[3] La lionne en moi (2/7)

14 minutes de lecture

[2.]

— Je n’en reviens pas qu’on ne t’ait pas vue de la matinée ! Ça s’est bien passé avec Alexandra ? Où est-ce que vous étiez ?

A peine à trente mètres de distance, songé-je pour plaisanter mais je sens presque immédiatement au ton plaintif de ses questions que mon absence a pesé sur la pauvre Claire alors je m’abstiens. J’aimerais bien entendu lui exposer mon immense joie d’avoir enfin découvert une – ô combien ! – adorable et fantastique équipe prête à me considérer de la meilleure des façons possibles mais je me dois rapidement me réfréner : cela ne ferait qu’empirer l’état de mal-être de ma camarade.

Un peu plus tôt dans la matinée, en discutant avec Tim – une nouveauté pour moi après toutes ces semaines passées dans la froideur maladive d’Ethan et Marine -, j’ai appris un peu par hasard que Maude était tombée malade la veille, laissant la pauvre Claire gérer à elle seule une bonne partie du secteur A. Et je crois bien en la voyant désormais en face de moi que son trinôme avec Ethan et Marine ne semble pas l’enchanter outre mesure.

— Tu nous as manqué en tout cas, admet Marine avec une pointe d’amertume dans la voix – ce qui me fait penser qu’elle doit encore être de mauvais poil aujourd’hui -. Sans tes passages, on a deux fois plus de boulot et c’est déjà assez chiant comme ça sans avoir en plus à supporter les questions d’Ethan à ton sujet.

Du coin de l’œil, je constate que le jeune homme ne relève pas la pique, venant prendre place à côté d’une Marine bien décidée à lui adresser son plus beau sourire salace. Je ne peux retenir un sourire timide en retour. Quelque part, et même si la jeune femme ne semble me considérer que comme un excellent outil de travail, ce petit élan de sympathie de sa part me va finalement droit au cœur.

— Contente de savoir que je peux être utile quelques fois. Cela change des remarques de certains.

J’aimerais beaucoup regretter les paroles insouciantes qui viennent de m’échapper malgré moi mais je n’y parviens pas. Ce n’est que bien mérité. Tous les regards glissent presque instantanément en direction d’Ethan mais ce dernier s’abstient encore une fois de tout commentaire et je frissonne en songeant que quelque chose ne va pas. Le jeune homme a beau avoir un caractère difficile, il n’est pas dans son habitude d’être taciturne et son comportement décidément bien trop silencieux commence à m’inquiéter.

Je n’ai toutefois pas le temps de m’intéresser plus en détail aux raisons de l’étrange regard morne de l’interne car deux silhouettes viennent presque aussitôt s’ajouter à notre petit groupe.

— Ah ! s’exclame joyeusement Timothée en s’asseyant aux côtés d’Ethan laissant Hugo rejoindre Claire de l’autre côté de la table. Quelle matinée ! Ça fait plaisir de vous voir !

— Comment oses-tu encore venir à cette table après nous avoir piqué notre externe, hein ? s’exclame Marine, faussement outrée.

Le ton volontairement railleur de la jeune femme fait sourire largement Tim, comme surpris cependant.

— On ne t’a jamais appris à partager ? ironise-t-il en venant piquer une première bouchée de pâtes dans son assiette.

Marine hausse un sourcil.

— En plus, je suis bien content qu’on ait récupéré Laura, poursuit-il en me faisant un clin d’œil complice. A ce qu’on dit, elle travaille plutôt vite et bien et je pense qu’on devrait bien s’entendre. Hein Hugo ?

Le jeune interne semble brusquement sortir de ses pensées. Marine marmonne quelque chose avant de reprendre :

— N’empêche que tu ne nous oublies pas hein Laura ?

Je secoue la tête, bien contente d’être pour une fois le centre de l’attention autrement que pour leurs stupides plaisanteries.

— Ne t’inquiète pas, temporisé-je en voyant le regard implorant de Claire, face à moi, j’essaierai de partager mon temps entre les deux secteurs.

