7. Mélodies oubliées

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Songer à faire du mal à cette femme m'avait retourné le ventre.

D’une manière où d’une autre, si je voulais l’éloigner de lui, elle serait blessée. J’avais vu cette lueur qui animait ses iris plus tôt. Elle tenait à lui, très sincèrement.

Mais jamais, ô grand jamais, personne ne pourrait l’aimer comme moi je l’aime.

Elle, j’étais certaine qu’elle ne donnerait pas sa vie pour lui. Qu’elle n’ôterait pas celle des autres, non plus. Qu’elle ne serait prête à aucun sacrifice.

Était-ce elle ou moi le problème ? Cela va de soit d’être prêt à tout pour l’être aimé, n’est-ce pas ? Si elle n’en était pas capable, elle ne le méritait aucunement. De toute façon, il M’était destinée, un point c’est tout. Qui était-elle ?

Il avait dû la rencontrer à la fac de droit probablement. Alors qu’avait-elle de spécial pour attirer son attention ?

Quand je pensais à la quantité énorme de temps qu’il devait ainsi passer avec elle…

Qui était donc cette jeune femme ?

La question qui sonnait comme mon trépas m’avait torturé toute la nuit. J’avais en rentrant eu tout le temps et la liberté de hurler et pleurer ma situation. Cracher ma haine et ma frustration avec la violence inouïe que j’abritais. Me jetant sur les murs, me griffant les membres sans ménagement, me cognant la tête contre le sol et en poussant des cris stridents de désarroi pour évacuer ce mal. Sauf qu'il persistait.

J’avais encore et toujours à l’esprit leur maudit baiser. Leur contact, leur rapprochement.

C’était qui cette salope, à la fin, bon sang !

Et que faisait-elle là ? Etaient-ils toujours ensemble ? Que faisait-il lui ? Ils formaient un couple ? L’aventure d’une nuit ? Des amoureux transis ?

Je ressentais un terrible haut-le-cœur qui m’avait faite vomir toutes mes tripes à cette pensées.

Ils s’embrassaient encore ? Ils étaient blottis l’un contre l’autre ? Ou… pire… ?

Aux premières heures du matin, ma tête fourmillait de questions, de théories et surtout d’insupportables pensées intrusives, qui alimentait toujours plus ma rage et ma passion malsaine.

Celles-ci ne pouvait être passées sous silence qu’avec de la musique.

J’étais allongée dans le douillet lit de mes grands parents que je quittais pour rejoindre le salon où était mon sac pour y récupérer mon portable où j’y avais enregistré un tas de musique. Je lançais une première, en lecture aléatoire et se mettait à jouer dans l’espace une vieille musique que jamais je n’aurai pensé réentendre un jour…

Les sons du piano résonnait dans la chambre, la synthé ne tarda pas à suivre, apportant une touche joyeuse et juvénile à la mélodie. J’avais totalement oublié les paroles. J’étais incapable de les fredonner jusqu’à ce que la chanteuse apporte à la musique le son de sa voix angélique, accompagnée de ses paroles… mortelles.

I know, I know I've let you down
I've been a fool to myself
I thought that I could live for no one else
But now, through all the hurt and pain
It's time for me to respect
The ones you love mean more than anything

C’était la mélodie Komm süsser Tod (Approche douce mort, en allemand). Elle provenait d’un vieille animé japonais des années 90 et je reconnaissais les vieux frissons que me procuraient ses paroles.

Et si la mort me permettait d’échapper à tout cela, comme le scandait l’interprète ?

Lorsque j’aurai disparu, mon obsession me suivra dans l’au-delà et j’en serai définitivement libérée. J’ignorais combien de temps je tiendrai avec ce poison qui circulait en moi.

Dans la voiture, j’entendais des notes battre la mesure de la chanson.

Alors c’est bon, j’étais enfin partie ? La mort s’était-elle enfin décidée à me récupérer ?

So, with sadness in my heart
Feel the best thing I could do
Is end it all and leave forever
What's done is done, it feels so bad
What once was happy now is sad
I'll never love again
My world is ending

Après avoir enfoncé une paire d’écouteurs contre mes écouteurs, je m’étais connectée sur Facebook pour entrer dans sa page. Elle était vide. Je voyais ça comme l’ultime preuve qu’il était unique et qu’il était celui qu’il me fallait, parfois. Mais là, j’aurai sincèrement souhaité l’inverse. J’ai épluché chacun des noms sous les deux seules photos qu’il avait publiées. C’est là que j’apercevais qu’une personne en particulier avait réagi avec un cœur, à chaque fois.

Carole Litwin.

Oui, c’était elle, c’était sa photo.

Du peu que j’apprenais sur elle, cela me suffisait largement pour dresser un bref portrait de cette individue : elle était coiffeuse et semblait très talentueuse. Elle avait soufflé ses 28 bougies en juin dernier. Elle était donc plus âgée que lui de 6 années. Elle aimait le sport et en pratique énormément, de plus, c’était une passionnée de l’Espagne et de son histoire. D’apparence, elle semblait être une femme dynamique, vive et joyeuse.

Plus je la regardais, plus les blessures que je m’étais tantôt affligée me démangeaient.

In my heart of hearts
I know that I could never love again
I've lost everything, everything
Everything that matters to me matters in this world

Je n'avais même pas pris conscience de la musique qui se jouait. Mon rythme de coeur effrené m'avait totalement coupé de la notion du temps.

C'est là que germait une idée.

I wish that I could turn back time
'Cause now the guilt is all mine
Can't live without the trust from those you love
I know we can't forget the past
You can't forget love and pride
Because of that, it's killing me inside.

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