Laurène avant de l’embrasser. L’adolescente semblait juste dormir mais la perfusion pour nourrir et hydrater son corps montrait que cela durait bien plus longtemps qu’un simple sommeil. Aaron c’était senti extrêmement mal en se réveillant, depuis que sa dragonne était morte, il se sentait vide et n’arrivait même pas à faire le tri dans sa tête. Cela le rendait vide et seul, il ne saurait l’expliquer, mais cela ressemblait à une douleur permanente et un vide permanent.

– Tu devrais rester coucher, déclara Lucas derrière lui, la voix enrouée.

– Elle ne s’est pas encore réveillée ? demanda Aaron en tournant la tête vers son ami qui s’installait à ses côtés.

– C’est la première fois que tu te réveilles, répondit Lucas. Elle mettra peut-être plus de temps que toi mais elle se réveillera. Le partage ne l’a pas tué sur le champ donc il n’y a pas de raison pour qu’elle ne se réveille pas. On a perdu trop de monde pour qu’elle parte elle aussi. Pas ma sœur.

– Qui ? murmura Aaron qui laissa tomber sa tête sur l’épaule de Lucas.

– Il y a eu Mme. Amaro… Mon père… Valentine… Luc…

Les dernières images revinrent à l’esprit du jeune homme : l’Imposteur s’écroulant et le propulsant à terre, Laurène et Luc ayant achevés la prophétie. Aaron soupira et Lucas lui passa un bras autour de ses épaules. Oui, ce n’était pas simple, Anna n’était pas sortie de son lit depuis la fin de la bataille soit des semaines, Clara tentait de la bouger mais rien n’y faisait. C’était trop compliqué pour Anna en ce moment. Lucas insista pour qu’Aaron se recouche mais il voulait rester au côté de Laurène, Lucas le décala et colla les deux lits pour qu’il reste couché. Clara débarqua toute pâle et fatiguée et serra son ami dans ses bras.

– Comment tu te sens ?

– Épuisé, et vide…

– On va te laisser te reposer, affirma Lucas.

– Luc… Luc… il m’a dit de te faire promettre de veiller sur Laurène.

– Il savait très bien que tu le ferais ! assura Clara.

– Je pense qu’il souhaitait un peu comme laisser un trace derrière lui tu sais, expliqua doucement Lucas les yeux brillants. On était devenu proche avec lui, moi plus que toi car je suis son frère et toi car tu faisais partie des élus, mais Laurène l’a connu avant nous. C’était autre chose.

– Oui je sais, c’est l’effet Laurène j’ai envie de te dire. Elle est relou mais qu’est-ce qu’on peut s’attacher à elle quand on la connaît. Et, tu passeras mes condoléances à Anna s’il-te-plaît ? J’irai la voir de toute manière.

– On l’a enterré mais nous n’avons pas encore fait de cérémonie car on voulait attendre que Laurène et toi vous vous réveillez.

Aaron le regarda partir avant de se tourner vers Laurène. Cette dernière semblait se faire sa meilleure des nuits, mais il espérait bien qu’elle se réveille bientôt. Il avait besoin d’elle, et après tout ce qu’ils avaient vécu, elle ne pouvait pas le laisser là. Il sentit un poids de l’autre côté du lit, il tourna lentement la tête.

Damien s’appuyait de l’autre côté du matelas. Dylan le rejoignait bien vite, en fauteuil roulant. Sa prothèse était trop abîmée pour qu’il puisse la remettre, il allait devoir attendre qu’une autre soit de nouveau construite. Les trois jeunes hommes restèrent un moment à se regarder. Aaron ne savait pas trop quoi penser… les deux jeunes l’avaient trahis et blessés, mais en même temps, sans eux, il serait mort plus d’une fois.

– Nous sommes contents de te savoir en vie. Quand tu t’es fait projeté, on avait vraiment peur que tu ressortes avec des séquelles, déclara doucement Damien.

– Ce n’était qu’une chute. D’autres sont morts.

