Chapitre 14: Action ou vérité
Extrait carnet de Rodrigue Le Gallois, retrouvé dans une poubelle de Times Square.
14 mars 2008
Aujourd'hui je crois que j'ai fait ma plus grosse erreur! J'étais à Paris, au lycée, quand on s'amusait avec des potes à jouer à action ou vérité. C'était gentillet, rien de dangereux jusqu'à que Connor, le plus grand imposant de la bande commence à élever les enjeux des défis. Alors qu'on riait après que Pierre venait de faire tomber un pauvre conducteur de moto, une bande de jolies filles passèrent devant nous. Elles devaient être en voyage scolaire, car elles avaient un fort accent marseillais. Une se démarquait du groupe. Elle se tenait un peu à retrait, et elle ne parlait pas. Quand quelqu'un lui demandait son avis elle ne faisait qu'acquiescer de la tête. Elle semblait timide. Elle se tenait les bras, alors qu'un léger vent frais lui balayait ses longs cheveux soyeux. Soudain, Connor se retourna vers moi et me demanda:
" Action ou vérité?
- Action, répondis-je car si on répondait vérité, ses questions étaient très bizarres, et on était obligé de répondre car sinon il pouvait très vite devenir menaçant. C'était pour cette raison qu'il était en quelque sorte le "leader" du groupe.
- Es-tu cap d'enlever la mignonne là-bas, me défia le grand gaillard.
- Tu te fous de moi! Je ne vais pas kidnapper une lycéenne. Et en plus, tu veux que je la mette où?
- Dans ta cave, me répondit-il du tac au tac.
- Quoi! Non, jamais! Je n'ai pas envie de finir en prison pour avoir séquestré une adolescente! Je veux avoir un avenir moi, je viens de passer les concours d'entrée pour sciences po. Je ne veux pas gâcher ma vie. Donc non, je ne suis pas cap.
- Donc c'est vérité?"
Et on continua à jouer au jeu tous ensemble encore une heure, puis nous rentrâmes tous chez nous. Je pensai que le jeu s'était arrêtait là mais je me trompais. Le reste de la journée avait continué normalement. J'avais fait mes devoirs, le ménage dans ma chambre, la cuisine car mes parents n'étaient pas là pendant une semaine. Ensuite, avant d'aller me coucher je décidai de regarder la télé, mais c'est à ce moment-là que quelqu'un sonna à la porte d'entrée.
Je me demandais qui pouvait bien venir sonner chez moi à une telle heure. Alors que je réfléchissais aux nombreuses possibilités qui expliquerait la présence d'une personne derrière ma porte à neuf heures du soir, on sonna une nouvelle fois, mais avec plus d'insistance. Je me dépêchai dans les escaliers, pris les clés sur le trousseau que je gardai accroché, près de la porte, au mur, et ouvris la porte. Mais quand je passai ma tête par entrebâillement de la porte, je ne remarquai personne. Je pensais que cela devait être encore la blague d'un plaisantin du quartier quand je descendis les yeux vers mon paillasson, où plutôt sur la personne qui était allongée dessus, inconsciente. C'était la jeune femme que moi, et mes amis, avions vu l'après-midi même. Je vérifiai que personne ne me voyait dans la rue, puis je portai le corps de la jeune adolescente, qui devait avoir mon âge, dans ma maison. Je fermai la porte derrière moi, puis je me retournai vers la jeune femme. Elle tenait quelque chose dans sa main gauche. Je découvris un morceau de papier chiffonné quand j'ouvris sa main. Je le lus, et je blêmis presque instantanément. Je tombai parterre avec un bruit sourd, sous le choc. Je lâchai simultanément le petit papier qui s'envola, et ensuite se posa devant moi, avec le message bien en vue. Il y était écrit: " Voici ton petit cadeau, mon pote".
Il devait sûrement venir de Connor, ce ne pouvait être que lui. Je lui envoyai plusieurs messages, mais il ne me répondait pas. Je lui téléphonai même, mais toujours rien. L'adolescente était toujours inconsciente, je vérifiai alors son pouls, pour au moins savoir s'il ne me l'avait pas envoyer morte. Heureusement non. Il était faible, mais je le sentais quand même. Elle n'avait aucun papier d'identité sur elle, ni même un téléphone portable. La seule chose qu'elle avait sur elle était ses vêtements. Je l'allongeai sur le canapé, puis j'attendis, parce que je ne pouvais rien faire d'autre. Enfin, vers 23 heures, je reçus un message. Il provenait de Connor. Il me disait que j'avais intérêt à la garder chez moi sinon il me ferait du chantage, car il m'avait pris en photo portant le corps de la jeune femme chez moi. J'étais piégé. Personne ne me croirait si j'arrivai à la police avec une fille dont je ne connaissais pas le nom. J'étais désespéré. Je ne savais plus quoi faire.
