Chapitre 5 : Une inconnue qui n'en devient plus une: Fatima

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Je ne compris pas ce qui se passait. Tout comme les policiers. Ils commencèrent à lui courir après tandis que je restai là, seule, immobile, réfléchissant à ce que je venais de voir. Le médecin légiste avait eu la même réaction que moi lorsqu'elle est sorti du sac mortuaire. Incompréhension. Surprise. Choc. Je décidai de partir car on avait plus besoin de moi. Je rentrai chez moi et allai me coucher.

Mon réveil sonna à 7h30. J'avais mon entretien d'embauche à 11 heures mais je décidai de reprendre les bonnes habitudes et de me lever tôt et d'arrêter les grasses matinées. Je me levai, je pris une douche, m'habillai d'une tenue légère en raison de la météo, et pris mon petit déjeuner en regardant la télévision. Il ne disait rien dans les informations du matin sur les événements qui s'étaient déroulés le jour avant ( sauf l'accident de métro). Je lavais mon bol et j'éteignis la télévision. Il était encore trop tôt pour que j'aille à mon entretien mais je devais aller faire quelques courses pour les jours à venir. En sortant de l'appartement, je faillis bousculer une jeune femme qui rentrait chez elle:

"Excusez-moi, je ne vous avait pas vu, dis-je.

- Ce n'est pas grave, tout est de ma faute."

Elle prenait les clés de son appartement dans sa poche quand elle leva les yeux vers moi et s'exclama:

" Mais t'es la nouvelle voisine.

- Oui c'est bien moi, pourquoi?

- Je me présente: Fatima, reine du ghetto de New York."

On se serra la main et je la regardai: elle était grande, mince, avait des formes là où il faut et le teint mat à la Beyoncé. Elle avait de longs cheveux noirs qui lui tombaient derrière le dos et des yeux verts. Elle était habillé d'un haut, si on peut appeler ça un haut ou plutôt un soutien-gorge. Elle avait une jupe très courte noire et un collant rayé noir déchirée de toute part. Elle portait des bijoux qui devaient peser une tonne: elle portait un collier en toque, sûrement, avec de lourdes pierres noires autour, des boucles d'oreilles d'une longueur démesurées, et une dizaine de bracelets par bras. Puis, je me présentai:

" Moi c'est Sylvie, reine de rien du tout. Mais juste comme ça, il n'y a pas plusieurs ghettos à New York, entre Manhattan, le Bronx, Brooklyn...

- Je suis la reine du ghetto de New York donc la ferme, me coupa-t-elle brusquement.

- Désolé, je voulais pas t'importuner.

- Tu me tutoie là? Non mais je rêve, tu tutoie la reine du ghetto! Je suis pas la boulangère du coin! A seulement l'âge de 16 ans j'ai été kidnappé par un thug. Après il m'a vendu à un bad boy, qui m'a vendu à un dealer qui était en fait le fils du thug qui m'avait kidnappé quand j'avais 16 ans. Et il m'a vendu à un gang, et le chef de ce gang est tombé amoureux de moi, et moi aussi. Mais à le lendemain de notre mariage forcée, le bad boy qui m'avait kidnappé à tué mon futur mari, car il était toujours amoureux de moi. Et après j'ai découvert que mon mari décédé était le roi du ghetto et comme il est mort je suis devenue la reine du ghetto, donc toi avec ta jupe acheté à 200 dollars chez Chanel, elle va vite me vouvoyer et se prosterner devant moi.

- Il y a des rois dans les ghettos? Je n'étais pas au courant.

- Mais elle est conne en plus. Tu te fous de ma gueule, genre t'as cru que j'avais inventé mon histoire. Ça arrive à beaucoup de personnes dans le monde ce qui m'est arrivé: par exemple la reine du ghetto du Brésil: Madame Irma.

- C'était juste une question...

- Tu me parles pas sur ce ton, tu m'as prise pour qui!

- Non je...

- Et elle continue, sang-de-bourbe va!

- T'as lu les livres Harry Potter, je les adore moi aussi, c'est qui ton personnage préféré? Parce que moi c'est Hermione, je la trouve trop...

- Ta gueule! Je m'en fous de ta vie, de qui tu aimes. La seule chose qui t'intéresse c'est toi ou quoi? Attends, genre t'es en face de Fatima. La reine du ghetto. Je suis connue dans le monde entier. Tu entends ce que je dis. LE. MONDE. ENTIER.

- C'est bon, calmes-toi.

- Tu me dis pas de me calmer! Les seules personnes qui ont droit de dire de me calmer, c'est moi. Compris.

- Bien sûr, majesté, répondis-je ironiquement.

