Chapitre 8 : Arnitan
Arnitan :
Dans le village, où un silence de cathédrale régnait, Arnitan se rendait vers sa maison.
Le ciel, zébré de points lumineux, semblait suspendu dans une éternité figée.
Le plus étrange ? La forêt, si bruyante habituellement, ressemblait à un tombeau.
Même l’air ne portait plus les parfums familiers de Krieg. Il n’y avait aucune odeur, et c’était suffocant.
D’où venait ce froid ? Plus glacial que les nuits d’hiver en Cartan, déjà terribles de froidure.
Il frissonna.
Depuis combien de temps suis-je là ? Rien ne change.
Il frappa à plusieurs portes. L’écho de ses coups fut sa seule réponse.
— Je vais devenir fou ! S’il vous plaît ! Que quelqu’un me réponde ! hurla-t-il.
Mais comme toujours : rien.
Il avait déjà essayé plusieurs fois, avec toujours le même résultat.
Il poursuivit sa route, troublé par l’étrange résonance de ses pas, comme si chaque mur lui répondait.
Le portail gris, si familier, se dessina devant lui.
Instinctivement, il courut.
Lorsqu’il entra, aucune toux, aucun aboiement ne l’accueillit. Le vide, comme le reste du village.
Il parcourut la maison entière. Personne. Même pas un indice d’un passage récent.
Tout était placé exactement comme la dernière fois qu’il avait été présent.
Dans la cour arrière, le poulailler était là, vide. Aucun bruit, aucun mouvement.
Je ne suis pas chez moi… Où est-ce que je suis ?
La peur menaçait de l’écraser.
Je suis sûrement bien mort…
Suis-je… mort ? Cette pensée raviva le souvenir du loup, bondissant sur lui pour lui transpercer la poitrine.
Arnitan releva sa chemise pour regarder.
— Rien ?! cria-t-il, stupéfait.
C’est impossible… Cette douleur insupportable… elle me brûle encore la peau !
Il se rappela la lumière blanche, qui dans ses souvenirs, l’avait appelé.
Et quand il l’avait traversée, une sensation de chaleur et de douceur l’avait envahi.
A présent, il était ici, bien loin de ces sensations.
Ce n’est pas en restant planté là, que j’aurais des réponses à ce qu’il se passe ici, pensa-t-il.
Il décida de quitter la maison pour se diriger vers la forteresse, dont il avait aperçu la tour un peu plus tôt.
Quelqu’un d’autre devait bien être là, quelque part.
En longeant les ruelles, Arnitan espéra un signe.
La lourdeur de l’ambiance, ce vide que personne ne pourrait comprendre, le poussa à presser le pas.
— Qu’est-ce qui s’est passé ici… souffla-t-il, d’un air désespéré.
Il frotta ses yeux. La tour noire ? Disparue. À sa place, une masure délabrée, comme sortie d’un autre temps.
Arnitan était de plus en plus perdu, dans ce monde qui n’avait que la forme du sien.
La porte grinça sur ses gonds. Une lumière étincelante s’en échappa, l’obligeant à plisser les yeux.
Un courant glacé remonta sa colonne. Quelque chose approchait, il le sentait.
La lumière s'intensifia, le temps sembla s'arrêter. Un pas. Puis un autre. Une silhouette s’extirpait lentement de la masure.
Elle avançait lentement, et malgré l’aura surnaturelle qui l’enveloppait, une chaleur presque réconfortante émanait d’elle.
Arnitan n’osait même plus émettre un seul son.
— Comment as-tu fait ? s’exclama froidement la forme, maintenant à quelques pas de lui.
Cette voix, rauque et qui vous écrasait, lui rappelait étrangement celle du loup qui l’avait attaqué.
Les mots ne sortirent pas de sa bouche.
— Je t’ai posé une question, jeune humain ? Comment as-tu survécu ?