15 mars 2008:
Elle s'était enfin réveillée. Comme c'était le week-end, je suis resté la maison. Après avoir dormi quelques heures, pris mon petit-déjeuner, m'être brosser les dents, et pris ma douche, je suis allé vérifier si elle ne s'était pas réveillée. Et c'est à ce moment -là que je la surpris se lever. Alors que j'avais pensé que son réveil résoudrait tout, qu'elle allait me révéler son identité, que je l'amènerait où elle devait être normalement, mais aussi prouver que je n'étais pas son kidnappeur. Mais malheureusement c'est exactement le contraire qui s'est produit, ou presque.
Quand elle se réveilla sur mon canapé, au lieu du lit de l'hôtel où elle devait dormir pour son voyage scolaire, elle paniqua, et elle tenta de s'enfuir. La porte était fermée, donc elle courus en criant, et pleurant de peur vers l'arrière de la maison. Je lui courus après, non pour lui faire du mal comme elle le pensait, mais pour l'empêcher de se faire du mal, de se blesser, et lui expliquer la situation. La porte du garage était elle aussi fermée, donc elle s'enfuit dans l'autre sens. Je lui criai de s'arrêter, mais elle courut encore plus vite qu'auparavant. Elle monta les escaliers, sûrement pour se réfugier dans je ne sais quelle pièce de la maison. Mais quand elle atteint la derrière marche de l'escalier, elle trébucha, retomba en arrière, et dévala tout l'escalier. Elle tomba lourdement sur le sol dans un craquement. Elle saignait à la tête. Je commençais paniquer. Je devais faire quelque chose.
J'appelai alors Connor. Il vint au bout d'une heure. Il arriva, le sourire au lèvre. Je lui mis mon poing dans la figure, aussitôt qu'il ait refermé la porte. Il se massa la mâchoire et ria pendant de très longues minutes. Après s'être calmé, il m'aida avec le corps de l'adolescente. Tout en la descendant dans la cave, nous eûmes une petite conversation enflammée:
" Mais pourquoi t'as fait ça, lui criai-je après lui refourguant toute ma colère et ma peur que j'avais emmagasiné au cours des dernières heures.
- Tu n'apprécie pas mes cadeaux, me répondit-il tout en poussant un éclat de rire.
- Je ne trouve pas ça drôle du tout,lui dis-je rouge de colère. Je ne sais même pas qui sait cette fille!
- Elle s'appelle Fatima, me renseigna-t-il.
- Tu déconne, j'espère.
- Je ne trouve pas son prénom si moche que ça. Peut-êtres pas assez courant dans les parages, mais moi j'aime bien.
- Je ne parle pas de ça. Comment tu connais son prénom?
- Je lui ai demandé. Avant de l'assommer!
- T'es fou ou quoi, tu as agressé une adolescente, dans la rue, comme ça, juste pour le fun? Qu'est ce qui ne tourna pas rond chez toi?
- Arrête de râler un peu!
- Qu'est-ce que je vais faire de Fatima, moi? Je ne vais pas la garder dans ma cave jusqu'à la fin des temps. Mes parents reviennent vendredi! Comment vais-je leur expliquer qu'on a une jeune adolescente dans la cave, depuis des jours?
- Tu n'as qu'à la vendre sur internet!
- Tu te fous de ma...
- Pas de gros mots jeune homme, s'indigna-t-il faussement. J'ai des contacts avec la mafia, tu sais? Il y a le chef du gang de Mexico qui est de passage en ville ces jours-ci. Je pourrai le contacter.
- Tu veux pas qu'on la redonne à ça classe?
- Mais c'est pas toi qui ces derniers temps se plaint toujours que ces parents ne veulent pas lui payer sciences po car ils sont radins?
- Je trouverai un moyen, ne détourne pas le propos!
- Tu pourrais te faire un max d'argent, mais tu n'imagine pas à quel point.
- Elle a une famille, des amis, une vie. C'est pas un morceau de bœuf, m'indignai-je choqué par ses propos.
- Tu ne diras plus ça quand tu verras le montant de cette vente.
- Je ne ferai jamais quelque chose d'aussi inhumain!"
