Chapitre 8: Des journalistes de plus en plus fous

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Rodrigue s'écroula. Il s'était pris une balle tirée par Martika dans l'épaule. Son visage se transforma en une grimace de douleur. Je me dégageai de son emprise et regardai le salon pour savoir si Fatima avait été blessée. A ma grande surprise, le premier coup de feu ne l'avait pas touché. C'était Rita qui avait été touchée malencontreusement dans la jambe. Martika qui était plaquée au sol par la reine du ghetto avait tiré par inadvertance sur Rodrigue sous le choc du plaquage. La journaliste, blessée à la jambe, rampait vers la fenêtre. Je me retournai vers l'ascenseur dont les portes étaient ouvertes. Un homme se tenait à l'intérieur. Mon ancien petit ami me tendit la main pour m'aider me relever. Je la pris et me levai avec difficulté tout en surveillant Rodrigue qui se tenait l'épaule en geignant au cas où il tenterait de m'attaquer une nouvelle fois. Tandis que je détournai le regard pour voir si Fatima avait besoin d'aide, le bruit d'une porte vitrée qui s'ouvre attira mon attention. Rita Greeter se tenait debout sur le balcon. Elle passa ses jambes au-dessus des rambardes et sauta. Je poussai un cri de surprise, et j'allai courir pour essayer vainement de la rattraper quand Patrick me retint. Je tentais de retirer mon bras de sa prise mais je n'y arrivai pas, il me tenait trop fort. Il me tourna vers lui et me regarda droit dans les yeux:

" Tu ne peux plus rien faire pour elle Sylvie!

- Oui, je sais, mais..., ma voix se brisa, je pensais...

- Je comprends mais tu savais très bien qu'au fond de toi tu n'aurais vu que son cadavre au sol, me dit-il avec douceur.

- Tu ne sais pas de quoi elle est capable! Elle a survécu en sautant du troisième étage de mon immeuble, lui informai-je.

- Oui, peut-être, mais ici on est au dernier étage d'un building, rétorqua-t-il. Maintenant on va partir d'ici.

- Mais que fait-on pour Fatima et Martika? Et pour Rodrigue?

- Je sais que ma copine va s'en sortir. Et Rodrigue il n'aura qu'à courir jusqu'à l'hôpital le plus proche, il ne mérite pas notre aide.

- Quoi!

- Ne me dis pas que tu veux encore l'aider après ce qu'il vient de te faire?

- Non ça n'a rien à voir. Tu sors avec Fatima, demandai-je totalement sous le choc.

- Bien sûr que oui, cela va faire dans très exactement dans 21 jours, 1 ans que nous sortons ensemble, me répondit-il tout en appuyant sur le bouton menant au hall de l'immeuble.

- Tu ne me l'a pas dit la dernière fois que l'on s'est vu, lors de mon entretien d'embauche!

- Je ne savais pas non plus à ce moment-là que tu la connaissais! Et je n'allais pas déballer toute ma vie à ce moment-là non plus!

- Oui, tu as raison. Tu m'emmène où en fait car moi j'habite dans le loft de ta petite amie maintenant.

- Je crois que là elle est un petit peu occupé. Je t'emmène chez moi. J'ai un aussi grand loft que Fatima, et tu pourras dormir dans la chambre d'amis. Et comme ça je pourrais aussi t'emmener à ton premier jour de travail au sein la maison d'édition.

- Oh merci, lui répondis-je surprise par cette proposition. Ah oui ,j'avais totalement oublié que je commençais demain!

- Ne t'inquiète pas tout va bien se passer, me rassura-t-il.

- Je ne m'inquiétait pas du tout, lui rétorquai-je avec une petite once d'angoisse dans la voix."

