Seulement, une question s’agrippait à eux. Comment le temple était-il resté intacte après la mort de la planète ?

— C’est étrange, fit Martika, en contemplant les hiéroglyphes sur les murs.

— Oui, très étrange. Je suggère que Redax et Ninox puissent nous traduire tous les hiéroglyphes qu’ils trouvent. Pour avoir des informations sur la planète, ce serait fort intéressant pour avancer dans notre mission.

Les robots s’exécutèrent, Ninox s’avança devant une des statues. Il déchiffra les symboles qui étaient inscrit.

— Il est écrit « Gloire à jamais, aux titans de Nibiru. Les grands anciens créateurs de la terre ».

Redax, lit à son tour les inscriptions.

— Je traduis plutôt « Honneur pour toujours aux géants, créateurs de l’Univers ».

Les heures passèrent, les robots se contredisaient l’un à l’autre. Les scientifiques ne savaient plus où donner la tête.

— Non, il y a écrit « Nous avons colonisé la planète terre, nous l’avons fécondé ».

— Non, c'est plutôt « Nous avons assujetti Gaïa, la planète riche et fertile, et nous l’avons multiplié d’hommes ».

Ils finirent par se disputer.

— Pourquoi tes mots et pas les miens ? criaient Ninox.

Les robots étaient fort irrités. Martika regarda Eliana, elle attendait qu’elle agisse. Elle lui demanda si elle avait apporté les outils de réparations. Il fallait les reprogrammer immédiatement

Redax remplit d’orgueil vociféra.

— Je suis le meilleur car j’ai été programmé par une ingénieure en intelligence artificielle, bien plus forte que la tienne ; alors mes mots sont mieux que les tiens.

Interloqué par les chamailleries des robots. Les jeunes femmes se regardèrent. Martika tentait de calmer inox.

— Il faut qu’on les reprogramme afin qu’il ne soit pas en compétition. Mais en collaboration. C’est important pour que l’on puisse réussir la mission et rentrer sur terre.

Eliana repensait à ses rêves. Tous cela lui semblait très étrange. Eliana n’avait pas prévu une telle situation. Il fallait reprogrammer immédiatement les robots, mais Eliana lui expliqua l’impossibilité.

— Non, Martika, nous n’avons pas créer le même algorithme. Le tiens est grandement différent. Cela n’a rien à voir. Martika supplia Eliana. La stagiaire ne comprenait pas.

— Mais je me suis basé sur ton algorithme, s’écria-t-elle. Eliana la prit par les épaules, et lui dit en secouant.

— Cela n’a rien à voir avec l’informatique Martika. J’ai l’impression que c’est de la…

Eliana avait peur de lâcher le mot qui souhaitait sortir de sa bouche.

En réalité, il s’agissait de magie. Le temple était ensorcelé. Les robots se mirent à répéter en boucle « Pourquoi tes mots et pas les miens » et « Mes morts sont meilleurs que les tiens ». Les jeunes femmes en avaient marre.

Il fallait les faire taire quitte à échouer la mission. Eliana hésitait, elle ne pouvait pas imaginer détruire l’une de ces plus belles innovations. Mais, elle s’était vite rendue à l’évidence. Ses robots étaient fichus. Elle regarda Martika. La stagiaire fit une grimace d’inquiétude. Eliana pointa son fusil désintégrateur vers Redax. Elle continuait à tergiverser et repensa à tous le travail qui partirait en poussière si elle faisait le choix de détruire les robots.

— Détruisons les robots ! cria Martika.

Les deux scientifiques tirèrent de puissants rayons lumineux. Les robots furent réduits en miettes. Martika s’engouffra dans la peine, autant de souvenirs perdus dans le néant se disait-elle. Eliana finit par pleurer elle aussi. Comment avaient-elles pu réduire des années de travailles en poussières ? Elles restèrent stoïques pendant quelques instants. Des bruits se faisaient entendre. Que se passait-il ? Le sol tremblait. Les jeunes femmes, voulurent s’enfuir rapidement, mais les portes du temple étaient bloquées. Paniqués, elles essayèrent de forcer la porte, mais malheureusement elles ne purent l’ouvrir. Les scientifiques se rendirent à l’évidence. Elles allaient probablement mourir. Soudain, un grand bruit les fit se retourner. Elles virent sortirent du sol un gigantesque homme vêtus d’une armure antique. Sa taille était tellement énorme qu’elle touchait le plafond.

Il avait la peau noire et une forte musculature. Il portait dans sa main une lance en acier. Médusée, les femmes s’éprirent de frayeurs. Le gérant s’approcha d’elles et les considéra comme de minuscules mouches. Cerné par la peur, les jeunes femmes priaient intérieurement afin qu’elles soient épargnées par la monstruosité qui leur faisaient face. Le titan ouvrit la bouche et cria d’une voix forte, une phrase incompréhensible.

C’était incroyable, les voilà prisent au piège dans cette planète maudit, détruite, avec un homme titanesque. Qui était-il ? Un dieu, un monstre ? Nibiru n’était-elle pas la planète de la vie ? La planète des anciens astronautes étaient-ils des géants ? Le géant recommença à beugler sa phrase, il parlait une mystérieuse langue, que bien évidement, aucunes des deux femmes n’arrivaient à la traduire.

Mais que pouvait-il dire à la fin ? De plus, le géant n’avait pas de patience, c’était comme s’il attendait une réponse. Eliana regrettait amèrement d’avoir détruite ces robots. Elle devait réfléchir. Plus de traducteurs. Plus d’espoirs de sortir vivante de cette planète. Elles tirèrent des rayons désintégrateurs sur le titan. Mais hélas les lasers n’avaient aucuns effets. Elles conclurent qu’il s’agissait d’une hallucination. Le titan continuait de crier, de parler, en attendant qu’il y ait une réponse de la part des jeunes femmes. Mais elles ne savaient pas quoi répondre jusqu’à ce que Martika dise par pur instinct. « Pourquoi tes mots et pas les miens ».

Pourquoi cette phrase avait-elle réussit à faire disparaitre le géant ? Personne n’était capable de le savoir, même par Martika qui avait dit cela sans même réfléchir. Comme si un esprit bienveillant lui avait insufflé la phrase magique. Le temple compterait-il des spectres ? Eliana ne comprenait plus rien à l’histoire. À vrai dire, aucune d’entre elle n’avaient compris ce qui s’était produit.

En cogitant, Eliana avait raison de sentir une présence magique dans le temple. Elles constatèrent que la porte du temple était ouverte. Elle soupira de soulagement. Même si la mission avait échoué, leur vie avait été épargnée. Elles sortirent rapidement puis, elles s’activèrent de rejoindre le vaisseau. Arrivées à l’endroit, elle ne vit aucunes traces du véhicule.

Impossible, tout cela est impossible pensa Eliana. Les deux gynoïdes ne pouvaient pas partir sans elles. Elles étaient programmées pour rester dans le vaisseau une fois la mission finie. D’étranges événements se produisaient. La magie avait-elle donné une âme à vivante aux gynoïde ?