Chapitre 1

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Le bruit strident de mon réveil m'arrache au sommeil. D'un geste rapide, je l’éteins pour ne pas réveiller Tom, qui dort encore paisiblement. J’ouvre les yeux avec difficulté : la nuit a été courte. Aujourd’hui est un jour important. Mon premier jour de travail, mon tout premier emploi.

J’ai terminé mes études il y a quelques mois à peine et j’ai récemment emménagé à Paris pour vivre avec mon petit ami. Tom et moi nous sommes rencontrés il y a un an, lors d’une soirée entre amis. Peu après, il a dû déménager à plus de 700 km pour son travail. Pendant un an, j’ai jonglé entre ma vie de lycéenne et mes allers-retours à Paris pour le voir.

J’ai décroché un poste d’hôtesse d’accueil dans un commissariat de police. Mon rôle sera d’accueillir les visiteurs et de les orienter au mieux. Ce travail est une étape cruciale pour moi : je rêve d’intégrer les forces de l’ordre et cette expérience me permettra de confirmer mon choix. Depuis toute petite, mon ambition est d’intégrer la brigade de protection de la famille, qui enquête sur les violences intrafamiliales et prend en charge les victimes mineures. Un engagement personnel qui fait écho à mon propre passé.

Je me lève et me dirige vers la salle de bain. En passant devant le miroir, je grimace en voyant mon reflet : mes cernes témoignent du peu de sommeil que j’ai eu. Une douche brûlante me fera le plus grand bien. L’eau ruisselle sur ma peau, me réveillant un peu plus. En sortant, j’enroule une serviette autour de moi et jette un coup d’œil au miroir. Mes cernes se sont légèrement atténuées, mais pas suffisamment à mon goût.

— Bonjour, mon amour.

Je sursaute. Absorbée dans mes pensées, je n’avais pas entendu Tom se réveiller.

— Tu m’as fait peur ! Je pensais que tu dormais encore.

Il rit doucement et m’embrasse sur la joue avant de repartir vers le salon. J’enfile un pantalon noir, un chemisier blanc et des baskets. Un maquillage léger ,un trait d’eyeliner, un peu de mascara et d’anticernes, suffit à me donner bonne mine. Je noue mes cheveux en queue-de-cheval, prête pour la journée.

Je sors de la salle de bain et me dirige vers la cuisine. À peine ai-je mis un pied dans la pièce qu’Athéna, ma chatte grise au pelage soyeux, se faufile entre mes jambes avant de s’arrêter devant sa gamelle vide en miaulant plaintivement.

— Très bien, Madame, je vais te servir.

Je caresse son doux pelage avant de remplir sa gamelle. Une fois Athéna rassasiée, je peux enfin prendre mon petit-déjeuner. Assise à la table, je sirote un verre de jus d’orange lorsque Tom entre dans la pièce et se prépare un café. Il me regarde avec un sourire tendre.

— J’ai hâte de commencer ce travail, mais… Et si je n’étais pas à la hauteur ? Et si je n’y arrivais pas… ?

— Stop, Lexie. Respire. Tout va bien se passer, j’en suis sûr. Ils vont t’adorer.

Il pose une main rassurante sur la mienne avant de m’embrasser.

— Je file. À ce soir. Je t’aime.

— Moi aussi.

Il quitte l’appartement et je termine mon petit-déjeuner avant de partir à mon tour. Une fois en bas de l’immeuble, les rayons du soleil m’aveuglent. Les grands bâtiments ne suffisent pas à cacher la lumière matinale, à ma grande satisfaction. L’un de mes plus grands doutes en venant vivre ici était de devoir dire adieu au soleil et à la chaleur de ma ville natale. Mais, pour l’instant, le temps parisien me surprend agréablement.

Je me dirige vers la bouche de métro la plus proche et prends la ligne 7 en direction du 13e arrondissement. Debout près de la porte, j’observe les rares voyageurs de ce matin. Contre toute attente, la rame n’est pas bondée. Quelques minutes plus tard, la voix dans le haut-parleur annonce :

— Station Place d’Italie.

C’est mon arrêt. Je descends et suis aussitôt happée par une foule en mouvement. Tout le monde marche vite, sans prêter attention à son entourage. Ce flot ininterrompu me donne une impression d’oppression, et malgré la densité de la foule, une étrange solitude m’envahit.

Je remonte les escaliers et me dirige vers le commissariat, situé juste à côté. En chemin, l’odeur alléchante d’une boulangerie me fait ralentir. Derrière la vitrine, des pâtisseries parfaitement glacées brillent sous les néons. Je me promets intérieurement de toutes les goûter un jour.

Devant le commissariat, je lève les yeux. L’imposant bâtiment me surplombe et ma nervosité atteint son paroxysme. Mon cœur s’emballe. L’espace d’un instant, j’ai peur de vomir mon petit-déjeuner. De grandes portes vitrées se dressent devant moi, mais impossible de voir à l’intérieur. Les murs extérieurs, en grande partie couverts de vitres teintées, assurent la confidentialité des lieux. Une question de sécurité, sans doute.

