Chapitre 6

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Le vin me désinhibe, je suis de plus en plus à l’aise. Grégoire est absolument charmant. Il semble vouloir me connaître. Il pose des questions sur mon travail, mes enfants, mon lien avec Alain. Nous parlons musique, cinéma, littérature, je découvre, à ma plus grande surprise, que nous avons beaucoup de goûts en commun. En revanche, il se livre peu dès que je lui pose des questions plus personnelles.
Je me sens délicieusement ivre. C’est absolument la soirée dont j’avais besoin pour ne pas penser à cette grosseur. Je me lève pour débarrasser les assiettes, je perds quelque peu mon équilibre. Il me prend la main pour me stabiliser.


- Ca va ? dit-il d’une voix soudain plus sérieuse.
- Oui, merci. Dis-je en souriant, je crois que j’ai un peu trop bu.

Il laisse ses doigts trainer le long de mon poignet, j’aime ce simple contact. Au prix d’un énorme effort, j’arrive à articuler

- Je reviens, je vais chercher du vin

- Tu crois que c’est raisonnable ?
- Non dis-je en souriant.

A mon retour, l’atmosphère a changé, il semble un peu plus tendu. Je remplis de nouveau nos verres.

- Tu n’imagines pas à quel point, j’étais stressée quand je suis venue voir Alain... enfin te voir. D’ailleurs, tu as dû me trouver insupportable, Je n’ai pas été très sympa. Je suis désolée.

Un silence s’installe, je suis heureuse d’avoir mis de la musique.


- Je voulais te dire, enfin, tu sais, Constance, tout à l’heure dans la cour.

Nous y sommes, je sais ce qu’il va me dire, je n’ai pas envie d’écouter ses excuses, je lui coupe la parole.

- Je sais, nous nous sommes égarés. Tu es mon médecin et moi ta patiente. Ne t’inquiète pas, je n’aurais pas dû me laisser aller comme cela, j’étais bouleversée. Désolée, j’ai perdu la tête. Tout est de ma faute,

Il boit une gorgée de vin avent de me répondre :

- Non tout n’est pas entièrement de ta faute. J’avais vraiment envie de te prendre dans mes bras, et ce, depuis le moment où je t’ai vu dans ma salle d’attente si bouleversée.

Il me regarde et poursuit.


- Le problème est qu’en ce moment ma vie est un peu compliquée

« Oh non, pas celle là, pff...., il va sortir l’excuse classique ce n’est pas de ta faute, mais de la mienne »

- Ma femme et moi, sommes séparés. En fait, j’ai découvert qu’elle avait un amant depuis un certain temps.
- Je suis désolée, dis-je dans un souffle

- Tout ceci est arrivé pendant une période où j’étais en pleine réflexion sur mes
perspectives professionnelles. J’avais un cabinet à Versailles. Une clientèle fidèle, je gagnais très bien ma vie, mais je commençais à m’ennuyer.
Je voulais voir autre chose, être confronté à d’autres problématiques. Amélie ne m’encourageait pas du tout à opérer ce changement. Elle est très attachée à son statut social. Je ressentais de plus en plus en moi un immense vide. Sans que je m’en rende compte, nous nous sommes éloignés l’un de l’autre et elle a rencontré son amant.

Versailles est un microcosme, les familles se fréquentent toutes. Nos parents
n’échappent pas à cette règle. Je connais ma femme depuis toujours, nous avons passé beaucoup de temps ensemble enfants et adolescents. Amélie a tout pour elle : elle est belle et brillante. Je l’ai toujours connu entourée d’amoureux transis. Je suis tombé éperdument amoureux d’elle comme tous les autres. J’ai toujours pensé qu’elle me considérait comme son frère. Après le BAC, j’ai enfin trouvé le courage de lui avouer mon amour, j’ai été surpris qu’elle veuille sortir avec moi et plus tard j’ai été heureux qu’elle accepte de devenir ma femme. Nous nous sommes mariés juste après mes études de médecine. Tu imagines, nos familles étaient ravies. Notre amour a été longtemps très passionnel. Je n’ai jamais été jaloux de tous ces hommes qui la draguaient. Au fil des années, elle a appris à gérer les situations délicates, les regards appuyés, des doigts qui caressent légèrement votre paume lors d’une poignée de main, des accolades très appuyées, des numéros de téléphone glissés discrètement, des femmes jalouses.

Elle a eu une attitude exemplaire, jusqu’où jour où elle n’a pas su résister. Ce qui m’a réellement fait souffrir c’est le fait que cette aventure ait durée plus de 8 mois, je me suis senti trahi par son double jeu. Evidemment, une fois que j’ai tout découvert, j’ai eu droit au scénario classique : les pleurs et les regrets.

