Chapitre 6: Le retour de l'enfant prodigue!

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"Patrick! Je croyais que tu vivais à Biarritz. Comment oses-tu employer ce ton aussi désinvolte alors que tu m'as trompé avec ma meilleure amie, que tu as volé ma carte bleue, et que tu t'es enfui avec ma voiture le jour de la Saint-Valentin!

- Ne réagis pas comme ça! Ne me dis pas que tu m'en veux encore pour ça! C'était il y a quoi...sept ans?

- Ce n'est pas une raison. Tu m'as jeté comme un déchet que l'on jette à la poubelle avec dégoût! Alors que je n'avais rien fait!

- Si, tu m'as fait quelque chose qui ma bouleversé à l'époque!

- Arrête de dire n'importe quoi?

- Tu ne portais plus ton beau décolleté. J'ai été profondément dérangé par cet ajout de tissu sur ta peau!

-On était en hiver, t'es con ou quoi? Si je ne t'avais jamais croisé ma vie serait sûrement bien meilleure aujourd'hui, pleurai-je.

- Avec des "si" on pourrait refaire le monde. J'en ai assez. Trêve de plaisanteries. Nous sommes quand même là pour ton entretien d'embauche dans cette célèbre maison d'édition, me fit-il remarquer d'un ton brusque.

- Dont tu es le patron, à ce que je présume, lui fis-je remarquer en essuyant mes larmes avec mon tee-shirt.

- Techniquement c'est mon père, mais il est en vacances et je tiens la boutique lors de son absence, me révéla-t-il.

- OK. Donc j'ai apporté mon CV...

- Tu es déjà prise.

- Quoi, mais...

- Je t'embauche et on oublie ce qui s'est passé dans le passé. Prends ça comme les excuses que je ne t'ai jamais faites et pour me faire pardonner.

- J'accepte alors, lui dis-je d'un air plus déterminé que la minute précédente. Mais en quoi consistera mon travail exactement?

- Tu seras ma femme de ménage! Et tu porteras cette tenue, m'informa-t-il tout en souriant et en sortant d'un tiroir de son bureau une nuisette en dentelle.

-Quoi! Non, jamais, protestai-je.

- Je vous paierai cinq mille dollars par semaine!

- Pour tout l'or du monde je n'accepterai jamais! En fait tu n'es qu'un gros machiste imbu de sa personne, doublé d'un connard pas possible!

- Mais je plaisante! Ton travail consistera à corriger les livres avant leur parution et chaque semaine tu recevras des auteurs dont tu auras lu les livres préalablement pour leur donner une réponse si on prend leur livre ou pas.

- Je préfère, dis-je en riant, soulagée de savoir qu'il plaisantait depuis le début. Je commence quand, demandai-je.

- Lundi, à huit heures. Ça te va?

- Oui, je serai là. A lundi alors!

- Attends un peu. Tu dois signer au préalable le contrat quand même!

- Désolé, j'avais oublié."

Il sortit le fameux contrat d'un tiroir de son bureau et me le tendit tout en me faisant un sourire aimable. Il me donna un stylo et m'indiqua les endroits où je devais signer. Méfiante je le lus soigneusement d'abord. Je ne voulais pas me faire piéger par Patrick. On ne savait jamais après ce qu'il s'était produit il y avait quelques années. Après avoir pris connaissance de tout ce que disait le contrat, comme le fait que j'étais dans une sorte de mise à l'épreuve qui allait durer tout le mois de février, ce qui signifie que, à la fin du mois je saurais alors si je suis gardée ou pas, je décidai de le signer. Alors que souriante je lui tendis le contrat et le stylo, je me rendis compte que je n'avais pas lu les notes en bas de page, mais j'oubliai très vite ces notes non-lues, remplacée par une autre pensée beaucoup plus réjouissante. J'avais un travail! J'étais vraiment contente. Il signa lui aussi le contrat puis nous nous serrâmes la main et je partis. Mais le son de la voix de Patrick qui m'interpellait m'arrêta:

"Tu sais que je t'ai aimé au moins? Je n'ai jamais voulu ce qui s'est passé entre nous lors de notre rupture."

