Chapitre 5 Les combines de Richard, Bruno et Monique

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— Richard Dumoulin ? Nous avons quelques questions à vous poser.

Richard travaillait sur l’encrassement du réservoir d’essence.

— Vous êtes de la police.

— On ne passe pas inaperçu Joël. Vous avez un endroit plus discret.

— J’ai un appartement au-dessus.

Richard posa son matériel, il les fit monter chez lui. Il se lava les mains. Ils montèrent. Richard piocha dans la boîte de truffes et en proposa à Franck

— Nous venons de retrouver votre arme.

— Mon arme ? Je ne m’en sers pas. Elle est toujours dans le tiroir du chiffonnier.

— Prouvez-le.

— Très bien.

Richard se dirigea vers le meuble, ouvrit le tiroir. Il souleva les feuilles. Il n’était pas là.

— Je ne comprends pas, comment est-ce possible ?

— Arrêtez votre comédie, vous avez tué Nadia Bolcho et votre frère Michel Dumoulin.

— Ah non, ne mettez pas sur le dos les meurtres. J’aimais Nadia, nous avons couché ensemble le jour du meurtre, la seule fois.

Richard cacha son visage et éclata en sanglots.

— Nous aimions comme avant. Si je n’avais pas…mes bêtises de jeunesse ! Nous serions ensemble.

Ses larmes étaient réelles, ses yeux rougissaient. Il sécha son visage d’un geste de la main. Il se lamentait de la perte de Nadia. Il narra des souvenirs avec elle. Son amour pour elle était intacte. Il la voyait que le week-end, il restait à l’internat la semaine. C’était une manière pour ses parents de le recadrer et se tenir tranquille. Mais les démons revenaient toujours et il s’éloigna d’elle pour la protéger des mauvaises relations autour de lui. Son incarcération mit fin à tout. Une fois dehors, ce fut une résurrection grâce à Bruno. Le seul qui instaura des règles strictes pour le tenir à carreau pour garder son emploi.

— Je n’avais aucune raison pour la tuer.

— Et votre frère ?

— Mes liens ont dégénéré avec lui. J’étais le vilain petit canard de la famille.

— D’après votre curriculum vitae, je comprends.

— Il aurait été le seul héritier de la famille.

— Un mobile pour un crime.

Richard s’énerva.

— Je ne suis pas très réceptif par rapport à ma famille. Je suis mort pour eux.

— Que faisiez- vous le jour du crime entre 20 heures et 4 heures du matin ?

— Vous voulez vraiment me mettre les meurtres…

— C’est une question à poser pour vous rayer de la liste des suspects.

Richard ôta la feuille d’aluminium qui entourait un morceau de pain. Il croqua à pleine dent. Il mâcha et mit un temps à répondre.

— J’étais ici tout seul, personne ne pourra confirmer mon alibi.

— Et Marlène Hérésie, vous connaissez.

— C’était la femme de mon patron avant de divorcer. Pourquoi ?

— Elle doit encore 35 000 euros.

Richard but une bière au goulot.

— Oui, c’est passé sur les éditos.

— D’ailleurs, quelqu’un a montré une cagnotte pour confisquer l’argent qui aurait dû lui revenir !

Richard détourna la tête et fit semblant de chercher quelque chose. Il se gratta l’oreille. Joël rajouta :

— Cet argent ne sera pas restitué à Marlène Hérésie. D’ailleurs, vous entendu peut-être parler du nom de Jérémie Dosso.

Richard répondit rapidement sans le regarder en face, il prit un papier et le mit à la poubelle.

— Non.

Répondre aussi vite étonna le policier avec autant de fermeté.

— Et sur votre patron Bruno Hérésie ?

— Rien de particulier.

— Ou censurer pour vous.

Richard soupira.

— C’est le seul …

Joël le coupa.

— Vous me l’avez déjà dit. Il n’est pas exclu qu’un membre de l’entourage soit impliqué, j’élargis mon champ de vision.

— Il y a bien un truc étrange, mais comment dois-je le traduire ?

— C’est à moi d’en juger.

— J’espère ne pas avoir d’ennuis.

