Chapitre 17
L’obscurité a toujours été associée aux choses funestes.
Dans toutes les religions, elle est symbole de malice, de malheur et de toutes ces forces avilissantes qui étouffent le monde.
Dans l'Église catholique, les ténèbres représentent un monde sans Dieu, le mal. Tandis que le Christ est la lumière du monde, Satan, lui, est le prince des ténèbres.
Les hindous, quant à eux, célèbrent Diwali, une fête marquant la victoire de la lumière sur l’obscurité, de la connaissance sur l’ignorance, du bien sur le mal.
Et à juste titre, la plupart des actes décadents se déroulent dans le noir. Comme en cet instant, où Taylor et moi sommes allongés, à un bras l’un de l’autre, sur l’herbe à moitié sèche, dissimulés de tous les regards.
La mort de Conrad et Hector a jeté un froid glacial sur tout le centre. Les recrues semblent enfin avoir pris la pleine mesure du danger constant qui pèse sur leur nouvelle existence, qu’s soient en mission, ou au chaud dans leurs quartiers. Même Adrian a quelque peu perdu de son ardeur, et ce, malgré le fait qu’il n’ait pas du tout apprécié que je parte uniquement en mission avec Taylor, tandis que je l'envoyais lui, avec Ricky et le reste du groupe.
En parlant de Taylor, il s’est contenté d’acquiescer lorsque je lui ai exposé le plan pour ce soir, avant de retourner à ses occupations, lesquelles me restent, soit dit en passant, totalement inconnues. Il disparaît à des heures improbables et réapparaît comme par enchantement. Cela passe peut-être inaperçu pour les autres, mais pas pour moi.
Je lui jette un bref regard avant de reporter mon attention sur le campement, un kilomètre plus bas.
Le groupe de bikers devant nous, la plupart à moitié ivre, piaille et engloutit leur repas, sans se douter un seul instant de notre présence. Il a fallu trois jours à Jorys pour les localiser. Ils ne restent jamais au même endroit deux fois. Des nomades, en mouvement constant.
Plus tôt dans la journée, nous avons repéré les deux bikers responsables de l’attaque au musée. L’homme est assis droit devant moi, riant à gorge déployée, loin d’imaginer ce qui l’attend. Quant à la femme : Jade si l’on en croit Jorys, elle s’est éclipsée dans la tente centrale en début de soirée. Sa position, légèrement à l’écart, laisse peu de place au doute : c’est leur cheffe.
Nous avons recensé huit membres au total. Si les comptes de Jorys sont justes, ils sont tous présents ce soir. Mais avec ce genre de groupe, on n’est jamais à l’abri d’une surprise.
Je baisse mes jumelles et me tourne vers Taylor.
— Ta tête me dit quelque chose.
— Tu m’offenses, dit-il sans pour autant détourner son regard du campement.
Je reprends mon observation. Les rires se sont tus. Un biker a été missionné pour le premier tour de garde. Ils iront bientôt se coucher.
— Je me croyais unique, lâche-t-il.
Je me tourne vers lui, le sourcil levé, intriguée. Il pivote à son tour dans ma direction, le visage fermé, empreint d’un sérieux presque solennel, puis, lentement, ses lèvres s’étirent en un sourire éclatant, dévoilant des dents parfaitement alignées.
Un rire discret m’échappe. Je ne l’imaginais pas du genre frimeur.
Mais, il y a quelque chose. Ces yeux verts, cette forme en amande, je suis presque certaine de les avoir déjà vus quelque part.
— Bien tenté, mais je suis sûre de t’avoir…
— Il faut y aller, coupe-t-il abruptement en se levant.
Je reporte mon attention sur scène. Il a raison. Seul le garde est présent. Le reste s’est retiré dans les tentes.
D’un geste précis, je retire le poignard dissimulé dans ma botte et emboîte le pas à Taylor. Nous courons pour couvrir la distance. Nous raleralentissons à quelques mètres du campement, avant de glisser silencieusement à l’intérieur.
