123.1 - Le premier assaut

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Rassemblés sur le pont, Athéna, Perséphone, Thanatos, Hypnos et Artael étaient en état d’alerte. Le vaisseau se faisait attaquer par des humanoïdes encapuchonnés, depuis l’extérieur. En face d’eux, une grande et large silhouette frappait la vitre centrale de toutes ses forces, avec une grande hache.

— Je n’y crois pas ! On dirait Gabriel ! lâcha l’ancien président. Croyez-vous que ce soient les clones de nos collègues ?

— Sans aucun doute, répondit le Dieu de la Mort. L’ennemi s’est emparé d’eux.

— Eh merde… râla son épouse. On a déjà de la difficulté à gérer nos troupes et maintenant on doit se ramasser avec ça ? Vous voulez tous qu’on se fasse tuer, ou quoi ?

— Persie, ce n’est pas le moment de râler ! lui reprocha sa sœur.

La Reine des Enfers se croisa les bras et haussa son pif, fièrement. Même si celle-ci avait été importante dans l’apprentissage des soldats, cette dernière avait conservé une attitude particulièrement hautaine. Cela avait le don de froisser son aînée.

— Très bien, très bien, rechigna la brune. Que dois-je faire ?

— Le vaisseau ne tiendra pas longtemps, il nous faut renforcer nos champs de forces !

Athéna se tourna vers Artael. Celui-ci avait compris où elle voulait en venir.

— Très bien, je me rends dans la salle des machines, tout de suite, affirma-t-il.

Elle le vit s’éloigner et sourit brièvement avant de poser son attention sur Hypnos.

— Y a-t-il un moyen de les forcer à partir avec tes sorts ? demanda-t-elle.

Le dieu albinos secoua la tête.

— Je ne crois pas, formula-t-il. Leurs esprits sont vides de toutes âmes. Ils sont contrôlés à distance par une force malveillante.

— Donc, ce sont des marionnettes… ?

— En quelque sorte.

Athéna leva les yeux vers le plafond et serra un poing devant elle. L’alarme du vaisseau commençait à lui donner un mal de tête, mais il lui fallait calmer ses troupes. Plusieurs ingénieurs et personnes, aux commandes de la salle de pilotage, paniquaient sous les coups de haches du clone.

— Madame ! Que fait-on ? demanda un jeune homme en face d’elle.

— Mettez le jus dans les moteurs ! Nous devons essayer de les fuir !

— Tout de suite, madame !

— Ne me décevez pas, timonier !

C’était un brave type, qui parlait peu aux gens. Il n’avait jamais demandé à se retrouver dans une telle situation. Toutefois, cet individu répondait aux ordres de sa déesse depuis le tout premier jour où il avait posé les yeux sur elle. Rapidement, il avait été promu au rang de pilote.

Athéna baissa nerveusement les yeux vers le microphone qui se dressait devant elle. Elle prit une grande respiration et appuya sur un bouton, afin de l’activer.

— Équipage du Célestia, ici votre capitaine qui vous parle ! Nous sommes présentement attaqués par des individus à capes noires ! Les combattants sont priés de se rendre dans la salle des machines et de veiller à ce que rien n’y rentre ou sorte ! Membres de la Septième Brigade, rejoignez-moi sur le pont ! Quant aux enfants, vos parents ont la permission de vous protéger dans vos chambres !

Le vaisseau bouscula et la blonde perdit son équilibre. Elle tomba dans les bras de Thanatos qui se trouvait tout près. Timidement, elle se releva.

— Les boucliers sont tombés, capitaine ! lança une ingénieure à leur droite.

— Merde ! grogna Athéna. Thane, tu permets ?

Elle se tourna vers le Dieu de la Mort qui l’observa d’une expression étrange. La dame pointait son arme d’une main. Il hésita un moment, avant de lui tendre son épée.

— Si vous n’êtes pas des dieux, quittez cette pièce et verrouillez la porte derrière vous !

— Mais madame ! hésita le timonier, sous le choc.

— C’est un ordre ! insista la princesse.

Tous s’exécutèrent sous la directive de leur capitaine, à part Perséphone, Thanatos et Hypnos. Les trois divinités firent apparaître leurs armes, à l’exception du brun. Ce dernier fit jaillir une magie obscure de son corps, prêt à combattre. La vitre principale de la pièce éclata. Au lieu d’être expulsés dans l’espace, comme prévu, les quatre dieux maintinrent leurs positions grâce à un puissant sortilège de Perséphone.

La grande figure bedonnante et aussi imposante que Gabriel se posa en premier à bord du pont ; la chaise du pilote fut écrasée au passage. Il se releva rapidement avec un sourire narquois. Athéna avait déjà prédit à son amant que cette histoire de clones disparus finirait tôt ou tard par leur causer des problèmes ; jamais elle ne s’était imaginé que ça serait ce jour-là.

— Tout ça ne vous rappelle pas quelque chose ? s’exprima la Reine des Enfers, d’un air cynique. Une jolie invasion à Baldt, par exemple ?

— Ça va, ça va, soupira son mari. Pas besoin de me rappeler que j’ai commis d’innombrables bêtises, sous tes ordres !

— Je te signale que ces clones, c’était ton idée !