— Vous avez plutôt intérêt à me le dire…

— Bon, ça va…

***

Après le départ de Marlène, l’heure de fermeture approcha. Deux ouvriers mécaniciens quittèrent leurs postes de travail. L’un d’eux alla aux toilettes. Bruno retint Richard et le prit à part. Richard était prêt à se changer. Richard regarda si ses collègues le voyaient. Il se douta l’objet de cette conversation. Marlène était sûrement en cause. Il avait le flair et l’intuition pour détecter les ondes négatives ou positives. Il devait un comportement irréprochable. Bruno le tenait à l’œil depuis sa libération. Il lui proposa un logement au-dessus du garage et aussi un travail. La famille de Richard lui tourna le dos et même son frère Michel. Michel ne désirait pas ébruiter sur ce frère voyou qui avait commis divers délits. Un jour, il fut pris par la police. Bruno ne dévoilait pas tout sur Marlène et sa motivation à vouloir voir cesser son association. Rien n’était le fruit du hasard. Bruno n’avait pas proposé un logement sans arrière-pensées ni par compassion. C’était pour un but bien défini.

— Tu ne devais pas avoir de contact avec Marlène.

Piqué au vif, Richard se défendit.

— Tu n’étais pas là lorsque l’assurance a appelé. Une fois sur place, que voulais-tu que je fasse ?

Bruno réfléchit et s’avoua vaincu.

— Elle t’a reconnu, je suppose.

— Oui et alors ?

— J’espère que tu n’as pas parlé !

— Nous n’avons pas beaucoup échangé. Elle ne m’a même pas parlé de ses soucis.

— En parallèle, ça t’aurait plu de la séduire.

Richard vit rouge, il serra des poings prêts à lui donner une rouste. Il trembla et ses yeux se remplirent de larmes. Il était du genre réactif et bagarreur. La prison l’avait rendu un homme plus rustre. Son ancien amour de jeunesse le changea, mais les vieux réflexes revenaient de temps en temps.

— Comment peux- tu oser me dire ça ? Tu sais qui j’aimais. Elle est morte par ma faute.

— Tu ferais mieux te servir de ta colère et ton chagrin dans une action plus constructive.

— Oui, ben, j’ai assez donné avec tes histoires. J’ai perdu mon frère par tes bêtises !

— Je n’imaginai pas cette tournure. Tout nous a échappé !

— Tu n’as pas assuré. Je ne sais pas ce que tu as contre Marlène, mais à présent, je suis en dehors de tout ça.

Richard fit demi-tour vers son vestiaire.

— Richard, tu es mouillé jusqu’au cou, nous sommes dans le même bateau et nous coulerons ensemble.

Bruno l’interrompit dans sa marche en mettant devant lui.

— Tu as vu tes propres intérêts pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Une revanche sur ton passé. Elle t’a laissé tomber au moment où tu avais besoin d’elle.

Richard se calma et perdit son agressivité. Bruno lui donna une tape sur l’épaule.

— Moins tu lui parleras, mieux ce sera et tu n’auras rien à craindre par la suite.

— Serait- ce une menace ?

— Un avertissement, je ne serai pas toujours prévenant. Si tu ne veux pas être compromis, tiens-toi à carreau. Désolé, j’ai quelqu’un à voir.

— Je le suis déjà, ne crois-tu pas ?

— Fais-toi discret, suis-je plus clair ainsi ?

— C’est surtout pour toi, pas pour moi, tu n’as rien à fiche.

— Je n’ai pas le temps de m’attarder sur ton cas.

— Tu as raison. Tout tourne autour de toi.

Bruno se garda bien de lui répondre. Richard le provoquait et ne demandait qu’à le cogner.

— Tu fermes derrière moi et bonne soirée !

Bruno se dépêcha pour aller voir Monique. Elle avait ses habitudes avec son mari. Le couple de retraités se donnait beaucoup pour Marlène, c’était même devenu leur principale occupation. Monique consacrait toute son énergie et cela lui tenait à cœur. Elle estimait aussi Marlène pas assez terre à terre par ses divaguements.

