3 Juin

2 minutes de lecture

Nous atteignons Goryashchiy peu avant midi. De loin la ville, avec ses bâtiments rougeoyants, semble prise dans un gigantesque incendie. Fort heureusement, il ne s'agit que d'oiseaux. Les shkvarki, sortes de grands colibris, ont des plumes couleur de feu, dont il se nourrissent, reflétant la lumière du soleil, et, au lieu des gazouillis habituels, claquent du bec comme craque un bois que l'on met au feu. Ils infestent toute la ville mais les habitants ne semblent pas gênés.

Ces derniers ont un style vestimentaire assez semblable à celui de mon guide. Ils ont l'air d'aimer les couleurs vives que l'on retrouve partout dans la ville. Potinyk me précise que si les tissus sont beaux, ils sont aussi très inconfortables. Les plantes dont disposes les habitants ne permettent pas mieux. Ils portent aussi beaucoup de vêtement en cuir, plus agréable au touché, mais plus chaud, en peau animale ou humaine.

Nous avons dans un premier temps visité le marché où les fameuses épices nous attendaient. Le terme marché est cependant erroné, il faudrait penser à une nouvelle appellation pour ces endroits. C'est une vraie pagaille, sans dessus-dessous, les gens courent de partout, même sur les toits, les stands se montent les un sur les autres, tout le monde crie dans une langue gutturale et violente.

Malgré mes inquitudes, je me fond sans mal dans la foule. Serait-ce dû à la relative proximité avec nos royaumes civilisés, ou l'état d'esprit peu conservateur de ce peuple ?

Nous finissons par échanger un mètre de lin (que j'ai ramené de chez nous dans cette optique) contre une grande quantité d'épices oranges vif, la karry, que nous pourrons échanger à nouveau contre des vivres avec les tributs nomades que nous rencontrerons pendant le voyage si besoin.

Dans la soirée je goûte le plat typique de la ville: les ailes de shkvarki fumées. On m'avait prévenu que la cuisine serait épicé, mais je n'en suis pas moins surpris. Epicé est un euphémisme grâve. Cependant, passé la douleur, je parviens à apprécier les fortes saveurs et l'arrière-goût métallique, étrangement appétissant.

Pour les cuisiner, on enferme les ailes dans de grosses caisses en métal blanc de la taille d'un homme. Seul un trou à leur base laisse passer la fumée provenant d'un feu enterré qui brûle, nourri par de la résine de cactus. On arrose copieusement d'épices les ailes pendant la cuisson, mais il en va de même pour le feu, qui lui donne une étrange couleur irrisée.

Pendant le repas, les habitants autour de moi n'ont pas arrêter de parler de Tishina, une ville fantome à l'ouest de Goryashchiy qui aurait été attaquée par des lavouskha. Ce sont de grandes bêtes carnivores à huit pattes et aux crocs acérés qui chasseraient en groupe. Les habitants semblent inquiets que leur ville soit la prochaine cible.

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