Je prends une grande inspiration et presse le bouton de l’interphone. Après quelques sonneries, une voix féminine répond :

— Bonjour, je m’appelle Lexie Davis. J’ai rendez-vous avec Mme Clark.

— Très bien, je vous ouvre.

Un bip sonore m’indique que je peux entrer. L’accueil est vaste et lumineux, plus que je ne l’aurais imaginé. Pourtant, l’ambiance reste froide. Les murs et le sol blancs renforcent cette impression. Quelques plantes sont disséminées ici et là pour atténuer la rigidité des lieux. Face à moi, un grand comptoir en bois entièrement vitré sépare l’espace d’accueil des bureaux.

Je m’approche du comptoir. Personne. Derrière, une porte est entrouverte, laissant filtrer des voix. Un homme s’avance finalement vers moi. Grand, les yeux d’un vert perçant, il m’adresse un sourire chaleureux.

— Bonjour, Mademoiselle. Comment puis-je vous aider ?

Je me fige. Mon cœur rate un battement. Pendant une seconde, je perds tous mes moyens.

— Euh… Bonjour. J’ai rendez-vous avec Mme Clark.

Il hoche la tête, décroche un téléphone et compose un numéro.

— Elle arrive. Vous pouvez patienter sur les sièges derrière vous.

Je le remercie d’un sourire timide avant de m’installer. De ma place, j’observe l’extérieur. Une mère tient son fils par la main, un vieil homme lit son journal près du kiosque. Paris est si vivante. Je crois que je commence à tomber amoureuse de cette ville.

— Mademoiselle Davis ?

Je sursaute. Une femme d’une quarantaine d’années se tient devant moi. Je saisis mon sac et me lève aussitôt.

— Bienvenue parmi nous, me dit-elle en me tendant la main.

Je la serre fermement, prenant une grande inspiration. C’est le début d’une nouvelle aventure.

— Veuillez me suivre, nous avons plusieurs choses à voir ensemble ce matin avant votre formation à l’accueil cet après-midi.

Elle ouvre la porte derrière elle à l’aide de son badge et m’invite à passer. Sans perdre de temps, elle s’engage dans le couloir. Je la suis de près, fascinée par l’immensité des lieux. C’est bien plus grand que ce que j’avais imaginé.

— Ici, sur votre gauche, se trouvent les bureaux où sont enregistrées les plaintes.

Elle bifurqua ensuite sur la droite, longeant plusieurs autres bureaux.

— Tout au long de ce couloir, vous trouverez les bureaux de différents services. Je vous les présenterai plus en détail un peu plus tard.

Nous continuâmes d’avancer, enchaînant les virages à droite et à gauche. Les couloirs semblaient interminables. À chaque nouvelle bifurcation, je sentais naître en moi une légère angoisse : comment allais-je m’y retrouver ?

Après quelques minutes, nous arrivâmes devant une porte close, semblable à la première, accessible uniquement avec un badge. Mme Clark ouvre une nouvelle porte et, encore une fois, me laisse passer en première. De l’autre côté, un large escalier se dresse devant nous.

Je pose le pied sur la première marche et entame la montée, mais à la troisième marche, mon pied glisse. Instinctivement, je me raccroche à la rambarde, évitant de justesse une chute complète. Malgré tout, mon genou heurte violemment le sol, produisant un bruit sourd. Mme Clark se retourne immédiatement.

— Oh non ! Vous allez bien ?

Je me redressai aussitôt, forçant un sourire.

— Oui, oui, ne vous inquiétez pas. Tout va bien.

Super… Ma première journée ne pouvait pas mieux commencer.

Reprenant contenance, je suivis Mme Clark jusqu’à un bureau. Elle ouvrit la porte et m’invita à entrer.

— Installez-vous, je vous en prie.

En pénétrant dans la pièce, je fus surprise de voir qu’elle était partagée. Vu la taille du bâtiment, j’avais imaginé que chaque personne disposait de son propre espace de travail. Manifestement, je m’étais trompée.

La pièce était organisée de façon fonctionnelle : un premier bureau était installé près de la fenêtre, un second lui faisait face, et celui de Mme Clark se trouvait à l’entrée, sur la gauche. Une petite table ronde occupait le centre de la pièce. Mme Clark s’y installa et me fit signe de l’imiter.

— Bien, nous avons plusieurs choses à voir ce matin avant que vous débutiez votre formation à l’accueil avec Laura. Vous serez en binôme sur le poste.

Elle déroula le programme de la matinée : signature du contrat, visite des différents services, puis passage au service logistique et informatique. J’ouvris mon carnet pour prendre des notes, bien décidée à ne rien oublier.

*****

Tu es arrivé(e) jusqu’ici, et ça me fait super plaisir
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La suite arrive vite, reste dans les parages !
— Sacha

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