Mais derrière mon dos il avait déjà appelé le chef du gang de Mexico. La "vente" s'effectua le soir. Je reçus un énorme chèque qui allait pouvoir ainsi fiancer mes études. Je me sentais très mal. Mais je ne pouvais rien faire. Si j'osais essayer de faire quelque chose pour Fatima, Connor me le ferait regretter. J'avais peur de lui. Je m'en rendis compte que maintenant. Finalement, après cette horrible journée, je partis me coucher.
20 février 2016:
Vous n'imaginez pas à quel point ma journée a été folle aujourd'hui! Pour commencer, il faisait un de ces temps. J'ouvrais à peine les volets, que le soleil illuminait déjà ma journée. C'était comme un signe annonciateur. Ensuite partis au travail, au siège du New York Times. Et on m'annonça que j'étais promu, et augmenté. La journée ne pouvait que continuer sur cette voie là. Je travaillais quelques heures, de très bonne humeur, puis je rentrai chez moi en sautillant, tout souriant. Il faisait presque nuit, donc quand je pénétrai dans mon appartement cosy, je ne vis pas tout de suite la silhouette qui se profilait derrière mon dos. Ainsi, quand je jetai mon sac sur le plan de travail de la cuisine, et que je me retournai, je sursautai violemment en voyant cette personne masquée par l'obscurité. Je pris un couteau, et le maintins fermement dans ma main, en le brandissant bien en vue de la personne. Je me dirigeai vers la lumière, puis l'allumai. Je pus enfin découvrir son identité. C'était Rita Greeter, la journaliste à scandale. Je lui demandai:
" Comment êtes vous rentrer chez moi?
- Saviez-vous que votre concierge trompait sa femme avec une femme d'une dizaine d'années de moins que lui?
- Non, pourquoi, l'interrogeai-je toujours en brandissant le long couteau devant moi.
- Voilà comment obtenir une clé pour un appartement. Veuillez vous asseoir monsieur Le Gallois.
- Comment connaissez- vous mon nom?
- Entre journalistes, on se connaît tous un peu moins, vous savez. Maintenant calmez-vous et asseyez-vous. Nous devons parler."
Je m'exécuta.
" Que me voulez-vous?
- Un service. Vous connaissez Sylvie Macquart?
- Oui? Pourquoi?
- Je veux que vous procédiez à son enlèvement.
- Je vous demande pardon?
- Ce ne sera pas votre première fois de toute façon. Mais cette fois-là vous n'aurez pas à la vendre cependant.
- Comment êtes-vous au courant?
- Connor! Il me devait un service il y a quelques années, donc je lui ai demandé de me donner des informations sur vous.
- Vous n'avez aucune preuve de ce que vous avancez! C'est de la diffamation, de la calomnie!
- Bien au contraire, mon chou! J'ai les photos de vous portant le corps de Fatima chez vous! J'ai bien sûr le témoignage de Connor, qui est devenu un homme d'une certaine influence. Et j'ai retrouvé les traces du transfert d'argent qu'à effectuer le chef du gang de Mexico quand vous l'avez vendu. Vous savez que le trafic d'être humain, ainsi que le kidnapping est illégal? J'imagine pas ce qu'une telle information aurait comme répercussion sur votre vie. Tout d'abord je suppose un renvoi, et un une descente dans l'échelle sociale. Ensuite je pense que...
- Arrêtez je vous en supplie. Je ferai tout ce que vous voudrez Rita! Ne divulguez surtout pas ça. Cela ruinerait toute ma carrière!
- Je sais, bougre d'idiot! Mais vous savez déjà ce que je vous demande. Ce soir je veux que tu enlève Sylvie.
- Mais elle est chez Fatima, la reine du ghetto. C'est plutôt elle qui vas m'enlevé.
- C'est une risque à prendre!
- Mais je fais quoi de Sylvie après?
- Nous verrons ça ce soir!"
Et elle partit sans me dire au revoir. Quand je fus sûr qu'elle n'était plus dans le couloir, je me laissai tomber contre le mur et fondis en larme.