Peut-être qu’il aurait dû mourir et Laurène aussi. Le Lié se rendit malade en pensant que de jeunes gens avaient péri car ils souhaitaient les soutenir. Oui, l’Imposteur n’existait plus mais s’ils avaient échoué… ils seraient morts pour rien !

– Mme. Amaro… maintenant qu’elle est décédée, je suppose que l’organisation ne servira plus à rien ? Qu’allez-vous faire ?

– Tu te trompes, assura doucement Dylan. M. Gneiss a repris la tête de l’organisation et commence à négocier avec le gouvernement. Il ne compte pas lâcher l’affaire, il veut rendre la société la plus équitable possible. Nous comptons l’aider… puis… puis après on verra bien !

Aaron aurait bien voulu les détester les deux. Il aurait tellement voulu avoir des raisons pour les haïr, certes il en avait, mais ils l’avaient aussi aider. Ils faisaient des efforts. Le jeune Lié se fichait un peu de Dylan, il n’avait jamais attendu beaucoup de lui. Mais Damien… peut-être qu’il avait espéré de trop de lui.

– Je ne sais pas si je serai capable de vous pardonner un jour, mais je sais que je ne vous en veux plus, commenta le jeune homme sans les regarder.

Étrangement, il se sentait apaiser que cette colère se dissipe enfin. Rien ne serait comme avant, son ancien meilleur ami ne serait plus jamais son ami mais ils n’étaient pas ennemis aussi. Damien aussi se sentait soulager par cette phrase. Le Dresseur avait conscience que le Lié ne l’inviterait jamais chez lui pour un repas et qu’il refuserait sûrement toute invitation.

– Tu devrais te reposer, on repassera si jamais tu as besoin, affirma Dylan.

Aaron hocha la tête. Il jeta un coup d’œil à Laurène allongée sur le lit. Des Soigneurs entraînèrent le Lié avec eux afin de s’assurer que tout allait bien. Damien aurait voulu pouvoir veiller sur son ancien ami, il se sentait responsable de sa vie, néanmoins il devait vivre maintenant. Prendre son indépendance avec Dylan. Aaron n’avait plus besoin de lui mais il ne cesserait jamais de s’inquiéter pour lui. Il s’approcha de Laurène qui dormait profondément. Il comprenait comment son ancien ami avait pu tomber amoureux d’elle, car au moins elle avait été là pour lui comme elle le pouvait et ne laisserait tomber.

– J’espère que tu pourras m’entendre, murmura-t-il à son oreille. Mais je compte sur toi pour prendre soin de lui, OK ?

Il n’attendait pas de réponse donc il saisit les poignets de la chaise roulante de Dylan. Les deux jeunes partirent de l’infirmerie, Aaron serait sûrement soulagé de ne pas les voir à son retour. Dylan rit à une blague de Damien et ce dernier décida que tant qu’il resterait avec lui, quoiqu’il arrive, il irait bien !

Laurène l’avait entendu. Dès qu’elle entendit le jeune homme s’éloigner, elle ouvrit doucement les yeux, éblouie par la lumière. Laurène avait déjà vécu une surcharge de pouvoir, et elle s’était réveillée en forme. Ce réveil là était nettement moins optimal, la fatigue l’écrasait. Mais elle savait que si elle était en vie, c’était que Luc était mort. Il n’y avait pas d’autres solutions pour que cela se passe aussi bien malheureusement. Les dernières images lui revinrent en tête, la voix de Luc prononçant ses derniers mots et elle éclata en sanglot recroquevillée en position fœtal en pensant à lui, à Valentine, à son père. Elle hoqueta et tenta de se reprendre la vue embrouillée, elle sentit sa tête contre son torse et sa main enfouie dans ses cheveux et l’autre caressée son bras.

– Respire Laurène, ça va aller maintenant, murmura Aaron en dégageant son visage.

– Je sais, répondit amèrement Laurène. Ils sont morts… et je ne les reverrais… plus jamais.