Les volets étaient fermés, la lumière passait à travers. Les odeurs de cuisson se sentaient, un plat mijotait. Le jardin était impeccable et bien entretenu. Aucune mauvaise herbe ne poussait. Des épingles à linge restaient sur le fil. Les réverbères éclairaient la rue. Le froid de l’hiver glaçait les mains de Bruno. Il sonna à la porte. Monique l’accueillit, elle portait son tablier. Installé sur son fauteuil, André écoutait son émission quotidienne, mais qu’il vit Bruno, il baissa le son. C’était un jeu avec Nagui « N’oubliez pas les paroles ». André proposa une boisson, Bruno accepta un verre de Porto. Monique apporta des gâteaux d’apéritifs. Par politesse, Bruno s’intéressa à eux en prenant de leurs nouvelles. Monique vérifiait les cuissons de temps en temps. Puis le moment fatidique et crucial, l’objet de sa venue allait s’étendre pendant plusieurs minutes. Ne pas l’aborder le mettrait dans une insatisfaction personnelle. Marlène le nourrissait de divers sentiments. Elle devenait son moteur. Son combat n’était pas semblable. Il échafaudait d’autres desseins. Le sujet était épineux et les prises de positions de chacun pouvaient envenimer la conversation. Bruno évitait cela et caressait dans le sens du poil Monique. Il ne souhaitait pas dévoiler son jeu et mettre cartes sur table. Bien au contraire, il procéda finement en testant Monique pour connaître son opinion sur Marlène. Elle ne lui cacha pas le besoin d’avoir quelqu’un derrière son dos ou une personne qui prendrait les rênes. Bruno se frotta les mains, c’était ce qui désirait entendre. En parfait accord, Monique se dirigeait dans son sens.

— Comment se passe-t-il avec Marlène ?

— Tout se passe bien, elle a des personnes sur Facebook qui l’aident, dont une qui compose des textes sur sa page depuis cinq ans. Elles sont amies. Mais son écriture est une véritable catastrophe, elle ne corrige pas assez cette Sylvie. Marjorie n’est pas mieux. Ce n’est pas vraiment à mon goût forcément, cela devient presque commercial. Marlène lui a laissé toute la liberté et carte blanche.

— En effet, c’est embêtant, ce n’est pas en sa faveur.

— Non, des relations virtuelles, cela n’a aucune valeur.

— Mais Marlène ne dit rien.

— Ces filles ne sont pas sur place.

— Contrairement à toi Monique.

— Oui.

Bruno lança un hameçon.

— Il faudrait quelqu’un comme toi derrière elle.

Monique apprécia de la confiance qu’il avait en elle.

— Marlène a toujours tendance à tout déléguer, mais elle ne choisit les bonnes personnes.

— Il serait évident que tu serais plus apte. Il serait normal de prendre le relais et t’imposer entre elles.

Bruno la flatta encore une fois.

— Et même avec Marlène.

L’idée cheminait dans la tête de Monique, André était spectateur et un regard scrutateur. Bruno eut un sourire triomphant. Il poursuivit dans sa tactique.

— Il faut lancer une bombe dans ce nid de fourmilière et que Marlène s’entoure de personnes efficaces et savent de quoi elles parlent. Tu as tout à fait le profil qui correspond à cette fonction. Marlène n’assure pas administrativement.

— Tu peux reprocher ce que tu veux Bruno, mais elle a la fibre…

— Monique, ce n’est pas suffisant ! Je te parle argent ! Elle réagit trop tard.

Monique se désaltéra. Elle ne nia pas les faits.

— Tout dépend de toi Monique, tout repose sur toi. Ta décision changera le cours de ta vie. Encore une fois, ta décision t’appartient,

Monique n’était pas en désaccord et l’envie de satisfaire son ego et d’être à l’origine d’un succès serait du pain béni. Marlène ne se manifestait plus sur Messenger depuis quelques jours. Des personnes lui reprochaient son absence et même Séverine se lassait.

— Je ne peux pas agir derrière son dos.

— Elle ne t’en voudra pas, tu sauras enjoindre la nécessité d’un recadrement. Tu as la tchate pour la confondre sur son manque de sérieux de se fier à des étrangères.

Monique se tourna vers André et supplia du regard pour participer et donner son avis.

— André, tu ne dis rien.

— Je suis dans la phase réflexion Monique.

Monique s’efforça de rire nerveusement.

— Tu ne prends pas position comme d’habitude !

Monique se leva.

— Que dirais-tu de manger avec nous Bruno ? J’ai assez pour trois.

