Chapitre 4

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Le réveil sonna.

Un bruit strident, insupportable. Comme un rappel brutal que je devais affronter cette journée.

J’ouvris les yeux, encore troublée par les pensées de la veille. Tom. Noah. Ce foutu message.

Je serrai les dents en attrapant mon téléphone.

“Alors, ton badge fonctionne cette fois ? - N”

Un frisson d’agacement – ou autre chose – me parcourut.

Noah. Ce mec avait le don de me pousser à bout, de s’imposer dans mon esprit même quand je refusais de lui laisser une place.

Je jetai mon téléphone sur le lit et me levai d’un bond.

Aujourd’hui, je ne comptais pas laisser passer ça.

S’il pensait pouvoir jouer à ce petit jeu avec moi, il allait comprendre qu’il s’attaquait à la mauvaise personne.

J’arrivai devant le commissariat et entrai. Mon badge en main, je le passai devant le lecteur.

Aussitôt, le bip retentit. Accès autorisé.

Je soufflai, mi-amusée, mi-agacée.

— Ah, bien sûr, cette fois, ça marche du premier coup.

J’avançai dans le couloir et aperçus au loin la silhouette de Noah. Sans hésiter, je l’interpellai et marchai droit vers lui.

Il ne bougea pas d’un centimètre, comme s’il attendait que je vienne à lui, un sourire amusé accroché aux lèvres.

— Bonjour, Lexie.

Sa voix traînante suintait la fausse courtoisie.

— Tu n’as pas bonne mine… Mal dormi, peut-être ?

Son regard glissa sur moi avec une insolence assumée, de haut en bas, comme s’il jaugeait mon état. Puis il haussa un sourcil, faussement concerné, avant de laisser échapper un petit rire suffisant.

— Ça se voit, en tout cas.

Il croisa les bras, toujours ce maudit sourire en coin, celui qui me donnait envie de le gifler autant que de lui clouer le bec une bonne fois pour toutes.

— Il faut qu’on parle, tous les deux.

Je jetai un coup d’œil derrière lui et remarquai une porte entrouverte : un placard à balais. Sans lui laisser le temps de réagir, je l’attrapai par le bras et le poussai à l’intérieur avant de refermer la porte derrière nous.

Il haussa un sourcil, mi-amusé, mi-surpris.

— Intéressant… Si tu voulais m’avoir en tête-à-tête, il suffisait de demander, murmura-t-il avec un sourire en coin.

Je roulai des yeux, refusant de mordre à l’hameçon.

— De quel droit tu te permets d’écouter aux portes ?! Et qui t’a autorisé à prendre mon numéro de téléphone ?

Ma voix était ferme, mon regard brûlant de colère. Mais au lieu de se sentir coupable ou intimidé, Noah éclata de rire, un rire franc, moqueur, comme si ma fureur n’était qu’un divertissement pour lui.

— Oh Lexie… Tu es adorable quand tu t’énerves.

Sa désinvolture fit monter ma rage d’un cran.

— On va mettre les choses au clair, tous les deux.

Je plantai mon regard dans le sien, prête à ne pas me laisser détourner par son petit jeu.

— Tu supprimes mon numéro et tu me fiches la paix.

Noah me fixa un instant, son sourire s’élargissant lentement, comme si mes paroles l’amusaient plus qu’autre chose. Il s’adossa nonchalamment contre l’étagère du placard exigu, croisant les bras sur son torse.

— Oh, Lexie… soupira-t-il, faussement navré. Mais si je fais ça, comment je vais faire pour t’embêter encore ?

Son ton était léger, presque joueur, mais son regard brillait d’une lueur provocante. Il se délectait visiblement de la situation, et ça me rendait folle.

Je serrai les poings.

— Ce n’est pas un jeu, Noah.

Il haussa un sourcil, feignant l’innocence.

À son regard, je compris qu’il était inutile de continuer cette discussion. Il ne changerait pas d’avis.

Je soupirai, agacée, et tendis la main vers la poignée pour sortir. Mais… rien.

La porte ne bougea pas d’un millimètre.

Je fronçai les sourcils et réessayai, plus fermement cette fois. Toujours rien.

Un nœud se forma dans mon estomac.

— C’est une blague… murmurai-je.

Je tirai encore, poussai, secouai la poignée dans tous les sens. La porte restait désespérément verrouillée.

Nous étions enfermés.

Derrière moi, un rire étouffé résonna.

— Sérieusement ? On est coincés dans un placard ?

Je me retournai et fus accueillie par le sourire narquois de Noah.

— Génial, ironisa-t-il. T’avais prévu de me garder enfermé ici longtemps ou c’est juste un coup du destin ?

Je serrai les dents. Cette situation était déjà insupportable, et lui, il trouvait encore le moyen d’en rire.

— Si tu trouves ça drôle, tant mieux pour toi.

Ma voix était plus faible que je ne l’aurais voulu.

D’un coup, l’air me sembla plus épais, plus rare. Ma gorge se serra, et une sueur froide coula le long de ma nuque. Non, pas ici. Pas maintenant.