Comment peut-il savoir ce qu’il s’est passé ? pensa Arnitan, intimidé.
Il parvint enfin à briser le mur de silence qui l’enserrait :
— Je… je ne comprends pas… Qui êtes-vous ? réussit-il à dire, à bout de souffle.
— C’est moi, qui pose les questions ! ordonna la voix puissante.
Ce n’était plus la peur, mais une émotion plus puissante encore – celle qui faisait fuir les soldats les plus aguerris.
La terreur.
Chaque membre de son corps tremblait. Sa pensée s'était figée, gelée par la terreur.
Tout d’un coup un mot des premières paroles de l’inconnu le frappa.
Survécu ? Ça veut dire que… que je ne suis pas mort ?
Un brin d’espoir s’immisça en lui.
— Je me souviens… du loup et de sa griffe en moi. Après ça, je ne voyais plus rien et une lumière m’a appelé. Je suis arrivé ici en étant sûr d’être mort. Je ne veux pas de cet endroit vide, comme fin.
Il s’arrêta, reprenant son souffle.
— Vous avez dit que j’avais survécu ? Alors où sont passés tous les habitants et ma famille ?
Il ne voyait toujours pas le visage de l’inconnu, toujours illuminé par cette lumière presque céleste. Il ne distinguait que deux yeux rouges, qui le fixaient.
— T’a-t-il ensuite mordu ? dit l’inconnu ignorant les questions d’Arnitan.
— Non, j’ai bien cru qu’il allait le faire mais il m’a seulement léché ma blessure. Mes souvenirs sont très flous, mais je crois que quelqu’un est intervenu. Je ne sais pas ce qui s’est passé ensuite…
L’amertume de ses mots le rongea.
Je n’ai pas été assez fort… J’espère que Gwenn et Draiss ont réussi.
— Nous y sommes, enfin. Des siècles d’équilibre… réduits à néant. Et tout ça, à cause d’un garçon.
La voix de cet être s’était quelque peu radoucie.
— Je ne pourrai pas t’aider dans ce qui t’attends. Je vais te donner quelques conseils. A toi de voir, si tu les prendras en compte ou non. Le destin de la Terre de Talharr est maintenant entre tes mains.
Tout explosa en Arnitan. C’était insensé. Cet homme était-il fou ?
— Je crois que vous vous trompez de personne, je ne suis qu’Arnitan. Un des chasseurs de Krieg. Je ne connais même pas le reste des royaumes.
Cette fois ce fut de la pitié qui lui répondit :
— Tu as été choisi, tel est ton destin. Rien ne pourra le changer. Tout ce que tu as connu jusque là va disparaitre. Sauf si tu réussis.
Les jambes d’Arnitan semblaient lui peser deux fois leurs poids habituels.
— Je n’ai plus beaucoup de temps. Sache seulement, ne fais pas confiance au serpent qui rôde. Cherche l’hirondelle qui te protégera quoi qu’il arrive. Peut être que cela va te paraitre bizarre, mais désormais tu es lié à la bête que tu appelles « loup ». Si tu as besoin d’aide, tu peux compter sur lui. Peu importe tes choix, le mal ne doit pas vaincre.
Ces paroles tourbillonnaient en lui, confuses.
— Vous m’indiquez de ne pas faire confiance au serpent, de chercher une hirondelle et de faire confiance au loup ? Et en plus de ça, vaincre le mal ? Êtes-vous au courant qu’une paix est en cours depuis très longtemps ?
L’inconnu rit.
— Oui, je suis au courant. C’est même moi qui ai instauré cette paix. Elle dure depuis un millénaire. Et cette victoire m’a été très couteuse mais nécessaire.
Il a instauré la paix ? Depuis un millénaire ? pensa Arnitan, un brin fasciné.
— Je ne pourrai qu’à de très rares moments t’aider dans ta quête. Entraine-toi, apprends à devenir un leader et battit une armée. Et surtout trouve l’hirondelle.