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur le hall et Patrick et moi sortirent en nous dirigeant vers les portes menant à l'extérieur du majestueux building. Nous prîmes sa voiture pour aller chez lui. Après quelques dizaines de minute de trajet nous arrivâmes devant un immeuble plus éloigné du centre-ville que celui de la reine du ghetto, et l'immeuble était moins grand que celui de sa copine. Nous rentrâmes dans le bâtiment à la décoration plutôt simpliste. Il m'entraîna vers les escaliers car un écriteau qui était accroché à l'ascenseur informait qu'il était en panne. Nous montâmes trois étages et arrivèrent dans un petit couloir. On alla au fond jusqu'à une porte blanche immaculée. Il sortit ses clés, ouvrit la porte, enleva son manteau et l'accrocha à un porte-manteau. Il ferma la porte derrière moi. Son appartement était presque identique à celui de Fatima. Il me montra ma chambre et me fit la visite de l'appartement, puis comme il se faisait tard nous dînâmes et nous allâmes ensuite nous coucher de bonne heure.

Le lendemain matin, je me réveillai en pleine forme. Je fis mon lit, pris une douche, m'habilla d'une tenue légère et pris mon petit-déjeuner avec Patrick. Il avait la tête grave. Je lui demandai ce qui n'allait pas et pour toute réponse il tourna vers moi la couverture d'un magasine sur les célébrités très connu aux Etats-Unis. Ma photo s'étalait en première page avec en bas de la page un titre écrit en gras: " Découvrez qui est vraiment la copine de Zack". J'ouvris immédiatement le magasine et lus l'article parlant de moi. Ce n'était que mensonges et calomnies. Cette mégère de Rita Greeter m'avait inventé toute une vie scandaleuse et tout à fait fausse. J'étais scandalisée par cet article qui, j'en étais sûr, allait faire le tour de tous les JT de l'après-midi et du soir car c'était vraiment un article à sensation:

Sylvie Macquart est à l'apparence une femme douce, jolie, gentille, et généreuse. Mais derrière cette face immaculée, brillante, ce cache un véritable démon, un monstre de la pire espèce qui mérite la peine de mort ainsi que le démembrement immédiat! Cette femme a séduit Zack pour sa fortune, sa popularité, sa célébrité. Elle a eu un enfant avec lui pour lui faire un chantage odieux qui devrait être puni par la loi. Mais ce n'est pas son seul crime. Quand Zack a décidé de mettre fin à ce chantage, elle a tenté de le tuer deux fois devant des témoins avant de réussir son coup en le tuant en l'écrasant avec une POUTRE! Cette femme est vicieuse, c'est le mal incarné Mais ce n'est pas fini. Elle est venue à son enterrement où- regardez les photos- elle embobine la mère grâce à sa sociopathie. Elle va même aller jusqu'à tuer Perrie, et jeter le cercueil dans la mer pour pas qu'on découvre des preuves de son crime! C'est pourquoi j'ai volé le corps après avoir dragué les rivières en quête des son cadavre. Ensuite, elle a impliqué Diane, cette douce jeune femme, dans son plan machiavélique! Cette pauvre jeune femme n'est pas au courant avec qui elle est devenue amie. Enfin elle est devenue l'alliée de la célèbre reine du ghetto Fatima, la dealeuse criminelle! Elle a provoquer un attentat à New York en détourant un métro et a finalement- Attention âmes sensibles s'abstenir- regarder son enfant mourir en riant avant de détruire son immeuble. Mais il faut l'arrêter avant qu'elle fasse encore d'autres victimes!

Et ça continuait sur des pages et des pages avec des photos qui illustraient chaque affirmation. J'étais consternée. Je décidai de passer outre et de manger mes croissants comme s'il ne s'était rien passé. Après m'être lavée les dents, je mis mes chaussures et me préparais pour mon premier jour de travail. Patrick, en costard-cravate, m'emmena avec lui jusqu'au siège de la célèbre maison d'édition. Arrivés, il me montra mon bureau et m'énonça en quoi consistait exactement mon travail:

" Aujourd'hui, pour ton premier jour de travail ici tu vas recevoir plusieurs écrivains qui vont vous donner leurs manuscrits. Tu vas devoir voir avec eux ce qu'il ne vas pas dans le livre, tu vas devoir les corriger. Donc tu devras lire tous les manuscrits avec beaucoup d'attention. Tu as compris?

- Oui, lui répondis-je en hochant la tête."

