En route vers le front !

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Le capitaine Georges est un homme brun aux yeux noisette, grand et musclé, au teint hâlé. Il porte l'uniforme militaire vert et brun des soldats du royaume de la terre. Il fait partie des rares hommes de l'armée à être restés sur place pour s'occuper de la défense du pays. Il se charge de m'entrainer tous les jours à la maitrise de la terre. Je m'améliore un peu plus chaque jour, mais cela me demande beaucoup plus d'efforts que pour la maitrise des autres éléments et je m'épuise rapidement. L'homme de confiance du roi Adam me dit souvent :

- Vous n'avez pas à vous en faire pour cela. Si vous continuez à vous entrainer tous les jours, vous développerez votre endurance et atteindrez rapidement celle que possèdent tous les habitants de notre royaume.

Ses paroles me rassurent et m'encouragent à poursuivre mes efforts sans relâche. Finalement, c'est au bout d'un mois de travail que le militaire m'annonce enfin :

- Vous n'avez plus aucun mal à manier la terre et à en faire tout ce que vous voulez. Vous êtes aussi bien plus endurante, c'est excellent ! Vous progressez vite !

- Vous pensez donc que j'ai bien acquis la maitrise de la terre ?

- Vous en avez en tout cas assimilé toutes les bases, affirme-t-il en hochant la tête.

- Pensez-vous que je serai capable de vaincre n'importe qui avec mes aptitudes ?

- C'est difficile à dire. Vous êtes douée, en plus d'être l'unique personne capable de maitriser les quatre éléments, ce qui vous confère un énorme avantage, mais il existe bon nombre d'adversaires redoutables. Pour commencer, vous devez savoir quand utiliser quel élément dans un combat.

- Expliquez-moi cela.

Il hoche la tête et poursuit :

- Vous devez vous servir de l'élément opposé à celui que maitrise votre adversaire pour espérer le vaincre. Si vous faites face à un membre de l'empire du feu, servez-vous de la maitrise de l'eau et vice-versa. Dans le cas où vous vous battez contre un habitant du royaume de la terre, servez-vous de la maitrise de l'air et inversement. Ce n'est pas tout : vous pouvez aussi vous servir de votre maitrise des quatre éléments pour aider vos alliés. L'air amplifie la puissance du feu, par exemple. L'eau, quant à elle, peut transformer la terre en boue et ce dernier élément est le seul capable de contenir l'eau en lui. Retenez bien cela, ça pourrait vous être utile.

- Merci, dis-je en dissimulant un sourire satisfait.

Le lendemain matin, je me rends au bord de la mer qui sépare le royaume de la terre de l'empire du feu. Je contemple les vagues qui viennent s'écraser doucement sur le sable. Une odeur salée me chatouille les narines, tandis que les mouettes survolent l'eau claire et limpide en poussant leurs cris si distinctifs.

Je prends une grande inspiration et m'apprête à avancer un pied lorsque j'entends une voix dans mon dos :

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Je me retourne en sursaut, surprise, pour faire face à Zéphyr. Il approche tranquillement. La brise marine agite sa longue tunique blanche sans manches qui lui arrive jusqu'aux genoux. Le vêtement est serré à la taille par une ceinture en cuir blanc.

Il ne s'arrête qu'une fois arrivé à ma hauteur et me demande, en riant :

- Tu ne comptes tout de même pas traverser la mer à la nage pour rejoindre le front ?

- Je vais la traverser, oui, mais pas à la nage. Il me suffit de me servir de ma maitrise de l'eau.

Il me fixe avec des yeux ronds d'étonnement. Je lui dis, avec un sourire :

- Merci pour tout, Zéphyr. À bientôt.

Je suis sur le point de me retourner lorsque je l'entends déclarer :

- Je viens avec toi.

Il m'annonce cela avec un sérieux et déterminé. Je le regarde dans les yeux pendant quelques secondes, puis lui demande :

- Tu en es sûr ? Cette fois, on ira sur le front. On risquera de mourir à chaque instant.

- J'en ai parfaitement conscience, mais ce n'est pas cela qui me fera reculer. Je suis décidé : je viens avec toi, que tu le veuilles ou non. Je veux contribuer à l'avenir de ma cité et de notre monde.

- D'accord, accepté-je en lui souriant pour le remercier de son soutien. Accroche-toi à moi.

Il passe ses bras autour de mon cou et je m'exclame :

- C'est parti !

Je saute en direction de la mer et me sers de ma maitrise de l'eau pour créer une vague qui nous garde à la surface, tout en nous trosportant vers le front, situé sur la côte de l'empire du feu.

Nous croisons sur notre chemin des tortues aux énorme carapaces vertes, des baleines à la taille imposante, qui fouettent l'eau de leurs énormes queues en chantant pour communiquer entre elles. Je veille à garder une distance entre nous et ces créatures afin de ne pas perdre l'équilibre.

Au bout d'un moment, nous passons même au milieu d'un groupe de dauphins, qui sautent en émettant des sifflements. Cette rencontre me cause de l'inquiétude. Il est bien connu que ces beaux mammifères marins sont la proie de prédilection des grands requins blancs. Espérons seulement qu'ils ne sont pas en train d'en fuir un . . .

Hélas, ma crainte est bientôt justifiée : j'aperçois un aileron dépasser de l'eau, au loin. Il approche de nous à grande vitesse !

Je tente de nous décaler sur la gauche, mais il est déjà trop tard : le prédateur se jette sur nous, gueule grande ouverte ! Je pousse un cri d'effroi, tandis que Zéphyr se sert de sa maitrise de l'air pour nous faire effectuer un grand bond en arrière, ce qui nous permet d'esquiver l'attaque du requin, mais nous fait chuter dans l'eau !

La redoutable créature n'abandonne pas : elle se précipite sur nous ! Je nage sur le côté, entrainant Zéphyr, qui ne sait apparemment pas nager, avec moi. Le requin se lance à notre poursuite ! Il faut absolument que je trouve un moyen de nous débarrasser de lui, sans quoi nous serons perdus !

Mon regard tombe sur le sable et les rochers qui reposent au fond de la mer. Je me sers aussitôt de ma maitrise de la terre pour envoyer une pierre sur le nez du requin. Le projectile atteint sa cible et notre agresseur bat aussitôt en retraite.

J'étouffe ! L'air nous manque ! Il faut absolument que nous regagnons la surface ! Je nage vers le haut, mais je sens mes forces me quitter. Je n'ai pas assez d'air . . J'ai besoin de respirer . . . Mes muscles finissent par me lâcher, trop épuisés pour continuer. Je me sens sombrer dans les profondeurs de la mer. En tournant la tête sur le côté, je constate que Zéphyr a les yeux fermés. Il ne bouge plus d'un pouce. Il n'est tout de même pas déjà . . .

Les larmes me montent aux yeux. Ce n'est pas possible ! Je ne peux pas abandonner maintenant ! Je dois absolument sauver Zéphyr, mon père et le monde entier ! Je dois . . .

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