Il boit une gorgée puis reprend

- C’est à cette époque que j’ai fait la connaissance d'Alain, ce fut un véritable coup foudre, à la fois personnel et professionnel. Il recherchait un docteur pour reprendre son cabinet et il m’a proposé d’être son remplaçant, j’ai hésité longtemps, cette décision allait remettre en cause beaucoup de chose pour moi et ma famille, puis, après avoir découvert qu’Amélie avait une liaison, j’ai accepté sans hésiter.

Il marque de nouveau une pause :

- J’ai lâché mon cabinet à Versailles, j’ai pris un appartement dans le quartier et j’ai commencé à travailler avec Alain, puis à gérer seul les patients 3 jours par semaine. Je me senti revivre. Cela m’a fait un bien fou, sortir de Versailles, m’éloigner de ma femme, rencontrer d’autres personnes. Après quelques semaines, Amélie m’a supplié d’entreprendre une thérapie de couple et j’ai accepté.


Je l’écoute mais je crains de connaitre la fin, j’ai la gorge nouée.

- Après quelques séances, nous avons décidé de donner une seconde chance à notre couple et à notre famille, je suis encore très attaché à ma femme. Je vais retourner vivre à Versailles. On verra si ça marche, je ne sais pas si je vais arriver à lui pardonner, mais bon je ne veux pas tout foutre en l’air sans vraiment avoir essayé. Tu comprends, j’espère ?

Je te dis tout cela, car, je ne voudrais pas te laisser croire des choses. Sincèrement, je suis désolé d’avoir agi comme ça dans la cour, je ne sais pas ce qui m’a pris. Si les choses avaient été différentes, peut-être que...

Je ne le laisse pas finir

- Je comprends parfaitement. C’est absolument normal que tu souhaites sauver ton mariage. Je ferai la même chose.

Des tonnes de questions me viennent à l’esprit, je m’abstiens évidemment de les poser. Une énorme fatigue me submerge « Fin des illusions, c’était trop beau pour être vrai » Je termine mon verre d’une seule traite.

- Il est tard, je suis fatiguée, je crois que je vais aller me coucher. Tu avais raison, ouvrir la seconde bouteille n’était décidément pas raisonnable.

Il s’approche doucement, je suis hypnotisée incapable de reculer. Nous nous dévorons des yeux. Chacun cherchant des réponses dans le regard de l’autre. Une violente lutte fait rage dans son esprit : Il doit choisir maintenant entre son envie de rester avec moi et son souhait de ne pas tromper sa femme.

Je vibre de mon tout être sous ce regard de braise, j’ai une violente envie de l’embrasser, la tension sexuelle entre nous est palpable. Il faut que je reprenne mes esprits, surtout après ses aveux, je ne dois pas succomber. Cet homme n’est pas disponible.

Soudain, un éclair traverse ses prunelles c’est le signal non verbal que nous attendions tous les 2, nos bouches se rejoignent enfin. Il m’embrasse avec fougue, ma langue répond immédiatement à ses délicieuses sollicitations.

Ses mains trouvent le chemin de mon dos. Des frissons de plaisir envahissement mon corps. J’explore avec délice sa bouche. Ses baisers me mettent dans un état second. Nous marquons une pause, nous nous fixons, incapables de parler, encore stupéfaits par la violence de notre désir.

A ce stade, nous savons que nous allons franchir le cap.

Je suis face à lui toute vibrante. Ses mains caressent mes seins. Il soulève mon tee-shirt, se penche pour les embrasser et les mordiller. Il reprend possession de ma bouche avec plus d’ardeur cette fois-ci, je me colle de plus en plus contre son corps. Nous sommes au bord de l’implosion.

Il murmure mon prénom en me mordillant l’oreille. J’ai envie de lui ici, là maintenant sur la terrasse.
Je débondonne son pantalon, son érection est énorme. Je commence à caresser délicatement son sexe. Il soupire de plaisir et ferme les yeux

Il a de plus en plus de mal à se contenir. Il brise le silence et me demande d’une voix rauque

- Où est ta chambre ?


Je me lève lentement, lui prends la main pour l’y conduire. Il se colle contre mon dos, mordille ma nuque et fait courir ses doigts le longs de mes hanches C’est tellement sensuel. Il retire mon tee-shirt, puis se met à genou pour baisser doucement mes leggings. Je suis totalement nue, je n’ose pas lui faire face. Je suis troublée, d’être dans ma chambre pleine de désir pour un autre homme que Nicolas. Cette pièce est si empreinte de notre ancienne intimité.