Et il me laissa dans mon bureau car lui aussi devait travailler. Je sortis mes affaires de mon sac: des crayons, des feuilles, mon ordinateur portable, et les mis sur mon bureau. Après les avoir rangé d'une façon bien précise, j'observai mon lieu de travail. Ce n'était pas trop petit, il y avait mon bureau au centre de la pièce avec deux chaises installées devant. Deux plantes vertes reposaient de part et d'autre de la porte vitrée. Une bibliothèque était placée derrière moi. Elle contenait des classeurs vides et quand j'ouvris les placards du dessous remarqua des réserves d'encre, de feuille, de fournitures en tout genre. Quelqu'un frappa à la porte. Je me retournai sur ma chaise tournante et fit un signe de main à l'homme qui se tenait derrière la porte d'entrer. Après s'être échangé les formules d'usage je le priai de s'asseoir sur une des chaises qui se tenaient devant moi. Il s'exécuta. J'observai attentivement le jeune homme tandis qu'il sortait la photocopie de son roman de sa mallette. Il devait s'approcher de la trentaine, il avait une barbe de trois jours, et il était décoiffé. Il était habillé d'un costard noir très professionnel mais comme il avait mal fermé sa veste, sa tenue montrait que c'était une première fois pour lui, de venir dans une maison d'édition. Je croisai son regard, de magnifiques yeux marrons, alors qu'il posait son manuscrit sur la table. Je commençai à le questionner pour que je puisse remplir mon formulaire:

"Comment vous appelez-vous?

- Je m'appelle James Priceley.

- Quel âge avez-vous?

- 26 ans.

- Où habitez-vous?

- J'habite à Staten Island."

Il me donna son adresse exacte ainsi que son numéro de téléphone après que je lui ai demandé. Ensuite je continuai à lui poser des questions sur sa vie et son livre:

" Quel est votre profession?

- Je suis professeur à l'université de New York, professeur de psychologie précisément, m'informa-t-il.

- Avez-vous vécu un événement qui a marqué votre vie qui pourrait figurer dans votre biographie?

- Quand j'étais petit j'ai vécu une histoire traumatisante avec une mygale. Depuis je suis phobique des araignées.

- Donc si je vous montre une araignée en photo sur mon ordinateur, commençai-je à suggérer.

- Eh je ne suis pas venu ici pour souffrir. Okay?!

- C'est bon c'est bon, calmez-vous. Ce n'était qu'une proposition. Je n'allais pas le faire.Maintenant passons à votre livre, détournai-je la conversion. Quel est le titre de votre oeuvre?

- Meurtres à New York.

- C'est totalement nul comme titre. C'est même pas accrocheur. Ça donne pas envie de lire votre livre. On dirait un de ses romans de gare qui coûte peu cher pour une histoire à deux balles.

- Je vous permet pas d'insulter mon livre alors que vous ne l'avez même pas lu, s'indigna-t-il.

- Je ne critique pas votre livre, je critique son titre. Il y a une différence, rétorquai-je. Dîtes moi, maintenant quel est le sujet de votre roman?

- Mon livre raconte l'histoire d'une femme à l'apparence tranquille qui a été retrouvée morte, assassinée, en haut de l'Empire State Building. On va découvrir à l'aide d'un jeune enquêteur ainsi que grâce à la sœur de la morte que la victime n'avait pas une vie aussi tranquille qu'on le pensait.

- Intriguant, j'aime. Donc mon rôle va être de corriger votre livre. Les erreurs orthographiques, de style, mais aussi je vais devoir corriger les erreurs dont l'intrigue comme une femme qui dit qu'elle vit à San Francisco dans un chapitre, et qui le héros découvre qu'elle vit à Los Angeles, vous voyez?

- Oui, je comprends.

- Donc vous pouvez partir. Je vous recontacterai bientôt pour un entretien où l'on corrigera ensemble toutes les fautes de votre roman.

- Bien sûr. Au revoir, et donc à bientôt.

- A bientôt!"

