Cela faisait une heure que l'incident du piano venait de se passer. Je n'y pensais plus, et je m'amusais avec mes amis autour du feu de camp que nous avions soigneusement préparé à la lisière de la forêt.

Mais, soudain, j'entendis un bruit étrange venant de la forêt. Surprise, je me retournai.

"Tu regardes quoi? me demanda Luce.

- J'ai entendu un bruit bizarre venant de la forêt.

- ça doit sûrement être un animal, il y en a pleins, dit Victor, comme pour me rassurer.

- Oui, sûrement," répondis-je, pensive.

Mais le bruit ne faisait pas penser à un cri d'animal. Il ressemblait plus à un appel à l'aide.

Dix minutes plus tard, je réentendis le même bruit.

"Euh... Lisa, tu es sûre que ça va? me demanda Ambre en voyant que je regardais à nouveau en direction de la forêt.

- Oui... Oui," brebouillai-je.

Puisque les autres n'avaient pas entendu le bruit, ce devait être mon imagination qui me jouait un tour: je m'étais levée tôt le matin, et il commençait à se faire tard, je pensais juste être fatiguée. Si seulement...

Mais, dix minutes plus tard, l'appel à l'aide retentit à nouveau, plus fort, et plus longtemps. N'y tenant plus, je me levai et dis:

"Cette fois, j'en suis sûre. Croyez-moi ou pas, quelqu'un ou quelquechose a besoin d'aide. Je dois y aller.

- Je t'accompagnes, me dit Victor en se levant à son tour. Cette forêt est si mystérieuse, tu crois vraiment que mon frère et moi n'y sommes jamais allé? L'interdiction n'a fait qu'augmenter cette envie..."

Puis Ambre et Luce se levèrent à leur tour. Je les dévisageai, ne comprenant pas pourquoi elle voulait me suivre dans une forêt, de nuit, pour un son que j'ai été la seule à entendre.

" Ben quoi? On ne va pas vous laisser vivre une aventure de malades sans nous! s'exclama Ambre.

- Je vous aime, les filles, dis-je en les serrant dans mes bras.

- Eh! Moi aussi je t'accompagnes! s'exclama Victor, jaloux.

- Mais toi aussi je t'aime," lui répondis-je en rigolant.

Soudain, je vis Florien éteindre le feu.

" Ben quoi? On est d'accord avec Ambre, nous, on ne va pas vous laisser amuser pendant qu'on s'ennuie à vous attendre!" Dit-il en parlant au nom de tout le groupe.

Un sourire se forma sur mes lèvres.

"Merci, leur dis-je.

- Bon, on se met en route? demanda Victor. Parce que bon, si ton truc, peu importe si c'est un animal ou un humain, a vraiment besoin d'aide, il faudrait peut-être qu'on se dépèche, non?

- Oui. En route!" m'exclamai-je en souriant, rassurée que mes amis m'accompagnaient, car, malgré mon courage apparant, j'étais morte de trouille à l'idée de partir seule, dans une forêt inconnue, la nuit.

Mais, avant de commencer à pénétrer dans la forêt, un nouveau problème se posa à moi: je n'entendais le son qu'une fois toutes les dix minutes! Heureusement, à peine avons-nous passé la lisière de la forêt, le son se fit entendre. Mais ce n'était pas exactement le même, il ressemblait plus à une mélodie triste et désespérée. Pourtant, j'étais sûre que c'était le même appel à l'aide.

Je m'aventurai dans la forêt, suivant la mélodie, et suivie de mes amis, lorsque nous arrivâmes devant une cascade. Elle était magnifique! Faisant plusieurs mètres de haut, elle se jetait dans un petit lac couleur turquoise dans lequel se tenaient des centaines de poissons plus colorés les uns que les autres. Derrière elle, se tenait un rocher décoré de centaines de petites fleurs tropicales.