La Liée n’avait même pas besoin de rajouter que cela allait être dur pendant quelques mois, Aaron le savait déjà. Elle avait perdu une de ses meilleures amies, son père, son frère. Cela faisait mal, très mal.

– Est-ce qu’on en est capable ? chuchota Laurène.

– De quoi ?

– De vivre normalement. Après tout.

– Il le faut, confessa Aaron. Ne serait-ce pour eux, il le faut. On va s’en remettre Laurène. Je te rappelle qu’on ne pensait même pas que l’on resterait en vie. On est chanceux, on a le droit de profiter maintenant. Ensemble. On doit reconstruire ce gouvernement.

Laurène hocha la tête avant de l’embrasser. Un baiser de soulagement mais imbibé de la tristesse qu’ils ressentaient malgré tout. Les Soigneurs observèrent Laurène et les deux Liés devaient rester une nuit de plus sous observation pour qu’ils se remettent doucement de tout l’effort du partage.

« Tu es réveillée. »

« Qui me parle ? »

« La Mère est partie Laurène, définitivement. Tout est terminé donc elle est partie, son fragment en moi s’est éteint, et je l’ai dit à mon père pour qu’il soit au courant. »

« Brasier est vivant ? »

« Il a bien failli mourir, mais oui. C’est le seul fondateur des lignées qui reste. Fournaise s’est suicidée quand elle s’est rendue compte de la mort de son amant. »

« Tant que l’Imposteur est mort, c’est le principal. »

« Comment te sens-tu ? »

« Coupable. »

Laurène serra un peu plus la main d’Aaron. Elle ne se sentait pas digne de ressentir autant de tristesse, ce n’était pas juste pour ceux qui étaient décédés qu’elle soit triste, mais Laurène ne pouvait rien y faire. Elle avait toujours senti que tout était de sa faute même si ce n’était pas le cas. Aaron lui murmura que M. Gneiss arrivait. Laurène frotta ses yeux et se redressa. Son professeur avait les yeux cernés et le teint livide, il n’avait pas dormi depuis un long moment, elle le devinait aisément.

– Comment vous allez vous deux ?

– Fatigué par le surcharge de partage, répondit Aaron une main dans le dos de Laurène.

– Et vous ? Comment allez-vous ? demanda la jeune fille à l’adulte.

– Ne vous inquiétez pas pour moi, même si Paula est partie maintenant. Elle était fière de vous, vous savez, et moi aussi je le suis, confessa l’aîné des Liés. Cette fin n’est peut-être pas celle que vous auriez souhaité, mais l’Imposteur a perdu. Le danger est écarté maintenant, bien évidemment on sera toujours en conflit contre les autres qui le dressent comme un martyr maintenant, cependant, c’est la meilleure situation qui pouvait arriver.

– Les ennemis seront toujours là pour blesser les Soigneurs, les Persévérants et les Liés, regretta Aaron.

– Oui, cependant, ce que vous avez fait a fait briller l’image des Liés. Ça a fait taire les plus anciens qui avaient encore du mal avec nous. Vous avez fait du bien, je vous le garantie.

– A ce point ?

– Vous êtes vu comme des sauveurs vous savez. Évidemment que vous n’avez pas à vous en faire pour ceci. Vous avez gagné le respect, et que cela peut être dur, ils l’ont été avec toi Laurène. Mais tout va changer maintenant, attendez vous à obtenir des postes de responsabilités. Puis, je compte toujours me battre avec l’organisation pour, j’en suis son chef maintenant et je compte bien terminé ce que Paula a entrepris !

– Ils ont parlé de Luc ? C’est grâce à son sacrifice qu’on a vaincu l’Imposteur, pas à nous. Tout le monde devrait connaître son nom, son histoire, tout ce qu’il a fait pour notre monde, déclara Laurène.

– Non, mais je suppose que tu feras le nécessaire pour. Ils t’écouteront tous.