— Oh, mais je dis ça, je dis rien…

Thanatos toisa son épouse. L’envie pressante de lui coller une baffe lui venait à l’esprit, mais il se retint. Il posa alors son regard sur le colosse en face de lui.

— Vous vous querellerez plus tard ! lança Athéna qui contourna son siège détruit.

L’arme en main, elle bondit en direction du faux Gabriel, qui portait toujours sa capuche. Il poussait des grognements et des râles dignes d’un zombi. Celui-ci ne comprenait pas ce qu’ils se disaient tous, mais secouait quand même sa hache en direction de la princesse. Quelques secondes plus tard, deux autres individus rejoignirent celui-ci. L’un tenait une épée ténébreuse dans la main, alors que l’autre avait plutôt l’air d’une jeune femme avec un bâton métallique.

Shayne et Misaki, songea Athéna. L’ennemi sait exactement comment combiner leurs forces et leurs faiblesses, je n’y crois pas…

Elle cligna des yeux avant de poursuivre verbalement :

— Soyons prudents !

Le clone au bâton fit apparaître des morceaux de pierres de ses doigts et les envoya vers sa cible d’en face : Thanatos. Celui-ci désintégra ces roches avec une sphère magique aussi sombre que ses vêtements. Athéna reconnut l’élément du néant, jumelé à celui des Ténèbres. Elle n’aimait guère lorsque celui-ci se servait de cette magie, mais pour le moment, elle ne pouvait pas s’en plaindre.

— Attention avec ce truc, remarqua Hypnos, à son frère. Nous sommes à bord d’un véhicule ! Ce n’est pas un terrain de jeu !

— Je sais, pardonnez-moi ! répliqua sèchement le Dieu de la Mort.

Pendant ce temps, Perséphone échangeait quelques coups de fleurets avec celui qui se faisait passer pour Shayne Wolfe. Elle maintenait une posture assez ferme, une main derrière son dos. Concentrée, elle renvoyait tous les coups à son adversaire.

— Oh ho ho ! Il y a longtemps que je ne me suis pas amusée comme cela avec un ennemi ! fit la dame. Par ici mon beau ténébreux, je vais faire de toi qu’une bouchée !

Cela déconcentra Thanatos, qui lui jeta un air dégoûté, avant de se faire frapper au visage par le bâton de leur adversaire. Le clone de Misaki avait profité de la distraction pour le faire trébucher. Elle fit ensuite apparaître une énorme pierre au-dessus de la tête de son ennemi, plus tranchante que son sortilège précédent.

Hypnos, incapable d’utiliser ses illusions, s’avança rapidement afin de protéger son frère. Lance en main, il planta son arme dans le corps de la fausse Misaki et lui projeta un puissant faisceau lumineux, afin de la propulser hors de la salle des commandes. Le clone tournoya rapidement dans l’espace, sous leurs yeux ébahis.

Athéna traça un pentagramme magique dans les airs et se protégea avec l’épée dans sa main droite. Aussitôt, une pluie de flèches lumineuses fonça tout droit vers le colosse, dont le capuchon se déchira. Cela dévoila à la déesse qu’il s’agissait effectivement de Gabriel, du moins, de son corps d’origine. Elle grinça des dents.

— Désolé, mon vieil ami, mais je n’ai pas le choix !

La Princesse de l’Olympe planta l’épée dans le pentagramme et les flèches devinrent une multitude d’épées de lumières aux teintes différentes. Le grand homme barbu encaissa chaque coup, mais se couvrit avec les bras jusqu’à ce qu’il s’effondre au sol. Le corps de l’ex-golem baigna dans son sang, sous le regard angoissé d’Athéna.

— Ne t’en fais pas pour ça, déclara Hypnos, derrière elle, comme s’il avait deviné l’inquiétude de son homologue. Leurs véritables corps ont cessé d’exister le moment où le néant les a tous tués. Le plus important, ce sont…

— Ce sont leurs âmes, je sais, trancha la blonde. Merci.

Hypnos sourit à cette remarque, mais se rendit compte que Perséphone avait parlé trop vite, un peu plus tôt. Le clone du Général Wolfe l’avait repoussé dans un coin de la pièce. Elle se prépara à parer un coup violent, lorsque le Célestia fut pris de violentes secousses.

Le portail de la salle des machines s’activa et un grand homme bedonnant vêtu d’une armure apparût. Alors qu’il traînait une charrette avec ses bras puissants, telle fut la surprise lorsqu’il vit plusieurs armes se poser sur lui. Dans la plus grande confusion, Gabriel se rendit compte que l’alarme du vaisseau était active.

— Mais que s’est-il passé ici ?! grogna celui-ci, furieux.

— Baissez vos armes ! tonna une voix, derrière les soldats.

Le colosse n’eut pas besoin de tourner la tête vers la source pour reconnaître Artael qui se précipitait à son secours. Le gros barbu lâcha les manches de la charrette et accueillit le mage à bras ouverts, comme s’il ne l’avait pas vu depuis longtemps.

— Mais Artie, c’est quoi ça ?

— Nous sommes en train de nous faire envahir par vos clones, répondit l’ex-président. L’ennemi a finalement décidé de passer à l’action.

— Oh non… ! Je dois prévenir Flint et les autres !

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