07h00 - 08h00

4 minutes de lecture

L'action se passe entre 07h00 et 08h00 à Paris


On le réchauffe de baisers
On lui remonte ses oreillers
Il va mourir, le PapaaaaaaaaaAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaaaaaa
Sainte Marie pleine de grâces
Dont la statue est sur la place
Bien sûr vous lui tendez les bras
En lui chantant Ave Maria
Ave Maria
Y a tant d'amour, de souvenirs
Autour de toi, toi le Papa
Y a tant de larmes et de sourires
A travers toi, toi le Papa


Günther fredonne doucement à l'oreille de son amour d'antan, la chanson d'Aznavour version masculine. Gréta pleure dans son coin avec une éponge et un seau à la main qui sert de récupérateur d'eau. La scène est belle, le Pape est allongé sur le canapé tenant la main de son amour. Ce moment évoque pour Günther le jour où il a sauvé la vie d'un condamné après avoir retrouvé ses papiers qu'il avait égarés. Les excuses à l’hôpital avaient été très émouvantes.

Les chaussures de Sofia ne contenaient qu'une capsule d'antidote et de poison, rien d'autre.

— Il lui reste combien de temps ? me demande Günther.

— Je ne sais pas, une heure, un peu moins. Il est costaud parce qu'il aurait déjà dû nous faire un coma.

— Il est protégé de la haut. Répond-il avec des yeux en colère trempés dans un liquide qui bout et s'évapore à fur et à mesure.

— On ne peut plus rien pour ...

Soudain la main du Pape sert fortement celle de Günther.

— J'ai faim ! dit le Pape.

— Il est guéri ! Un miracle ! dit Gréta en s'agenouillant faisant péter deux lattes de parquet.

Nous restons tous comme des ... Je ne trouve plus mes mots... L'émotion est trop forte... Embrassades et congratulations... C'est beau... A vous les studios... Je vous rends l'antenne pour la météo !

Une page de pub et je reviens.

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De retour après ce grand moment de télévision, je me dis que ce n'est pas normal et j'analyse la tasse de café. Youssef n'a pas bu de poison. Je pense que Sofia avait laissé deux tasses vierges, pour elle et le Pape qu'elle voulait garder vivant un temps. Je suis soulagé parce qu'il ne restait plus de moquette. Nous décidons de partir en vitesse et abandonnons l'idée de mettre le feu à l'appartement, Günther ne comprenant toujours pas qu'il est dans une fiction.

Nous voilà repartis dans les rues de Paris. Il est tard, nous ne sommes pas vraiment rassurés d'autant plus que nous entendons des pas se rapprocher jusqu'à devenir oppressants. Günther dit:

— Restez là! je vais voir et il disparaît dans le noir tel du sucre dans le café. Je ne m'inquiète pas pour lui, c'est un homme, comme on l'a vu, d'expérience capable de s'adapter à toutes les situations; Il lui faut juste une bonne réception. Je décide de continuer d'avancer malgré son absence et j'ai du mal à retenir Gréta qui avance à reculons ou recule en avançant, on ne sait pas très bien vu qu'elle est de profil.

— Ne bougez plus ou je le tue !

Un homme tient en joue notre Günther avec un flingue sur la tempe.

— Donnez moi le Pape et je vous rend votre homme ! Et en plus j'ai un cadeau pour vous !

Je vois fondre sur nous une boule de poil qui arrive à fond les manettes sur ma Gréta qui ouvre ses pinces et qui crie :

— Oh ! mon Jack ! c'est mon Jack ! Ce qui ralentit et dévie dans un premier temps la course du chien, puis déstabilise un moment notre homme qui se reprend vite.

Jack saute et disparaît dans les bras de Gréta, ne réapparaissant sain et sauf qu'à la fin de l'épisode.

— Je suis Adrian et vous avez tué et embaumé Sofia. Donnez-moi le Pape et je vous laisse la vie. Cet homme est un usurpateur qui ne mérite pas d'être appelé Sainteté.

— C'est qui lui ? S'écrit Youssef en brandissant une babouche.

— Tu vas lâcher mon Günther, salopard !

J'ai l'impression d'avoir déjà vécu cet instant.

Et là, vous me croirez si vous voulez, Youssef fonce burqa de soirée au vent. Le moment dépasse d'au moins un mètre l'imagination. Le croiseur papal fend l'air et arrive par bâbord sur Adrian. Le choc est inévitable. L'artillerie Adrianique se met vent debout et une salve part dans un chaos indescriptible. Le canon de l'arme fume et Adrian est à la manœuvre pour recharger. Les balles sifflent et transpercent sa Sainteté sans l'ébranler, au contraire, une babouche toute pointe sortie vient frapper de plein fouet le capitaine Adrian qui tombe emportant avec lui son équipage.

Nous applaudissons la scène et il y a plusieurs rappels. Nous ne saurons jamais ce qui s'est passé mais le Pape est indemne. Je me dis que finalement, il a été canonisé avant l'heure. Tout le monde est sauf. Tout le monde ? Pas vraiment, Adrian gît par un mètre quatre vingt de fond avec une torpille blanche dans l’œil qui l'a tué sur le coup.

A suivre.









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