Chapitre 10

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Ses vêtements ne sont pas froissés, ses cheveux ne sont pas ébouriffés et ses pupilles ne sont pas dilatées. Sa tenue est irréprochable.

Qu'a-t-il donc fait de sa soirée ?

Un sentiment de ravissement se forme en moi à l’idée de savoir qu’il n’a pas passé ses dernières heures aux côtés de cette Dayna ou même d’autres femmes. Puis je me rends compte qu’il est tout à fait possible de batifoler et ou de s'envoyer en l’air sans en avoir l’air. Surtout lorsqu’on ne souhaite pas le faire savoir.

— Je te dérange ? dit-il hésitant. Tu n'as pas l'air très ravi de me voir.

Je prends alors conscience que je le regarde sévèrement.

— J’ai pensé que tu aurais envie de t’échapper d’ici, poursuit-il en me montrant le contenu de ses mains. J’ai peut-être eu tort. Je peux m’en aller si…

— Non, dis-je brusquement.

Il me fixe, attendant que je poursuive.

— Je connais un endroit plus calme. Suis moi.

Nous nous dirigeons vers l'ascenseur à l’autre bout de la salle mais le trajet pour y arriver me paraît interminable. J’évite de m’attarder sur le regard que lui jette les femmes sur notre passage et me contente de mettre un pied devant l’autre, lorsque de nulle part, Adrian pose sa main dans mon dos. Il la pose à l’endroit exact de ma chute de reins. Pas trop haut pour que cela ait l’air amical, ni pas trop bas, pour que cela soit indécent. Une douce chaleur se répand en moi et je lève les yeux vers lui. Mais il a le regard fixé droit devant lui mais je peux apercevoir l’ombre d’un sourire se former sur son visage. Le reste du trajet se passe plus calmement et nous arrivons finalement à l'ascenseur. Le garde à l’entrée me salue et se met de côté pour nous laisser passer. Les invités ont interdiction de monter sur le toit et il veille à ce que cela soit respecté. L'ascenseur arrive rapidement et une fois à l’intérieur, je m’adosse contre la paroi de verre face à Adrian. L’espace ne m’a jamais paru aussi étroit qu'aujourd'hui. Je prends alors réellement conscience de la présence imposante d’Adrian. Il projette son ombre sur moi et tout d’un coup, j’ai l’air d’une écureuil prise dans les phares d’une voiture.

— La vue te plait ? dit-il en m’attrapant l’observer dans le miroir.

— J'ai vu mieux, fais-je désinvolte.

Bien évidemment, c’est un mensonge éhonté.

— Ouch, mon ego en est touché.

Je le balaie de la tête au pied et déclare.

— Finalement, il se peut que je n’ai pas totalement dit la vérité, avoué-je ne supportant pas l’idée qu’il puisse penser que j’étais sincère.

Un large sourire illumine son visage et mon cœur rate un battement. Je me surprends à sourire en retour. Le tintement de l'ascenseur éclate notre bulle et je me redresse au moment où la porte s’ouvre. Adrian sort en premier et je lui emboîte le pas. Il avance de quelques mètres puis s’arrête au milieu de la terrasse. Il fait un tour complet sur lui-même en regardant partout autour de lui.

— Je ne m’attendais pas à ça, dit-il les yeux écarquillés. C’est magnifique.

Je le rejoins en quelques foulées et m'arrête à ses côtés.

— Oui, ça l’est.

Une serre de quinze mètres de long occupe la moitié de la terrasse. Ses panneaux de verre laissent apparaître les différentes varietées de fleurs qui sous la lumière jaune des lampadaires offre un spectacle à couper le souffle. Des bancs sont installés tout autour et plus loin sur la terrasse, tous entourés de verdure.

Je m’avance vers la serre et l’ouvre.

— Ne reste pas planté là. Viens.

L’intérieur est saturé d'humidité et porte avec lui le parfum délicat des fleurs en pleine floraison. Nous parcourons les allées qui serpentent entre les rangées de plantes, la plupart cultivées dans des pots ou directement dans le sol.

— C’est Vladimir qui l’a fait installé ? demande Adrian toujours abasourdi par ce qu’il voit.

