Chapitre 2.1 : L’ ONU
Jérémy Chapi :
Nous arrivâmes enfin devant le bâtiment de l’ONU. Une immense arche, symbole imposant de cette institution, marquait l’entrée principale. Au sommet, l’inscription "UNITED NATIONS" était gravée en lettres majuscules, avec leur emblème bien connu en son centre. Devant cette arche, une forêt de drapeaux représentant les nations membres s’agitait légèrement au gré du vent. Il y en avait tant que les énumérer aurait pris des heures.
Devant l’édifice, une foule considérable était rassemblée, composée de journalistes, de représentants d’organisations diverses et de curieux, tous tenus à distance par des barrières de sécurité et des gardes armés. La tension et l’effervescence dans l’air étaient palpables.
La voiture s’arrêta, et je pris une profonde inspiration. Le président Atlas fut le premier à descendre, sa démarche sereine et assurée contrastant avec l’agitation qui l’entourait. Avant de sortir, il se tourna légèrement vers moi et déclara avec un sourire énigmatique : « Bienvenue dans la cour des grands. »
Je le suivis du regard alors qu’il descendait les marches. Puis ce fut au tour de Natali, qui sortit avec son élégance habituelle. Enfin, je pris mon courage à deux mains et m’apprêtai à affronter les flashs des appareils photo qui crépitaient frénétiquement. Cette fois, l’intensité de leur éclat me surprit davantage qu’à l’aéroport, presque aveuglante.
Une fois dehors, nous nous plaçâmes tous les trois côte à côte pour une nouvelle séance photo officielle. Atlas, toujours maître de lui-même, fixait les caméras avec ce calme naturel qui semblait faire partie intégrante de son personnage. Natali, quant à elle, affichait un sourire mesuré, parfaitement dans son rôle. Quant à moi, je tentai de garder une expression détendue malgré le tourbillon médiatique autour de nous.
Lorsque la séance photo fut enfin terminée, nous avançâmes en direction de l’entrée principale. L’atmosphère devint plus solennelle à mesure que nous nous approchions. Je savais ce qui m’attendait à l’intérieur : le Hall du Multilatéralisme, où les présidents et représentants de 190 pays nous attendaient déjà pour cette réunion cruciale.
Une fois à l’intérieur de l’édifice blanc immaculé, nous fûmes guidés à travers des couloirs lumineux et impeccablement entretenus. Chaque pas résonnait légèrement, amplifiant l’atmosphère solennelle qui régnait dans ce lieu chargé d’histoire. Arrivé à un croisement, le président Atlas nous quitta pour prendre place dans la salle de conférence, où l’attendait son siège désigné parmi les représentants des nations.
Avant de se séparer, il me tendit la main pour une dernière poignée. « Bonne chance, Jérémy. Vous êtes prêt pour ce moment. »
Je saisis sa main fermement, un sourire sincère aux lèvres. « Merci, Monsieur le Président. Je ne serais pas là sans votre soutien. »
Il hocha la tête avec son calme habituel avant de disparaître au détour du couloir. Natali et moi poursuivîmes notre chemin, remontant les longs corridors jusqu’à une grande pièce qui nous servait de salle d’attente avant l’appel à comparaître devant les nations.
En entrant dans la pièce, mes yeux furent immédiatement attirés par un objet intrigant au centre de la pièce. Posé sur un élégant chariot à roulettes doré, un objet rond et imposant semblait dissimulé sous une couverture noire épaisse. Le chariot, soigneusement orné, tranchait avec la sobriété des lieux. Autour, plusieurs gardes armés restaient immobiles, leur vigilance palpable.
« Je vois que notre colis est arrivé à bon port, » murmurai-je avec un brin d’ironie, observant la scène.
Natali s’approcha des gardes, engageant une conversation discrète pour vérifier les détails de la sécurité. Quant à moi, je me laissai tomber dans l’un des fauteuils de style Renaissance disposés le long du mur. Le bois sculpté et les coussins en velours ajoutaient une touche d’élégance à cet espace sobre.
Je sortis ma tablette, cherchant une distraction pour apaiser mon esprit. La connexion s’établit rapidement, et le visage familier de ma fille Iris apparut à l’écran. Son sourire m’apporta un soulagement instantané, comme un ancrage dans cette journée où la pression atteignait son apogée.
« Nous y sommes, ma fille. L’une des étapes les plus compliquées, » murmurai-je, sentant une pression monter dans mon ventre, comme un nœud impossible à défaire.
« Tout va bien se passer, père. Je sais que tu vas faire du super boulot, » répondit-elle d’une voix calme, teintée d’un enthousiasme sincère.
