Insécurité

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Le jeune dieu se laissa attacher les poignets, se disant que tenter de se défendre en vu de son état qu’il affaiblissait n’était nécessaire tandis que le mortel se releva et donna un coup au creux de l’abdomen de son compagnon. Les Chasseurs de Surnaturels les emmenèrent vers le hall de la demeure où son paternel devenu impuissant les attendait ainsi que Déianara, ses deux frères et le commandant des détentions.

- Le sang qui macule votre vêtement prouve que vous êtes le responsable de ce crime odieux, dit le commandant à Argos. Qu’avez-vous à dire afin de plaider en sa faveur ?

- Bien qu’il soit transformé en un monstre parmi tant d’autres, dit Hyacinthe. Il existe une autre créature qui vit à l’intérieur de la cité.

- Quelle preuve avez-vous de ce que vous avancez ? demande Déianara d’une voix rude. Comment pouvez-vous dire de telles inepties ?

L’àlfar la regarda pendant un instant. Il ne voyait seulement la méfiance dans les yeux de la jeune femme qui n’avait cessé d’être angoissée à la pensée de voir son époux disparaître d’un moment ou un autre et à la suite de cela, il ne put se justifier.

- Il n’y a pourtant qu’une seule créature qui a été signalée, dit alors une voix féminine.

Ne pouvant se retourner, Argos sentit l’inconnue s’approcher de lui, l’effleurant légèrement au passage. Elle se mit aux côté du commandant, le dévisagea sereinement.

- Permettez-moi de vous présenter Héra Lazarid, dit le commandant. Elle a accepté de nous apporter gracieusement l’aide nécessaire aux captures et puisque nous ne sommes en accord avec nos informations, nous devons prendre certaine mesure.

Il vit Héra avancer sans vouloir se débattre avec un tissu imbibé de parfum toxique à la main, constata sa présence derrière lui. Elle pressa le textile sur ses narines et ses lèvres, le forçant à inhaler l’odeur puis à poser ses genoux au sol. Il leva les yeux, sa respiration se rasséréna peu à peu.

- Que prononcez-vous afin de pouvoir vous éviter le trépas ? dit la voix étrangement sonore du commandant à Argos.

- Je suis coupable d’avoir voulu attenter à la vie d’un innocent ainsi de celle des résidents de la cité, dit Iskhuros.

- Je t’en pris, ressaisis-toi, dit Hyacinthe. Veux-tu mourir de la main de ses couards ?

Il entendit Naranwe s’écrier de souffrance au niveau de ses membres après avoir perçu un son d’électrocution par l’un des Chasseurs puis la torture s’estompa soudainement.

- À la suite de votre déclaration, dit le commandant en regardant Argos. Je vous déclare coupable d’homicide d’un résident de la cité de Calydon. Quand à vous, vous le suivrez dans son châtiment.

Les Chasseurs tirèrent sur les entraves de leur poignets, les obligeants à se relever. Arrivant bientôt à l’entrée de la cité, ils entendirent les huées des résidents dont le visage exprimait une profonde haine. Ils marchèrent pendant un certain temps puis lorsqu’ils furent à l’extérieur de la cité, ils virent une charrette dans laquelle ils s’assirent. Le chemin de terre les amena devant un port où le navire des Chasseurs était amarré. Ils posèrent leur pieds au sol, suivirent les mortels à l’intérieur du bâtiment et descendirent dans la cale où ils furent attachés. L’àlfar attendit qu’ils soient seuls afin de pouvoir converser avec Argos

- Pourrais-je connaître le motif de ton état misérable? demande Naranwe.

- Je ne cesse de revoir inlassablement le corps de cet enfant sans vie devant mes yeux, dit Argos. Comment pourrais-je éviter de penser à cela ? Je n’ai aucun souvenir et il y a des preuves qui m’inculpent.

- Héraklès est le seul qui puisse nous apporter son appui, dit Naranwe. Il est le seul qui détient la vérité.

- Après l’avoir assommé de ton incantation, penses-tu qu’il souhaitera nous secourir ? dit Argos quelque peu indigné.

- Zéus m’a annoncé qu’il est ton demi-frère, dit Naranwe avec insistance. Crois-tu qu’il souhaite perdre un membre de sa famille ?

Il vit le jeune dieu soupirer en baissant le regard. Il pensait à l’antidote, attendit un moment que son interlocuteur dise à haute voix ce qu'il le tourmenta.

- L’antidote a-t-il eu un quelconque effet sur mon anatomie ? dit alors Argos.

- Il n’a fonctionné car la seconde créature n’est autre que le dieu fleuve, dit Naranwe. Il a volontairement voulu se transformer après avoir été humilié par Héraklès. Quand à cette femme qui nous a suivis, elle est probablement celle qui a prémédité ce meurtre.

Argos eut l’impression que son cœur avait manqué un battement. Il sentit que son rythme cardiaque s’accéléra puis un sentiment d’épouvante s’empara de lui. Cette angoisse l’envahi au moment où ses membres se contractèrent et s’agrandirent. Ne pouvant s’empêcher d’exprimer sa douleur insoutenable lors de la métamorphose, sa taille augmenta ainsi qu’une fourrure, des crocs, un museau transformait sa peau. Quand à ses iris, ils devenaient jaunâtres, ses oreilles changeaient de forme.

En voyant le monstre briser ses entraves d’un simple geste, Naranwe ne tenta de le raisonner en sachant qu’à partir de cet instant, il n’y avait que la haine qui animait la créature. Il soutint le regard de cet être qui le scrutait avant de sortir de la cale du navire des Chasseurs.

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