Je lève un sourcil.

— As t-il l’air de quelqu’un qui se soucie de la nature ?

Je m'arrête près d’une rangée de glycines.

— Katherine et moi l’avons fait installé.

Adrian me regarde surpris.

— Vous n’avez pas l’air de vous entendre, dit-il.

— Et c’est vrai, mais c’est une longue histoire. Nous avions une amie en commun. Elle adorait jardiner.

— Que lui est-il arrivé ? demande-t-il en se rapprochant.

— Elle s’est suicidée.

Mon regard se remplit de tristesse mais je chasse vite cette émotion.

— Je suis désolé, je ne voulais pas…

— Ne t’excuse pas. Tu ne pouvais pas savoir.

Nous parcourons une rangée de roses dominant certaines sections allant du blanc pur au rouge profond. Leurs parfums doux et enivrants créent une atmosphère apaisante. Non loin de là, des orchidées suspendues dans des paniers et d’autres alignées sur des étagères, à côté des lys.

— Au début, il n’y avait que quelques pots de fleurs qui égayaient la terrasse. Après sa mort, nous les avons laissés à l’abandon ne sachant réellement pas quoi en faire. Nous n’avions pas non plus le courage de tout jeter, alors d’un commun accord, nous avons décidé d’en prendre soin. Mais très vite, nos responsabilités respectives nous ont accaparés, et nous avons engagé quelqu’un. Elle a métamorphosé ce lieu en quelque chose de magnifique.

Nous parcourons encore un moment la serre. Nous passons devant les tulipes, les bégonias et les fuchsias Au loin des chrysanthèmes forment des touffes denses de fleurs multicolores. Dans un coin plus ombragé, s'épanouissent des fougères et des plantes grimpantes créant une canopée verdoyante.

Nous sortons de la serre et prenons place dans l’un des fauteuils. Adrian remplit nos verres.

— Aux amis, dit-il en levant son verre.

— A Gisèla, dis-je.

— A Gisèla, reprend-t-il.

Le vacarme du club ne parvient pas jusqu’à la terrasse, ou du moins, seulement en de lointains échos. Un calme apaisant nous enveloppe, et un silence presque complice s’installe. Nous avançons vers le balcon. Le centre est éloigné de la ville et les premières habitations que l’on distingue en contrebas se trouvent à plusieurs kilomètres.

Je me tourne vers Adrian.

— Et toi, as-tu laissé des amis ?

Il détourne son regard vers moi.

— Une… amante ? ajouté-je, hésitante.

D’un geste lent, il repousse une mèche derrière mon oreille, ses doigts effleurant ma peau. Il se penche, son souffle frôlant mon cou, et inspire doucement mon parfum. Sa main, enfouie dans mes cheveux, exerce une pression légère, un massage à peine perceptible, mais troublant.

— Personne, murmure-t-il.

Un frisson me traverse, hérissant ma peau. Il se redresse et plonge son regard dans le mien. Je me sens de nouveau aspirée, comme si je perdais pied.

— Et toi ? reprend-il d’une voix rauque.

Il marque une pause, savourant l’instant.

— As-tu un amant, Catelyn ?

Le roulement de mon prénom sur ses lèvres me fait vaciller, au point d’oublier sa demande. Mon regard glisse vers sa bouche, effleure ses lèvres charnues, avant de remonter lentement vers ses yeux.

— Personne, dis-je dans un souffle.

À peine le mot a-t-il franchi mes lèvres qu’Adrian comble l’espace entre nous et capture ma bouche. Un soupir m’échappe en savourant enfin le contact brûlant de sa peau contre la mienne. Ses lèvres, tendres et exigeantes, explorent les miennes avec une lenteur insoutenable.

Je me presse contre lui, avide de sa chaleur, de son goût. Un rire rauque s’échappe de ses lèvres, et je frissonne en reconnaissant le goût du whisky mêlée à une légère touche de vanille. Sa langue experte force l’entrée de mes lèvres. Je ne résiste pas, ravie de faire passer ce baiser à un niveau supérieur. Nos langues s’entrelacent, se cherchent et se provoquent.