Je pris une profonde inspiration, laissant mon regard errer un instant vers le chariot au centre de la pièce. L’objet dissimulé sous une couverture noire semblait peser plus lourd que jamais, non seulement sur son support doré, mais aussi sur mes épaules. « Je l’espère… Tout est en place, ma chérie. Il ne reste plus qu’à attendre notre tour… et à espérer que tout se passe bien. »
Un bruit sec, des coups contre la porte, retentit soudain, résonnant dans la pièce comme un coup de fusil. Un garde s’avança pour ouvrir, et une voix annonça que c’était à notre tour. Je sentis une goutte de sueur couler le long de ma tempe. Ce n’était pas le moment de perdre le contrôle.
C’est alors que je sentis une main ferme mais rassurante se poser sur mon épaule. Je me tournai pour voir Natali, qui me tendait un mouchoir blanc bordé d’une fine dentelle. « Détendez-vous. Ce n’est pas le moment de paniquer, » dit-elle, d’un ton calme mais autoritaire, qui semblait taillé sur mesure pour apaiser et remettre dans le droit chemin.
Je m’essuyai rapidement le front avec le mouchoir, remerciant intérieurement sa présence inébranlable. À ma grande surprise, elle s’approcha et attrapa ma cravate, la resserrant doucement mais fermement autour de mon cou pour la remettre parfaitement en place.
Intrigué par tant de minutie, je ne pus m’empêcher de lui poser la question qui me brûlait les lèvres. « Pourquoi faites-vous tout cela ? »
Elle resta silencieuse un instant, ajustant les plis de ma veste, avant de répondre d’un ton légèrement froid, rappelant le soldat en elle. « Parce qu’on me l’a ordonné. Et je remplis mes missions. »
Ses mots, bien que simples, résonnèrent en moi comme une vérité brutale. Je baissai les yeux un instant, déçu mais non surpris. « C’est bien dommage, » murmurai-je avant de détourner le regard.
Elle ne répondit rien, et je me dirigeai vers la porte, le cœur alourdi mais la tête haute. Natali se plaça à ma droite, tandis que les soldats derrière nous poussaient le chariot contenant l’objet si précieux. Nous franchîmes les derniers mètres jusqu’à la grande porte principale, imposante et ornée, qui s’ouvrit lentement avec une gravité presque cérémoniale.
Une voix claire et formelle retentit à travers les haut-parleurs, résonnant dans la salle. « Nous accueillons maintenant Monsieur Jérémy chapi, représentant d’Atlantide, invité à présenter sa proposition devant cette assemblée.»
Je fis un pas en avant, levant les yeux pour contempler l’immense salle. Les sièges, disposés en arc de cercle, étaient tous occupés par des dirigeants représentant les nations du monde entier. Parmi eux, je reconnus le drapeau de ma patrie d’origine, la France, ainsi que les emblèmes bien connus des États-Unis et de la Russie. Tous les regards convergeaient vers moi : certains empreints de curiosité, d’autres de scepticisme, et quelques-uns froids, presque indéchiffrables.
Je pris une profonde inspiration, sentant le poids écrasant de l’instant. Chaque pas que je faisais résonnait sur le sol marbré, amplifiant l’écho de ma propre nervosité. C’était le moment de faire entendre ma voix, de prendre ma place sur cette scène mondiale.
Accompagné de mon escorte, je me dirigeai lentement vers le pupitre, positionné au centre pour offrir une visibilité maximale à tous les membres présents. De part et d’autre, les sièges des dirigeants formaient un demi-cercle imposant, accentuant l’impression d’être scruté de toutes parts. Je m’efforçais de garder une attitude neutre, même si la pression montait en moi à chaque seconde.
Arrivé au pupitre, je m’arrêtai un instant, posant mes mains légèrement tremblantes sur les bords pour me stabiliser. À ma droite, le chariot doré contenant l’anneau céleste était positionné avec soin, toujours recouvert d’une bâche noire. À ma gauche, Natali, stoïque, gardait son regard fixé droit devant elle. Je pris une dernière inspiration profonde, cherchant à calmer mon esprit, puis levai les yeux vers l’assemblée.
« Mesdames et Messieurs, dirigeants de vos nations respectives, je me présente : Jérémy Chapi. Si je me tiens aujourd’hui devant vous, c’est pour vous soumettre une proposition d’échange pacifique, un projet qui, je l’espère, pourra transformer notre avenir commun. »
Ma voix, amplifiée par les haut-parleurs, résonna dans l’amphithéâtre. Je marquai une pause, prenant soin d’observer les réactions autour de moi. Chaque dirigeant portait des écouteurs pour suivre la traduction en temps réel de mes propos. Certains échangeaient des regards discrets, tandis que d’autres restaient impassibles, attentifs mais prudents.
Je levai légèrement la main, indiquant aux gardes d’enlever la bâche qui recouvrait le chariot. Ils s’exécutèrent rapidement, dévoilant l’anneau céleste. Avec ses 1 mètre de diamètre, il trônait au centre comme une œuvre d’art futuriste. Une lumière douce et diffuse émanait de sa surface, éclairant doucement les alentours. L’amphithéâtre sembla suspendre son souffle.