1er mars 2016
Toute l'opération a été fichue en l'air! Alors que l'on retenait Diane Powell et Sylvie Macquart dans une petite maison dans le désert mexicain, Fatima, aidé d'un gars baraqué, nous ont surpris et ont tenté de sauver Sylvie. Tandis que Rita s'enfuyait, et me laissait seul en compagnie de celle que j'avais séquestré et vendu, je dus effectuer ma mission au cas où un événement pareil devait se produire. C'est-à-dire tuer Sylvie. Je la pris dans mes bras, et je courus le plus vite que le pouvais, le couteau dans ma poche de pantalon. Une centaine de mètre plus loin, là ou personne ne pouvait nous voir, je poignardai Sylvie rageusement, en pensant que c'était Rita à la place de mon ancienne voisine dont j'étais tombé amoureux en 3ème. Quand je me réveillai de ma transe meurtrière, je découvris ce j'avais commis, et je m'effondrai en larme à genoux quelques mètres plus loin. J'étais devenu un monstre!
5 mars 2016
La journée avait très bien commencé, comme toujours. Je me réveillai dans un calme presque parfait. Il faisait beau. Je travaillai le mieux que je pouvais de nombreuses heures. Le boulot de journaliste était devenue une passion. Je pouvais travailler des heures durant, sans m'arrêter, sans m'ennuyer une seule seconde. J'adorais ce travail. Quand je rentrai chez moi, tard dans la nuit, elle était encore là. Celle qui me faisait du chantage pour obtenir tout ce qu'elle voulait. Un frisson me parcourut le dos. Qu'est-ce qu'elle allait me demander aujourd'hui? Enlever, séquestrer, et tuer Sylvie n'a pas été suffisant? Alors que je commençais à m'exaspérer, elle me pria de m'asseoir à la table de la salle à manger, et nous discutâmes de ma prochaine mission, ou punition selon les points de vue. Elle tenait à côté d'elle un sapin de noël qui avait perdu toutes ses aiguilles.
" Voici ton cadeau Rodrigue, m'annonça-t-elle en souriant de toutes ses dents.
- Merci, lui dis-je en souriant moi aussi pour ne pas la vexer.
- Si je suis venue ici aujourd'hui c'est pour que tu tue cet homme, déclara-t-elle tout an désignant un homme qui reposait sur mon canapé.
- Et pourquoi?
- Parce que je pensais qu'il était mort mais finalement non, et je n'ai pas envie de me salir. Voilà c'est tout pour le moment."
Et elle partit une nouvelle fois. L'homme qui reposait inconscient dans mon salon était un policier. Il se nommait Cyril d'après ses papiers d'identité. Je portai le corps dans ma baignoire, et pris un couteau dans la cuisine. Je le tuai de la même façon que j'avais tué Sylvie, en pensant à cette tarée de Rita.
Alors que je me nettoyais, je pensais à une chose: et si Rita cachait elle aussi quelque chose. Si je découvre son secret, elle ne pourrait plus me faire de chantage. Je partis alors en direction de son immeuble. Son immeuble avait des escaliers de secours accrochés au mur. Je pus, grâce à de nombreux efforts et de multiples tentatives, accédé aux escaliers de secours. Je connaissais l'étage de son appartement car j'étais déjà venu ici. Je montai jusqu'à l'étage en question, et comme la lumière était éteinte, j'entrai par effraction dans son appartement. Je marchai silencieusement dans le salon quand j'aperçus un rai de lumière dépassé de sous une porte. Je m'approchai, puis ouvris la porte vite fait. Un homme prenait son bain, et se filmait en même temps. Il se retourna et voulut se lever, mais il glissa lamentablement, et se cogna la tête contre le rebord de la baignoire. Je voulus l'aider, quand il sortit la tête de l'eau soudainement. Mais en ouvrant la bouche pour respirer, il avala à la place le canard en caoutchouc qui flottait dans l'eau. Il commença à s'étouffer, et glissa de nombreuses fois jusqu'à se cogner encore la tête, tandis que la caméra tombait dans l'eau et électrocutait le bain, alors qu'il mourrait étouffer par le canard en plastique.
Je partis vite fait, et pris conscience que je m'étais trompé d'appartement. Je rentrai donc, en cassant la vitre, dans l'appartement de Rita. Je le reconnus tout de suite avec le vert criard qui recouvrait toutes les pièces. Je parcourrai l'appartement et fis chou blanc. Jusqu'à que je tentai d'ouvrir une porte qui était fermé à clé. Je la défonçai, mais je rendis compte que c'était la porte d'entrée. Je fermai la porte d'entrée du mieux que je le pouvais, et enfin, en repartant, remarquai une autre porte verrouillée. Je la défonçai elle aussi, et découvris le grand secret de Rita. Zack reposait, ligoté sur une chaise, au centre de la pièce. Mais après quelques minutes d'observation, et après avoir vu le cadavre de Zack à côté, ce fut l'évidence. Rita séquestrait le frère jumeau de Zack!
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