Je ne répondis pas et pris l'ascenseur. J'arrivai dans les rues bondées de New York, respirant ce si bon air pollué. Je traversais la route et me dirigeai vers le métro le plus proche pour rentrer chez moi mais, en arrivant devant la bouche de métro noire de suie, je me rappelai ce qui s'était passé ces derniers jours, et je continuai donc à marcher , car je n'avais vraiment pas envie de prendre un taxi. Au bout de plusieurs heures j'arrivai devant mon immeuble, fatiguée par cette longue marche. Cela faisait longtemps que je n'avais pas fait de sport donc une marche aussi longue m'avait vidée de toutes mes forces. Je montai avec difficulté les escaliers jusqu'à mon étage et vis avec surprise deux jeunes femmes qui attendaient avec un bébé dans les bras devant la porte de mon appartement quelque peu miteux. Elles se retournèrent vers moi et me demandèrent:

"Etes-vous Sylvie Macquart? Nous sommes les services sociaux, nous sommes avec votre enfant.

" Ah désolé ce n'est pas moi, répondis-je d'un ton désinvolte en ouvrant ma porte.

- Pourtant c'est écrit sur notre formulaire qu'elle vit dans cet appartement!

- Ah oui, elle ne vous a pas prévenu mais on a échangé nos appartements. Elle vit dans celui juste à côté, leur mentis-je en désignant la porte de l'appartement de Fatima.

- Merci."

Elles frappèrent à la porte de la reine du ghetto qui s'ouvrit dès le premier coup.

"Vous êtes qui, demanda Fatima du ton malpoli qui lui était si propre."

Elle était toujours habillée comme une fille de mauvaise compagnie, et maquillée comme une voiture volée.

"Nous sommes les services sociaux. Nous sommes là pour vous apporter votre bébé que votre tante vous a expédié.

- Je n'ai jamais eu de bébé.

- Nous savons que vous avez tenté de l'abandonner en venant ici et...

- C'est une caméra cachée ou pas. Je ne trouve pas ça drôle. Vous allez foutre le camp de chez moi avant que... Il vous arrive quelques chose.

- Nous savons que pour une personne aussi jeune que vous, avoir un bébé peut bouleverser tous les plans qu'une jeune femme se fait à ces moments-là mais sachez que nous serons toujours là en cas de coups durs ou si vous avez des questions par exemple.

" Mais je n'ai jamais été enceinte. Qu'est-ce que vous me raconter? Allez dégagez de chez moi, j'en ai rien à foutre de vos conneries!

- Si vous voulez une assistante peut rester avec vous quelques jours le temps que vous vous habitu...

- Dégagez de chez moi j'ai dit!"

Les femmes des services sociaux tentèrent de dire quelque chose mais Fatima prit le bébé et le jeta dans les escaliers. Fatima se retourna vers les femmes choquées parce qu'elle venait de faire et lâcha:

" Voilà, plus de bébé."

- Mais..."

Les jeunes femmes ne savaient pas quoi dire. J'étais confuse, j'étais choquée et un petit peu attristée car elle venait tout de même de tuer mon enfant, mais en même temps j'étais éblouie par tant d'audace. Fatima sortit alors un pistolet de sa jupe et tira sur une des femmes et rétorqua à l'autre:

"Tu vas bouger maintenant?"

Pétrifiée, la jeune femme ne savait plus quoi faire. Je pouvais apercevoir la terreur dans son regard. Mais il était trop tard, Fatima lui tira une balle dans le cœur et jeta son corps dans les escaliers, écrasant un jeune homme tatoué à l'air dangereux qui sortait de chez lui pour savoir d'où provenait les coups de feu. Nerveuse: j'eus un fou rire qui dura quelques minutes. Fatima me regarda interloquée et explosa de rire elle aussi.

" Je vois qu'on a le même sens de l'humour Sylvie. Je pense que nous pourrions devenir amies!

- Vraiment?

- A une condition!

- Laquelle?

- Que tu ne tentes pas de voler mon trône de reine du ghetto. Est-ce bien clair?

- Oui parfaitement." Et nous rîmes de bon cœur toutes les deux. Tout à coup, Rita Greeter, la journaliste, surgit de l'appartement voisin du mien avec son appareil photo. Elle s'exclama:

" A moi le scoop!

- Quoi?