D’un mouvement habile, Adrian me retourne, et je me retrouve plaquée contre la balustrade, le dos tourné vers la ville en contrebas. Tandis que sa langue explore chaque recoin de ma bouche, que ses lèvres sucent et aspirent les miennes, je me frotte contre son érection grandissante, savourant l’agréable friction du tissu contre ma peau. Il grogne, mord ma lèvre, et je me colle davantage à lui, cherchant à apaiser la fièvre qui brûle entre mes cuisses. Nous sommes si proches qu’aucun filet d’air ne pourrait s’immiscer entre nous. J’ai chaud, malgré la fraîcheur de la nuit.

Il libère mes lèvres et fait courir sa langue chaude et humide le long de mon cou dénudé, déclenchant un frisson incontrôlable.

Adrian soulève ma jambe, effleure ma peau brûlante du bout des doigts et remonte lentement le tissu de ma robe. Son autre main, ferme contre la courbe de mes reins, m’ancre à la rambarde. Mon souffle est court, haché, mes sens en alerte. D’un mouvement fluide, il s’agenouille et enfouit son visage entre mes cuisses, aspirant mon odeur dans un grognement rauque. Au moment où je crois avoir atteint ma limite, mon corps me contredit et libère une vague surprenante de ce liquide, épais et visqueux.

— Oh mon Dieu, je laisse échapper ne pouvant plus me retenir.

Ma cyprine coule le long de ma jambe et sans un bruit, Adrian le savoure en remontant jusqu'à la source. Ce que j’ai sous les yeux dépasse tous mes fantasmes réunis. Un homme à mes pieds, léchant et savourant mes fluides corporels. Est-ce donc cela l’adoration ?

Adrian se lève, ses pupilles dilatées et ses lèvres légèrement entrouvertes. Je le prends comme une invitation. J'agrippe ses cheveux et presse mes lèvres contre les siennes, goûtant mon propre désir sur ses lèvres. Il se détache de moi et pose son front contre le mien. Mon souffle est court, mes entrailles pulsant comme un volcan en pleine éruption.

— Dis moi d'arrêter et j'arrêterai, dit-il la voix rauque mais limpide.

Je ne comprends pas où il veut en venir, mais il me le montre aussitôt. Il détache sa ceinture et dézippe sa fermeture. Ma jambe reste relevée tandis qu’il approche son érection de mon sexe et se frotte contre moi. Ma bouche forme un "o" et je hoche la tête, les yeux plongés dans les siens.

— Oui, soufflé-je.

C’est si bon que j’ai du mal à tenir en place. Il se frotte contre moi d’abord lentement, puis de plus en plus rapidement. Mes entrailles se nouent et je sens le moment fatidique arriver. Je ferme les yeux, incapable de soutenir son regard, mais Adrian semble en décider autrement.

— Regarde-moi. Je veux te voir, exige-t-il.

Je rouvre les yeux et son regard brûlant me transperce, me laissant sans défense.

— Adrian, murmuré-je, alors qu’un orgasme puissant me dévaste.

Je suis secouée de soubresauts, et Adrian me serre contre lui pour m’empêcher de chanceler. Ses frottements diminuent en intensité, mais continuent jusqu’à ce que je sois complètement remise et que son érection s’atténue. Mon cœur bat à toute allure, une fine pellicule de sueur perle sur mon front. Ma respiration est entrecoupée, et ma vision se trouble, alors je ferme brièvement les yeux. Adrian abaisse ma jambe et ajuste ma robe. Je l’entends fermer sa fermeture éclair et boucler sa ceinture, mais il ne me relâche pas. Une fois fait, il me prend dans ses bras, me serrant contre lui. Sa chaleur m’envahit, mais je frissonne sous le contact. Il le remarque et se débarrasse de sa veste, me forçant à y glisser mes bras. Son parfum m’enveloppe, et je me blottis plus profondément contre son cou.

Un silence agréable s’installe entre nous, et je profite de chaque instant de sa présence, sachant que cela ne durera pas.

— Dis-moi comment tu te sens, me dit-il en m'obligeant à le regarder.

— Je vais bien, et toi ?