— Un leader ? Bâtir une armée ? Moi ? Arnitan éclata de rire.
— Oui. Tu en auras besoin.
— Et comment je trouve cette hirondelle ?
— Je ne le sais pas. Trouve de l’aide dans ton monde, fais confiance aux personnes qui le mérite.
Facile à dire…
Reprenant peu à peu des forces, tout au long de la conversation, il reposa une question primordiale :
— Qui êtes-vous, par Talharr ?
Le sol commença à trembler.
— Il est temps pour toi de rentrer. Prépare-toi, et le moment venu tu le sauras. N’oublie pas ce que je t’ai dit.
— Non, attendez ! Qui êtes-vous ? Hurla Arnitan.
Soudain, il tomba dans le vide, les dernières étoiles du soir étaient à peine visible. Puis la terre se referma sur lui, le plongeant dans une obscurité totale.
Arnitan essaya à plusieurs reprises de s’accrocher à quelque chose, mais tout lui filait entre les doigts.
Des cris résonnaient. Était-ce le sien ? Ou ceux d’autres âmes perdues ?
Il hurlait, tombant sans fin. Le temps n’existait plus.
Une lumière commença à apparaitre. Plus il s’en approchait plus des odeurs et une certaine chaleur l’apaisait.
Il ferma les yeux en entrant dans ce faisceau lumineux.
Pendant un instant c’était le noir complet, comme s’il s’était endormi.
Soudain, il ouvrit les yeux, le souffle haché par un dernier cri.
Il mit un moment à reprendre ses esprits. Il fouilla la pièce des yeux, prêt à se retrouver dans ce monde sans vie.
Mais ce qu’il vit le rassura : il était dans sa chambre. Une lumière douce filtrait par la petite fenêtre.
La chaleur du foyer lui paraissait presque irréelle, comme un rêve trop doux après un cauchemar.
Sur la petite table de chevet, une carafe d’eau, quelques herbes étranges et une statuette en bois représentant un loup et une autre d’une hirondelle trônaient côte à côte.
Une hirondelle. Est-ce un signe ?
C’était son Pa qui le lui avait fait. Son frère en avait eu une représentant un ours et sa sœur une biche.
L’hirondelle n’appartenait à personne en particulier. Il l’avait trouvé magnifique, avec ses ailes déployées et son bec ouvert.
Leur Man trouvait que ces animaux étaient exactement le reflet de ses enfants.
Arnitan voulut se lever, mais dès qu’il posa le pied, une douleur lancinante le rattrapa.
Il émit un cri étouffé, et se rallongea.
Pourquoi ça fait mal ? Ça avait disparu… pensa-t-il, se rappelant l’autre monde.
Il enleva la chemise de nuit ample, en lin rugueux, qui râpait sa peau.
La blessure… elle est toujours là…
Arnitan resta là à fixer ce rond noir qui lui parcourait sa poitrine.
Quelques petites touches blanches la parsemaient.
En regardant le loup et sa blessure, il revit la scène avec l’inconnu. Une hirondelle, un serpent, bâtir une armée… Il ne put s’empêcher de sourire, incrédule.
— Comme si j’allais croire à cette histoire stupide… murmura-t-il en jetant un œil vers la fenêtre.
J’ai dû délirer… à cause de la douleur.
Il frissonna à l’idée que cet étrange inconnu ait vraiment été là.
— C’est impossible…, insista-t-il, comme s’il essayait de s’en convaincre.
Pourtant il resta, dans son lit, à réfléchir. Qui était-ce ? Comment aurait-il pu être choisi ? Une armée ?
Il se surprit à rêver : lui, menant la plus grande armée que la terre de Talharr ait jamais connue.
L’hirondelle ? Trouver un oiseau ?
Mais il y en a des milliers ! Comment trouver la bonne ?
Il tourna la tête vers la statuette en bois, et une idée lui vint.