En milieu de journée, Taylor s’est infiltré dans leur réserve et a versé dans leur eau, de quoi les plonger dans un sommeil si profond qu’un coup de feu tiré à bout portant ne suffirait pas à les réveiller.
— Vérifie qu’ils sont bien endormis, dis-je à Taylor.
Il hoche la tête et disparaît dans une tente.
J’avance et me dirige vers celle du milieu. Les lumières sont restées éteintes toute la soirée. Je contourne la structure, scrutant les alentours à la recherche d’un détail suspect, puis reviens à l’entrée. Rien d’anormal en apparence.
Serrant un second poignard dans ma main, je soulève avec précaution le pan de la tente et pénètre à l’intérieur. L’obscurité est totale et mes yeux mettent quelques secondes pour s’adapter. Je fixe le sac de couchage au sol. Quelque chose dans sa forme me retient de faire un pas de plus. Elle est trop parfaite pour être vraie.
Je balaye lentement la tente du regard, tentant de déceler dans l’obscurité, une présence familière. C’est alors qu’un mouvement furtif sur ma gauche attire mon attention.
Une silhouette surgit de l’ombre et se jette sur moi. Mais ayant anticipé le geste, j’esquive facilement. Dans un même mouvement, je me retourne pour lui faire face.
— Te voilà donc, soufflé-je avec un demi-sourire en reconnaissant la personne.
Son visage reste indistinct dans la pénombre, mais je reconnais la silhouette. Et ce sourire mauvais, impossible à oublier.
— Salope, crache-t-elle avant de se ruer de nouveau sur moi.
D’un pas fluide, j’évite son attaque et, d’un coup sec, mon poignard tranche ses tendons. Un hurlement déchire le silence alors qu’elle s’effondre à genoux, incapable de se relever sous la douleur.
Après une journée entière à rôtir sur cette falaise, je n’ai plus la patience pour les détours.
Je m’approche, et sans lui laisser la moindre chance de réagir, pas qu’elle en soit capable de toute façon, mon coude frappe violemment sa tempe. Elle s’écroule sur-le-champ, l’impact l’envoyant immédiatement dans les vapes.
Lorsqu’elle reprend connaissance, quelques instants plus tard, elle est attachée au petit meuble bancal qui lui servait de siège.
— Tu es réveillée ! dis-je en m’approchant. Nous allons pouvoir commencer.
Son regard est chargé de haine lorsqu’elle crache :
— Tu jactes toujours autant, salope ?
— Et encore, tu n’as rien vu, rétorqué-je. A ta place j’éviterai de trop tirer sur cette corde. Tu ne feras que resserrer les nœuds.
Je balaie d’un œil critique la tente. Les meubles présents se résument au sac de couchage d’une place, la chaise sur laquelle elle est ligotée et la vieille table au fond sur laquelle traînent divers objets. Un miroir pend au-dessus d’un vase dont la qualité de l’eau est aussi douteuse que celle de la seine.
Taylor fait son entrée dans la pièce et lui jette son habituel regard impassible. Il avance et s'arrête à mes côtés.
À peine l’aperçoit-elle que son agitation monte d’un cran.
— C’est qui, lui ? Où sont mes hommes ? Que vous leur avez fait ?
Je m’approche lentement d’elle et m’accroupit à sa hauteur. Pour la première, je lis de la peur dans son regard .
— Ça ne marche pas comme ça Jade, dis-je un sourire machiavélique aux lèvres.
— Je pose les questions et toi, tu réponds.
Elle tente de reculer, mais la chaise vacille. J’interviens d’un geste, posant fermement mes mains de part et d’autre du siège pour l’empêcher de basculer.
— Comment étiez-vous au courant des plans ? Qui vous a payés ? dis-je d’un ton sec.
Elle me fixe avec défi avant de me cracher au visage.
— Va te faire foutre.
Je lui assène un coup dans le ventre. Elle se plie en deux, les dents serrées. Sans lui laisser le temps de reprendre son souffle, je répète l’opération. Une deuxième fois. Puis une troisième.
— Comment avez-vous obtenu ces informations ?
