11h00 - 12h00

2 minutes de lecture

L’action se passe entre 11h00 et 12h00 du matin dans la banlieue nord de Limoges.


J’arrive en face de sa petite maison de banlieue, genre bunker rafistolé de partout avec des planches Ikea. Trois judas à la porte posés verticalement à différentes hauteurs, on ne sait jamais si Mimi Matty venait tourner un épisode de « Joséphine, ange gardien » pour la télé allemande. Bref, je bouche les deux premiers trous du haut pour qu’il n’aperçoive que mes parties intimes. Il a l’habitude et j’entends :

— Qu’est-ce que tu veux trouduc !

Pas de doute, il m’a reconnu.

— C’est Muller qui m’envoie.

C’est le mot de passe sachant que je n’ai jamais vu ce Muller mais lui a l’air de bien le connaitre et ça le met à chaque fois dans un état de grâce. Qu’il est doux le bruit des serrures et verrous de sureté le soir au-dessus des jonques. Dommage, Il n’est pas encore midi et je sens une odeur de cuisine arriver plein sud telle une cavalerie de chevaux morts pénétrant frénétiquement mes narines qui essayent désespérément de baisser les pont-levis. Trop tard, j’ai avalé le régiment et une folle envie de devenir végétarien m’envahit d’un coup.

— Salut Günther ! Dis-je dans un rot à faire fuir un rat pesteux.

— Désolé de te déranger pendant ta séance d’équarrissage.

— De quoi tu causes ? Me lance-t-il d’une voix méga phonique.

— Entre et viens plutôt casser la croûte avec moi.

Finalement, je comprends tout, il a été cuistot pendant la Stasi et faisait la bouffe aux gars qui ne voulaient pas parler. Mieux que le penthotal, les plus récalcitrants ayant fromage et dessert. Je cherche une excuse valable et originale, je dis :

— Non merci, je n’ai pas faim.

— Tu boiras bien un coup alors !

Il veut ma peau ce con ou quoi, bien sûr que je vais trinquer avec toi, j’aime quand mon palpitant prend cent trente pulsations en moins d’un minute pour redescendre aussi vite en apnée genre grand bleu. Je me sauve la vie donc en fixant ses yeux de phacochère devant une glace à la vanille et je dis :

— Nicht danke ! En claquant des talons afin de mettre fin à toutes autres propositions digestives. Il se tend comme une arbalète et finit par m'écouter.

— Il faut que je te parle de choses très importantes concernant Muller.

Annotations

Vous aimez lire Vingt Quatre ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0