Des murmures parcoururent la salle. Même à cette distance, je pouvais percevoir la lueur de surprise dans les regards de certains dirigeants. Les plus sceptiques inclinaient légèrement la tête, comme pour mieux évaluer ce qu’ils avaient devant eux.
Je repris la parole, avec une voix plus assurée cette fois :
« Ce que vous voyez ici n’est pas seulement une avancée technologique. C’est un symbole. Un symbole de ce que nous, en Atlantide, avons développé pour répondre aux défis de notre époque. Ce que je vous propose, Mesdames et Messieurs, c’est une collaboration. Une opportunité d’échanger savoirs et ressources dans un esprit de paix et de progrès. »
À peine avais-je terminé ma phrase qu’un brouhaha s’éleva dans l’amphithéâtre. Des discussions animées éclataient parmi les dirigeants. Certains semblaient intrigués, d’autres sceptiques, mais tous étaient captivés par ce que je venais de présenter. La tension dans la salle était palpable.
Un silence relatif s’installa lorsque le président chinois, d’un geste autoritaire, demanda à prendre la parole. Il se leva, ajustant son micro, et me fixa avec un regard perçant avant de poser une question d’une voix calme mais pénétrante :
« Que voulez-vous en échange de cette technologie ? »
L’écho de sa question résonna dans la salle, attirant tous les regards vers moi. Je pris une courte pause, laissant mes pensées se rassembler. C’était une question clé, et je savais que ma réponse devait être mesurée pour éviter de susciter trop de méfiance. D’un ton réfléchi, je répondis :
« Effectivement, je suis prêt à vous fournir cette énergie. Mais cela ne sera possible que sous certaines conditions. »
Au même moment, des documents détaillant ces conditions furent transmis à l’ensemble des dirigeants via leurs tablettes, en synchronisation avec mon discours. Les écrans s’illuminèrent, et une série de points précis, rédigés avec soin, apparut devant eux. Ma tablette, posée sur le pupitre, affichait le visage souriant d’Iris qui leva discrètement ses deux pouces en signe d’encouragement. De son côté, Natali, toujours aussi stoïque, observait la scène du coin de l’œil, impassible.
Je poursuivis, essayant de capter l’attention de chaque dirigeant :
« Ces conditions ne sont pas là pour limiter votre souveraineté, mais pour garantir que cette énergie serve exclusivement à des fins pacifiques et contribue au progrès collectif. Voici les principales conditions que je souhaite établir : »
La création d'une Principauté Riveria :
« Un territoire souverain dédié au développement, à la régulation et à la supervision de cette technologie dans un cadre neutre et international. »
La mise en place d’ambassades énergétiques :
« Chaque nation souhaitant bénéficier de cette technologie devra accueillir une ambassade où les anneaux célestes seront installés pour alimenter leurs infrastructures. Ces ambassades garantiront une transparence totale dans l’usage de l’énergie fournie. »
L’interdiction formelle d’utiliser cette énergie à des fins militaires :
« Aucun pays ne pourra détourner cette ressource, fournie par Riveria, pour concevoir ou alimenter des armes. Toute infraction entraînera une suspension immédiate et complète de l’accès à l’énergie. »
Ces grands principes, accompagnés de nombreuses autres lignes détaillant des aspects politiques et techniques, étaient désormais à la disposition de chaque dirigeant sur leurs tablettes. Ces documents avaient été soigneusement rédigés par ma fille et moi, dans l’espoir de créer un équilibre qui conviendrait à tous.
Je fis une pause, laissant les dirigeants absorber ces informations. Certains consultaient déjà les documents avec attention, tandis que d’autres échangeaient à voix basse, le visage marqué par une réflexion intense. Les réactions variaient : surprise, scepticisme, curiosité, et parfois une pointe de méfiance.
Prenant une courte inspiration pour recentrer l’attention, je repris d’une voix posée :
« Mesdames et Messieurs, ces conditions sont essentielles pour éviter tout abus et garantir que cette technologie serve exclusivement des objectifs pacifiques. Chaque pays signant l’accord, et en particulier la clause 3, pourra bénéficier de cette énergie. »
Je marquai un nouveau temps d’arrêt, balayant la salle du regard, puis ajoutai avec une pointe de passion :
« Je vous invite à considérer ces propositions non pas comme des restrictions, mais comme une opportunité unique. Ensemble, nous pouvons bâtir un futur où cette technologie contribuera à réduire les inégalités, à protéger notre planète, et à améliorer durablement la vie de chaque être humain. »
Un silence profond s’installa, le poids de mes mots résonnant dans l’immense amphithéâtre. Tous les regards étaient braqués sur moi, certains scrutant mes intentions, d’autres semblant déjà envisager les implications de cette proposition. C’était le moment critique, l’instant où tout allait se jouer.