Marine semble soulagée, bien que pas autant que Claire.

— Tant mieux ! Parce qu’on commençait presque s’habituer à ton travail en fait…

Je me retiens de justesse de lever les yeux au ciel et mon regard se pose à nouveau sur Ethan. Le jeune homme semble songeur, les yeux perdus dans le vague de son assiette. Putain ! Ça ne lui ressemble vraiment pas ça !

La conversation dérive rapidement sur les derniers potins de l’hôpital puis sur les cas difficiles du jour sans que le jeune homme ne participe à aucune discussion et finalement, la pause déjeuner se termine dans la joie et la bonne humeur collective sans que je ne parvienne à quitter des yeux l’interne au visage toujours renfermé. Que lui arrive-t-il ? Problèmes personnels ? Soucis dans le secteur ? Impossible de lui tirer les vers du nez… En tout cas, pas avec autant de monde autour de nous...

Je regarde Claire et Marine décider – à contrecœur – de s’éclipser un peu avant treize heures à cause des entrées à préparer pour l’après-midi, s’excusant de me laisser ainsi seule avec les trois autres garçons. Je leur signifie que je comprends d’un hochement de tête et les observe s’éloigner jusqu’aux chariots de plateaux, pensive. C’est la voix de Tim qui me sort de ma rêverie :

— Alors, prête pour mes visites de l’après-midi ?

Je bats des paupières afin de reprendre mes esprits. Je me force à sourire, bien vite imitée par le visage radieux de l’interne à mes côtés.

— Tu sais quoi ? Je crois que j’ai même hâte en fait !

Je lance subrepticement un coup d’œil en direction d’Ethan, désirant plus que tout capter son regard sombre et tourmenté mais ce dernier détourne volontairement la tête, ses yeux balayant la salle comme à la recherche d’un objet invisible pour tout autre personne que lui-même. Tim frappe dans ses mains, ravi, me ramenant à la conversation.

— Tant mieux ! On va te montrer que nous aussi, on sait profiter des services d’une nouvelle recrue !

Je retiens un petit rire. En revanche cette fois-ci, le visage d’Ethan se renferme à nouveau dans mon champ de vision. C’est comme si un voile d’ombre venait de passer devant ses yeux déjà noirs.

— J’espère bien ! fais-je remarquer, d’humeur taquine, parce que maintenant que je me suis installée chez vous, je ne compte pas partir de sitôt figure-toi !

Tim ouvre la bouche pour riposter mais la voix d’Ethan le coupe dans son élan.

— On devrait y aller, annonce sèchement ce dernier en se levant de table, on a du boulot qui nous attend.

Timothée lance un regard étonné à son acolyte, à la recherche évidente d’une réponse qu’il n’obtient pas. Je me contente de hocher la tête et me lever à mon tour, saisissant mon plateau pour emboîter le pas à l’interne, habituée désormais à ses sautes d’humeur un brin autoritaires. Tim finit donc par accepter de nous suivre à contrecœur.

Bien entendu, lorsque nous arrivons dans le fond du self, la plupart des casiers du chariot sont déjà pleins à craquer. J’avise une dernière place libre sur une étagère à hauteur face à moi mais Ethan me devance et vient y déposer son plateau en me lançant un regard en coin bravache. Je rumine. Chercherait-il à me faire payer quelque chose ?

J’observe les colonnes de plateaux. Les dernières places se situent en hauteur sur les plus hautes étagères. Super…

— Un peu d’aide ? raille Ethan en m’observant.

Je tourne la tête dans sa direction afin de lui offrir mon plus beau sourire.

— Merci, je me débrouille.