Je reculais jusqu’à sentir mon dos heurter l’étagère. L’espace minuscule du placard semblait se refermer sur moi, les murs rétrécissant, m’écrasant. Ma respiration s’accéléra, trop rapide, trop courte. J’essayai d’inspirer profondément, mais mes poumons refusaient de se remplir.

Non, non, non… Il fallait que je sorte d’ici.

Je tendis la main vers la poignée, mes doigts tremblants peinant à l’agripper. Je tirai. Rien. Je tirai encore, plus fort. Toujours rien.

Mon cœur battait à un rythme affolé dans ma poitrine. Mes jambes flageolèrent. Je voulais crier, mais aucun son ne sortit de ma bouche.

— Lexie ?

La voix de Noah me parvint de loin, comme à travers un épais brouillard.

Je le vis s’approcher, mais je ne pouvais plus me concentrer sur lui. Ma tête tournait. Le placard était trop petit. L’air manquait. Les murs se rapprochaient.

Soudain, une main chaude se posa sur la mienne.

— Hé, Lexie. Regarde-moi.

Je clignai des yeux, cherchant son regard. Ses traits n’étaient plus moqueurs, mais sérieux.

— Respire avec moi, d’accord ? Inspires… expires…

Je l’entendis à peine, mais sa voix était stable, ancrée dans le présent, contrastant avec le chaos qui m’assaillait.

Je fermai les yeux et essayai de calquer ma respiration sur la sienne.

Inspirer. Expirer.

Petit à petit, mon cœur ralentit, et l’espace autour de moi cessa d’être une menace immédiate.

Mais j’étais toujours enfermée.

Et Noah, lui, ne me lâchait pas du regard.

Je vis Noah attraper son téléphone et composer un numéro.

— Ouais, c’est moi. On a un petit problème…

Sa voix était étrangement posée, comme s’il racontait une anecdote insignifiante.

— On est enfermés dans le placard à balais. Tu peux venir nous ouvrir ?

Il raccrocha et glissa son téléphone dans sa poche avant de croiser les bras, son éternel sourire en coin de retour.

— Du coup, on a un peu de temps à tuer, fit-il en me lançant un regard amusé.

Je détournai les yeux, encore tremblante, le souffle irrégulier. Je voulais juste sortir d’ici au plus vite.

Quelques minutes plus tard, la porte s’ouvrit enfin, révélant un visage hilare de l’autre côté.

— Sérieusement ? Un placard à balais ?

La personne nous observa avec un regard lourd de sous-entendus, un sourire moqueur accroché aux lèvres.

— Je dérange peut-être ?

Noah haussa les épaules, imperturbable.

— On s’occupait comme on pouvait, répondit-il d’un ton faussement innocent.

Je levai les yeux au ciel, retenant un soupir d’exaspération.

Je partis en direction de l’accueil, cherchant Laura du regard. Dès que je l’aperçus, je me précipitai vers elle, encore secouée par ce qui venait de se passer.

— Ah bah enfin te voilà ! s’exclama-t-elle. Je commençais à m’inquiéter.

Je soufflai, posant une main sur le comptoir pour reprendre mes esprits.

— Tu ne vas pas le croire… Je me suis retrouvée enfermée avec Noah dans un placard à balais.

Ses yeux s’écarquillèrent avant qu’un sourire narquois n’étire ses lèvres.

— Attends… quoi ?

— Hier, Noah m’a envoyé un message.

Laura haussa un sourcil.

— Attends… Tu lui as donné ton numéro ?

— Non ! protestai-je. Il a entendu quand je te l’ai donné et en a profité pour le récupérer.

Son expression passa de l’étonnement à l’indignation.

— Sérieusement ? Ce mec est incroyable…

— Ce matin, je l’ai croisé en arrivant et j’ai voulu mettre les choses au clair avec lui. Sauf que… je nous ai enfermés dans le placard à balais sans faire exprès.

Laura cligna des yeux, comme si elle avait du mal à assimiler l’information.

Je levai les mains, agacée.

— Et pour ne rien arranger, je suis claustrophobe ! Alors imagine un peu la scène…

Elle me fixa un instant avant d’éclater de rire.

— Toi et Noah, coincés dans un placard… franchement, j’aurais payé pour voir ça !

Je lui lançai un regard noir, mais son fou rire était déjà incontrôlable.

Je poussai un long soupir et croisai les bras.

— Peu importe, maintenant c’est fini.

Laura haussa un sourcil, sceptique.

— Oh, vraiment ?

Je fronçai les sourcils.

— Quoi ?

Elle esquissa un sourire mystérieux.

— Si c’était vraiment fini, pourquoi t’as encore l’air troublée ?

Je secouai la tête et me détournai, refusant d’admettre que, quelque part, une partie de moi revoyait encore son regard, sentait encore sa main sur la mienne…

Et ça, c’était bien plus dérangeant que toute cette fichue histoire de placard.

*****

Tu es arrivé(e) jusqu’ici, et ça me fait super plaisir

Laisse-moi un petit "j’aime" ou dis-moi ce que tu as pensé de ce chapitre en commentaire, je lis tout avec attention !

La suite arrive vite, reste dans les parages !

— Sacha

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