Bruno ne refusa pas.

— Que penses-tu de mon point de vue ?

— Tu ne dis que la vérité, c’est bien triste pour Marlène, mais je vais reprendre les choses en main. Un peu de ménage dans ses relations virtuelles, ça ne lui fera pas de mal. Elle est si naïve et ne voit pas le mal autour d’elle. Les personnes ne sont pas toujours bien attentionnées.

— L’idéal serait la fin de son association.

— Je ne compte pas là-dessus par contre.

Monique apporta les couverts et les posa sur la table. André la rejoignit dans la cuisine. Il était un peu affolé et s’agitait dans tous les sens. Monique s’agaça et le questionna sur son comportement.

— Monique, es-tu sérieuse ?

— Marlène a besoin d’une personne au- dessus d’elle. Elle manque d’initiative. Je reconnais que si Sylvie n’avait pas été là, ce serait pire. Et encore, tous ses animaux n’ont pas de parrainages.

— Si tu intercèdes…

Monique lui coupa.

— C’est pour le bien de Marlène. Ne t’inquiète pas, ça ira, elle comprendra lorsque je lui expliquerai.

— Il te monte la tête !

— Je ne suis plus une gamine ! File dans la salle avec un plat, il va se demander ce qu’on complote.

Monique dévia un autre sujet. Ils s’étendaient déjà depuis plusieurs minutes. Bruno obtenait son Graal, c’était suffisant. Monique lui rappela les souvenirs ensemble.

Lorsque Bruno partit de chez elle, Monique discuta avec Andrée. Elle se rétracta de trahir Marlène et préféra de mettre les choses au point avec elle. Son mari fut soulagé, mais intrigué par Bruno. Il ne cherchait pas à l’aider.

— Bon, ben, demain, je lui en parle. Je ne lui dirai pas pour Bruno.

— Oui, dans quel camp est-il ? Je ne parviens pas à le définir.

Monique débarrassa la table et déposa tout dans l’évier.

— On lavera demain, je suis claquée !

— Tu as raison, il est plus de minuit.

André et Monique renoncèrent à la vaisselle et montèrent se coucher.

Au petit matin, Monique avait cogité toute la nuit. Elle touilla dans son bol de café. Elle était muette comme une carpe avec son mari encore accaparée dans ses pensées sur Marlène. Elle frotta ses yeux encore dans le brouillard. Le sommeil fut court, elle avait peu dormi, mais d’attaque pour voir son amie. Les relations virtuelles de Marlène connaîtront bientôt un bouleversement. Marlène ne voudra pas suivre sa consigne, alors ce sera elle qui l’annoncera.

***

Le sol ne se détrempait pas les averses successives de cette semaine. Les eaux fluviales formaient des flaques dans les trous. Cela devenait boueux. La pluie tambourinait les fenêtres. Je n’étais pas bien loti avec les inconvénients d’être retirée de la ville. La propreté n’était pas de mise avec ce temps. Presque insomniaque depuis les meurtres de Michel et Nadia. De plus, l’argent qui manquait Mes cernes se creusaient de plus en plus et pâle par mes nuits blanches. Je m’agitai et bougeai dans mon lit sans trouver le sommeil. Plus sur Facebook, j’attirai les foudres de Sylvie. Monique vint me voir encore, je n’avais pas trop envie d’échanger avec elle, mais je ne lui fermais jamais la porte au nez. Je lui proposai du café, mais elle refusa. Elle commença par m’épiloguer sur Marjorie, Sylvie et Guillaume en les qualifiant d'inutiles, car elles n’étaient pas sur le terrain avec moi. Les écrits de Sylvie parlaient trop d’argent et pas assez de mes animaux et mon tort de lui laisser toute cette liberté. Il fallait des personnes réelles et non lointaines, je devais m’en séparer. Son discours fut succinct, mais je compris entre les lignes. Elle était directe, elle reprendrait le flambeau après Sylvie. Cela renouvellerait la page et attirerait de nouveaux lecteurs. Selon elle, mon cas insipide, car il n’était pas unique, personne n’avancera le fonds des 35 000 euros restants. Elle me demandait de rompre une relation existant depuis cinq années. Je ne reprochais rien à Sylvie elle avait son petit caractère, mais elle redressait mon association. Je contestai et Monique monta le ton, mais je devenais haïssable par cette chicane qui naissait entre nous. Je ne devais pas donner cette liberté à une étrangère. Sylvie n’était pas une, j’étais atterré par son attitude.