Il me fixe longuement, puis répond :

— Je vais bien, en balayant doucement une mèche de mon front.

Il dépose un baiser léger au coin de mes lèvres.

— Qu'est-ce qu'il y a ? me demande-t-il.

Je tente de le repousser, mais sans succès.

— Je vois bien qu’il y a quelque chose. Alors, dis-moi ce qui ne va pas.

De l’inquiétude s'insinue dans son regard.

— Nous ne pouvons pas faire ça, je lâche finalement.

— Faire quoi ?

— Ça, nous deux, dis-je en nous désignant d’un geste. Ce n’est pas possible.

— Pourquoi ?

Je tente de m’éloigner, mais il me rattrape, me retournant dans ses bras.

— Dis-moi pourquoi, insiste Adrian, une lueur d’urgence dans la voix.

— Parce que c’est dangereux pour toi. Parce que Vladimir ne l’acceptera jamais.

Un air de confusion traverse son visage.

— Je ne comprends pas. Qu’est-ce que Vladimir a à voir dans tout ça ?

— Ce serait trop long à expliquer.

— J’ai tout le temps qu’il faut.

— Bien, allons-nous asseoir, dis-je voyant qu’il n’a pas l’intention de renoncer.

— Ce n’était pas comme ça avant. Il n’y avait pas tout ça, le centre, le club. Ce n’était pas aussi organisé et c’était loin d'être aussi impressionnant que ça l’est aujourd'hui, commencé-je. La principale source de revenus de Vladimir à l’époque, c’étaient le club et les filles y travaillant. Au vu des moyens qu’il déploie pour nous recruter, l’affaire était très rentable. Pendant deux ans, j'ai travaillé comme toutes ces filles. Je me pliais aux exigences des clients. J'étais une marionnette et je n’avais pas le droit de dire non. Tout l’argent récolté allait bien-sûr dans les poches de Vladimir. Nous étions à une exception près, des esclaves.

— N’as-tu jamais essayé de t’enfuir ? demande Adrian, son ton resté neutre et son visage impassible.

Je suis reconnaissante qu’il ne m’offre pas sa pitié. Je refuse d’être vue comme une victime.

— Oh, j’ai essayé, mais il m’a retrouvée en un rien de temps. Vladimir a des ressources bien plus vastes que tu ne peux l’imaginer. J’ai fait l’erreur de le sous-estimer, et je l’ai payé au prix fort.

Les souvenirs des trois jours de tortures physiques et psychologiques qu’il m’a infligées remontent douloureusement à la surface.

— J’ai envisagé de mettre fin à mes jours, mais il m’en a rapidement dissuadée. Il s’attaquerait à ceux que j’aime, et je ne pouvais pas leur infliger cette souffrance. Ses méthodes sont d’une brutalité et d’une cruauté sans nom. Mais il veille à ce qu’il n’y ait jamais de trace visible sur notre peau, puisque nous devons être parfaites aux yeux des clients.

Les scènes de tortures défilent une par une dans ma mémoire. Moi suspendue au plafond à l’aide de cordes qui me brûlent la peau, mon corps nue dans une chambre froide, les décharges électriques, la faim…

Adrian pose sa main sur ma jambe et je reviens à moi.

— Un jour, ce qui était devenu mon quotidien m'est soudainement apparu comme une évidence, dis-je. Après quelques verres, les langues se délient et lorsqu’on sait s'y prendre, même les plus réticents finissent par dire des choses intéressantes. Ça allait des histoires banales, comme un mari voulant envoyer son fils en pension contre l’avis de sa femme, à des projets de loi bloqués par des ambitions politiques ou des rancœurs anciennes. Nous avions une mine d’informations inestimables entre nos mains. Il fallait bien que cela serve à quelque chose. Alors, j’ai commencé à creuser sur chaque client. Même les plus anodins avaient leur utilité. Lors des événements, nous scrutions chaque détail. N’importe quelle petite information pouvait valoir de l’or. Il suffisait de trouver quelqu’un prêt à payer pour ça. Et il s'avère que j’ai un talent pour ça. Au départ, Vladimir n’était pas convaincu, il craignait que cela nuise à sa réputation, mais une fois qu’il a vu combien ça pouvait rapporter, il a vite changé d’avis. Il a toujours rêvé d’un empire, et il a vu cela comme un moyen d’y parvenir. Quant à moi, c’était l’occasion de négocier ce que j’ai toujours voulu : ma liberté sexuelle.

