Chapitre 7 - Harold
Ma tendre fleur,
Je te fais parvenir ce billet par un homme de confiance. Je t'en conjure, ne confie tes lettres qu'à cette personne. Je me sentirais coupable de jeter l'opprobre sur ta réputation par simple maladresse.
Ma main est fébrile et mon cœur s'anime chaque fois que ma plume effleure le vélin. J'imagine ton regard de jade parcourir mes lignes avec assiduité et la même passion que celle qui m'anime depuis que nos routes se sont croisées.
Pourquoi nous imposer pareil destin ? Te savoir endormie chaque soir auprès d'un autre me ronge de l'intérieur. Que je maudis ce jour où nos regards se sont mêlés ! Et comme je le chéris davantage encore !
Je croyais l'incandescence de mon cœur éteinte à jamais. Finalement, de frêles braises devaient subsister sous le fiel des fêlures et tu as su faire jaillir, par ta fraîcheur et ta fabuleuse joie de vivre, mon feu intérieur. Notre baiser fugace au détour d'un couloir enflamme toujours ma bouche chaque fois que les formes de tes lèvres viennent échauffer la ferveur de mon amour effréné.
Je ferai parvenir dans les jours à venir un courrier officiel afin d'inviter à déjeuner la bienfaitrice des orphelins, ainsi nous aurons le loisir de jouir de notre présence respective lors d'un déjeuner dans un kaiseki ryori qui je l'espère, te séduira autant qu'il me ravit d'avance les papilles. Je désire secrètement pouvoir voler la douceur de tes lèvres avant de nous séparer à nouveau. Pour des jours alanguis par le vide de ton absence.
Je n'en demanderai pas davantage, je t'ai promis la patience, je sais comme le manque de tact de ton mari rend difficile la confiance offerte à un homme pour te guider vers les plaisirs charnels. Ta seule présence m'offre tout ce dont je peux rêver et même au-delà ! Je revis grâce à toi, je respire de te savoir quelque part à m'attendre, la vie se teinte de couleurs de me savoir aimé de ta sublime personne.
Ton dévoué Harold.
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