Chapitre 22 - Suzanne
Très cher Hardold,
Je chancèle. J'ai dû me faire porter souffrante tant l'émotion fut vive en recevant vos deux lettres simultanément. Comment ne pas défaillir ? Je me sentais si seule, si insignifiante et vous m'avez donné de la valeur, de la couleur au moment où je sombrais dans des abysses de solitude et de douleur. Je ne pourrai jamais assez vous montrer ma reconnaissance.
Mon mari rentrant de voyage, je lui ai soumis ce dîner. Avec la fatigue il a souhaité se débarrasser de cette formalité et j'ai obtenu une après-midi de bienfaisance à vos côtés !
Je souhaiterais vous faire découvrir un petit temple. Il est mon jardin secret dans les moments de doutes et de souffrance. Je souhaite le partager avec vous pour vous montrer la confiance que je place en vous, l'aboslu que je place en nous. Les sakuras seront en pleine floraison. Un signe du destin ?
J'hésite. Ma main s'arrache à la page alors que mon esprit tergiverse à vous faire part de l'élan qui me traverse... Je suis fébrile...
Peut-être... Peut-être pourriez-vous faire de moi une femme comblée, une femme désirée et désirable, pour qui les plaisirs charnels n'auraient plus de secret. Je rougis et espère de tout cœur ne pas vous offusquer à l'évocation de nos corps enlacés. Je ne me reconnais pas moi-même mais j'ose envisager... que mes espoirs et mes désirs sont partagés.
Votre flamme hypnotisée
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