Mizuki Rei

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J'observe plus attentivement la fille et remarque que ses pieds ne touchent pas le sol : elle flotte en l'air !

La rumeur serait donc réelle ? En tout cas, ce que j'ai face à moi n'est certainement pas un être humain ordinaire.

Je plonge à nouveaux mes yeux lilas dans les siens. Nous nous fixons ainsi pendant quelques secondes, dans un silence pesant, avant qu'elle ne me demande :

- Qu'est-ce que tu attends pour fuir comme tous les autres ?

- Pourquoi devrais-je te fuir ?

- Tu n'as pas peur de moi ?

- Tu ne m'as donné aucune raison d'avoir peur de toi, pour l'instant.

J'avoue que la surprise et la curiosité dominent ma crainte. Cette fille ne dégage rien de menaçant. Juste une grande tristesse.

Je lui demande à mon tour :

- Qui es-tu ?

- Je m'appelle Mizuki Rei. Et toi ?

- Kiyoko Kizoku.

- Enchantée ! déclare-t-elle avec un grand sourire.

- De même . . . fis-je par politesse.

Un autre silence s'installe entre nous, mais il dure moins longtemps que le premier car je reprends la parole pour m'assurer d'une chose :

- Dis-moi . . . Qu'est-ce que tu es, au juste ? Tu as une apparence humaine, mais aucun être humain n'est capable de flotter en l'air comme tu le fais actuellement.

- Je suis un esprit, mais j'étais bien humaine comme toi il y a de cela soixante-dix-neuf ans.

- Oh, tu es morte il y a soixante-dix-neuf ans ? ! m'exclamé-je.

Elle me regarde avec étonnement, ne comprenant pas mon attitude. Je m'excuse, embarrassée :

- Pardon . . .

- Ce n'est rien, m'assure-t-elle avec un doux sourire.

Je comprends pourquoi Osore a eu peur en la voyant. Son regard pâle rend son expression souriante troublante, mais je sais que je n'ai aucune raison de m'inquiéter. Pour l'instant, du moins . . .

Je suis sur le point d'ouvrir la bouche pour lui poser plus de questions, quand la bibliothécaire annonce :

- L'école va bientôt fermer ! Que tous les élèves encore présents se dirigent vers la sortie !

Je dois rentrer. Tant pis, ma curiosité attendra. Je tourne les talons. Mizuki me demande d'une voix triste :

- Tu t'en vas déjà ?

- Je dois rentrer à la maison.

Elle baisse les yeux et murmure :

- Je ne suis plus rentrée chez moi depuis une éternité . . .

Elle a l'air si triste ! J'ai de la peine pour elle . . . Je lui dis donc avec un petit sourire :

- Je reviendrai te voir, je te le promets !

Son visage s'illumine et elle s'exclame :

- C'est vrai ? !

Je hoche la tête. Elle tape des mains en s'écriant :

- Oh, merci ! J'ai tellement hâte qu'on se revoie ! Je n'avais plus eu de conversation depuis soixante-dix-neuf ans !

Je lui fais un petit signe de la main et m'éloigne bien vite pour quitter l'établissement avant sa fermeture.

Ce n'est que plus tard dans la soirée, en révisant mes leçons, que je constate une chose : il y a soixante-dix-neuf ans, on était en pleine Seconde guerre mondiale !

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