Un filet de sang glisse sur sa lèvre. Elle l’essuie d’un revers d’épaule avant de m’adresser un sourire insolent.
— Va te faire foutre, pétasse. Je ne dirai rien.
Elle est coriace. Pas étonnant qu’elle dirige ces hommes. Rien que pour ça, elle a mon respect. Mais dans ce regard chargé de mépris, cette lueur qui ne demande qu’une seule occasion pour me trancher la gorge, je viens de saisir son point faible.
Elle et moi, nous nous ressemblons à bien des égards.
— Tu sais quoi ? Je suis épuisée, avoué-je en soupirant. Vous épier toute la journée m’a vidée de mes forces.
Je me redresse et plante mon regard dans le sien.
— Voilà comment ça va se passer maintenant : à chaque mauvaise réponse, un de tes hommes meurt. Un par un, jusqu’au dernier. Et si, à la fin, tu ne m’as toujours pas donné ce que je veux, alors tu ne m'es d’aucune utilité.
Je fais signe à Taylor. Sans un mot, il tourne les talons et s’élance vers la sortie.
— Où va-t-il ? s’affole Jade.
Taylor poursuit sa route, imperturbable.
— C’est bon, je vais tout te dire ! lâche-t-elle précipitamment.
Elle se débat contre ses liens et hurle en direction de Taylor :
— Arrête-toi. Reviens !
Voyant qu’il ne lui obéit pas, elle se tourne vers moi, le visage déformé par la peur.
— S’il te plaît, dis-lui de revenir.
Un mot à l’adresse de Taylor et il revient se poster à mes côtés. Jade se calme aussitôt, déglutissant à plusieurs reprises.
— Alors ? dis-je, impatiente.
Elle me fusille du regard avant de se décider à parler.
— J’ai été contactée par un homme. Il m’a simplement demandé d’aller au musée et de récupérer ce que vous aurez en main. Je ne savais même pas ce que c’était.
— Décris-le.
Elle secoue vigoureusement la tête.
— Je ne peux pas. Je ne l’ai jamais vu.
Je plisse les yeux.
— Comment sais-tu que c’est un homme ?
— Sa voix, au téléphone, c’était celle d’un homme. Il m’a payé, la moitié à l’avance en déposant l’argent dans un endroit que lui-même a choisi. L’autre moitié devait être versée une fois les plans en sa possession. C’est tout, je jure.
Je l’observe, la tête légèrement penchée sur le côté, incapable de dire si oui ou non, elle dit la vérité.
— Et ensuite ? Comment devais-tu lui remettre les plans ? Qu’a-t-il fait en découvrant que tu avais échoué ?
Sa mâchoire se serre. Elle hésite à répondre, alors Taylor fait un pas menaçant dans sa direction.
— Je… je devais simplement déposer les plans dans un endroit, comme pour l’argent. Une fois qu’ils auraient été vérifiés et jugés conformes, je devais recevoir le reste de la somme. Il n’a jamais été question qu’on se voie en personne.
— Et après ?
— Je n’ai plus jamais eu de ses nouvelles. Il a su, sans que je ne l’informe, que nous avions échoué à récupérer ces maudits plans.
Je plante mon regard dans le sien, scrutant la moindre faille, tentant de déceler un quelconque signe de mensonge. Parce que si elle ment, je ne garantis plus rien.
— Décris-moi sa voix.
Et tandis qu’elle s’efforce de décrire cet homme, une seule pensée tourne en boucle dans mon esprit : quelqu’un, quelque part, a accès à des informations confidentielles sur notre organisation. Ou pire encore, cela signifie qu’une taupe se cache peut-être parmi nous.
***
Le trajet du retour s’est déroulé dans un silence confortable, seulement troublé par quelques coups d’œil furtifs de Taylor dans ma direction. Perdue dans mes pensées, j’ai passé la majeure partie du voyage à tenter d’organiser toutes les informations récoltées ces derniers jours. Mais plus j’essaie, plus je me perds.
De retour au centre, je pars immédiatement à la recherche de Katherine, que je trouve au club, en pleine discussion avec Eric, le gérant, à qui elle donne des instructions.