Évidemment qu’elle le ferait. Luc n’avait cessé de se battre pour être reconnu à sa juste valeur sans qu’il soit estimé. Laurène devait faire savoir à tout le monde que c’était grâce à lui. Sans lui, rien aurait été possible.

La nuit fut douce, Laurène aurait pensé que son sommeil aurait été compliquée mais la fatigue l’écrasait encore énormément. Dès qu’elle se blottit contre Aaron, elle s’endormit facilement et le jeune homme la regarda dormir paisiblement avant de s’endormir lui aussi. Et ce fut Laurène qui se réveilla en première, beaucoup plus en forme que la veille bien qu’elle se sentait encore faible. Elle bougea doucement pour ne pas réveiller Aaron et aperçut une chevelure rousse à l’entrée de l’infirmerie de dos. L’adolescente s’assura qu’elle tenait bien sur ses jambes et s’avança doucement vers son amie. Anna se retourna au dernier moment, les yeux brillants, rouges et cernés. Laurène la prit dans ses bras et pleura avec elle.

– Je suis tellement désolée, murmura Laurène. On est là pour toi tu sais, Lucas, Aaron et Clara. On ne te laissera pas seule.

Anna n’était pas certaine de réellement y croire, elle se sentit si incroyablement seule sans Valentine ! Laurène sentit des bras l’entourer et devina facilement Clara. D’ordinaire, Valentine les aurait rejointes, mais elle n’était plus là. Plus de quatrième paires de bras, plus le pilier mais elles ne s’effondraient pas pour autant. Alors qu’elles s’écartèrent, Lucas débarqua cherchant Clara. Dès qu’il vit Laurène il la prit dans ses bras, la soulevant du sol au même passage. Il avait perdu un frère, il ne comptait pas perdre sa sœur, encore moins sa sœur jumelle. Laurène ne savait pas combien de temps son frère la serra dans ses bras, mais elle s’en fichait. Cela lui faisait du bien de voir leurs relations au beau fixe.

Avant que quelqu’un ne dise quoique ce soit, Lucas brandit un morceau de papier. Les filles aperçurent une écriture dessus.

– J’ai reçu une lettre de Joyce.

– Une lettre, souffla Clara. Elle a su pour la bataille…

Si c’était Lucas qui avait été en colère contre la Liée suite à sa trahison, Clara le fut. Valentine était morte au combat alors que Joyce avait été lâche et n’avait rien fait. Lucas leur lut la lettre, la jeune fille n’expliquait pas grand-chose à part avoir compris qu’elle n’avait pas sa place dans la communauté. La Dresseur serra les poings en tentant de contrôler sa colère : aucun d’eux n’avait eu envie de faire la guerre pourtant ils l’avaient fait ! Si les jumeaux pouvaient comprendre, Anna et Clara n’acceptaient qu’elle ne leur ait au moins pas donner un coup de main durant la bataille. La Dresseuse ne voulait plus entendre parler de la Liée. Anna elle s’énervait d’entendre Joyce parler de son histoire d’amour avec le voyant, qu’elle ne se voyait pas le quitter alors qu’elle-même venait de perdre Valentine. Non, la rouquine ne voulait plus jamais la recroiser.

– On va pouvoir organiser une cérémonie pour Val, souffla soudainement Clara qui posa sa tête sur l’épaule de Lucas.

– Oui, ses parents et ses frères et sœurs arrivent bientôt, informa Anna soulagée ne ne plus entendre parler de Joyce. Qu’est-ce que je vais leur dire ?

– Mon père s’en occupera, promit Clara. Après tout, tout ça est de ma faute donc il essaye de gérer cela et moi je serai là pour toi.

– Je sais.

Laurène sentit les bras d’Aaron glisser autour de sa taille et son menton se poser sur son crâne. Ils étaient tous réunis, mais ils en manquaient et cela faisait mal. Mais il fallait avancer désormais. Sans eux, mais sans les oublier pour autant.

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