Sur ce, je décide de me hisser sur la pointe de mes talons, consciente pourtant d’offrir au jeune homme une vue imprenable sur mes jambes. Je dépose mon plateau habilement, priant pour que rien ne s’effondre sur moi – ce qui, fort heureusement, n’arrive pas - et lui lance un rapide regard satisfait avant de le contourner souplement, prenant soin de le frôler pour sortir du self. C’est décidé, je ne compte plus m’effacer face à Ethan…

-

Je n’ai jamais autant profité d’une après-midi depuis mon arrivée au CHU que celle que je passe en compagnie de Tim et de ses visites de contrôle. Contrairement à Ethan ou Marine, le sourire, la bonne humeur et l’entrain du jeune homme sont contagieux, même pour moi. Je décide donc de profiter de la patience du jeune homme pour poser le maximum de questions possibles et il est finalement presque seize heures trente lorsque nous revenons enfin en salle pour rentrer les résultats et rédiger les comptes rendus de l’après-midi.

Assez content de notre productivité, Timothée me propose de l’aider à finaliser la saisie de toutes les données sur le logiciel, ce que j’accepte avec plaisir. Nous sommes tellement absorbés par nos fous-rires que nous n’entendons pas la porte s’ouvrir sur un Ethan visiblement d’encore plus mauvaise humeur que lors de la pause déjeuner.

— Tim, je peux te voir s’il te plait ?

Sa voix est glaciale, tranchante. Timothée hoche la tête en se levant de son siège.

— Termine de rentrer les informations de la trente-six, je m’occuperai de rédiger son compte-rendu d’hospitalisation plus tard. Ensuite, je te libère.

— Quoi, déjà ? demandé-je, abasourdie, en consultant la montre à mon poignet.

Le jeune homme me sourit doucement.

— Tu as fait du bon boulot, autant que tu profites un peu de ton temps libre ! C’est tellement rare ici.

— Eh bien… merci, soufflé-je, reconnaissante.

L’interne hoche à nouveau la tête avant de s’engouffrer dans le couloir aux côtés d’Ethan. Mes yeux croisent sans le vouloir ceux du jeune homme et je dois réprimer un frisson glacé en y découvrant la terrible froideur qui les habite. Je reporte rapidement mon attention sur l’écran de l’ordinateur de Tim.

— Qu’est-ce qu’il y a de si urgent Ethan ?

Je suis prête à jurer que la voix de Tim doit sortir Ethan de son état léthargique car l’interne secoue brusquement la tête en direction de son camarade.

— Pas ici.

Sa voix n’est qu’un chuchotement imperceptible. Je tente un coup d’œil à la dérobé. Aussi près l’un de l’autre, je suis bien obligée d’avouer que les deux hommes sont – à leur façon propre – aussi beaux et attirants l’un que l’autre. Là où l’un arbore un Camel aussi doux et chaleureux que sa personnalité, l’autre dégage une aura d’ébène bien plus puissante, ne laissant planer aucun doute sur la prestance et l’assurance bien plus intimidantes qui l’accompagnent. Je frissonne.

La porte se referme en claquant dans le dos des deux internes, les dissimulant définitivement hors de ma vue et un silence lourd et pesant s’installe dans la petite pièce. Hugo se racle la gorge. Je laisse échapper un petit hoquet de surprise. Avec tout ce qu’il s’est passé, j’en avais presque oublié qu’il était là lui aussi ! Il est si timide, si réservé, si discret… Je me rends compte que, depuis mon arrivée dans le secteur le matin même, je ne lui ai même pas encore adressé la parole... Quel cruel manque de politesse ! Je décide qu’il est grand temps d’y remédier, n’ayant plus beaucoup de travail à finir.

— Alors, dis-moi, tenté-je en pivotant sur mon siège pour l’observer plus en détails, toi aussi tu as commencé tes études dans le secteur ? Tout le monde semble se connaître ici alors… Je suppose qu’ils ont plus ou moins tous étudié ensemble.

Hugo semble sincèrement surpris que je lui adresse la parole ce qui me fait piquer un fard. Moi qui pensais que ça serait aussi facile qu’avec Tim…

— Mais… je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, m’empressé-je de m’excuser en revenant face à mon écran. Si tu ne veux pas évoquer ta vie privée avec moi, je comprendrais tout à fait…

Je fais mine de replonger mon regard sur l’écran de l’ordinateur. Hugo semble réfléchir quelques secondes avant de faire de même. Je sens mon cœur se serrer au fond de ma poitrine. Il ne veut pas en parler.