Et l’autre condition était de me permettre de voir Sandra une fois par an. Mais ça je m’abstiens de le dire.

— Ensuite, comme toute bonne affaire, la croissance est arrivée, dis-je avec un sourire en coin. Vladimir recevait des demandes de personnes cherchant à piéger des concurrents, influencer des décisions commerciales ou politiques, et parfois même d’ex qui voulaient se venger. Plus les demandes étaient précises, plus les informations récoltées devenaient précieuses. Peu importe ce que le client demandait, tant qu’il y mettait le prix, nous répondions toujours oui, et ce, dans la plus grande discrétion. Un jour, par pure coïncidence, j’ai surpris une conversation téléphonique d’un garde du corps qui parlait d’une livraison d’armes dans un des entrepôts de son employeur. Ce détail a résonné en moi. Au lieu de vendre l’information à celui qui en avait besoin…

— Vous les avez cambriolés.

— Oui. Vladimir n’était pas favorable à cette idée. C’était trop risqué, et nous n’étions pas équipés ni préparés pour ce genre d’opération. Mais avec Ricky et quelques hommes à l’époque, nous avons réussi l’impensable. Nous n’y croyions pas nous-mêmes. Après cela, nous avons recruté davantage d’hommes et nous avons commencé à nous former. Aujourd’hui, nous menons nos propres missions, et de temps à autre, des demandes viennent d'autres personnes.

Adrian ouvre la bouche mais je lui coupe la parole.

— Pour en revenir à Vladimir, il me voit comme sa poule aux œufs d’or. Et en un sens, c’est le cas. Je lui appartiens. Il met tous les moyens en œuvre pour que je ne lui échappe pas. Pour que je reste concentrée sur une seule chose : lui rapporter de l’argent. Il ne tolérera jamais que j'entretiens une relation avec quelqu’un d’autre, surtout si ça ne lui profite pas.

Adrian ouvre la bouche, mais je l’interromps.

— Je sais ce que tu vas dire. Ricky et Katherine sont une exception, parce qu’il sait qu’ils n’iront nulle part. Les autres qui ont osé tenter l’expérience… ils ont été exécutés. Il ne prendra jamais le risque de me perdre et il ne me fera rien. Depuis la fois où j’ai essayé de m’enfuir, il ne m’a plus touchée. Il se contente de faire du mal à ceux qui m’entourent pour me punir Et donc, il s’en prendra à toi. Je ne pourrai pas le supporter.

— Je suis capable de prendre mes propres décisions, dit-il fermement. S’il veut s’en prendre à moi…

— Il te tuera. Il le fera comme il l’a fait avec un autre à qui je ne m’intéressait même pas. Mais toi Adrian, toi…

De ma main libre, j’explore son visage.

— Il prendra un malin plaisir à te torturer avant de te tuer. Et il me fera asseoir aux premiers rangs pour observer ton agonie.

— Catelyn…

— Non, Adrian, le coupe-je. Je ne pourrai pas le supporter. Peu importe ce que tu penses, tu ne le connais pas comme je le connais. Et tu ne sais pas tout de l’histoire. Alors, arrêtons ici, dis-je d’une voix déterminée.

— Ce que nous venons de vivre… je peine encore à trouver les mots pour l’exprimer. Tu veux que j’oublie tout ça ? Que je fasse comme si rien ne s’était passé ? C’est le début de quelque chose de magnifique, Catelyn.

C’est ça qui me terrifie.

— Arrêtons là avant d’avoir à le regretter.

Je me lève et retire sa veste.

— Demain, nous avons une transaction à superviser.

Je le dis d’un ton ferme, celui de la supérieure. Il me fixe un long moment avant de simplement hocher la tête.

— Bonne nuit, Adrian, dis-je en posant la veste sur le banc.

Je ne lui laisse pas le temps de répondre avant de m’éloigner.

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