Dans le silence de Côme
Le bruit des vagues contre les rochers était presque hypnotique.
Assis seul sur la jetée, Côme regardait le lac, son reflet tremblant dans l’eau sombre. Le ciel se teignait de nuances orangées, le soleil déclinait lentement, comme s’il voulait suspendre le temps.
Il repensait à Marie-Louise. Pas à celle qu’il connaissait, pas encore, mais à celle qu’il entrevoyait derrière ses silences, ses hésitations, ses regards fuyants. Cette fille qui semblait toujours à la frontière entre ce qu’elle montrait et ce qu’elle gardait pour elle.
Il se souvenait de leurs premiers échanges — maladroits, tendres, parfois lourds de non-dits.
Il se souvenait du feu qu’elle allumait en lui, un feu doux et inquiet, capable de le consumer tout entier ou de le réchauffer quand tout semblait perdu.
Mais il savait aussi que l’amour, ce n’était pas seulement une flamme. C’était une lutte. Une attente. Une promesse qu’on se faisait à soi-même avant de la faire à l’autre.
Ce soir, alors que la lumière mourait, Côme sentait au creux de ses mains l’ombre de ce qu’ils auraient pu être.
Et quelque part, il espérait encore.
Annotations