Mes échanges avec ce dernier ont toujours été électriques, mais avec elle, il se transforme en parfait petit toutou. Je laisse transparaître un rictus de dégoût en le voyant lorgner avidement le décolleté de Katherine. Ma patience s’évapore aussitôt, et plutôt que d’attendre la fin de leur conversation, j’avance dans leur direction.
Dos à Katherine, Eric est le premier à me voir arriver. Son regard oscille entre gêne et défi, mais malgré son zèle, il n’attend pas que j’arrive à leur hauteur pour balbutier des excuses auprès d’elle et s’éclipser.
Intriguée, Katherine se retourne, cherchant ce qui a bien pu le faire fuir ainsi. Son regard s’éclaire lorsqu’elle m’aperçoit.
— Nous n’avions pas fini, et j’ai énormément de choses à faire aujourd’hui, me reproche-t-elle en se tournant complètement vers moi.
Son tailleur beige, un deux-pièces parfaitement ajusté, met en valeur son teint laiteux. Le pantalon ample effleure le sol, cachant ses talons vertigineux, tandis que le haut, plus ajusté, arbore des manches assez évasées pour engloutir la tête d’Eric. Si seulement c’était faisable ! Son rouge à lèvres éclatant, parfaitement accordé à sa tenue, renforce son allure sophistiquée. Katherine a toujours eu le don de bien se vêtir. Mais ce qui me frappe le plus, ce sont ses cheveux.
Pour la première fois depuis des années, elle a laissé sa chevelure rousse à découvert. L’espace d’un instant, j’en oublie presque la raison de ma venue.
— Il est répugnant, dis-je en observant Eric s’éloigner d’une démarche faussement assurée.
Katherine emprunte le chemin opposé et je lui emboîte le pas.
— Qu’il fantasme sur mes seins autant qu’il le souhaite, lâche-t-elle avec indifférence. Il m’obéit sans poser de questions, c’est ce qui m’importe.
Elle marque une pause puis ajoute comme pour elle-même.
— Mes journées sont déjà bien assez difficiles, pour m’encombrer de complications inutiles.
Katherine donne l’illusion d’être superficielle. La caricature parfaite de la blonde écervelée, déconnectée de la réalité. Pourtant, derrière cette façade se cache un esprit affûté que peu de personnes soupçonnent.
La première fois que je l’ai aperçue, à la cantine de l’orphelinat, elle avait sept ans et moi six. Déjà à cette époque, elle épousait son rôle à la perfection. Personne ne l’estime au-delà de ce qu’elle laisse paraître, et elle tire parti de cet avantage pour accomplir des choses que personne ne la croirait capable de faire. Comme ce jour où elle a volé de l’argent dans les coffres de la sœur responsable, juste assez pour nous offrir des chaussures neuves et dépenser le reste en sucreries.
Le code du coffre, une combinaison de sept chiffres, changeait selon le jour et l’heure de la journée. Nous avions toutes vu la responsable, le composer un nombre incalculable de fois, mais seule Katherine avait eu l’idée et l’audace d’en faire quelque chose. Elle n’avait que huit ans. Bien sûr, nous avons toutes été punies, mais les sœurs n’ont jamais découvert la coupable. Par solidarité, aucune d’entre nous ne l’a dénoncée. En représailles, on a eu droit à des corvées pendant un trimestre entier, mais ces bonbons au caramel en valaient largement la peine.
Aujourd’hui encore, seuls quelques privilégiés la connaissent vraiment. Pour le reste, elle n’est qu’une distraction, une femme charmante mais inoffensive. Et puisque personne ne la perçoit comme une menace, elle n’est jamais une cible.
Je la suis discrètement dans ses activités, l’observant interagir avec les autres tout en restant en retrait. Elle a ce talent unique de faire faire aux hommes tout ce qu’elle désire, sans qu’ils ne s’en rendent compte. En l'accompagnant, je pense jouer le rôle de son garde du corps, mais en réalité, en me voyant, j’ai l’air de la sœur mal lunée, à moitié dépressive, et qu'on force à participer aux activités de groupe.