J’aurais bien envoyé paître, car mes humeurs subissaient des variabilités.

La fatigue et le surmenage me rendaient inconstante et surexcitée.

Une vraie pile électrique.

Cette histoire me prenait la tête.

— Marlène, tu n’as pas le choix et entoure-toi de personnes de confiance qui sont près de toi.

— Elle a accompli un sacré travail pour moi. Sans elle et Marjorie, je serai déjà dehors !

— Je suis plus susceptible d’actualiser ta page, elle serait bien plus claire et sans aucun défaut et avec de nouvelles images. Elle te réclame des nouvelles et tu constates bien ton incapacité de répondre à ses demandes. J’ai juste à venir chez toi pour établir un bilan.

J’étais à stade à être démunie d’arguments pour me défendre. J’étais épuisée par ces batailles. Monique s’impliquerait davantage et cela lui tenait à cœur. C’était amoral de part et Monique trancha à ma place par mon incertitude. J’étais incapable de lui annoncer la fin de notre étroite collaboration. Je me sentais lâche comme je l’avais toujours été.

— Je lui parlerai en ton nom.

Je fléchis, j’avais honte. Monique ne se démonta pas et tapa son message en ma présence :

— Bonjour Sylvie, depuis cinq ans, tu portais la responsabilité d’animer la page de Marlène, mais aujourd’hui, je te relève de cette fonction, tu n’auras plus ce poids sur toi. De plus, j’ai plus les qualités acquises et de compétence pour remplir cette tâche. Marlène te remercie pour le travail accompli, elle est en parfait accord.

Je rêvais de nous réunir tous ensemble autour d’un barbecue avec de la musique folklorique lorsque tout serait terminé. Monique dévastait tout sur son passage. Déjà, une altercation se déchaîna entre Guillaume et Monique pour une babiole. J’avais privilégié Monique au détriment de Guillaume. Guillaume et Sylvie ne digéraient toujours pas et la nouvelle n’étonna pas Sylvie. Elle s’attendait qu’un jour vienne son tour avec Monique. Elle n’apprécia pas qu’elle s'immisce dans mes relations pour nous diviser. Elle les abattait comme un château de cartes. Monique me lut à haute voix leurs correspondances.

— Bonjour Monique. J’ai aidé Marlène avec bon cœur pendant toutes ces années. Si je n’avais pas été là, Marlène n’aurait même pas de parrainages et d’adhésions. Elle n’avait rien à la base et ne communiquait pas avec les gens. Il fallait la secouer pour avoir des informations. Je gérais tout. Elle est insouciante et inconsciente, dans sa bulle. Je n’ai pas beaucoup de reconnaissance de sa part et me jeter comme un vulgaire détritus putride est révoltant.

— Oui vos écrits n’étaient pas parfaits.

— Chère Monique, je vous remercie de vos compliments, ça me touche beaucoup. Cependant, je tiens à vous dire que pendant plusieurs années, j’ai été présente auprès de Marlène, je l’ai soutenue dans toutes ces démarches et pour son association. Elle n’est sans doute pas très fine pour m’avoir gardée. Vous arrivez comme un messie qui va accomplir un miracle.

— Je n’ai cette prétention- là, mais j’ai apporté ma pierre à son édifice.

— Nous avons réussi à repousser l'échéance une première fois, mais nous ne réussirons pas une deuxième fois.

Monique se réprima sa colère dans son écrit, elle trépigna.

— Elle se croit indispensable ! Le mérite ne revient pas qu’à vous.

— Vous savez, nous ne sommes pas bêtes, votre jeu n’a plus aucun secret pour personne.

— Ayez le courage d’aller jusqu’au bout de vos propos.

— Vous ne me faites pas peur, MDR. Vous aimeriez porter la couronne, être la reine des abeilles. J’espère seulement que Marlène choisit bien son entourage. Sur ces bonnes paroles, bonne continuation. Adieu.

Je discernais bien Sylvie, elle extériorisera son indignation. Sans aucune surprise, j’avais droit à sa foudre.