- Voilà, quand tu veux."

Elle ouvrit sa porte, et rentra chez elle en claquant la porte comme une adolescente de 15 ans à qui ont lui a dit qu'elle n'irait pas voir Ed Sheeran en concert à cause de ses mauvaises notes. Je descendis les escaliers en pensant à Fatima. Son histoire aurait-elle put être véridique? Je me demandai car son histoire était un peu totalement crédible, puis je pensais à ce qui m'était arrivés en l'espace d'une semaine et je me dis que cela aurait pu être possible. Je sortis de l'immeuble et entendis quelqu'un crier. Je me dirigeais vers la voix en question et arrivai derrière l'immeuble. Je découvris alors que c'était Fatima qui criait. Elle était à sa fenêtre et elle insultait copieusement une jeune femme blonde, aux formes généreuses, qui était en maillot de bain provocateur aux couleurs pétantes. Je ne pus comprendre le sujet de cette dispute entre ces deux filles à l'accent marseillais tellement les mots utilisés étaient incompréhensibles pour moi, mais j'écoutais quand même discrètement, cachée derrière un buisson pour essayer de comprendre:

"Avec ta bouche on dirait poustiflor!

- Toi avec ta tête on dirait Gargamelle!

-Ça se voit que que t'as jamais lu Tintin!

- C'est pas dans Tintin, t'es trop conne! C'est dans Astérix!

- C'est toi la conne! Retourne dans ton pays Martika!

- J'habite et je suis né ici Fatima! Je te l'ai dit cent fois, mais t'écoute jamais! Tu te crois la reine du ghetto mais t'es que la reine de rien du tout!

- Je suis vraiment la reine du ghetto, tu ne peux pas me contredire Martika, en plus t'as un prénom de crème ou de boisson alcoolisée!

- Et toi Fatima!

- Bah quoi? T'as quelque chose contre mon prénom! T'as un problème? Tu veux peut-être te battre poufsiflore?

- Je m'appelle pas poufsiflore!

-T'es sûr? Je crois que qu'en fait Martika est ton deuxième prénom et que tes parents te trouvaient tellement...

- La ferme. Comment oses-tu?

- Non, toi comment oses-tu?

- J'espère que tu vas crever Fatima!

- T'as dit quoi! Reviens tout de suite poufsiflore, sinon...

- Sinon quoi?, dit Martika d'un ton provocant"

Je m'éloignai quand j'entendis Martika hurler. Je revins sur mes pas et je vis ce qui s'était passer. Fatima lui avait jeté une chaise du quatrième étage. La peroxydée s'était évanouie sous le choc. Ne voulant pas être mêlée à quoi que ce soit avec Fatima, je partis en courant dans la direction opposée. Après m'être arrêtée je regardai l'heure et remarquai que c'était bientôt l'heure de mon rendez-vous avec, je l'espère, mon futur patron.

J'arrivai en uber devant le siège social de Harper-Collins. J'y entrai et allai vers l'accueil. J'annonçai le but de ma visite à la secrétaire puis allai m'asseoir sur un siège à côté de son bureau pendant qu'elle annonçait ma venue à son employeur. Elle me dit que je devais monter au dernier étage, alors je me dirigeai vers l'ascenseur. L'intérieur était basique, c'était un ascenseur comme un autre avec comme fond la voix d'auteurs connus qui citaient des moments de leurs livres. J'appuyai sur le bouton du dernier étage et attendis que le trajet se fasse.

Enfin, la porte s'ouvrit sur le dernier étage. La porte de l'ascenseur s'ouvrait directement sur une vaste pièce moderne, un bureau spacieux rempli de meubles design blancs et argents. C'était digne d'un magasine pour un magasin de meubles. Je marchai d'un pas timide vers la chaise situé devant le bureau. Il n'y avait personne de présent. Je m'assis donc et contemplai la pièce. Elle était illuminé par des néons digne d'un bloc opératoire, heureusement que la vue était à tomber car entre le sol blanc, les murs immaculés, les meubles blancs et les néons à la lumière blafarde, cela donnait mal à la tête. Soudain une sonnette retentit derrière moi. J'entendis les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et me retournai. Un homme rentra dans la pièce. Une plante mise en hauteur m'empêchait de voir sa tête, et donc son visage. Enfin, il arriva devant moi. Ce n'était pas possible me suis-je dit ce jour-là. Son visage m'était familier. Je l'avais reconnu. Je ne pensais pas qu'il serait ici. Une multitude de question s'entrechoquèrent dans ma tête quand il me sourit et me demanda:

" Je t'avais manqué? Sylvie.

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