— Pourquoi es-tu là ? fait-elle à un moment donné, ne supportant plus ma présence. Tu mets mal à l’aise tout le monde. N’as tu pas quelqu'un à torturer ou un ex coéquipier à achever ?
Son allusion à Conrad me pince le cœur. Je n'ai pas cherché à savoir comment elle va depuis cet épisode.
Est-ce donc pour ça que j'ai passé la moitié de la matinée à la suivre comme son ombre, à être dans ses pattes comme si je n'avais moi même rien à faire de ma journée, cherchant à déceler dans son comportement, un quelconque changement?
Il suffirait de lui demander, mais quelque chose m’en empêche. Je sais qu'elle ne va pas bien. Mais je sais aussi qu'elle me dira d'aller me faire foutre si je lui demande. Alors, je ne fais rien.
— C'était la meilleure chose à faire, dis-je finalement. La sentence que lui réservait Vladimir aurait été bien pire.
— Je sais, répond-elle.
Son humeur s'assombrit légèrement.
Un silence lourd de sens s’installe avant que je ne reprenne.
— Je veux une rencontre avec lui.
Quelques secondes s'écoulent avant qu'elle ne comprenne. Ses yeux s'agrandissent légèrement.
— Je veux connaître le prochain événement auquel il sera présent. Je veux pouvoir le jauger, et qu’il en fasse autant en retour.
— As-tu perdu la tête ? Es-tu suicidaire ?
— Ce qui est arrivé la dernière fois n’aurait jamais dû se produire. Vladimir devient paranoïaque et de plus en plus instable. Veux-tu être la prochaine ? Nous n’avons jamais été à l’abri, mais maintenant, la situation échappe à tout contrôle. Tu veux que les choses s’accélèrent, oui ou non ?
Il m’a déjà envoyé son assistante, à mon tour de lui rendre une petite visite.
Elle me fixe intensément pendant un long moment, puis prend sa décision. Je l’observe ensuite, pianoter rapidement sur sa tablette.
— Il assiste à une œuvre de charité ce week-end dans le Connecticut.
Le timing est serré, mais je n’aurai pas mieux.
— Que vas-tu dire à Vladimir ?
— J’inventerai quelque chose.
— Comment vas-tu faire pour entrer ? L'événement est dans deux jours, insiste-t-elle, et toutes les places sont sold-out depuis plusieurs mois, sans compter que c’est cinquante mille dollars la place.
— Eh bien, nous ne manquons pas d’argent, si ?
Elle me fixe hébétée.
En réalité, je compte sur Jorys pour faire l’impossible. Je pourrais jouer de mes relations pour qu’on m’insère, mais justifier cinquante mille dollars en dehors d’une mission officielle auprès de Vladimir, ne sera pas une mince affaire.
— Trouve-moi deux billets d’avion et réserve l'hôtel. Je m’occupe du reste. Je te confirme dans la journée, qui part avec moi.
Je lis du malaise dans son regard, mais, elle comme moi, savons que nous n’avons plus le luxe d’attendre qu’un miracle se produise. Nous devons accélérer les choses. Et si cela implique, danser avec le diable, et bien, qu’il en soit ainsi. Quitte à mourir inutilement, autant mourir pour quelque chose.
Elle finit par acquiescer.
— Merci, dis-je, reconnaissante.
— Oh, et avant que je n’oublie, je veux le dossier de toutes les filles recrutées par Vladimir au cours de ces six dernières années. Toutes activités confondues.
— Que vas-tu faire avec ? demande-t-elle méfiante.
— Contente-toi de me les fournir.
Elle me dévisage une nouvelle fois, puis acquiesce sans broncher.
Il n’y a plus de retour en arrière possible.
### Pour vous aussi, le site était inaccessible pendant une semaine ?
C'est fou comment ça remet les choses en perspective pour les auteurs...j'imagine d'une certaine manière, pour les lecteurs aussi.
C'est bon de vous retrouver !
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