Les doigts de l’adulte s’enfoncent dans les épaules de sa jeune élève, lui interdisant toutes possibilités de partir, alors qu’il lui intime de ne pas détourner le regard ou de fermer les yeux.

« Regarde. Écoute. N’en perd pas une miette. Que cet odieux spectacle reste bien gravé dans ton esprit. »

Alors l’enfant obéit.

Ce qu’elle voit va hanter une partie de ses cauchemars pendant des lunes et des lunes, mais elle obéit.

Sur le bûcher au centre de la place, la femme hurle de douleur, elle se tord, sa peau cloquée brûle horriblement, l’omniprésente odeur de chair calcinée est écœurante, les flammes dardent leurs pointes ardentes vers le ciel comme des langues cruelles, les villageois ripaillent joyeusement et hue cette personne qu’ils ont décrété être une sorcière, et la Mort tarde à armer sa faux pour cette pauvre victime de la bêtise humaine.

« Retiens bien tout ceci. Car c’est ce qui t’attendrait si, par malheur, ces gens te découvraient un jour. »