Et si je devais choisir ?
Et ce serpent…
Rien, aucune cohérence.
Au moment où il allait, se poser de nouvelles questions, des bruits familiers lui arrachèrent un sourire, des larmes menaçant de couler.
Je suis chez moi !
Cette fois, malgré la douleur, il refusa de se recoucher. Il prit tout son courage et se leva, tant bien que mal.
Il enfila une chemise et un pantalon. A plusieurs reprises des cris de douleur faillirent sortir.
Lorsqu’il fut enfin prêt, il se dirigea vers la porte de sa chambre et s’engagea dans le couloir.
La maison semblait de nouveau tellement vivante et chaleureuse, que son cœur se serra.
Il se retrouva sur le pas de la maison, côté jardin. Les poules couraient en piaillant, mais Patan restait assis, l'air boudeur.
Arnitan boitilla rapidement vers lui. La joie prenant le dessus sur la marque noire qui lui brûlait la poitrine.
— PATAN !
Le chien releva immédiatement sa truffe, et à la vue du garçon, sa queue se remit à remuer et il se jeta sur lui.
Arnitan tomba à la renverse.
— Aie ! rit-il
Patan n’arrêtait plus de lui lécher le visage, en sautillant joyeusement.
Un sourire immense étirait les traits d’Arnitan :
— Arrête, moi aussi je suis content de te voir mon chien.
Patan commença à aboyer joyeusement.
Des voix familières s’élevèrent à l’avant de la maison. Bientôt, des visages émergèrent dans la lumière.
Arnitan les reconnut immédiatement.
— Man, Cél !
— Tan ! crièrent-elles en chœur
Il ne contrôlait plus rien, les larmes coulèrent en cascade.
En un instant, ils s’enlacèrent, submergés par la joie.
Sa Man prit les joues d’Arnitan, entre ses mains.
— Merci… réussit-elle à prononcer entre deux sanglots.
— On… on a vraiment pensé, qu’on ne te reverrait plus, dit sa sœur les yeux rougis.
— Moi aussi, je l’ai cru, murmura Arnitan.
Il garda pour lui ce qu’il avait vu.
Comme si une abeille l’avait piqué, Myriam reprit un ton sérieux et inquiet :
— Tu ne devrais pas être debout. Ta blessure n’est pas encore guérie.
— J’avais besoin de sortir, de vous revoir.
Céleste souriait, d’un sourire implorant :
— Il aura tout le temps de se reposer, Man.
— C’est vrai. Mais tu ne sortiras que quand on en aura décidé, répondit Myriam.
— Qui m’a soigné ? demanda soudainement Arnitan.
— Gabrielle, évidemment. Et ta sœur.
Cette fois, un sourire fier éclairait le visage de sa sœur.
— Ça n’a pas été simple. Avoir son petit frère comme premier patient… Tu n’arrêtais pas de gigoter, on ne comprenait pas.
Elle ferma un instant les yeux, son sourire disparut.
— On n'y croyait plus, Tan. C’est un miracle…
— Vous avez réussi, voilà la raison, dit posément Myriam, en posant une main sur l’épaule de Céleste.
Un moment de silence, les laissèrent reprendre leurs esprits.
— Bien, retournons à l’intérieur. Patan, assis, tu seras autorisé à venir voir notre blessé plus tard.
Patan ne protesta pas.
— Allez au lit. Arnitan le héros de Krieg, le railla sa sœur.
— Le héros de Krieg ? Je n’ai pas failli mourir ?
— Justement, répliqua Céleste.
— Un héros…
Le mot lui donna un frisson.
— Dans le village c’est ton surnom. Même si ce que vous avez fait était complètement stupide. Tu les as sauvés, même si intérieurement j’aurais préféré que tu aies fui avec eux.
Ils ont réussi ! Il faut que je les voie, pensa-t-il tout heureux de cette nouvelle.