— Bonjour Marlène, je te contacte suite à ta demande par le biais de Monique. C’est scandaleux. Depuis que Monique s’est introduite dans notre groupe, elle a voulu scinder. Tout à commencer par Guillaume, il se dévouait, prenait des initiatives et donnait des conseils alors que lui-même traversait des difficultés pour son association. Avec notre trio composé de Guillaume, Marjorie et moi-même nous avions à cœur de mener cette campagne pour que tu puisses avoir un toit sous la tête. Je n’avais peut-être toutes les capacités requises à ton goût, mais tu ne m’as pas facilité en ne répondant pas à mes questions urgentes. J’ai failli démissionner, mais j’ai résisté. Je croyais à ton amitié, mais je me trompai. Monique te mène à la baguette ne t’en déplaise pas apparemment. Je te souhaite bon vent.

***

—Pourquoi êtes-vous « mouillé jusqu’au cou » avec Bruno ?

Richard se racla la gorge et déglutit. Il croisa ses bras et ses jambes, il se pinça les lèvres. Après un moment d’hésitation, Richard argumenta sur cette cagnotte au nom de Jérémy Dosso. Il ne partait pas d’une mauvaise intention, mais Marlène ne devait pas le savoir. Ce faux nom était en accord avec Bruno. Cet argent lui serait revenu par le biais de Bruno. Seulement, ils n’avaient pas prévu une dénonciation, des coups de fils sur le téléphone portable. Ils étaient espionnés.

—Pourquoi seriez-vous fautif de la mort de Nadia ?

—Quelques heures avant, nous étions ensemble, on n’aurait pas dû se quitter. Je suis vraiment un imbécile.

—Bruno Hérésie aurait toujours des sentiments pour son ex-femme.

—Pas de doute avec un brin de jalousie et possessif.

—Un cocktail déclencheur à beaucoup…

—Excusez-moi moi, mais ma hiérarchie va ameuter et ce n’est pas très bon pour moi, si vous n’avez d’autres questions.

—Bruno Hérésie vous…

—Oui...

Joël le remercia et écourta l’entretien. Il l’avait suffisamment retenu.

—Peut-être devrais-je me pencher sur Bruno Hérésie ?

Un SMS parvint : ce n’était pas les empreintes de Richard Dumoulin sur l’arme, elles étaient inconnues au fichier. Bruno avait peut-être un mobile pour tuer Michel. Peut-être voyait-il Michel comme un rival encombrant ?

***

Joël fit son rapport, la dernière personne ayant vu et parlé à Nadia et Michel et l’assassin. Marlène était sur place et il y avait deux cadavres. L’arme de Richard Dumoulin a été utilisé par quelqu’un de son entourage, cela ne pouvait pas être Michel Dumoulin, le seul qui pouvait subtiliser était Bruno.

—Franck, je pensais à un truc.

—Dis-moi tout.

—Et si Bruno Hérésie était le meurtrier ?

—Développe !

—Bruno apprend que Michel Dumoulin avait des vues sur son ex-femme, étant encore amoureux d’elle…

—Il aurait tué Michel Dumoulin...

Franck fit la moue.

—Si tous les hommes réagissaient comme ça…

—Tu rigoles Franck, c’était facile pour Bruno Hérésie de se fournir le révolver de Richard, d’ailleurs, s’il héberge Richard Dumoulin, il y a bien une raison !

—Quoi ? C’est à cause de son ex-femme ?

—C’est ça.

—Vu le passé de Richard Dumoulin, ce n’est pas inepte.

Le commandant Charreau s’introduisit dans leurs conversations.

—Vous étiez sur place capitaine Bruni, pourquoi ne l’avez-vous pas interrogé sur son emploi du temps ?

—Il n’était plus là et je me disais d’abord localiser son téléphone portable, ses SMS, sa boîte mail, réinterroger son ex-femme sur son caractère, son antécédent.

—Il va falloir mettre la turbine en tout cas, j’ai du monde derrière moi si vous me comprenez, lieutenant Bidier, cela ne vous dérange pas de réinterrogez Marlène Hérésie ?

—Non.

—Parfait. Capitaine Bruni, je vous confie le reste et tenez-moi au courant.

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