— Non, pas du tout.

Je contiens un nouveau sursaut de surprise avant de pivoter sur ma chaise dans sa direction.

— Si tu veux tout savoir, je suis originaire de Strasbourg, c’est là-bas que j’ai fait mes études. Je n’ai pas eu mon premier choix d’affectation, d’où le fait que je me sois retrouver ici.

Peut-être que si finalement…

— Ah oui ?

C’est à mon tour d’être étonnée.

— Strasbourg, vraiment ?

Hugo plonge son regard dans le mien. Il a des yeux noisettes étranges, dans lesquels je peux presque sentir toute sa sensibilité. Parler de ça semble le faire souffrir.

— Figure-toi que j’ai quelques connaissances là-bas.

Hugo hausse les sourcils, étonné.

— Une partie de ma famille en fait. Des oncles et tantes, quelques cousins-cousines… Enfin bref, une partie de ma famille.

Je me sens tout à coup profondément stupide. Hugo sourit devant mon embarras. Sans m’en rendre compte, je me suis mise à parler avec les mains, le genre de tics qui ne fait son apparition que dans les discussions « gênantes ». Et là, c’est clairement le cas… Je pousse un soupir.

— Tu sais, je ne suis pas le seul à ne pas avoir fait mes études ici. Mais je pensais que tu le savais déjà, parce qu’il t’en aurait parlé, ce qui n’est visiblement pas le cas.

Je sursaute sur ma chaise, intriguée. Quoi ? De quoi peut-il bien parler ?

— Ah oui ?

Hugo me lance un regard en coin en hochant la tête.

— Ethan non plus n’est pas de la région. Même si vous semblez ne pas partager de terrain d’entente tous les deux, je pensais qu’il te l’aurait dit.

Non, en effet, il ne me l’a pas dit. Et non, ça n’est pas étonnant au vu du peu de discussions personnelles et intimes que nous avons pu entretenir tous les deux. Mis à part les railleries et les réflexions mal placées, je ne crois pas avoir un jour tenu de véritables « conversations » avec ce gars. Pas étonnant donc que même Hugo en sache plus que moi sur son compte. Je sens toutefois l’emprise de mes mains se resserrer sur mon siège.

— Et d’où vient-il si ça n’est pas trop indiscret ?

Hugo me lance un regard intrigué. Je rougis brusquement, consciente d’être un peu trop intéressée tout à coup.

— Rennes.

Rennes ?!

La porte s’ouvre à nouveau. Je m’attends presque voir Timothée revenir enfin dans la pièce avec nous mais c’est la silhouette d’Ethan qui fait, à mon grand désarroi, son apparition. Comme pris en faute, Hugo s’empresse de se tourner en direction de son écran. Je me sens tout à coup un peu seule, d’autant que je ne parviens pas à lâcher du regard le jeune homme face à moi. Rennes… ce gars vient de Rennes… Se peut-il que…

— Ça travaille dur ici à ce que je vois…

Le ricanement du jeune homme me sort de mes réflexions. Je fronce les sourcils.

— De toute façon, j’ai terminé.

J’appuie sur l’interrupteur de l’écran afin de le mettre en veille et quitte le bureau de Tim pour aller rassembler mes affaires. Le visage d’Ethan semble se tordre en une moue déçue. Je tente un coup d’œil en direction d’Hugo.

— Est-ce que tu veux que je t’aide à faire quelque chose ?

Le jeune homme hausse les épaules. Le visage d’Ethan s’assombrit tout à coup.

— Tu n’as pas des patients à aller voir ?

Son ton est soudain encore plus glacial et tranchant que la pointe d’une stalactite. Je frissonne, repensant aux paroles échangées avec Marine l’autre soir : « crois-moi, je l’ai connu bien plus incisif ». Hugo aussi semble percevoir le changement d’humeur du jeune homme. Sans un mot, il se lève, attrape sa blouse et l’enfile avant de disparaître à travers la porte.

Je le regarde quitter la pièce en ravalant une salve d’encouragements à son encontre pour me recentrer sur un Ethan sensiblement assombri.