Myriam s’arrêta un instant, laissant Arnitan réfléchir à ces paroles.
— Pourtant je suis quand même fière. Tu as été tellement courageux, mon fils.
Une boule se forma dans la gorge d’Arnitan, bloquant une quelconque réponse.
Céleste l’aida à se remettre au lit.
— Je vais te préparer une crème pour ta blessure. J’irai ensuite prévenir Gabrielle.
Sa sœur sortit de la chambre, en sautillant. Pendant que sa Man le fixait, un sourire aux lèvres.
En rendant son sourire, Arnitan comprit que quelque chose avait changé.
— Man, tu… ta toux ?
Elle rit.
— Oui, je ne suis plus malade. Ça date du deuxième jour de ton attaque. A croire que mon inquiétude et mon désespoir pour toi, m’a guérie.
Arnitan sentit un grand soulagement en lui et éclata de rire.
Mais une pensée traversa brusquement son esprit, comme une gifle.
Depuis la deuxième journée ? C’est pas possible…
— J’ai été inconscient combien de temps ? demanda-t-il, les yeux grands ouverts.
— Dix jours. Gabrielle pensait que nous ne pouvions plus rien faire…
— Dix jours ? suffoqua-t-il.
En réponse, elle hocha simplement la tête.
Impossible. Son rêve... il lui avait semblé si court.
Tout se brouillait dans sa tête. Et si ça avait été réel ? Qu’est-ce que cela signifierait pour lui ?
— Qu’y a-t-il ? On dirait que tu as vu Talharr, s’inquiéta Myriam.
Arnitan mit un moment à remettre ses idées en place.
— Ce n’est rien, assura-t-il, toujours dans le vague.
Céleste réapparut par l’embrasure de la porte.
— C’est parti. Et s’il te plaît, évite de gigoter dans tous les sens, dit-elle en souriant.
Myriam releva sa chemise avec douceur. Céleste s’approcha, une petite poterie dans les mains, et lui étala une crème jaune qui dégageait une odeur forte de menthe et de bois.
Il grogna à plusieurs reprises en réussissant à ne pas trop bouger.
— C’est tout jaune, ton machin, dit-il.
— Ce n’est peut-être pas très appétissant, mais dans quelques minutes, tu ne ressentiras plus aucune douleur.
Arnitan sentit que déjà, la brûlure s’atténuait.
Il les remercia toutes les deux.
Mais avant qu’elles ne quittent sa chambre :
— Vous pouvez prévenir Gwenn et Draiss ? Je peux les voir ?
— Je vais passer chez eux, acquiesça Céleste.
Il leva un pouce en l’air en clignant d’un œil.
— Ce ne seront sans doute pas les seuls à vouloir te parler, Tan, reprit Myriam, le visage fermé.
— Pa et Piré ?
— Ton père est parti pour deux semaines dans le village de Stir. Piré, lui, est à ses entraînements, mais il viendra te voir.
Myriam soupira :
— Le comte va vouloir te parler… Gwenn et Draiss ont participé à un conseil.
À côté d’elle, Céleste pouffa de rire.
Arnitan la regarda d’un air interrogateur :
— Tu auras sûrement la même corvée. Nettoyer le crottin, rit-elle.
— Et il y a l’étranger. Il est déjà passé plusieurs fois. C’est lui qui t’a ramené de la forêt.
Leurs regards se croisèrent, encore chargés de la tension de la journée.
Un comte à affronter. Un étranger à remercier.
— Très bien. Je suis prêt à les voir… et à assumer ce que j’ai fait, dit-il avec fermeté.
Après un petit moment de silence, sa Man et sa sœur le laissèrent seul.
Les pensées qu’il avait enfouies refirent surface, silencieuses et insistantes.
D’un geste il toucha la statuette de l’hirondelle. Comme si les réponses allaient en sortir.
Il devait remercier l’étranger. Mais devait-il raconter ce qu’il avait vu… au comte ?
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