Il s'en alla et je restai seule dans mon bureau en face de son roman. S'en suivit de nombreux auteurs qui me donnèrent leur livre pendant toute la matinée. Vers midi, je mangeai dans un restaurant au premier étage du bâtiment avec d'autres correctrices mais on n'eut pas franchement le temps de discuter car elles avaient toutes un rendez-vous très tôt cet après-midi. J'eus juste le temps de connaître leurs prénoms: Sandra, Lucile et Cheryl. Ensuite, toute l'après-midi, j'ai commencé à corriger le livre de James.

J'arrêtai vers 18h quand Patrick vint me chercher. Il m'informa qu'il allait me ramener chez Fatima. J'arrivai chez elle une vingtaine de minutes plus tard et quand j'entrai dans l'appartement luxueux de la fameuse reine du ghetto je remarquai q'elles étaient toujours en train de se battre, Martika et Fatima. Je les séparai en ramassant l'arme de la blonde et en lui tirant une balle dans le jambe. Tandis qu'elle hurlait de douleur je la traînai jusqu'à l'ascenseur et appuyai sur tous les boutons des étages. Les portes se refermèrent derrière moi. Fatima me remercia de l'avoir aidé puis nous décidâmes de faire à dîner. Nous mangeâmes en silence puis nous allâmes nous coucher chacun de notre côté. Je fermai la porte, me mis en pyjama, montai dans mon lit, et allumai enfin la télé en quête d'un film ou d'une série à regarder tranquillement. Soudain, un grincement retentis dans la chambre. Inquiète je descendis de mon lit et ouvris la porte de ma chambre pour vérifier si personne ne se baladait dans l'appartement. Comme je ne vis personne, je retournai me coucher et je continuai donc à regarder la télévision. C'étaient les informations qui passaient. Une femme en tailleur, à l'air sérieuse, parlait d'une voix grave d'un article parue plus tôt dans la journée:

" Sylvie Macquart, la célèbre copine du chanteur décédé, l'aurait assassiné. D'après un article de la journaliste Rita Greeter, Sylvie serait une femme vicieuse, prête à tout pour la renommée. Notre envoyé spécial est en direct avec elle."

Je ne comprenais pas quand tout à coup ma porte s'ouvrit sur un journaliste et son cameraman:

" Qu'avez-vous à répondre aux accusations faîtes par Rita?

- Que faîtes-vous ici, dégagez de ma chambre!

- Sylvie montrerait des signes d'agressivité ce qui corrobore la version des faits de Rita!

- Bien sûr que j'ai raison, dit alors Rita, qui venait de surgir à son tour, en fauteuil roulant, une jambe dans le plâtre, dans ma chambre.

- Vous n'avez pas le droit d'être ici, c'est privé, criai-je indignée.

- Qu'est-ce qui se passe ici, hurla Fatima en arrivant elle aussi. Encore toi!"

Elle pointa du doigt la journaliste, prit le fauteuil roulant, et courut avec jusqu'au balcon et jeta Rita ainsi que son fauteuil roulant dans le vide, sous le regard médusé du journaliste. Soudain quelqu'un sonna à la porte. Fatima alla ouvrir à la porte tandis que je journaliste me bombardait de question et que j'entendais arriver un hélicoptère près de l'appartement. La porte s'ouvrit sur trois policiers qui montrèrent tous leur carte à Fatima.

" Nous sommes ici pour arrêter Sylvie Macquart!

- Quoi! Mais j'ai rien fait, criai-je furieuse. Ils sortirent alors leur menotte de leur poche, et alors que Fatima se jetait sur l'un d'entre eux, un des policiers l'a tasa. Elle s'écroula sur le sol. Les policiers se dirigèrent alors vers moi, filmés par le cameraman, et commenté par le journaliste. J'avais les yeux écarquillés. Ma vie s'écroulait. Tout à coup, mon placard s'ouvra sur Rodrigue armé d'un pistolet, et il tira sur les trois policiers, le journaliste ainsi que le pauvre cameraman. J'hurlai de peur. J'étais totalement tétanisée. Par la fenêtre j'apercevais une journaliste qui criait ce qu'il se passait en ce moment même. J'essayais de parler mais Rodrigue s'empara de moi. Je tentais de me débattre mais il m'asséna un violent coup de crosse dans la tempe. Et tout devint noir.

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