— Tu étais obligé de lui parler de la sorte ? demandé-je d’une voix sèche.

Le jeune homme hausse les épaules, se contentant de consulter nonchalamment les derniers messages sur l’écran de son téléphone portable.

— Je n’ai fait que lui rappeler ce pour quoi il est là, rien de plus.

— Oh ! dis-je en venant planter mes poings sur mes hanches. Vraiment ?

Quittant la contemplation de son portable, Ethan fronce les sourcils, tournant vers moi un regard… quoi ? étonné ? dépité ? blessé ?

— Parce que tu prends sa défense en plus ?

— Il est à peine cinq heures Ethan ! grondé-je en m’approchant aussi près que possible de lui. Ne me dis pas qu’Hugo n’avait pas largement le temps pour ses visites !

— Alors quoi ?! Qu’est-ce que tu veux m’entendre dire au juste ?!

Nos corps ne sont situés qu’à quelques centimètres l’un de l’autre et je regrette tout à coup ce choix d’affrontement. Associé à ses yeux d’un noir impressionnant d’intimidation, le fait que l’interne me dépasse aisément d’une bonne tête me met des plus mal à l’aise et je peine à rester concentrée sur ma colère. Je déglutis difficilement en reprenant :

— Je ne sais pas…

Ma réponse ressemble plus à un chuchotement qu’à autre chose. Un sourire éloquent étire les lèvres de l’interne.

— C’est bien ce que je me disais…

Son visage est si proche du mien que je peux sentir l’odeur âcre du tabac planer autour de lui. Bon Dieu ! Combien en a-t-il encore fumé aujourd’hui ? Sans me laisser le temps de lui poser la question, le jeune homme se détourne, s’apprêtant à regagner la sortie de la pièce, me laissant seule. Il me faut prendre une profonde inspiration pour rassembler assez de courage et lui lancer :

— Je ne prends la défense de personne Ethan. Ce que je voulais simplement dire, c’est que nous ne faisions que discuter, apprendre à se connaître. C’est important quand on doit travailler avec quelqu’un, ça aide à comprendre comment l’autre fonctionne.

Le jeune homme se fige tout à coup dans le couloir. Il semble prendre le temps de réfléchir à sa réponse.

— Tu n’as pourtant pas autant cherché à faire connaissance lorsqu’il s’agissait de moi, je me trompe ?

J’ai l’impression de recevoir un seau d’eau glacée en pleine figure. Sans le savoir, les paroles de l’interne viennent de me transpercer la poitrine de part en part. Je suffoque, touchée.

— Parce que tu ne m’en as clairement pas laissé l’occasion.

Un sentiment étrange parcourt rapidement les yeux de l’interne sans que je ne parvienne à le cerner puis l’éternelle dureté du jeune homme reprend rapidement ses droits.

— On ne paye aucun de vous deux à bavarder donc tu ferais mieux de te remettre au travail. On a eu deux entrées en secteur A.

Je fronce les sourcils.

— Je ne suis pas sous ta direction aujourd’hui Ethan et Tim m’a donné carte blanche donc…

— Je me contrefous bien de ce qu’a pu dire Tim. Tu es censée finir ton service à six heures et demi et…

— Ce que tu peux être con parfois ! hurlé-je en fermant brusquement l’écran de l’ordinateur portable posé près de moi.

Mon geste arrache un léger sursaut au jeune homme. Je renifle en secouant la tête.

— Pardon, m’empressé-je de m’excuser en détournant le regard. Je n’aurais pas dû… Je n’aurais pas dû hurler…

Le visage d’Ethan n’exprime aucune surprise. C’est comme s’il s’était attendu à cette réaction de ma part. Je n’arrive pas à croire que notre discussion ait pu prendre une telle tournure. Encore une fois… Plus les jours passent et moins j’ai l’impression de comprendre cet homme face à moi. N’arriverai-je même jamais à le cerner un jour ? Sans un mot, j’attrape le reste de mes affaires et sors de la salle, écœurée.

***

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