Je chasse ces pensées, je me retourne, Il ne me quitte pas des yeux. Je suis heureuse que seuls les photophores de la terrasse éclairent la chambre, je ne veux pas qu’il s’attarde trop sur ce corps que je n’aime pas. Je m’avance vers lui et nous nous embrassons de nouveau avec empressement. Ses mains caressent mon visage, mes cheveux, mon dos provoquant de nouvelles sensations de plaisir. Sa langue prend possession pleinement de ma bouche. Je suis étonnée d’éprouver autant d’attirance pour cet homme. Ses doigts laissent des traces incandescentes sur mon corps.

Je déboutonne sa chemise et je couvre son torse de tendres baisers.

Il enlève son pantalon et son slip avec empressement. Nous sommes nus, l’un en face de l’autre. Ses doigts caressent mes lèvres très délicatement. Je les mordille et nous allongeons sur le lit. Nous restons un long moment ainsi enlacés à nous embrasser avec passion.

- J’ai tellement envie de toi.


Tout à coup, je réalise que je n’ai pas de préservatifs

- Merde, merde, merde... je n’ai rien pour...

- Ne t’inquiète pas, j’en ai.


Je suis très étonnée, une foule de questions me viennent alors à l’esprit : « Pourquoi a-t-il des préservatifs sur lui ? Avec combien de filles a-t-il couché depuis qu’il est séparé de sa femme ? A-t-il l’habitude de se taper ses patientes ? »

Je me souviens soudain de cette femme dans son cabinet qui semblait dans tous ses états devant lui.

Cette histoire est sans issue, je suis certainement sa tocade avant le retour dans la maison familiale
Il sent mon corps légèrement se raidir et me demande d’une voix pleine de sollicitude

- Tu es sûre de vouloir continuer ?


Sa prévenance me touche, je réfléchirai à tout cela plus tard et je lui réponds faiblement

- oui


Sans attendre, il écarte mes jambes et caresse mon sexe en faisant des petits mouvements circulaires exquis. Je gémis, je vais jouir très vite, je veux surtout prolonger ce moment. Il sent que je suis sur le point de succomber. Il s’arrête, s’allonge sur moi et me regarde intensément. Et doucement, sans détacher ses yeux des miens, enfonce un doigt dans mon sexe totalement humide.
« Oh, c’est sûr, je ne veux pas faire machine arrière ».
Je l’entends déchirer l’enveloppe du préservatif et sans attendre plus longtemps, il me pénètre très doucement. Il commence ses vas et viens, d’abord doux et lents puis de plus en plus profonds.
J’ai l’impression que nos corps se connaissent déjà, nous bougeons à l’unisson, je me cambre pour mieux le sentir.

Il se retire pour temporiser

- Continue, lui dis-je d’un ton implorant.


Je me soulève légèrement pour l’embrasser et enroule mes jambes autour de ses fesses, je sens de nouveau son sexe en moi, il recommence sa douce torture. C’est délicieux. Je ferme les yeux et je me mords les lèvres pour retenir mes gémissements.


Il s’arrête à nouveau, se retire, et me retourne. Je me laisse faire, je me sens en totale confiance avec lui.

Il couvre mon dos de doux baisers, puis descend jusqu’à mes fesses, je les soulève légèrement comme une offrande, il les caresse, les malaxe et les embrasse, j’ondule de plaisir
Je patiente toute haletante dans l’attente de sa prochaine pénétration. Soudain, il est de nouveau en moi, cette fois-ci avec plus d’ardeur. Il pose ses mains sur mes hanches.

Je bouge à son rythme, c’est vraiment intense. La cadence s’accélère, le plaisir prend progressivement naissance dans le bas de mon ventre, je gémis de plus en plus fort, lui aussi.

Il attrape mes cheveux pour soulever ma tête et m’embrasser, il me possède pleinement, nous continuions à bouger ainsi, de longues minutes. Son dernier coup de rein me fait perdre la raison, j’ai un premier orgasme très fort, immédiatement suivi, d’un second spasme encore plus puissant.

Je l’entends grogner, puis poser sa tête contre mon dos, en sueur. De délicieux frissons parcourent mon corps. Nos respirations sont folles. Nous ne bougeons pas, encore trop ébranlés par la puissance de notre plaisir. Au bout de quelques minutes, il me prend dans ses bras, et me murmure

- Ouah Constance, c’était si, si... intense
- Oui lui dis-je en l’embrassant

Cet aveu, me plonge dans le plus grand désarroi « Oui, c’est vrai. C’était hyper fort, mais, on ne revivra plus jamais cette expérience ». Je ne lui fais évidement pas part de cette pensée.


Nous restons allongés sans échanger de nouvelles paroles, je suis épuisée par cette soirée, trop d’émotions, trop d’alcool, trop de sexe, je m’endors blottie dans ses bras.

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