Chapitre 1 - La chambre d'échos pour briser la glace

2 minutes de lecture

Quoi qu'il ait appris, quoi qu'il ait vu Hector ne savait plus. Avait-il déjà traversé ces rues ? Posé son regard sur cette maison mansardée ? Chaque pas semblait l'éloigner un peu plus de ses souvenirs, et pourtant. Et pourtant rien n'était plus familier pour lui que cette ville où il avait grandi.

J'aimerai pouvoir écrire que les parents d'Hector était arrivé dans cette ville pour accomplir quelconque dessein, mais, à l'évidence, il n'en était rien. Si vous posiez la question à son père, vous auriez un avis tout à fait différent. Je suis objectif, et ne croyez pas un mot de ce qu'il dit :

"Je suis arrivé ici pour rejoindre un escadron de l'armée de l'air britannique, la RAF ou comme j'aime l'appeler, la Royale Air Force. Le commandant Pimmers avait demandé ma mutation pour que je transmette aux jeunes pilotes téméraires quelques techniques de combat"

Non, son père n'a pas été un héros militaire. Au contraire, il était gratte-papier pour l'agence de gestion de l'eau de la ville. Il avait peut être inventé l'eau chaude, mais aucune technique de combat à son actif.

En somme, ses parents étaient arrivés ici sans raison, et Hector aujourd'hui, errait sans raison. Il pensait à ses premiers pas d'écrivains, marqués à l'encre noir sur la première page de son journal

          Journal - 12 décembre 1932

La chambre d'échos est une technique d'écriture qui consiste à prendre les recueils de poésie de sa bibliothèque, à parcourir les pages, et à noter les vers sur lesquels votre oeil s'arrête.

Laisser l'instinct choisir les phrases qui vous frappent. Un matin vous serez touché par le lyrisme de Victor Hugo, un soir par la brutalité de Nietzsche (oui, il a écrit de la poésie). Aucune régularité. Et si la phrase inscrite sur la quatrième de couverture vous heurte, alors notez-là.

Sans aucune explication logique, vos notes finiront par se tisser entre elles. Vous finirez par construire des vers qui ont du sens. Bien qu'étrange, c'est une technique d'écriture utile pour qui souhaite se lancer dans l'écriture et expérimenter le lâcher-prise qu'elle suppose. Voyez plutôt :

Où l'Indécis au Précis se joint, forcez jusqu'aux mille cris élancés, comme Hippolyte au cap du Zéphyr

Qu'importe le soleil ? Vous n'attendez rien des jours, rien du tableau changeant de votre peine et de votre plaine

Au repos même, toujours au travail condamné, vous regrettez votre jeunesse, Celle qui fut votre plus bel orage, traversé ça et là par de brillants soleils.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Paul Lorens ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0