- Je vois déjà mon article faire la une du journal, la jeune Sylvie, qui a, n'oubliez pas à tuer la célèbre pop star Zack Parker et qui a accouché de son enfant, plonge dans la drogue et dans l'infâme loi des rues de la Grosse Pomme.

- C'est faux, protestai-je indignée par cette ignoble femme qui voulait colporter des ragots sur moi juste pour gagner de l'argent au détriment des personnes concernées.

- J'ai déjà la photo qui va avec l'article. Fatima jetant le bébé de Sylvie qui la regarde sans rien faire avec un sourire sur les lèvres. Si je n'ai pas le prix Pulitzer grâce à cet article je ne comprends plus rien au journalisme.

- C'est pas avec ce genre d'article qu'on gagne ce prix! C'est souvent sur ceux qui parlent de sujets de société, qui dénoncent des faits encore inconnus au public. Ce type d'articles!

- Je vais devenir la première femme qui a gagné ce prix grâce à un article sur des célébrités.

- Vous délirez totalement, s'exclama Fatima.

- Non je ne suis pas folle, vous ne réussirez pas à m'interner une nouvelle fois. Non jamais. Ce n'était pas moi. Je ne suis pas folle. Arrêtez de dire des mensonges. Vous ne m'aurez jamais. Vous m'avez bien entendu? JAMAIS!"

Nous eûmes pas le temps de dire quoi que ce soit que Rita se rua dans son appartement et sauta par la fenêtre fermée. Elle retomba dans un bruit sourd par terre et se releva aussitôt et ouvrit la fenêtre en grand. Elle hurla encore "JAMAIS" par la fenêtre. Nous nous regardâmes avec Fatima et nous courûmes dans l'appartement pour savoir ce qui était advenue de la journaliste totalement dérangée mentalement. Je ne savais comment mais elle avait réussi à s'en sortir et je la voyait s'enfuir dans la rue en criant toujours "JAMAIS". New York était quand même beaucoup plus étrange que je le pensais. En l'espace de quelques jours j'avais rencontré une célébrité qui était en fait un meurtrier, une actrice de série délurée, une journaliste tarée, un ex petit ami un peu étrange, la reine du ghetto qui semblait sortir tout droit d'une mauvaise chronique et enfin une actrice de série plutôt normal. Cela faisait quand même beaucoup.

Je décidai de rentrer chez moi et je saluai Fatima. Je rentrai dans mon appartement et m'écroulai de fatigue sur mon canapé qui menace d'exploser. J'avais une faim de loup. Je réfléchissais à ce que j'allais me faire à manger quand un grincement provenant de sous moi m'interrompit dans mes pensées. Soudain un craquement retentit dans la pièce silencieuse. Le canapé s'affaissa encore plus et sans que j'eus le temps de me relever, le parquet s'écroula et je tombai lourdement dans le logement d'en dessous. Mais ce n'était pas encore fini, le sol s'ouvrit et je retombai encore une fois jusqu'au rez de chaussée dans un autre appartement. Je me protégeais la tête tandis que des lattes du parquet des appartements du dessus tombaient tout autour de moi. Ensuite, je pus ouvrir les yeux et remarqua l'énorme trou fait dans l'immeuble. Je me levai avec difficulté et vérifiai que je n'avais rien de cassé. Un homme près de moi toussa. Je tentai de l'apercevoir dans la poussière provoqué par la chute du canapé à travers l'immeuble. L'homme se dirigea vers moi et me demanda:

" Vous allez bien?

- Oui, oui. Bah, enfin je crois, j'espère, lui répondis-je poliment."

Cette voix me disait quelque chose mais je n'arrivais pas à m'en souvenir. Mais quand la poussière s'en alla et que je pus enfin le regarder je m'écriai:

" Mais c'est pas possible. Com...Comment?"

Je n'arrivais même pas à formuler une phrase cohérente tant j'étais abasourdie. J'allais décidément croiser toutes les personnes que je connaissais. Il allait me répondre quand soudain les sirènes des voitures de police, des camions de pompiers, et des ambulances retentirent et que un craquement sonore s'éleva dans l'immeuble. Je me demandais ce que c'était ce bruit quand le plafond de tout l'appartement s'effondra sur nous.

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