VIII
Le bout de ses doigts est gelé, il souffle dessus pour essayer de les réchauffer. Si seulement il ne devait pas rester enfermé dans cette maudite pièce réfrigérée !
Mais il n’a pas le choix. C’est ça ou perdre ces précieuses offrandes si chèrement acquises ; sans cela, la décomposition se déclencherait et deviendrait alors irréversible.
Il a tué pour ça. Pour ça, mais également pour sa satisfaction personnelle. C’est un vice, une addiction. Depuis qu’il a commencé à tuer, il a complètement arrêté de fumer. Le scalpel entre ses doigts a pris la place de cette cigarette tant chérie par le passé. Et l’instrument le complète encore mieux, le prolonge, comme le ferait une nouvelle partie d’un corps encore en développement.
Mais désormais, il est complet. Il l’a ressenti lorsqu’il a posé la main sur l’acier froid, lorsque son regard lui a été renvoyé par le miroir de la lame étincelante. Comme si ce petit objet avait toujours fait partie de lui.
Un sourire étire les traits de son visage ; un sourire que n’importe qui pourrait trouver attirant, un sourire qui fait tomber les femmes… comme des mouches !
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