Le silence tomba, lourd, alors que mes derniers mots résonnaient dans la salle. J’attendis, observant les visages autour de moi, prêt à répondre à la moindre question ou objection. C’était maintenant que tout allait se jouer.
« Vous souhaitez créer une principauté, mais pour cela, il vous faut un territoire, » déclara le président chinois, son regard perçant braqué sur moi.
J’inclinai légèrement la tête, confirmant ses propos. « Oui, comme mentionné dans le document que vous avez reçu. Je propose que cette principauté soit établie sur une superficie de 100 km² autour du hangar qui m’appartenait autrefois. »
Le président français, visiblement agacé, se redressa dans son siège et rétorqua d’un ton désinvolte : « Attendez… Vous voulez une partie de la France ? »
Avant que je puisse répondre, le président russe intervint, un sourire narquois flottant sur ses lèvres : « Si cela vous dérange tant que ça, nous sommes prêts à leur offrir un morceau de notre territoire. » Son ton, bien que poli, laissait percevoir une pointe de moquerie.
Un brouhaha éclata dans la salle, les grandes puissances comme les États-Unis ou la Chine commençant à murmurer entre elles, certains dirigeants affichant des expressions réfléchies, d’autres sceptiques. Il était évident que certains étaient prêts à envisager de me céder un territoire, tandis que d’autres y voyaient une opportunité à exploiter.
Je levai la main pour calmer l’agitation, cherchant à recentrer la discussion. « Je vous remercie pour votre intérêt et votre proposition, mais j’aime mon pays d’origine, » dis-je en dirigeant un regard appuyé vers le président français. « Et c’est pour cette raison que je souhaite établir cette principauté sur une partie de ses terres. »
Un silence pesant s’installa après mes derniers mots. Le président français croisa les bras, une expression mi-agacée, mi-pensive illuminant son visage. Ses yeux semblaient lancer un défi silencieux, mais avant qu’il ne puisse répondre, le président chinois reprit la parole. Son ton mesuré résonna dans la salle, calmant partiellement le brouhaha naissant.
« Votre loyauté envers votre pays d’origine est admirable, Monsieur Chapi. Cependant, ne pensez-vous pas que demander à la France un territoire de cette ampleur risque de créer des tensions politiques, voire de diviser la communauté internationale ? »
Je pris une inspiration, sentant le poids des regards tournés vers moi. « Je suis conscient que cette demande peut sembler audacieuse. Mais je tiens avant tout à créer ma principauté là où tout a commencé pour moi. C’est un lieu chargé de sens, non seulement pour mon travail, mais pour mon identité. »
Le président français esquissa un sourire forcé, presque ironique. « Et que diriez-vous aux citoyens français qui verraient cela comme une cession injuste de leur territoire ? »
Je maintins mon calme, adoptant un ton rassurant. « Une grande partie de la zone en question ne possède pas d’habitations. Elle est essentiellement composée de champs et de terrains sous-utilisés. Je suis également prêt à dédommager les propriétaires pour les parcelles concernées. Cette transition se ferait dans le respect des lois et des personnes. »
Le président russe, toujours dans son rôle d’observateur narquois, intervint avec un ton faussement léger : « Si la France refuse, nous pourrions toujours trouver un arrangement. Une avancée technologique de cette ampleur mérite un foyer dans un pays visionnaire, après tout. » Ses paroles arrachèrent un éclat de rire à quelques dirigeants, mais l’atmosphère restait tendue, l’enjeu pesant sur chaque mot.
Je levai les mains, cherchant à recentrer le débat. « Je ne souhaite pas diviser cette assemblée. Ce projet représente une opportunité mondiale. Mais en tant que Français, il me semble naturel de commencer par mon pays d’origine pour établir cette principauté. Cela a un sens profond pour moi. »
Un léger murmure parcourut les rangs des dirigeants. Certains hochaient lentement la tête, d’autres échangeaient des regards sceptiques ou calculateurs. Le président français sembla hésiter, pesant visiblement les implications d’une telle décision sous les yeux du monde entier.
Après un instant, il se pencha légèrement vers son micro, sa voix adoucie par une touche de respect. « Monsieur Chapi, votre projet est indéniablement admirable. Cependant, je ne peux pas m’engager immédiatement. Une telle décision nécessite une consultation approfondie de mon gouvernement et du peuple français. »
Un mélange de soulagement et de tension m’envahit. Ce n’était pas un refus, mais pas encore une victoire non plus. Je m’inclinai légèrement, la voix pleine de gratitude. « Merci pour votre considération, Monsieur le Président. Je suis prêt à répondre à toutes vos questions et à travailler en toute transparence avec votre gouvernement. ».
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