Couché sur mon lit, je ruminai mes noires pensées.
- Pourquoi est-ce que je n'ai pas réussi ? D'habitude j'y arrive, alors pourquoi pas là ?
Je fus pris soudain d'une fureur inexpliquable. Je sautai de mon lit, et pris tous les objets se trouvaient autour de moi pour les jeter contre le mur d'en face. J'entendis mon frère qui arrivait :
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Tais-toi ! criai-je.
- Tu as encore perdu, c'est ça ? Il faut que tu arrêtes de...
- Tais-toi ! criai-je encore. Laisse-moi tranquille, bon sang !
- Dans l'état où tu es ? Jamais !
Je marchai vers lui d'un pas furibond pour le menacer, mais il ne recula pas d'un pas. Je le giflai, et il poussa un cri de douleur :
- Aïe ! Pourquoi tu fais ça ?
- Vas-t-en !
- Je serai obligé d'en parler aux parents, prévint-il.
- Espèce de sale cafteur ! hurlai-je en le frappant à nouveau, mais plus violement.
Il tomba à terre, au bord des larmes. Je le frappai de coups de pieds, jusqu'à ce qu'il s'enfuit en rampant. Je le poursuivis jusqu'à sa chambre, où il s'était enfermé. Je criai :
- Ouvre cette porte, sale rapporteur !
Comme il ne répondait pas, je frappai la porte de toutes mes forces. Au bout de plusieurs coups donnés avec une chaise, la porte se brisa. Je cherchai des yeux mon frère, accroupi dans un coin, en larmes, me fixant avec des yeux terrifiés.
Loin de m'attendrir, cette vision m´enragea au point de courir sur lui et de le frapper avec la chaise. Il ne poussa pas un cri, son petit corps ramassé par terre tremblant de tous ses membres. J'allai le frapper à nouveau lorsque je vis que du sang coulait de sa tête et qu´il avait arrêté de trembler.
- Mais qu'est-ce que j'ai fait ? murmurai-je en tombant à genoux.
J'entendis alors une voiture qui entrait dans la cour. Mes parents rentraient de leurs courses. Dans mon esprit affolé, une seule solution s'imposa à moi. Je courus jusqu'à la fenêtre, l'ouvris, et enjambai le rebord. Avant de sauter, je pensai :
- Tout ça pour une partie de jeu vidéo perdue. C'est trop bête...